Chapitre 27
On a fait un autre shooting ce matin et ça s'est très bien passé. On a ensuite continué l'enregistrement et on le termine demain. On a l'après-midi de libre alors c'est pourquoi, j'ai demandé à mon père de m'emmener au cimetière. Je veux parler à ma mère. Il a été surpris que je lui demande cela car c'est la première fois que je vais y aller mais je me sens près maintenant. J'ai assez de courage. Au bout de quinze minutes de trajet, mon père se gare devant le cimetière. Ça y est, j'y suis. Je regarde l'endroit et je ne sais pas pourquoi mais ça me stresse. Mais il faut que je le fasse. Il faut que j'aille sur sa tombe. J'en ai besoin.
– Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne avec toi ? Demande mon père.
– Non. Je dois y aller seul. Tu peux même rentrer. Je ne sais pas pour combien de temps j'en aurai. Je t'enverrai un message quand j'aurai fini.
– Comme tu voudras mais au moindre problème tu m'appelles. Ajoute-t-il.
– Oui, ne t'en fais pas.
Mon père me sourit tendrement avant que je ne sorte de la voiture. Je souffle un bon coup et m'avance. Je marche dans les allées jusqu'à atterrir devant la pierre tombale que je cherche. Je la regarde et je me sens ému. Je souffle encore une fois avant de m'assoir. Il fait froid et le sol est gelé mais je préfère m'assoir car je vais rester un petit moment ici. Je ne dis rien pendant quelques minutes avant de me racler la gorge, de souffler et d'ouvrir enfin la bouche.
– Salut ma-maman. Ça fait bizarre de dire cela enfin non mais c'est étrange de dire cela à une pierre tombale. Je pense que tu as deviné que c'était moi, Charlie. J'avoue que c'est pathétique de venir plus de vingt ans après mais je n'ai jamais eu le courage jusqu'à aujourd'hui. Marqué-je une pause. J'ai tellement de choses à te dire que je ne sais pas par où commencer. Tu me manques même si techniquement on ne se connait pas. Enfin si, un peu, mais pas suffisamment pour que tu me manques. Mais tu me manques quand même. C'est vrai que je n'ai jamais manqué de rien avec papa et que si j'avais besoin d'une présence féminine, j'avais grand-mère ou Andrea. Tu sais, papa a tellement fait pour moi. Il avait vingt-deux ans mais il a tenu à m'élever seul, sans l'aide de personne. Bon, il a dû faire appel à grand-mère de temps en temps mais ça restait rare. Je ne serai pas où je suis sans lui.
Je sens l'émotion me gagner alors je marque une pause et ferme les yeux pour ne pas pleurer. Une fois que je suis calmé, je souffle un bon coup et reprends où j'en étais.
– Comme tu dois le savoir, j'habite à Bordeaux, en France. Je m'y plais vraiment bien. C'est sûr que ça peu paraitre bizarre que je sois là-bas mais j'avais besoin de m'éloigner de Dublin. Je voulais échapper un peu à la notoriété de papa. Je n'ai pas honte de lui, au contraire mais c'est juste que j'en avais marre que les gens viennent me voir pour papa et non pour moi. Ils s'en foutaient de ma gueule alors je suis partie après qu'on m'est accepté dans une agence de mannequinat. Ce n'était pas mon rêve mais ça me permettait de changer d'air. Bon j'avoue que l'aventure est finie depuis quelques jours mais au fond je m'en fou royalement. Je viens de monter un groupe de rock. J'espère qu'on va percer, ça serait génial. Je sais que les gens viendront vers moi mais là, ça sera pour moi et ma musique pas pour papa. C'est complètement différent. J'espère que ça va marcher car j'ai quand même embarqué avec moi trois de mes amis qui font des études et si le groupe ne marche pas, j'aurais gâché leur vie. Il faut que je te parle de quelque chose d'important.
Je fais encore une pause pour mettre mes idées et paroles en ordre. J'ai énormément de choses à dire que je m'embrouille. Je me racle la gorge pour éclaircir ma voix. Je reprends, ensuite, mon récit.
– À Bordeaux, j'ai rencontré quelqu'un. Je suis véritablement tombé amoureux et qu'est-ce que ça fait du bien. Il sait tout de moi. Même mes ex ne savaient pas pour papa et son groupe. Bon j'avoue qu'il l'a su, pas de la meilleure des manières mais je comptais lui dire. Je dis il car ouais, c'est un homme. Je suis gay maman et j'ose espérer que ça ne t'aurait pas posé de problèmes. Papa m'a dit que tu étais ouverte d'esprit alors je suppose que tu m'aurais toujours accueilli à bras ouverts. Gabriel, mon copain, voulait même venir mais j'avais besoin d'être seul avec toi. Je suis sûr qu'il est dans le canapé en train de se ronger les ongles car il est inquiet pour moi mais je vais bien. Je devrais peut-être lui envoyer un message pour le rassurer.
Je sors mon portable de mon manteau avant d'envoyer un message à Gaby pour lui dire que je vais bien et qu'il n'a pas à s'inquiéter. Une fois que c'est fait, je n'attends pas sa réponse et range mon portable.
– Je suis sûr que tu aurais aimé Gabriel. Papa l'adore. Tu me diras qu'il aime presque tout le monde mais quand ça me concerne, il reste prudent. Mais là, il a tout de suite adoré Gaby. C'est quelqu'un de génial. Il m'a pardonné de lui avoir menti à propos de papa et je lui en suis reconnaissant. J'ai failli le perdre et c'est comme ça que je me suis rendu compte qu'il comptait bien plus que je ne pouvais l'imaginer. Bien sûr, je savais que je l'aimais mais cette épreuve me l'a encore plus prouvé. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il est plus jeune que moi. Il a dix-huit ans et même en taille, il est plus petit mais il est adorable. Quand je le regarde, j'ai envie de le protéger. Je sais qu'il sait se défendre. C'est comme pour lui, il se sent obligé de me protéger. Je pourrais rester pendant des heures à parler de lui. Il m'apporte beaucoup. Il était tellement mignon quand il a rencontré papa. Il était tout timide alors que d'habitude, il parle sans cesse. Il n'a pas peur de parler. Il est loin d'être timide. Pas comme moi. Enfin, avec lui je n'ai jamais trop été timide. The Script c'est son groupe préféré alors je te laisse imaginer dans quel état il était. Il pourra même se venter qu'il sort avec le fils de Danny O'Donoghue. J'en suis certain, maman. Je suis sûr que je finirai mes jours avec lui. Je ne vois personne d'autre à mes côtés. Maintenant, je vais te parler de mes amis.
Je parle donc de Melissa, Louis, Simon et Tania. J'évoque également ce qu'il s'est passé avec Maxime et Chloé. Je raconte pourquoi je me suis fait virer. Je dis vraiment tout. Ensuite, j'envoie un message à mon père pour lui dire qu'il peut partir de la maison dans cinq minutes. Je suis sûr que Gaby sera avec lui.
– Je ne vais pas tarder à rentrer car je commence un peu à avoir froid. Je reviendrai mais avec Gaby. J'aimerais juste que tu fasses un signe à papa. Lui montrer qu'il peut refaire véritablement sa vie avec une femme qu'il aime. Oui, il a eu trois autres copines mais même si ça a duré quatre ans avec Irma, elle n'était pas la fille qu'il voulait. Je suppose que tu sais de qui il est amoureux. Il t'aimera toute sa vie et largement plus qu'Helen. Il me l'a même dit et je le sais. Ça se voit que tu es la femme de sa vie mais il a droit au bonheur et je sais qu'Helen le rendra heureux. Même si je ne la connais pas. Il t'a choisi alors qu'il aurait pu partir avec elle. C'est bien la preuve que tu es la fille qui fera à jamais battre son cœur. Aucune autre ne t'égalera mais Helen est la deuxième dans son cœur. Alors fais-lui un signe pour qu'il le comprenne. Je vais te laisser. Je t'aime maman.
Je souffle un bon coup avant de me relever. J'ai le cul froid maintenant. Je me retourne et je suis surpris de tomber sur une femme avec, surement, sa fille. Je leur adresse un petit sourire avant de me diriger vers l'entrée du cimetière.
– Charlie ? M'interpelle quelqu'un.
Je me retourne pour voir que c'est la femme qui vient de me parler. Je fronce les sourcils car je ne sais pas ce qu'elle me veut mais elle a l'air sympa. Je m'approche donc avant qu'elle ne reprenne la parole.
– Désolée de t'interpeller comme cela surtout qu'on ne se connait pas mais je voulais te dire que je connaissais bien ta mère. M'avoue-t-elle.
– Ah bon ? Demandé-je sous le choc.
– Oui. Je suis sa petite sœur, Laura et voici ma fille, Emily.
– Oh... Je...
– Je sais que ce n'est pas un lieu pour parler alors qu'est-ce que tu penses si on se voit dans un café ? Questionne-t-elle.
– Je ne sais pas trop. D'après mon père, la famille de ma mère m'en veut et ne veut pas me connaitre.
– Je sais cela mais je ne t'ai jamais tenu pour responsable de la mort de ta mère. Et c'est pareil pour ton père. Ajoute-t-elle.
– Très bien. Vous voulez qu'on se voie où ?
– Au Sweetest Thing demain à quinze heures ? Propose-t-elle.
– D'accord. Je peux venir avec quelqu'un ?
– Ton père ?
– Non. Je pensais à...
– Ton copain ? Me coupe-t-elle avec le sourire. Désolée mais on a entendu une partie de ton discours.
– Oui, avec mon copain. Ce n'est pas grave. Souris-je.
– Parfait alors.
On se salue avant que je ne me dirige vers l'entrée du cimetière. Je n'ai même pas le temps de franchir la porte que Gaby me prend dans ses bras. Je savais qu'il allait venir. Je souris et lui embrasse le cou avant qu'on ne monte en voiture. Sur la route, je décide de parler de Laura.
– Papa ?
– Oui ?
– J'ai fait une rencontre au cimetière. Avoué-je.
– Quoi comme rencontre ? Demande-t-il.
– Laura. La sœur de maman.
– Oh. Dit-il surpris. Je l'aimais bien. Elle était toujours gentille avec moi et on rigolait bien ensemble.
– Donc ça ne te gênerait pas si je vais demain à quinze heures au Sweetest Thing pour lui parler ?
– Non. Tu peux y aller. C'est la seule de sa famille à ne pas nous en vouloir. Même si on a perdu le contact, tu peux y aller. Je pense que ça te fera du bien de parler de ta mère et de rencontrer des personnes qui l'ont connu. Déclare-t-il.
– Merci papa. Par contre, je n'y vais pas seul.
– Je ne peux pas venir demain et tu le sais. Réplique mon père.
– Je ne pensais pas à toi. Réponds-je en regardant Gaby qui est derrière.
– Qui ? Moi ? Demande mon brun surpris.
– Tu vois qui d'autre dans cette voiture ? Évidemment toi.
– Dans ce cas, ça sera avec plaisir que je vais t'accompagner.
Je lui fais mon plus beau sourire avant de me retourner. Je ne sais pas comment ça va se passer avec Laura. Je ne sais rien d'elle ou de sa famille mais ça sera l'occasion de la connaitre et de savoir plus de choses sur ma mère. Et le fait que Gabriel vienne avec moi me rassure. Je ne me voyais pas y aller seul. Je n'aurais pas le courage. Je vais pouvoir connaitre un peu la famille de ma mère car mon père refuse de m'en parler. En même temps je le comprends. Seule Laura ne nous prend pas pour responsable de la mort de maman. Je sens que cette famille, je ne vais pas beaucoup l'aimer.
Hey ! Voici le chapitre vingt-sept de mon histoire ^^ J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à voter et commenter ^^
- Que pensez-vous du chapitre ?
- Charlie qui va au cimetière ?
- Son monologue ?
- Sa rencontre avec Laura ?
Le rendez-vous avec elle
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro