Chapitre 3
Kageyama se réveille en premier le lendemain matin. Il passe un instant à contempler Oikawa, toujours endormi à côté de lui ; il détaille son visage avec un léger sourire, ses cheveux en bataille, ses yeux fermés, son expression paisible. Il hésite à le réveiller : ce n'est pas comme si Oikawa était un étranger dans son appartement, et il peut mettre le double de ses clefs en évidence pour qu'il le retrouve.
Il prend sa douche, s'habille et mange rapidement, passe une dernière fois sa tête dans l'embrasure de la chambre avant de quitter son appartement. Oikawa dort toujours, enroulé dans la couverture, et ne semble pas décidé à se réveiller. Kageyama s'éclipse, se doutant assez que son voisin n'aurait pas trop de scrupules à manger ce qu'il y avait dans son frigo.
Il arrive à l'agence, salue ses collèges et s'installe tranquillement. Hinata entre dans le bureau, les bras chargés de dossiers, et sa tête rousse dépasse à peine par-dessus l'amas de feuilles :
-Tu as l'air de bonne humeur, aujourd'hui.
-Hm ? Non, pas plus que d'habitude.
Tobio reprend immédiatement sa moue boudeuse et fronce les sourcils, espérant correspondre davantage à son portrait habituel. Hinata ne relève pas, dépose les dossiers sur son bureau ; il ne peut cependant pas attendre plus de quelques minutes avant de lancer :
-Tu es encore sorti avec ton voisin, hier ?
Kageyama ne répond que par un grommellement inaudible, peu désireux de raconter la nuit en détails. Hinata semble trouver dans cette réponse primitive l'information qu'il cherchait, puisqu'il hoche la tête avec satisfaction.
-Ça te fera du bien, d'avoir quelqu'un. Ça te sortira un peu l'enquête de la tête.
Un haussement d'épaules lui répond. Tobio soupire devant les éléments de l'enquêtes dispersés devant lui ; essentiellement les rapports des gardiens, les observations des témoins (la plupart sans doute des imposteurs), quelques photos des lieux de cambriolage. Il lève les yeux sur son coéquipier :
-Hinata, parmi nos suspects, qui est le plus susceptible d'être celui que nous recherchons, à ton avis ?
Hinata hausse les sourcils, pris au dépourvu devant la question ; habituellement, même s'ils sont coéquipiers, Tobio préfère mener ses réflexions seul, et ne le sollicite presque jamais. C'est par ailleurs assez efficace, puisque Kageyama a résolu jusqu'ici toutes les enquêtes sur son chemin ; alors pour qu'il en soit réduit à me demander, songe Hinata.
Il s'empare d'un dossier, le parcourt rapidement en prenant un ton professionnel :
-Le plus évident semble être Kuroo. Ils semblent avoir à peu près la même stature, ont le même équipement –certes, la grande majorité des voleurs s'habillent en noir-, et surtout ont un grand nombre de point communs, dont la discrétion à toute épreuve. Ceci dit, tu es convaincu que notre homme agit seul ; or Kuroo avait un complice pour le guider à l'intérieur du musée, et pour prendre le contrôle du système de sécurité. Kozume Kenma.
Kageyama hoche la tête, et Hinata, fort de cette approbation, poursuit :
-Alors pourquoi pas Kenma seul, puisque le cambrioleur qu'on cherche semble également capable d'infiltrer la sécurité informatique ? Il est le plus connu, et le plus performant des hackers recensés dans nos fichiers. Mais je l'ai suivi de près, j'ai étudié son cas, et je peux affirmer que Kozume n'a rien d'un homme de terrain. Par ailleurs, il est soumis à une stricte surveillance, et nos agents m'ont informé qu'il n'avait pas bougé. Ça ne peut donc pas être lui.
-Kuroo pourrait avoir appris de lui, et s'être mis à son propre compte. Il doit être conscient de la surveillance qui pèse sur son complice.
-Justement, je ne pense pas. Kuroo est un homme de terrain, Kozume ne l'est pas ; mais Kozume est le cerveau des opérations, et Kuroo n'irait pas bien loin sans lui. Il est débrouillard et malin, mais je ne le pense pas capable de planifier des cambriolages parfaits sans aide.
Tobio croise les bras. Kuroo et Kozume sont complémentaires, il le sait aussi ; et les écarter de leurs pistes confirme une fois de plus que l'homme qu'ils recherchent est doté d'une intelligence supérieure, capable de concevoir le cambriolage parfait autant que de le réaliser en personne. Ces capacités multiples, cette virtuosité, ne cessent pas d'impressionner Kageyama, et il refoule un sourire à l'idée d'un adversaire aussi coriace.
-Je suis d'accord, déclare-t-il donc. Continue.
-J'ai pu comparer un peu notre cambrioleur à d'autres criminels enregistrés dans nos fichiers, et j'ai entendu pas mal de rumeurs récemment, rapportées par nos espions. Si ce n'est pas le chat noir, ça doit être le renard.
-Les renards, tu veux dire.
-Non, le. Apparemment, Miya Atsumu a décidé de faire cavalier seul. C'est assez difficile à dire, comme les jumeaux sont difficilement identifiables, d'une part, et différenciables, de l'autre. Mais les agents qu'on a dans le Kansai sont formels, les frères se rencontrent de moins en moins, et on ne sait pas trop si cette séparation est consentie ou si elle résulte d'une brouille –mais c'est tout à fait le style d'Atsumu. Il est assez intelligent pour préparer un cambriolage, et assez expérimenté pour le mener lui-même. Habituellement, ils travaillaient en duo, donc devoir tout gérer seul lui prend plus de temps ; ça expliquerait pourquoi les cambriolages sont assez espacés.
-C'est vrai que c'est son style. A la fois débordant d'insolence pour cambrioler les musées les plus sécurisés, au nez et à la barbe des gardiens ; et diaboliquement intelligent.
Tobio feuillette un instant dans ses papiers pour retrouver la fiche de Miya Atsumu. Il la contemple froidement, s'arrête sur la petite photo. Des cheveux blonds, un regard impertinent, un sourire ironique et plein de défi ; était-ce lui, ce mystérieux cambrioleur ? Il lui restait une réserve.
-Miya est connu pour ne pas savoir s'arrêter. Il y a eu plusieurs cas de débordements, avec lui. Je ne sais pas s'il serait capable de ne voler qu'un seul objet par musée après tout le mal qu'il se donne pour s'y introduire. J'ai l'impression qu'on recherche qu'un de très propre, qui agit avec une précision chirurgicale. Les plans de Miya sont excellents, mais ils fonctionnent rarement jusqu'au bout à cause de son imprudence.
-Il a peut-être mûri, hasarde Hinata. Maintenant qu'il est à son compte, il a dû modifier un peu sa façon d'agir.
Kageyama hoche lentement la tête, pose la fiche de Miya Atsumu au-dessus des autres. Tout à coup, se penchant vers le bureau de son collègue :
-Hinata, on ne peut pas rester les bras croisés à faire des suppositions et à attendre passivement les cambriolages. Il nous faut un plan.
-Tu as une idée ?
Tobio se mord les lèvres un instant, puis se lève et commence à faire les cent pas. Hinata prend un stylo, prêt à noter tout ce qu'il va dire.
-On devrait médiatiser un maximum la venue d'un objet rare dans un musée de la capitale. Il faut que tous s'y mettent, la télé, la radio, Internet ; qu'on ne parle que de ça. Si notre cambrioleur est assez téméraire –et si c'est lui, ce sera le cas de Miya Atsumu à coup sûr-, il se mettra en tête de dérober cet objet pour être lui-même le centre de l'attention, de réussir le coup du siècle.
-On peut s'organiser avec la police pour que l'information soit diffusée partout, acquiesce Hinata.
-Il faut que le musée soit extrêmement sécurisé, mais pas plus que celui du dernier cambriolage –ou alors juste un cran au-dessus. Il faut que ce soit à la portée de notre voleur. Si la faille est trop évidente, en revanche, il verra que c'est un piège. Il faut lui laisser le temps de briser la sécurité, comme il l'a fait avec tous les autres vols.
-Et une fois qu'il s'est introduit dans le musée, on l'attrape ?
-Notre voleur est un adepte du crochetage. Il va probablement repérer toutes les portes dérobées avant de choisir par où entrer et par où sortir. Sauf qu'il y a tellement d'issues possibles dans un musée qu'il faudrait encercler complètement le bâtiment pour pouvoir l'attraper à la sortie. Ça va rater à coup sûr. Il faut quelque chose de plus discret.
-Comme quoi ? Ne mettre que quelques hommes sur le coup ?
-Ou dissimuler une puce sur l'objet. On pourrait alors le suivre à la trace –et son voleur avec.
Hinata hoche la tête, et se précipite sur son ordinateur. Tobio s'est rassis, les mains jointes, songeur.
-Je regarde les nouvelles pièces qui arrivent dans les plus grands musées... Un buste en marbre ? Ce sera trop encombrant... Un vase antique ? Non, je ne crois pas...
-Des pierres précieuses, marmonne Tobio. Il en raffole. Il collectionne les diamants.
-Compris !
Kageyama entend les touches du clavier sous les doigts de Hinata, puis la roulette de la souris. Enfin :
-Une parure de rubis ! Ça va l'intéresser, non ?
Tobio sourit d'anticipation :
-C'est parfait.
Ils passent l'après-midi à exposer leurs projets à l'agence et à la police. Kageyama et Hinata ne voient pas le temps passer, tout occupés à expliquer, à finaliser les préparatifs ; le musée, la date d'arrivée de la pièce, la surveillance qu'il faudra ; que seulement quelques gardiens fassent une ronde habituelle, sans pour autant surcharger le musée en surveillants.
La police adhère immédiatement à l'idée. Ils appellent un spécialiste, qui estime tout à fait possible de sertir une puce de géo-localisation dans la parure, cachée sous un rubis. Ils prennent contact avec le musée, prévoient une réunion pour le surlendemain afin de discuter du piège avec divers représentants.
Comme il est tard lorsqu'ils sortent, Hinata propose d'aller manger en ville. Kageyama accepte, encore plongé dans l'enquête, impatient de voir si le plan va aboutir ; ils optent pour un fast-food, et se retrouvent rapidement assis devant leurs burgers, dans un coin isolé. Hinata mâche lentement, les yeux rivés sur son coéquipier.
-Ça te rend heureux, n'est-ce pas ? dit-il subitement.
-Hm ? Quoi donc ?
-Qu'on soit sur la piste de ce cambrioleur. Tu as l'air épuisé, et en même temps, ton regard s'illumine chaque fois que l'enquête avance.
Tobio baisse les yeux, fait la moue :
-C'est vrai qu'elle me plaît bien, cette enquête.
Hinata a l'air grave, malgré une étincelle dans ses yeux :
-Ce n'est pas l'enquête qui te plaît, Kageyama. C'est le voleur.
-Je ne comprends pas.
-Ce n'est rien, sourit Hinata. Tu n'étais pas obligé de comprendre.
Ils rentrent chacun de leur côté, et Kageyama songe encore à ces paroles. Oui, il en est conscient, tout l'enjeu de cette enquête n'est pas dans les faits, mais dans l'individu qui les commet ; et Tobio est moins impatient de retrouver les objets volés que de lui arracher sa cagoule et découvrir son vrai visage.
Quand il rentre, il est plus de vingt heures. L'appartement est désert, et au fond, il aurait aimé y retrouver Oikawa. Il se demande vaguement si son chauffage est réparé, et, qu'il le soit ou pas, s'il viendra le rejoindre une nuit de plus. Il sent ses joues cuire à la pensée de la veille, et à celle de se retrouver face à son voisin après s'être montré dans des états pareils.
Il se laisse tomber sur son canapé et allume la télé, espérant à moitié qu'Oikawa s'aventurera à frapper à sa porte. Il a envie de savoir comment son voisin ressent leur relation, s'ils pourraient essayer quelque chose ; et en même temps, il craint d'entendre que ce n'était qu'un coup d'un soir et qui n'aura pas de suites.
Finalement, on toque à sa porte, et il se presse d'aller ouvrir. Comme prévu, c'est Oikawa. Il sourit en voyant Tobio rougir.
-Salut, Tobio-chan. Je te dérange ?
-Non, je viens de rentrer. Tu veux... rester un peu ?
Le sourire d'Oikawa s'élargit. Il plonge une main dans la poche de son jean, en sort le double des clefs de Tobio :
-Je voulais simplement te rendre ça, mais si tu insistes...
Il lui fait un clin d'œil joueur et entre. En habitué des lieux, il s'installe dans le canapé, à sa place favorite, et jette un coup d'œil distrait à la télé.
-Tu veux boire quelque chose ? offre Tobio.
-Non, merci, c'est gentil.
Un peu désemparé, Kageyama vient s'asseoir à côté de lui ; Oikawa pose la tête sur le dossier du canapé, et se tourne vers lui sans cesser de sourire.
-Pas de regrets pour cette nuit ? susurre-t-il tout à coup.
-Non, répond immédiatement Kageyama. Et toi ?
-Aucun.
Oikawa baisse tout à coup les yeux, et semble hésiter un instant. Kageyama saisit ce qu'il voit comme une occasion, et demande à voix basse et rapide :
-Est-ce que tu voudrais... Sortir avec moi ?
Le visage d'Oikawa s'illumine d'une manière que Tobio n'a encore jamais observée. Il l'a souvent vu sourire –il sourit pour ainsi dire tout le temps-, et voit constamment sur ses traits une expression enjouée ; mais rien de comparable à l'authenticité soudaine qui l'embellit encore bien davantage. Le temps d'une seconde, Kageyama se demande s'il connaît vraiment Oikawa, s'il sait vraiment tout ce qu'il y a sous son masque de superficialité bienheureuse ; mais la pensée n'a pas le temps de se développer, tout impatient qu'il est d'entendre la réponse.
-Bien sûr ! s'exclame chaleureusement Oikawa.
C'est Tobio qui prend l'initiative du baiser, avec un peu d'hésitation malgré la soirée de la veille. Les lèvres d'Oikawa sont chaudes et accueillantes, et il s'y perd de longues minutes. Ils s'écartent encore, et si le regard d'Oikawa recèle une tendresse jusque-là inconnue, son sourire a quelque chose d'incertain.
-Est-ce que tu es sûr de vouloir devenir mon petit-ami ? murmure-t-il.
-Je le suis, répond Kageyama.
Les doigts d'Oikawa lui effleurent la joue.
-Nous sommes différents, Tobio-chan. Nous sommes très différents.
-Je m'en fiche, réplique Tobio. Ça signifie juste qu'on est complémentaires.
Oikawa éclate de rire ; ses yeux brillent.
-Indéniablement, dit-il à voix basse. Laisse-moi te donner ma réponse définitive après mon retour, d'accord ?
Il se lève, Tobio l'imite, le cœur un peu lourd de ces dernières paroles. Il le raccompagne jusqu'à la porte, la tête basse, ayant tout à coup perdu son assurance. Alors qu'il pose la main sur la poignée, Oikawa se tourne vers lui :
-Je pars tôt demain matin, et je reviens dans le courant de la semaine prochaine.
Kageyama hoche tristement la tête, et Oikawa pouffe de rire en lui ébouriffant les cheveux :
-Ne fais pas cette tête-là ! Si ça peut te rassurer, si j'hésite encore un peu, ce n'est que par convention. Il n'y a aucun doute à avoir sur mes sentiments.
Il lui vole un baiser, puis sourit malicieusement en sortant :
-Joyeux Noël, Tobio-chan.
Kageyama le regarde entrer dans l'appartement d'en face, puis ferme la porte et se rassoit, un peu triste malgré l'euphorie. Il se console en imaginant les événements à venir, qui pourraient précipiter le dénouement de l'enquête ; au moins, il aura toute la semaine pour s'y consacrer à fond.
C'est déterminé qu'il se lève le lendemain matin. Il lance tout de même un petit regard sur la porte d'entrée de chez Oikawa avant de descendre les escaliers ; mais lorsqu'il arrive à Karasuno, son esprit est tout accaparé par le cambrioleur et le piège qu'il compte lui tendre.
Il passe la journée au téléphone ou sur Internet pour planifier les plans le plus minutieusement possible, afin de les exposer clairement le lendemain. Parfois il s'interrompt, reprend les profils des suspects ; Kuroo et Kenma écartés, le cambrioleur potentiel revêt le nom et l'apparence de Miya Atsumu.
La soirée s'écoule lentement ; Tobio attend une visite tout en sachant qu'elle n'arrivera pas. Il essaie de se convaincre qu'une soirée de travail n'est pas plus mal, tellement l'enquête le passionne, mais il se sent un peu creux à la pensée qu'Oikawa est loin d'ici.
L'entretien du lendemain se passe à merveille. Hinata et lui, secondés par la police, expliquent en détails toutes les modalités du piège : la parure de rubis, la puce cachée, la médiatisation, la sécurité nécessaire. Les représentants du musée acceptent, et c'est une petite victoire ; mais déjà il faut penser à la suite, à joindre les médias pour diffuser comme un événement l'arrivée de la parure truquée.
Les fêtes de Noël arrivent dans les jours suivants et tirent un peu Tobio de son enquête. Il va voir sa famille, quelques-uns de ses amis ; une fois de retour, Hinata l'invite à manger chez lui, avec son épouse Yachi, une petite blonde avenante. Kageyama ne sait pas vraiment, en sortant de là l'estomac rempli, si Yachi a peur de lui ou si elle l'a materné toute la soirée –un étrange mélange des deux, probablement.
Il a beau suivre pas à pas la progression de l'enquête, et régulièrement voir dans le journal ou à la télé la mention de la fameuse parure, le temps lui semble long lorsqu'il est seul dans son petit appartement. Cela fait enfin huit jours que son voisin est parti ; et alors que Kageyama regarde la télé d'un œil morne, soudain résonne à ses oreilles le son familier de quelqu'un qui frappe à sa porte.
Il se précipite, tellement impatient qu'il n'est même pas conscient de l'immense sourire qui s'étale sur sa figure ; il ouvre la porte n'a que le temps d'apercevoir des yeux bruns et chaleureux, ainsi que l'éclat d'un sourire joyeux, avant qu'Oikawa ne se jette sur lui et l'étreigne vigoureusement.
-Tobio-chan ! s'écrie-t-il. Tu m'as manqué !
Il le serre contre lui à l'en étouffer, puis, lorsqu'il le lâche enfin, lui présente un grand sourire angélique.
-Tu m'as manqué aussi, avoue Kageyama sans parvenir à refouler son propre sourire.
Oikawa saisit son visage dans ses mains, se penche, pose ses lèvres sur les siennes. Kageyama ferme les yeux, savoure cet instant ; ses mains s'égarent sur les épaules et dans les cheveux d'Oikawa. Lorsque ce dernier rompt le baiser, ses yeux brillent :
-Je ne sais pas où tout ça va nous mener, mais je prends le risque. J'ai des sentiments sincères pour toi, Tobio-chan. Je t'avoue que je déteste perdre, mais ils sont trop forts, et je ne peux pas les ignorer. S'il te plaît, sors avec moi.
Kageyama reste un instant figé : en quoi était-ce perdre que de se soumettre à ce que son cœur désire ? Mais la dernière demande d'Oikawa, entre la supplique et l'ordre, le remplit de joie à l'idée que ses sentiments sont partagés; et quoiqu'il ne sache pas non plus où cette aventure les mènerait, il ne peut faire autrement que d'accepter.
C'est une longue nuit de retrouvailles qui s'amorce pour eux, plus lente et plus tendre que la précédente. Lorsque Kageyama, le lendemain matin au réveil, considère Oikawa dans son lit en se disant qu'il est à présent son petit-ami, il a l'impression d'être un homme neuf.
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