Chapitre 1. Retour mouvementé
🎶Christopher 🎶
Alors que la musique se diffuse dans mes AirPods, mon regard se porte sur le hublot qui se trouve à ma droite. Buenos Aires est en train de se dessiner sous nos pieds. Le temps clair nous permet très clairement de distinguer chaque quartier de la ville. Buenos Aires est devenu, en seulement quelques mois, ma maison, mon refuge, mon cocon de sérénité quand le poids de la célébrité devient beaucoup trop lourd à porter. Après le concert à Munich dimanche soir, Renato nous a donné quartier libre pour aller nous ressourcer auprès de nos familles. C'est donc sans hésitation que j'ai acheté un billet pour le premier avion en partance pour l'Argentine.
Dans quelques jours, Luna et moi fêterons notre premier anniversaire en tant que couple et chaque jour, je bénis le ciel de m'avoir offert une deuxième chance de conquérir son cœur. Alors bien sûr tout n'est pas simple. La distance nous met à rudes épreuves, tout comme nos emplois du temps chargés, sans oublier les groupies qui peuvent parfois nous rendre la vie compliquée.
— Mesdames et Messieurs, nous approchons de l'aéroport international d'Ezeiza, je vous prierais donc de bien vouloir boucler vos ceintures. L'avion va amorcer sa descente. Merci !
La voix du commandant de bord grésille dans les haut-parleurs, me faisant grimacer. Une fois sur le sol argentin, je range mon ordinateur, mon téléphone et enfile ma veste, puis descends de l'avion, après que toutes les personnes soient parties, en compagnie de Sergio.
Sur le tarmac, une silhouette que je ne connais que trop bien m'attend. Une chose de bien en étant une superstar c'est que l'on peut directement venir me chercher sur le tarmac, sans que je n'aie besoin de me mêler à la foule oppressante.
Ma belle Luna m'attend aux côtés de son garde du corps, Daniel. Elle m'a tellement manqué. Quatre semaines, que nous ne nous sommes pas vues, mais il me semble que ça fait une éternité. Réajustant mon sac sur mon épaule, je me précipite dans leur direction, talonné par Sergio. Luna fait la moitié du chemin et une fois à ma hauteur, se jette littéralement dans mes bras. Les siens s'enroulant autour de mon cou. Mes mains se posent sur ses hanches pour l'emprisonner près de moi. En un instant, ses lèvres sont sur les miennes. Dieu, que ses baisers m'ont manqué. Une de mes mains remonte derrière sa nuque pour intensifier notre contact, alors que nos langues dansent ensemble. Peu importe les regards que les gens peuvent porter sur nous, à cet instant, seulement elle et moi, comptons.
— Salut, toi ! dis-je, en me détachant d'elle.
— Bonjour, mon amour ! me répond-elle.
Luna se hisse une nouvelle fois sur la pointe des pieds et embrasse la commissure de mes lèvres, avant de faire glisser ses doigts le long de mon bras pour venir les entrelacer aux miens.
— Tu as fait bon voyage ? demande-t-elle.
— C'était long, mais sinon oui. Alors c'est quoi le programme de nos prochains jours ? questionné-je, curieux de savoir ce qu'elle nous a préparé.
— Tu sais combien de temps tu restes ?
— Normalement, jusqu'à vendredi prochain. Et puis, je ne sais pas si tu es au courant, mais on repart tous les deux la prochaine fois.
— Ah non, ça je ne savais pas ! s'étonne-t-elle.
Ma tête se tourne vers elle et je vois son regard pétiller, visiblement cette nouvelle lui fait plaisir. Elle resserre sa prise autour de mes doigts, pose sa tête contre mon épaule, alors que nous avançons vers la sortie. Daniel et Sergio marchent devant pour nous cacher de la foule. La police de l'aéroport a été prévenue de mon arrivée, tout est donc planifié pour que nous croisions le moins de monde possible, créer une émeute n'est vraiment pas au programme.
— On ira passer quelques jours chez Zabdiel à Porto Rico. Renato a fait un travail de fou en convainquant Prince Royce de faire une collaboration avec nous.
— Oh purée ! C'est trop bien ! s'émerveille-t-elle.
Sa mine enchantée, trahit l'état de surexcitation dans lequel elle se trouve. Royce fait partie de ses idoles d'adolescences. J'ai suffisamment entendu ses chansons tourner en boucle dans sa chambre quand nous étions adolescents. Et je dois bien avouer que j'étais jaloux de l'admiration qu'elle pouvait lui porter.
— Ouais, j'ai hâte ! Bon, tu n'as pas répondu à ma question ?
— Laquelle ?
— C'est quoi le programme de cette semaine ?
— Eh bien, tu verras ! J'ai prévu quelques petits trucs bien sympas, fanfaronne-t-elle.
Son sourire se veut charmeur, tandis que ses yeux papillonnent. Je lui souris avant de l'embrasser dans les cheveux.
— On y va ? demandé-je.
— En route Vélez ! On a quatre semaines d'absences à rattraper !
Cette phrase est remplie de sous-entendus ce qui m'arrachent un rire. Main dans la main, nous avançons vers le parking. Pourtant, à peine avons-nous le pied en dehors de l'aéroport qu'un attroupement se crée sans vraiment laisser le temps à la sécurité, de réagir. Ma main serre plus fermement celle de Luna, et instinctivement, je baisse la tête, prêt à foncer dans le tas. Des mains agrippent mes vêtements, me molestant de tous les côtés. Je sens la respiration de Luna s'accélérer. Elle n'a pas l'habitude des bains de foule de cette ampleur et je n'ai pas besoin de la voir pour savoir qu'elle panique.
— Regardez, c'est la garce qui colle aux basques de Christopher ! hurle une voix dans mon dos.
— Tu peux trouver mieux ! renchérit une deuxième voix à mon attention.
— Laisse là tomber et viens avec moi ! affirme une troisième.
Toujours la même rengaine. Je serre les dents. Lâchant un instant la main de Luna, mon bras passe au-dessus de ses épaules pour la rapprocher un peu plus de moi et en quelque sorte la protéger de ce venin qui lui est sans cesse déversé en pleine figure.
— Ne les écoute pas, baisse la tête et avance ! On y est presque, lui murmuré-je.
Elle ne me répond rien et se contente de mettre un pied devant l'autre. Un coup d'œil au loin me permet d'apercevoir le SUV noir. Sergio, devant nous, bouscule quelques filles qui se donnent encore le droit de râler. Un soupir d'exaspération m'échappe. Il me faut toute ma bonne volonté pour ne pas faire un scandale. En presque quatre ans, j'en ai vu des fans, mais depuis que je suis avec Luna, j'ai l'impression qu'elles sont devenues beaucoup plus agressives. Pour ma part, ce genre de personne ne peut être considéré comme tout un tas de choses, sauf comme des fans.
Enfin, nous atteignons la voiture. Sergio ouvre la portière et nous aide à monter. Daniel range ma valise dans le coffre et prend place à son tour. En un quart de seconde, nous nous mettons en route. Certaines filles, plus tenaces que les autres, poursuivent le SUV alors que celui-ci prend, peu à peu de la vitesse. Péniblement, je reprends ma respiration, pour tenter de faire redescendre ma colère.
— Ça va ? demandé-je, en me tournant vers elle.
Luna a les jambes ramenées contre sa poitrine, alors que son regard est perdu dans la contemplation du paysage qui défile à toute allure. Doucement, j'approche ma main de son épaule. D'instinct, sa tête se tourne vers moi tandis que sa main chasse une larme. Elle se racle la gorge, avant que son regard se rive au mien.
— Ça va ! répond-elle fermement.
— Je suis désolé.
— Tu n'y es pour rien... Tu ne pouvais pas savoir qu'un regroupement de la sorte nous attendrait à la sortie de l'aéroport.
— Bien sûr que si, j'aurais pu le prévoir ! Tu aurais dû rester à la maison !
— Je ne veux pas me cacher, Chris ! Je pense qu'il est temps qu'elles acceptent que toi et moi, nous sommes ensemble et que tout ce qu'elles pourront dire ou faire ne changera rien à ce que nous sommes l'un pour l'autre. Je ne veux pas qu'il nous arrive ce qui est arrivé à Erick et Aly. Je ne veux pas que ces fans...
— Groupies, rectifié-je.
— Si tu veux... Je ne veux pas que ces groupies détruisent ce qu'il nous a fallu des mois à avoir. Je pense qu'on a assez souffert comme ça, alors même si ce que je vais dire peut te paraître égoïste tant pis, je veux penser à nous ! Simplement à nous ! Chris ça fait des semaines qu'on ne s'est pas vu et chaque fois c'est un peu plus dur de te voir partir. Je sais bien qu'on bosse ensemble les trois quarts du temps, mais on ne peut pas dire que nous ayons une vie tranquille.
— C'est certain que pour la vie tranquille, on repassera ! Luna...
Je passe un doigt sous son menton pour la forcer à me regarder. Ses iris sont teintés de craintes. Elle a en tous points raison et je crois qu'à cet instant, elle attend de moi que je la rassure.
— Luna, rien de ce que tu dis n'est égoïste et je comprends. Ces filles outre passent leurs droits en te parlant de la sorte. Et encore une fois, je suis désolé que mon statut de célébrité engendre autant de désagrément dans notre vie de couple. Mais sache que quoi qu'il en soit, nous passerons toujours avant. Toi et moi, j'y crois plus que tout et je ne laisserai pas une poignée de groupies gâcher tout ça. Je t'aime !
Ma main se pose avec tendresse sur sa joue et mes doigts caressent sa peau, chassant au passage des perles salées. Approchant mon visage du sien, mes lèvres embrassent son front pour lui offrir de la protection, puis ses lèvres pour sceller cette promesse de toujours la faire passer avant le reste.
— Je t'aime, aussi ! me répond-elle quand nous nous séparons.
Luna pose sa tête sur mon épaule et je pose la mienne dessus. La fin du trajet jusqu'à son appartement se fait dans un silence, non plus gênant, mais serein.
Un petit quart d'heure plus tard, le SUV se gare devant l'immeuble. Aucun fan ni même paparazzi à l'horizon.
— Attendez-moi là, je vais vérifier que vous puissiez rentrer tranquillement ! informe Sergio, en coupant le contact.
Un instant plus tard, la porte arrière s'ouvre et l'air frais de cette fin de journée me parcourt le corps, déclenchant au passage des frissons sur mon épiderme. Instinctivement, je remonte le col de ma veste, avant de sortir de la voiture. Tendant la main à Luna, je l'aide à sortir à son tour. Valise en main, mon bras gauche passé sur ses épaules, nous avançons vers la grande porte vitrée de l'immeuble. Elle compose le code et dans un grincement assourdissant la porte s'ouvre. D'un signe de main, nous saluons Daniel et Sergio, puis nous montons.
Quand j'entre dans l'appartement, une délicieuse odeur sucrée vient titiller mon sens olfactif, me faisant saliver. Ça sent bon les Alfajores, ces petits biscuits fourrés à la confiture de lait dont je raffole et Luna le sait que trop bien. Elle me connaît par cœur. Je dépose ma valise dans un coin et file directement dans la cuisine pour chaparder un de ces gâteaux.
— T'es la meilleure ! dis-je avant de croquer dans le biscuit.
Luna me sourit et vient se blottir contre moi. Mes fesses appuyées contre le plan de travail, mes bras encerclent son corps qui se presse le plus possible contre moi. Son visage trouve sa place contre mon torse. Bon sang, c'est à cet instant que je réalise à quel point elle m'a manqué et à quel point la vie que nous menons est dingue.
Sous l'eau chaude, je repense à l'émeute de ce soir. Luna a raison. C'est de plus en plus dur de vivre loin l'un de l'autre et j'ai peur, non, je suis terrorisé à l'idée qu'un jour Luna puisse mettre fin à toute cette histoire entre nous. Depuis quelque temps, bien que je ne doute pas de son amour pour moi, j'ai pourtant l'impression que nous nous sommes éloignés sans vraiment le vouloir et à terme, notre couple pourrait sombrer comme l'a fait celui de nos amis. Et je dois dire que le comportement des fans, envers elle, n'aide en rien.
— Le repas est prêt dans cinq minutes !
La voix de Luna me sort de mes pensées. Ma main tourne le robinet et j'enroule une serviette autour de mes hanches avant de sortir de la cabine. Luna est appuyée contre le chambranle de la porte et me détaille de haut en bas. Non-rectification, elle me dévore de ce regard myosotis que j'aime tant.
— J'ai vraiment de la chance, s'exclame-t-elle.
S'approchant de moi, ses mains se posent sur mes hanches et elle se hisse sur la pointe des pieds pour venir m'embrasser.
— Et peut-on savoir pourquoi vous êtes chanceuse, Miss Perrida ?
— Parce que mon petit ami est carrément trop sexy.
Son doigt court le long de mon cou, glissant sur mon torse jusqu'à dégringoler vers mon nombril. À mon tour, pour la provoquer, car je sais l'effet que cela produit sur elle, mes dents viennent mordre dans ma lèvre inférieure dans une lenteur calculée. Luna fond sur mes lèvres avec hâte et fougue. Sa langue effectue une danse torride avec la mienne, alors que ses bras s'enroulent autour de mon cou. Ma petite amie nous fait reculer jusque dans la chambre, avant de se laisser tomber sur son lit.
Le repas va devoir attendre.
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