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Chapitre 59- Éclipse

Hello !

Nous nous approchons doucement de la fin de cette partie, il s'agit de l'avant dernier chapitre avant la troisième partie... Et j'aime dans mes derniers chapitres, mettre un peu de musique pour plonger dans l'ambiance et les émotions ! Donc si vous le voulez, vous pouvez écouter certaine scène avec les musiques présente entre 🎶...🎶 au début des scène ! 😉

Bonne lecture 😘





Le soleil se couchait lentement sur Tokyo, apportant avec lui le calme d'une fin de journée hivernal, mais également le début des tumultes nocturnes dans les quartiers les plus sombres de la ville.

La plupart des familles se préparaient à fêter Noël joyeusement. Les enfants riaient et s'excitaient à l'idée de leurs futurs cadeaux et des fêtes de fin d'année.

La capitale nippone, recouverte d'un beau manteau blanc, semblait calme et joyeuse. Pourtant, tout ceci n'était qu'une jolie illusion.

Bien loin de cette effervescence festive, une guerre se préparait. Une guerre qui aurait des conséquences qu'aucun participant ne pouvait imaginer. Une guerre qui fera voler en éclats leur monde si parfait. Une guerre qui provoquera une éclipse, des plus inattendues.

Dans un hangar abandonné, non loin du port, se tenait une réunion stratégique, à l'abri des oreilles indiscrètes. Tous les capitaines de brigades du Toman étaient rassemblés, ainsi que leurs seconds. Et pour une fois, le calme régnait. Sagement assis sur des tas de poutres et autres débris, ils écoutaient et attendaient les ordres. Au plus grand étonnement de tous, même Sanzu était présent, et pour une fois, se montrait étrangement calme et attentif, fixant sa capitaine sans ciller.

Sur le tas de poutres le plus haut, Mikey, les coudes posés sur les genoux, et sa tête dans ses mains, semblait plonger au sein d'une intense réflexion. Tandis que Draken, debout à ses côtés, les bras croisés sur sa poitrine, cherchait à comprendre un détail qui lui échappait.

- 300 membres. Mais impossible d'identifier leur chef... Il est introuvable, expliqua Gaby, debout au milieu de la pièce.

Comme toujours avant chaque affrontement, elle donnait aux autres capitaines, les informations que sa brigade avait récoltées, et la stratégie qu'elle avait mise en place. Mais cette fois, Draken en était certain, quelque chose n'allait pas. Cela faisait deux mois qu'ils remuaient ciel et terre à la recherche de ce gang, sans rien trouver, et du jour au lendemain, Gaby semblait avoir amassé toutes les informations dont ils avaient besoin.

- 300 membres, murmura Mikey. Donc autant que le Toman.

Il fixa la capitaine de la cinquième brigade un instant, semblant lui aussi chercher d'où provenaient toutes ces informations.

- Tu penses qu'il nous poserait problème dans un affrontement ?

Elle haussa les épaules, alors que son téléphone vibrait dans sa poche. Elle y jeta un rapide coup d'œil. Son père ? Que lui voulait-il maintenant, il savait qu'elle était occupée. Sans répondre, elle raccrocha, avant de reporter son attention sur son chef.

- Aucun problème, non. Ce sont des bons à rien, sans aucun courage... Ils ont battu Mitsuya seulement parce qu'ils ont été déloyaux.

- Comment peux-tu en être certaine ? questionna Draken.

Elle jeta un rapide coup d'œil à Sanzu, ne sachant pas quoi lui répondre. Même s'ils avaient agi dans l'intérêt du Toman, ils savaient tous deux qu'ils ne pouvaient pas leur révéler ce qu'ils avaient fait la nuit précédente.

Son téléphone vibra, mais elle raccrocha sans même y porter d'attention, bien trop concentrée sur l'échange en cours.

- Une intuition, répondit l'adolescent aux cheveux rose. Je les suis depuis quelque temps, et franchement, ils m'ont plus l'air d'un groupe d'ados attardés qu'autre chose.

Draken fronça les sourcils, peu convaincu par cette réponse. Cependant, elle sembla convenir à Mikey, qui hocha la tête.

- Il suffit de jouer à leur propre jeu, continua Gaby.

- Je t'écoute.

Elle entreprit d'expliquer son plan dans les moindres détails aux capitaines du Toman et à Mikey.

Encore une fois, son téléphone vibra. Mais encore une fois, elle l'ignora.

- On les prendra pas vraiment par surprise, s'ils sont au courant qu'on les attend au port le vingt décembre, remarqua Smiley.

- Il suffit de les laisser croire qu'ils ont l'avantage, expliqua Gaby, un grand sourire aux lèvres.

Elle adorait faire cela, mettre des stratégies au point et les voir se réaliser lors d'un affrontement. Rien ne la passionnait plus que ça. Il s'agissait de sa raison de vivre.

Son téléphone... ignoré.

- Par contre, reprit-elle, la cinquième brigade restera avec moi pour superviser la bataille.

Les souvenirs de son cauchemar la hantaient encore, et même si cela semblait irréel, elle ne voulait pas se retrouver seule dans cet affrontement. En croisant les yeux bruns de Baji, puis ceux d'azur de Sanzu, ils approuvèrent d'un hochement de tête. Ils étaient les seuls au courant de son rêve, et savaient à quel point cela la terrifiait, même si elle tentait de le dissimuler de son mieux.

Mikey sembla perplexe face à cette demande, jamais auparavant, Gaby n'avait mis ses hommes de côté lors d'une bagarre. Cependant, il approuva, elle devait avoir une idée à l'esprit. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle ne faisait jamais rien sans l'avoir calculé avant.

Tandis qu'il observait ses capitaines de brigades un par un, le téléphone de Gaby vibra, encore une fois. Clairement agacée, elle raccrocha et l'enfonça au fond de sa poche. Peu importait la raison de l'insistance de son père, il attendrait quelques minutes de plus.

Mikey se leva, le sourire aux lèvres.

- Bien. Rendez-vous le vingt décembre sur le vieux port, on va défoncer la gueule de ces connards.

Alors que tous les capitaines et leurs secondes manifestaient leur joie à l'idée d'une bonne bagarre, Gaby vit Alex saisir son téléphone en fronçant les sourcils, puis sortir d'un pas rapide du hangar.

Elle voulut le suivre, mais l'imposante silhouette de Draken apparut devant elle. Elle soupira, et après que tous les capitaines eurent disparu du hangar, le second du Toman se décida à prendre la parole.

- Je peux savoir comment vous avez obtenu si brusquement ces informations ? Et comment ce gang peut-être au courant du jour où tu comptes les affronter ? D'ailleurs, tu n'as même pas demandé son avis à Mikey avant !

Elle se mordit la lèvre inférieure, elle détestait mentir à ses amis, surtout quand le blond l'observait avec des yeux si insistants. Mais elle avait peur de lui dire la vérité. Comment allait-il réagir ? Ça, elle ne pouvait pas le prévoir, et tout ce qui était hors de son contrôle la terrifiait.

Les mains de Sanzu se posèrent sur ses épaules, l'apaisant instantanément, alors qu'elle sentait la panique commencer à envahir son esprit.

- Il me semble que quand Mikey a demandé à Gaby de fonder cette brigade, il a clairement dit qu'il ne voulait pas connaitre tous les détails de nos actions.

Après un instant d'hésitation, Mikey hocha la tête, il ne pouvait pas lui donner tort.

- On a rien fait de mal, reprit Sanzu, seulement notre travail.

Alors que Draken allait rétorquer, Alex arriva en courant dans le hangar. Devant son visage déchiré par la souffrance, et les larmes coulant abondamment de ses yeux, Gaby comprit en une seconde ce qui se passait.

Elle sentit ses jambes s'effondrer sous son poids et un goût amer lui envahir la bouche.

Pourquoi n'avait-elle pas répondu à son père ?



***

🎶 Imagine Dragons - Wrecked 🎶

La pluie tombait doucement sur Tokyo, raisonnant sur le toit du temple, mais Gaby ne l'ententait pas.

Debout non loin du cercueil, aux côtés de son père, d'Alex et Sanzu, vêtue d'une simple robe noire, malgré le froid hivernal, elle fixait le vide. Autour d'elle, elle entendait les mantras du moine résonner, sans vraiment les écouter. Les gens défilaient devant elle, venant présenter leurs hommages et déposer des fleurs et de l'encens, mais elle ne les voyait pas.

Tout semblait s'écrouler autour d'elle. Ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas être morte. Elle ne pouvait pas l'avoir abandonnée ! Elle avait encore tant besoin d'elle...

- Maman...

La main de son père se posa délicatement sur son bras. Sortant brusquement de ses pensées, elle releva les yeux vers lui, et croisa ses pupilles émeraude et brillantes. Il tentait de son mieux de retenir ses larmes, de se montrer fort devant ses enfants. Pourtant, il n'avait pas à le faire, lui aussi avait le droit de pleurer.

Gaby le prit dans ses bras, et ce fut seulement à cet instant qu'elle sentit son père s'effondrer et laisser son chagrin enfin sortir.

Après plusieurs longues secondes, elle se recula un peu pour remercier les énièmes personnes venant présenter leurs hommages. Mais qu'en avait-elle à faire ? À cet instant, cette tradition et ces rites funéraires lui semblèrent des plus idiots !

Pourtant, sa mère avait tenu à avoir des funérailles qui suivaient la tradition japonaise, son pays d'accueil depuis plus de douze ans.

Gaby prit une grande inspiration et posa son regard sur le cercueil ouvert, entouré de fleurs et d'encens. Sa mère avait l'air si paisible, comme endormie, pourtant, plus jamais elle n'ouvrirait les yeux. Plus jamais elle ne lui sourirait. Plus jamais elle ne la toiserait de son regard réprobateur. Plus jamais elle ne lui ferait de remarques sur sa tenue ou la conseillerait sur sa relation avec Baji.

Elle était tant perdue sans elle. Jusqu'à maintenant, Gaby n'avait jamais pris conscience du rôle si important que jouait sa mère dans sa vie, mais maintenant, elle en prenait pleinement conscience.

- Ma puce...

Elle releva les yeux vers son petit ami et sa mère, qui venait présenter leur hommage à sa famille. Elle lui offrit un infime sourire, retenant son chagrin, mais Baji la prit dans ses bras. Ce fut seulement à cet instant qu'elle s'autorisa à fondre en larmes.

- J'ai même pas pu lui dire adieu... lui dire que je l'aimais...

- Elle le savait, murmura-t-il à son oreille. Et elle aussi t'aimait énormément.

Il déposa un baiser sur son front et essuya avec délicatesse ses joues humides, avant de s'éloigner, laissant la place aux autres personnes présenter leurs hommages.

Gaby réagit à peine devant ses amis, elle n'arrivait pas à y croire. Tout cela semblait si irréel. Si hors du temps. Et pourtant, c'était bien réel, elle en avait pleinement conscience, elle ne voulait juste pas l'accepter. Pas encore.

Ce fut seulement quand le moine apparut devant eux, qu'elle réalisa que la cérémonie touchait à sa fin et qu'il venait de finir ses nombreuses prières.

Il donna un juzu à son jumeau, et lui tendit un couteau. Gaby le fixa sans bouger, avant de se tourner vers son père.

- Papa... Tu crois pas que...

- Ta mère voulait suivre les traditions...

Dans un soupir, elle se saisit de l'objet de métal. Les traditions... S'ils avaient vraiment dû les suivre, ces objets auraient dû être déposés juste après sa mort, sur son lit d'hôpital ! Mais elle n'avait pas répondu à son père... Elle n'avait pas pu lui dire adieu... Elle n'avait pas pu respecter les traditions et les dernières volontés de sa mère...

Lentement, elle suivit son frère vers le cercueil, mais à mi-chemin, elle s'arrêta et se retourna. Fixant Sanzu, qui n'avait reçu aucun objet à déposer sur la défunte, elle lui tendit la main.

- Toujours ensemble... J'ai besoin de toi...

Dans un sourire triste, il hocha la tête et la rejoignit. Il saisit sa main et serra avec force ses doigts tremblants.

Alex déposa le juzu entre les mains froides de sa mère, et Gaby et Sanzu saisirent le couteau ensemble, qui posèrent sur sa poitrine. Ensuite, ils prirent d'un même geste, une poignée d'encens, et prièrent d'un même murmure, avant de déposer la poudre odorante dans le brûleur à côté du cercueil.

Ils laissèrent ensuite la place à leur père, qui allait déposa un sac d'argent auprès du corps de sa femme, et un dernier baiser sur son front.

- Bon voyage, mon amour.



***

Assise sur le bord d'un conteneur, Gaby contemplait le port de Tokyo s'étendre devant elle. Le vent frais faisait danser ses cheveux roux autour de son visage et sa veste noire, de son corps. D'ici quelques minutes, l'affrontement commencerait et l'air s'emplirait de coups et de cris, mais pour le moment, elle pouvait encore profiter quelques instants de la douce mélodie des vagues s'écrasant contre les docks.

- T'es sûre qu'ils vont venir ?

Elle porta son attention sur Mikey, qui s'assit à côté d'elle.

- Certaine. J'ai aucune idée de qui dirige ces crétins, mais une chose est sûre, il veut se confronter au Toman.

- Et il mordra la poussière.

Elle sourit doucement en reportant son attention devant elle, vérifiant que chaque brigade était bien en place.

Alignée en contrebas du conteneur, la troisième brigade, Pachin devant, n'attendait qu'une chose, se jeter sur leurs adversaires, même si pour le moment, ceux-ci n'était toujours pas présent.

La première et la sixième brigade attendaient non loin, prêtent également à se jeter dans la mêlée.

Un peu plus loin, cachées dans l'ombre des conteneurs, éparpillés un peu partout sur le port, la deuxième et la quatrième brigade attendaient sagement l'arrivée de leurs ennemies pour les encercler.

Et enfin, la cinquième brigade trépignait sur le conteneur, derrière Gaby et Mikey. Aucun de ses membres ne comprenait pourquoi leur capitaine voulait les garder près d'elle lors de cet affrontement, mais il fallait être fou pour contester un ordre de Gaby. Et encore plus pour la contredire. Même si cette idée démangeait de plus en plus Célia, qui commençait à fortement s'ennuyer.

- Gabrielle ?

Surprise que Mikey l'appelle par son prénom, chose qu'il ne faisait jamais, elle porta son attention sur lui.

- T'es sûre que tu peux participer ce soir ? Je comprendrais si...

- Ça va, Manji, répondit-elle d'un sourire forcé.

Hélas pour Gaby, son chef la connaissait par cœur, et pas seulement parce qu'il était son supérieur. Il était avant tout son ami. L'un de ses meilleurs amis.

- T'as besoin de repos...

- J'ai surtout besoin de me changer les idées.

- J'aurais dû me douter que tu serais aussi bornée qu'Alex...

- On est pas jumeau pour rien.

Dans un soupir, Mikey se releva.

- Alors je vais être obligé de te forcer à prendre du re...

Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, Sanzu le saisit par les épaules et le tira en arrière.

- Laisse-la tranquille, Mikey. Gaby est assez grande pour décider toute seule.

- Je sais ce que ça fait de perdre un membre de sa famille...

- Oui, pour toi. Mais tout le monde vit son deuil différemment.

- En se plongeant corps et âme dans la drogue par exemple ? Je veux pas que Gaby finisse comme...

- Ça suffit ! intervint la jeune fille en se relevant. Je crois que je suis la seule à pouvoir décider de la manière dont je veux gérer ça ! Et ce que je fais de ma vie, ou Haru de la sienne, ne te concerne en rien, Manjiro !

- Bien sûr que si ! Tu es mon amie !

Leur dispute attira l'attention de la cinquième brigade, qui les observait sans discrétion, un peu perplexe de voir ceux qui devaient mener cet affrontement se disputer juste avant.

Mais la dispute ne put plus s'envenimer, un sifflement en contre bas attira leur attention. Aussitôt, les cris des deux amis cessèrent pour se concentrer sur ce qui se passait.

Une foule turquoise approchait dangereusement. Immédiatement, Gaby se calma et il suffit d'un signe de sa part pour que la bataille commence, bien avant que les Varans venimeux ne puissent arriver à leur niveau et se préparer.

Elle sourit en voyant les hommes vêtus de noir prendre le dessus sans mal, il n'y avait pas qu'eux qui savaient être déloyaux. Rapidement, ils se retrouvèrent encerclés par la deuxième et la quatrième brigade, sans possibilités d'échappatoire.

Cependant, elle perdit son sourire quand un geste attira son attention. Un geste pourtant anodin. Son petit ami venait de retirer sa veste et de la jeter plus loin, sous les grognements de Mikey.

Son cauchemar lui revint alors brusquement en mémoire.

- Haru...

Il hocha la tête, comprenant sans peine ce qu'elle demandait, et ordonna à sa brigade de se regrouper derrière leur capitaine.

- Enfin un peu d'action ! s'enthousiasma Célia.

- Pas tout de suite.

Gaby, scruta la foule tel un félin en chasse, ne cherchant qu'une chose, le chef de ces abrutis. Elle le trouverait aisément, son cauchemar semblait se réaliser sous ses yeux, il serait donc vêtu de blanc et irait frapper son frère.

À peine, cette pensée traversa son esprit, qu'un homme vêtu d'un uniforme blanc, sembla sortir de nulle part, et se dirigea d'un pas calme vers le vice-capitaine de la sixième brigade. Mais cette fois-ci, ses traits n'étaient en rien troubles. Elle le reconnut sans difficulté.

Hanma. Évidemment... Elle aurait dû s'en douter, et si lui se trouvait ici, Kisaki ne devait pas être loin.

Soudain, la voix de la personne qui lui avait tiré dessus dans son rêve lui revint en mémoire. Il s'agissait évidemment de Kisaki...

Comment n'avait-elle pas vu un coup pareil venir ? Ces deux-là avaient disparu depuis bien trop longtemps, ils préparaient forcément un mauvais coup en coulisse. Et ce mauvais coup constituait à la tuer. Mais elle ne se laisserait pas avoir si facilement.

Elle ne savait pas comment son cauchemar pouvait devenir réalité, mais elle était certaine d'une chose, la fin ne serait pas la même.

- Haru, surveille mes arrières. Kisaki va sans doute tenter un truc...

L'adolescent aux cheveux rose hocha la tête, sans chercher à comprendre l'origine de l'ordre de sa capitaine. Elle savait toujours ce qu'elle faisait et il lui accordait une confiance aveugle.

À peine, Hanma leva le poing sur son frère, qu'elle sauta du conteneur, sa brigade sur les talons, sans attendre l'ordre de Mikey. Elle ne lui avait jamais désobéi ainsi, et auparavant, elle n'aurait jamais envisagé de le faire, mais cette fois-ci, sa vie en dépendait.

🎶 The Cab-Angel with a shotgun 🎶

Elle se laissa tomber du conteneur. Ses mèches, aussi rouges que le feu, dissimulaient son visage, et sa veste, noire, telles les plus profondes ténèbres, volait délicatement autour de son corps, lui donnant l'allure d'un ange, ou plutôt d'un démon. Pliant les genoux pour amortir sa chute, elle se posa souplement au sol. Une main sur le béton dans le but de garder son équilibre et toujours un sourire glacial aux lèvres. Cependant, personne ne pouvait le voir, la tête baissée, son visage se trouvait dissimulé derrière un rideau de cheveux.

Le bruit provoqué par l'atterrissage de toute sa brigade attira l'attention. La plupart des combats cessèrent alors que tous les yeux se tournèrent dans leur direction. Cependant, elle les ignora. Son regard jade fixé sur Hanma, elle marcha vers lui avec détermination.

Les membres du Toman s'écartaient sur son passage, de toute façon, ils savaient que s'ils ne le faisaient pas, ils subiraient le courroux de Sanzu, juste derrière elle. Mais elle marchait sans aucune gêne sur leurs ennemis inconscients, qui gémissaient sous ses pas.

- Ma puce, tes cheveux.

Elle se figea. Tout se déroulait vraiment comme dans son rêve... Cependant, après avoir jeté un regard noir à Baji, sous son sourire moqueur, elle attrapa tout de même le chouchou que lui tendait son petit ami et noua ses cheveux en une queue-de-cheval basse. Cette fois, elle en aurait besoin, elle allait se battre.

Arrivée à la hauteur de son jumeau, elle se planta devant Hanma. Elle fixa son regard jade sur lui, et scruta attentivement son visage, il n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle lui avait fait face, trois ans auparavant.

Elle posa ses mains sur ses hanches et balança son poids d'un pied à l'autre, nonchalamment. Elle n'allait pas se laisser impressionner par un tel crétin. Un bon chien prêt à suivre n'importe quels ordres de son chef...

D'un signe, elle fit comprendre à sa brigade de surveiller derrière elle et d'être prête à intervenir, car cette fois, elle connaissait les événements.

- Te voilà enfin, princesse du Toman, déclara-t-il, moqueur. Je savais bien qu'en frappant ton frère, j'attirerais ton attention. Mais... tu es trop effrayée pour venir sans ta petite cour de minables ?

Sanzu grogna derrière elle, prêt à se jeter sur Hanma, mais elle lui ordonna de ne rien faire en levant la main.

- Pas du tout, je connais juste ton plan débile à toi et Kisaki... Tirer dans le dos... Quelle lâcheté...

Un instant, Hanma sembla perdre contenance, avant de se reprendre.

- Qu'est-ce qui te fait penser que c'est notre plan ?

Elle lui offrit un sourire glacial, tandis que ses iris jade se tintèrent de colère.

- Une intuition... D'ailleurs, toute personne qui a osé toucher mon frère a fait un séjour à l'hôpital. Ou au cimetière. As-tu une préférence ? demanda-t-elle sur un ton de conversation banale.

- Ne fais pas trop ta maligne, petite princesse, sourit-il froidement.

- Ma maligne ?

Son sourire s'agrandit en entendant le son de la sécurité d'un revolver derrière elle.

- Adieu, princesse...

Mais avant que Kisaki n'ait pu tirer, la lame affûtée d'une dague se posa sur sa gorge.

- Tire, et t'es un homme mort, menaça Sanzu au creux de son oreille.

Kisaki déglutit. Il n'allait pas se laisser impressionner si facilement, et s'apprêta à appuyer sur la gâchette, mais avant qu'il n'ait pu le faire, la lame de Sanzu s'enfonça un peu plus dans sa peau, provoquant un filet de sang. Un instant plus tard, il se retrouva au sol, incapable de bouger, le genou du second de Gaby appuyant entre ses omoplates.

Profitant de la distraction de voir son chef réduit à l'impuissance, Gaby bondit dans les airs et asséna un coup de pied d'une puissance hors norme sur le visage de Hanma.

- Bande de minables...

- Sanzu, intervint Mikey, qui les avait rejoints, ne le touche pas. J'aimerais avoir le plaisir de le réduire en miettes moi-même.

Sanzu sourit froidement et releva Kisaki par le col de sa veste, lui faisant faire face à un Mikey très énervé que quelqu'un ait tenté de tuer l'un de ses capitaines, et meilleurs amis.

- Attends ! intervint Kisaki en voyant le pied de Mikey se lever dangereusement dans sa direction. Je crois qu'avant de faire ça, tu devrais savoir quelque chose d'important sur ta petite princesse...

- La ferme ! s'écrièrent Sanzu et Gaby d'une même voix.

Mais interpellé par les paroles de Kisaki, et la réaction de ses amis, Mikey arrêta son geste.

- Je t'écoute.

Sanzu jeta violemment Kisaki au sol et se pencha à son oreille.

- Si tu parles...

Mais avant qu'il n'ait pu finir de le menacer, le chef du gang rival éclata de rire.

- Parce que tu crois qu'après ça, votre cher Mikey l'Intouchable ne va pas se poser de questions...

- Kisaki... S'il te plaît... demanda Gaby, d'une voix presque suppliante.

De nouveau, cela provoqua un rire victorieux de la part de Kisaki.

- Voilà la petite princesse en train de me supplier... J'ai donc gagné, peu importe que ton bon chien me tue ou non.

Gaby baissa la tête face aux mots de leur ennemie. Elle ne pouvait que l'avouer, quoiqu'il se passerait maintenant, il avait gagné. Car même si Sanzu le réduisait au silence avant qu'il ne puisse parler, Mikey se poserait des questions... Et de toute façon, le tuer devant leur chef n'arrangerait pas les choses, et ne changerait rien au passé.

- Haru... Laisse tomber... souffla la jeune fille d'un ton résigné.

Son second lui jeta un regard avant de reculer, alors que Kisaki, même étalé au sol, continuait de rire en savourant sa victoire.

- Mon cher Mikey, tu ne sais pas tout sur ta petite princesse... Elle n'est pas si blanche qu'elle en a l'air.

L'attention du blond se posa sur elle, alors que Kisaki continuait joyeusement sa petite histoire.

- Il y a quelques semaines de ça, le lendemain de l'attaque contre Mitsuya, si ma mémoire est bonne, ta princesse à prix en traitre quatre de mes hommes dans une ruelle.

Gaby baissa la tête, ne pouvait faire face aux regards emplis d'incompréhension de Mikey. Mais celui-ci recollait petit à petit les morceaux, cela correspondait au moment où elle avait obtenu toutes ses informations sur les Varans venimeux, et avait mis en place son plan.

- Enfin, ta princesse et ses deux chiens, pour être exact, et... comment dire... Ils ont exécuté froidement trois de mes hommes, avant de laisser gentiment partir le dernier, pour qu'il me rapporte ce spectacle.

Sans laisser quiconque réagir ou assimiler ses mots, le poing de Gaby s'écrasa sur le visage de Kisaki, ses yeux à présent noirs de colère, et emplit de Ténèbres.



***

- Arrête Gaby ! Tu vas le tuer !

- La mort, c'est tout ce qu'il mérite !

D'un geste brusque, elle se dégagea des bras de Baji, qui l'avait empêché de justesse de porter le coup fatal à Kisaki.

En se retournant, elle fit face au regard de Mikey. Son cœur se serra devant ses iris emplis de déception et de colère.

- C'est vrai ?

Elle hésita un instant avant de répondre, mais sentant la présence de Sanzu à ses côtés, elle retrouva un peu de courage.

- Oui. Et je ne regrette rien. Peut-être, que tu comprends pas pour le moment, Manji, mais un jour viendra...

Sur ces mots, elle tourna les talons et quitta le lieu de l'affrontement sans se retourner, laissant ses amis hébétés face à ces révélations.

Gaby était devenue une meurtrière, de sang-froid, et cela ne semblait pas la déranger.





* * 🏍️* *

J'espère ne pas vous avoir coutez trop chère en mouchoirs...

Mais je vous conseille tout de même de pas ranger votre boîte pour le prochain chapitre... Je n'aime pas spoiler, mais je préfère tout de même prévenir que cette fin de partie n'est pas des plus évidente à lire... Heureusement, la suite seras un peu plus légère !

Voilà, voilà, Bisous 😘





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