Chapitre 22 - T'es pas seule !
Gaby écoutait les capitaines de brigades restant discuter, sans vraiment s'en soucier. Son regard se trouvait fixé sur la sortie de l'entrepôt. Elle aurait voulu partir à la suite de Baji immédiatement, comprendre la raison de son énervement, et surtout apprendre ce qu'il savait sur ce Tetta Kisaki...
Mais Alex et Mikey avaient refusé de la laisser partir immédiatement. Ils voulaient d'abord s'assurer que toutes ses plaies étaient désinfectées et ne saignaient plus.
Elle avait tenté de lutter, mais avait rapidement abandonné, cela ne servait à rien. Ils se révélaient aussi têtus qu'elle, à part subir un long débat qui risquait de la fatiguer et de l'énerver, elle était certaine de ne pas gagner. Donc autant attendre qu'Alex finisse de la soigner.
Quand il s'éloigna enfin, continuant de scruter son visage de son regard jade, Gaby se leva d'un bond malgré ses protestations.
Elle jeta un rapide coup d'œil à la ronde. Angry et Hakkai, adossés contre un mur, écoutaient leurs chefs parler sans participer. Dans un coin, Chifuyu se tordait nerveusement les mains les yeux fixés dans la direction où avait disparu son chef. Et au centre de la pièce, Mikey, Draken, Mitsuya et Smiley discutaient.
En remarquant qu'elle leur portait enfin de l'intérêt, Draken lui jeta un regard noir. Lui faisant clairement comprendre par ce simple geste que l'éternelle absence de Sanzu l'agaçait encore. Elle décida de l'ignorer, et sans un mot, se dirigea vers la porte de l'entrepôt.
Voyant du coin de l'œil que son frère s'apprêtait à la suivre, elle lui fit comprendre d'un geste de la main de ne pas bouger. Mais avant qu'elle n'ait pu sortir, Mikey apparut devant elle.
Il prit délicatement le menton de la jeune fille entre ses doigts et inspecta son visage sous toutes les coutures.
- Tu n'es pas obligé d'y aller maintenant. Cette journée a été longue, tu devrais te...
- Ça va, le coupa-t-elle.
Il plongea ses iris noirs dans son regard jade. Après plusieurs secondes, il la lâcha en soupirant et glissa ses mains au fond de ses poches, comprenant qu'il ne la ferait pas changer d'avis.
- Très bien, mais fais attention, d'accord ? Je sais que Baji ne te fera jamais de mal, mais il avait l'air assez énervé...
Elle hocha la tête, alors qu'il se penchait pour déposer un rapide baiser sur sa joue. Elle sourit en sentant ses mèches blondes chatouiller sa peau.
- Même avec le visage meurtri, tu restes notre petite étoile... souffla-t-il au creux de son oreille.
Elle rougit légèrement, mais son sourire s'accentua tout de même.
Fière d'avoir réussi à la faire sourire, Mikey se recula et ébouriffa ses cheveux.
En sentant une présence derrière elle, elle jeta un regard par-dessus son épaule.
- Qu'est-ce qu'il y a Chi' ?
Le jeune adolescent la scrutait de ses yeux verts, avant de soudainement les baisser, paraissant intimidé. Gaby fronça les sourcils en se tournant vers lui, ce n'était pas dans les habitudes de Chifuyu d'être intimidé. Elle avait passé assez de temps avec lui, en compagnie de Baji, pour savoir qu'hormis son capitaine de brigade, et peut-être Mikey, il n'estimait personne.
Pourtant, à cet instant, il semblait prêt à lui obéir sans discuter.
- Je peux venir avec toi ? Je veux parler à Baji, mais je sais pas où il a pu aller... Toi, tu le sais.
Gaby écarquilla légèrement les yeux. Elle ne s'attendait pas à ça.
Elle se mordit la lèvre et leva un instant son regard jade sur son jumeau, qui les fixait sans bouger. Si elle acceptait que Chifuyu l'accompagne, alors qu'elle venait de lui refuser, elle était certaine de subir sa colère. Elle, Alex, Baji et Kazutora avaient toujours été ensemble depuis leur plus jeune âge, ils étaient meilleurs amis et n'avaient aucun secret les uns pour les autres. Pourtant...
Elle écarquilla les yeux en réalisant qu'elle était sans doute en grande partie responsable de l'énervement du jeune homme... Depuis le trois août, elle n'avait pas eu une minute à lui accorder, elle n'avait même pas essayé de le faire ou de lui parler. Pourtant, Baji lui avait clairement fait comprendre ses sentiments, et allait sans aucun doute l'embrasser avant qu'ils ne soient interrompus. Elle ne l'esquivait pas pour ça, au contraire, elle souhaitait mettre fin à cette histoire avec le Valhalla le plus rapidement possible pour pouvoir de nouveau passer du temps avec lui... Cependant, elle ne lui avait pas donné une explication. Il devait se sentir rejeté, sans savoir pourquoi... Après tout, elle aussi lui avait fait comprendre ses sentiments, elle ne l'avait pas repoussé. Mais à présent, elle le faisait, involontairement.
Alors que son seul but était de protéger et d'aider ses amis, elle venait de blesser l'une des personnes les plus chères à son cœur, sans même en avoir conscience.
Ce qu'elle pouvait être conne !
De plus, comme si son propre comportement ne suffisait pas, elle avait entraîné Alex et Kazu dans cette histoire. Inconsciemment, elle les avait éloignés de Baji, et aucun d'eux ne lui donnaient d'explication...
Il se trouvait donc normal que le jeune homme soit sur le nerf et énervé... Il devait se sentir seul et abandonné par ses amis les plus précieux, sans même savoir pourquoi...
À cet instant, Gaby se détestait. Comment avait-elle pu le mettre de côté si facilement sans même en prendre conscience ?
Elle fixa son regard jade sur Chifuyu et hocha la tête. Il était sans aucun doute le plus susceptible de l'aider à l'instant même. Alex et Kazu étaient certainement plus proches de Baji, ils le connaissaient mieux et depuis plus longtemps, mais dernièrement, seul Chifuyu avait vraiment passé de temps avec lui.
Elle ignora le regard teinté de colère de son frère, et tourna les talons.
- Allons-y.
Arrivée dehors, elle se figea et jeta un regard à sa tenue. Elle n'avait pas pu se changer depuis la fin des cours, et portait son uniforme scolaire. Taché de sang en prime. Elle grimaça, sa mère ne devait surtout pas le voir...
Elle leva les yeux vers les motos de ses amis, parfaitement alignées non loin de l'entrepôt. Évidemment, elle n'allait pas en cours avec sa moto, sa Harley se trouvait donc à l'ambassade.
Elle soupira et se tourna vers Chifuyu.
- Chi', ça te dérange si on passe chez moi avant ? J'aimerais me changer et prendre ma bécane.
Il secoua la tête en se dirigeant vers sa propre moto. Il tendit la main dans sa direction en souriant, pour l'inviter à monter avec lui.
***
Une fois vêtue d'un jean noir, d'un chemisier lilas et de basket, Gaby se sentit enfin plus libre de ses mouvements. Elle s'arrêta un instant devant le miroir et grimaça en apercevant les marques bleutées qui commençaient à apparaître sur sa peau habituellement parfaitement blanche. Alors qu'elle ne le faisait jamais, elle attrapa un peu de fond de teint et dissimula les marques de coup sous une couche épaisse de maquillage. Elle n'avait aucune envie de croiser sa mère et de devoir trouver une excuse maintenant, de toute façon, elle n'avait pas le temps.
Elle attrapa un sweat blanc, qui traînait sur le canapé, et l'enfila. Il n'était peut-être encore qu'en septembre, mais le vent frais, surtout sur une moto, ne se révélait jamais très agréable. Elle se saisit ensuite des clés de sa Harley sur son bureau, puis descendit dans le garage de l'ambassade.
Quand elle rejoignit Chifuyu, qui l'attendait devant le portail de la propriété, il sourit en la voyant arriver.
- Tu as pris ton temps...
Elle grimaça.
- J'ai pris plus de temps que prévu à dissimuler mes blessures de guerre...
Elle désigna son visage d'un geste vague. Chifuyu éclata de rire en démarrant le moteur de sa moto.
- Je te suis !
Elle hocha la tête et s'engagea au milieu des rues animées de Tokyo.
Elle ne réfléchit pas longtemps avant de choisir leur destination.
***
Comme elle le pensait, son premier pressentiment fut le bon. Elle le connaissait par cœur, et savait exactement où il partait se réfugier quand cela n'allait pas.
Non loin du parc où ils avaient l'habitude d'aller pour leur révision, se trouvait une petite ruelle. Une petite ruelle où Baji et elle allaient toujours faire un tour à la fin des cours, du moins, avant ces quinze derniers jours. Une petite ruelle où vivaient beaucoup de chats errants.
Elle n'eut pas besoin d'y rentrer pour savoir qu'il était là. Sa moto, qu'elle reconnaitrait entre mille, se trouvait garée sur le trottoir. Elle arrêta sa Harley à ses côtés, Chifuyu fit de même. Gaby posa une main ferme sur l'épaule du jeune homme.
- Reste là, pour le moment.
Il hésita un instant avant de hocher la tête.
Gaby prit une grande inspiration et pénétra dans la ruelle sombre. Après quelques mètres, elle remarqua enfin Baji. Assis sur une caisse en bois, il caressait un chat d'une main, et jouait avec un chaton de l'autre.
Elle s'arrêta à deux mètres de lui, l'observa un instant - même énervé, il était beau - et enfonça ses mains au fond de la poche de son sweat.
- Keisuke...
Surpris, il ne l'avait pas entendu arriver, il leva les yeux dans sa direction. Immédiatement, son regard brun, habituellement si malicieux et joyeux, s'emplit de colère. Il s'attarda un instant sur les marques bleutées sur sa visage, à peine dissimulées par le fond de teint, avant de fixer ses yeux jade.
- Tiens... voilà la cavalerie. Je n'ai rien à te dire.
Gaby soupira et vint s'asseoir à ses côtés.
- Je suis désolée.
Il ricana en reposant son attention sur la boule de poil couchée contre sa cuisse.
- Pourquoi ? Pour m'avoir repoussé alors que je voulais défoncer Hanma et l'avoir suivi bien gentiment pour te faire tabasser ? Ou pour me laisser de côté depuis des semaines et me repousser dès que je veux t'aider ? Si tu veux pas de moi, dis-le moi clairement.
- C'est pas ça... souffla-t-elle.
La culpabilité étouffait son cœur. Comme elle l'imaginait, elle se révélait responsable d'une grande partie de sa colère.
- Alors c'est quoi ? Putain, Gaby, c'est quoi ton problème en ce moment ?
Au fur et à mesure de ses mots, son ton montait. À présent, il hurlait presque.
Gaby baissa la tête et fixa le sol. Elle ne pouvait pas lui dire. Pas pour le moment. Elle prit une grande inspiration, avant de nouveau lever les yeux et de planter son regard jade dans ses iris marron.
- C'est quoi le problème avec Tetta Kisaki ?
- Je sais ce que tu veux faire, mais je me ferai pas avoir !
Elle fronça les sourcils, faussement déconcertée.
- De quoi tu parles ?
- Arrête. Je te connais par cœur. Tu veux juste détourner mon attention parce que tu sais que j'ai raison et que tu me caches un truc !
Exaspérée, elle se leva.
- Oui ! Et alors ? T'as raison ! Mais je peux pas t'en parler pour l'instant ! Alors prends ton mal en patience juste trois jours !
Il se leva pour lui faire face. La colère flottait entre eux et menaçait d'exploser à tout instant. Ils le savaient, pourtant aucun ne s'en souciaient.
- Parce que tu crois que j'ai pas fait preuve d'assez de patience avec toi ? T'es pas toute seule, alors arrête de faire comme si c'était le cas !
- Je le sais ! Mais en ce moment, c'est pas de toi que j'ai besoin !
À peine ses mots eurent-ils passé ses lèvres qu'elle les regretta instantanément. Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle ne le pensait même pas... Bien sûr qu'elle avait besoin de lui !
Baji écarquilla les yeux et recula d'un pas, abasourdi.
- Très bien. Dans ce cas, je te laisse...
- Attends !
Alors qu'il tournait les talons, Gaby se jeta sur lui et l'enlaça fermement, l'empêchant de partir.
- C'est pas ce que je voulais dire... Je le pense pas... C'est juste que...
Elle ne put finir sa phrase, étouffée par un sanglot incontrôlable. Elle détestait pleurer. Elle ne pleurait jamais. Pourtant, des larmes dévalaient ses joues telle une cascade.
Soudainement, tout semblait tourner autour d'elle. Sa poitrine se compressa et l'étouffa. Un tourbillon explosa au sein de son esprit. Elle ne pouvait plus penser, plus réfléchir. Tout se bousculait dans sa tête. Son cœur battait la chamade, lui donnant l'impression d'exploser dans sa poitrine.
Elle fut envahie de vertiges alors que sa vision se troublait. Toutes les émotions qu'elle tentait constamment de repousser explosèrent. Une boule se forma dans son estomac. Ses jambes tremblèrent, mais alors qu'elles allaient céder, les bras de Baji l'enveloppèrent délicatement.
Il l'accompagna doucement au sol et la serra contre son torse.
- Chut Gaby... Tout va bien...
Il caressa tendrement ses cheveux, et commença de légers mouvements de balancier dans le but de la consoler.
Il ne s'agissait pas de la première crise d'angoisse qu'elle faisait. C'était quelque chose de régulier chez elle, voilà pourquoi aucun de ses amis proches n'acceptait de la laisser seule plus de quelques minutes.
La première fois que Baji l'avait vu dans cet état, ils avaient à peine huit ans. Il n'avait pas su quoi faire et avait presque fini par paniquer autant qu'elle, mais avec le temps, il avait compris comment la calmer et la rassurer.
Même si en général, c'était Alex ou Sanzu qui s'en chargeait, ils ne pouvaient pas pour toujours être là. Ses amis les plus proches, les membres de sa brigade, Baji, Mikey et Kazu, avaient donc finit par se renseigner sur la manière de gérer une crise d'angoisse, ou de colère.
Il prit délicatement son menton entre ses doigts et releva sa tête, la forçant à le regarder dans les yeux. De sa main libre, il prit la main de la jeune fille et la posa sur son ventre, pour l'aider à sentir sa respiration.
- Regarde-moi, Gaby. Respire. Doucement. Inspire...
Gaby plongea son regard dans ses iris bruns et obéit. Elle inspira de l'air, jusqu'à remplir ses poumons. La voyant faire, Baji sourit doucement.
- Expire, maintenant...
Encore une fois, elle s'exécuta sans discuter. Elle souffla lentement sans quitter les pupilles de Baji. Imitant ses gestes, elle inspira de nouveau et suivit le rythme calme et lent qu'il lui imposait. Rapidement, elle se concentra uniquement sur sa respiration.
Après plusieurs longues minutes, quand elle fut enfin calmée, Baji caressa doucement sa joue et essuya ses larmes de son pouce.
- Désolé, j'aurais pas dû m'énerver...
Elle secoua la tête.
- C'est pas ta faute... C'est moi...
Il la coupa en posant son index sur ses lèvres.
Il s'éloigna un peu d'elle dans le but de saisir le sac où il rangeait la nourriture pour les chats et des gamelles, et attrapa une bouteille d'eau. Il lui tendit, et d'un regard, lui ordonna de boire.
Gaby sourit légèrement et obéit. L'eau n'était pas un remède contre les crises d'angoisse, mais cela lui faisait du bien.
- Je sais pas vraiment qui est ce Tetta Kisaki... soupira Baji en passant sa main dans ses cheveux bruns. Mais je l'ai entendu parler avec Mikey après l'arrestation de Pachin... Il lui a fait miroiter des trucs impossibles... Je le sens pas.
Elle reposa la bouteille et ne répondit pas. Après plusieurs secondes de réflexion, elle hocha la tête.
- Je vais me renseigner. Mais s'il te plaît, t'en mêle pas. C'est pas ton rôle...
Elle ferma les yeux et blottit sa tête contre son torse, alors que Baji soupira légèrement et opina.
- Comme tu veux...
Au ton de sa voix, Gaby comprit qu'il ne comptait pas rester les bras croisés, malgré sa demande. Elle retint un soupir, elle ne voulait pas de nouveau se disputer avec lui ce soir. Simplement profiter de la chaleur et du réconfort qu'il lui apportait, le reste, elle verrait plus tard.
Après une telle crise, elle se sentait plus légère. Mais elle savait que cela ne durerait pas. Elle allait encore forcer jusqu'à l'épuisement, et recommencer. Cependant, pour le moment, elle ne voulait pas y penser.
- Baji ? Gaby ? Tout va bien ?
Elle leva les yeux vers Chifuyu, qui rougit soudainement en remarquant que la jeune fille était serrée dans les bras de son capitaine. Il détourna la tête et baissa les yeux.
- Désolé... Je voulais pas vous déranger.
Baji éclata de rire et se releva, entrainant Gaby avec lui.
- Tu nous déranges pas, Chifuyu. Et ouais, tout va bien.
Il offrit un sourire à la jeune fille et caressa tendrement sa joue.
Elle sentit des papillons exploser dans son ventre et lui rendit son sourire en attrapant sa main. Elle pressa doucement ses doigts et hocha la tête.
Brusquement, elle le lâcha et sortit son téléphone de sa poche. Elle pianota sur le clavier un instant avant de relever les yeux vers les deux garçons, qui l'observaient, perplexe.
- Je vais y aller !
Elle déposa un rapide baiser sur la joue de Baji, avant de partir en courant vers sa moto.
- Gaby ? la rappela Baji. T'es sûre que tu veux pas que je te raccompagne ?
- Non, ça va aller ! Mais merci !
Sans le laisser plus insister, elle sauta sur sa Harley et démarra le moteur.
***
En entrant dans sa chambre, Gaby ne possédait qu'une envie, se jeter sur son lit. En allumant la lumière, elle sursauta en apercevant son frère, assis sur le petit canapé de la pièce, qui semblait l'attendre, passablement énervé.
- Tu sais que tu peux allumer la lumière ?
Elle passa devant lui sans lui accorder plus d'attention et jeta les clés de sa moto sur son bureau.
- Je peux savoir pourquoi Chifuyu, et pas moi ?
- Parce que c'est son vice-capitaine.
Alex croisa ses bras sur sa poitrine, visiblement peu satisfait de cette explication.
- Et alors ?
- C'est lui la personne la plus proche de Keisuke dans le gang.
Il ouvrit la bouche pour répondre, mais au même moment la baie vitrée grinça et Sanzu fit son entrée dans la pièce. Les mains au fond des poches de son jean et un sourire au coin des lèvres, il s'arrêta entre les jumeaux.
- Et ben, il y a des tensions dans l'air par ici...
Alex leva les yeux au ciel.
- T'es au courant qu'il y a une porte d'entrée en bas ?
L'adolescent aux cheveux roses haussa les épaules.
- Et puis d'abord, qu'est-ce que tu fous là ?
De nouveau, il haussa nonchalamment les épaules.
- Hime m'a envoyé un message...
Il posa son regard bleuté sur sa capitaine, et fronça les sourcils en s'approchant d'elle.
- Crise d'angoisse ?
Gaby se mordit la lèvre. Évidemment. Son frère se trouvait sans doute trop énervé pour y prêter attention, mais ce n'était pas le cas de son vice-capitaine. Ses yeux rougis et gonflés ne mentaient pas. Elle avait pleuré, et Gaby ne pleurait jamais, à une exception près.
Immédiatement, la colère dans les iris jade d'Alex disparut, remplacée par de l'inquiétude. Il se leva et s'approcha de sa sœur.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Rien de grave. Keisuke était là.
Elle n'allait pas leur dire que sa crise avait commencé à cause d'une dispute avec Baji, sinon elle était certaine que l'un d'eux tenterait de le tuer. Elle détenait déjà bien assez de préoccupation pour s'en ajouter une.
Alex la scruta attentivement avant de soupirer. Il jeta un regard à Sanzu et se tourna vers la porte.
- Très bien. Je serai dans ma chambre si vous avez besoin.
Elle le regarda s'éloigner, surprise de sa réaction, il avait dû remarquer qu'elle lui cachait quelque chose. Gaby se révélait être une très bonne actrice, elle excellait dans l'art du mensonge et de la tromperie... Mais ses talents s'évanouissaient devant certaines personnes.
Son vice-capitaine éclata de rire, étirant les cicatrices aux coins de ses lèvres.
- Tu es une très mauvaise menteuse, hime !
Elle croisa ses bras sur sa poitrine et leva les yeux au ciel. Sanzu s'approcha d'elle et caressa du bout des doigts sa lèvre ouverte.
- Il est pas allé de mains mortes...
Gaby détourna vivement la tête. Elle ne voulait pas que lui aussi s'inquiète pour quelques égratignures. Dans son geste, son regard se posa sur la table basse devant le canapé. Elle fronça les sourcils en s'approcha de la veste de Kazutora posée dessus. Elle était certaine d'une chose, Kazu ne leur avait pas donné pour rien.
Sous les yeux interrogateurs de son ami, elle fouilla minutieusement les poches de la veste. Trouvant ce qu'elle cherchait, elle sourit grandement et leva la main en direction de Sanzu.
- Un téléphone ? interrogea-t-il en plissant les yeux.
- Kazu doit penser que c'est plus sûr d'en utiliser un différent des nôtres pour communiquer discrètement...
- À ce niveau-là, c'est presque professionnel... sourit l'adolescent aux cheveux rose.
Il s'empara du téléphone et l'ouvrit, son sourire s'élargit.
- J'ai rien dit, c'est professionnel... C'est une carte prépayée dedans.
Gaby éclata de rire.
- À ce rythme-là, on sera bientôt les plus grands espions du Japon !
- Une vraie petite mafia... Mais avant ça...
Il posa le téléphone sur la table et prit la main de sa capitaine, l'entrainant jusqu'à son lit, il la poussa sans ménagement sur le matelas.
- ... tu dors ! Tu en as besoin, ta crise le prouve.
Elle se laissa faire en soupirant. Mais avant qu'il n'ait pu s'éloigner, elle saisit son poignet et tira dessus, le faisait basculer sur le lit à ses côtés. Il grogna légèrement, mais n'essaya pas d'aller contre sa volonté et s'installa sur les draps de soie.
- Tetta Kisaki, ça te dit quelque chose ?
Il réfléchit un instant avant de secouer la tête.
- Absolument rien.
Gaby fronça les sourcils en posant sa tête sur le torse de son vice-capitaine, qui grogna légèrement de mécontentement, mais ne la repoussa pas.
- Alors il va falloir qu'on trouve des informations...
- Hiro est occupé avec Hanagaki, Nokoa le Valhalla et Célia surveille que Mikey ne fasse pas n'importe quoi.
Elle sourit. Elle n'avait même pas besoin de demander pour qu'il lui donne les informations qu'elle souhaitait.
- Il reste donc Rei et Shozo.
Elle sortit son téléphone de sa poche et commença à taper rapidement sur son clavier.
Sanzu fronça les sourcils en lisant son écran.
- Pourquoi tu demandes à Rei de surveilles Baji ?
- J'ai peur qu'il fasse une connerie, et c'est vraiment pas le meilleur moment pour ça. Tu aiderais Shozo à chercher des infos sur Kisaki, j'ai comme l'impression que c'est lui la pièce manquante à notre puzzle.
- À tes ordres, hime.
Elle sourit et ferma les yeux, son vice-capitaine lui servant d'oreiller, elle trouva rapidement les bras de Morphée.
Il retint un rire en remarquant qu'elle ne s'était pas changée. Cependant, il n'avait aucune envie de la réveiller, pour une fois qu'elle s'endormait facilement.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro