Je regarde si je n'ai rien oublié dans ma chambre et descends mes bagages. J'ai hâte mais en même temps peur de retrouver l'homme que j'aime. Une fois dans l'entrée, mon père me prend dans ses bras.

– Tiens-moi au courant pour Gabriel. Me glisse-t-il à l'oreille.

– Ne t'en fait pas.

Je lui embrasse la joue avant de lui dire au revoir et de partir avec ma tante. Je mets mes valises dans le coffre et m'installe côté passager. Durant le repas de famille, j'ai eu droit à un interrogatoire sur Gabriel, notre couple et plein d'autres choses plus ou moins gênantes. J'ai dû leur montrer une photo de lui du coup j'ai sortie celle que j'ai montré à mon père avant que Ian, l'un de mes oncles, prenne mon portable et regarde les autres photos en compagnie de toute ma famille. J'ai râlé mais il s'en fichait. Donc j'ai laissé couler. Ils m'ont ensuite laissé tranquille.

On arrive à l'aéroport et je sors avec ma tante. Je prends mes bagages, les enregistre et j'attends avec Andrea. On parle de tout et de rien jusqu'à ce que mon avion soit appelé. Je prends Andrea dans mes bras et la serre fort avant de lui dire que je l'aime. On se salue une dernière fois et je donne mon billet avant d'entrer dans l'avion. Retour à Bordeaux. Je vais retrouver mon appartement et les bras de mon copain. Enfin à condition qu'il ne m'en veuille pas trop après l'annonce que je vais lui faire. En parlant de mon copain, il ne m'a pas envoyé de message de toute la journée. J'ai essayé de le contacter mais il ne m'a pas répondu. Pareil pour mes SMS. Je ne comprends pas ce qu'il se passe mais je vais le savoir en arrivant.

Ça y est, je suis devant mon immeuble. J'ai qu'une envie, c'est de voir mon copain et m'échouer dans mon lit. Je sais qu'il faut que je lui parle de mon père et au plus vite mais j'ai tellement peur. Il vaut mieux que ce soit moi qui lui dise. Je prends l'ascenseur avec le sourire et j'arrive vite à mon étage. Je vais d'abord chez moi pour poser mes affaires. Je dépose le tout dans ma chambre. Je range mes cadeaux dans ma commode, bien au fond. Quand c'est fait, je mets mes affaires sales dans la machine et range mes propres. Je prends le souvenir pour Tania ainsi que celui pour mon brun et sors de ma chambre pour me diriger vers ma porte d'entrée. Quand j'entre dans la pièce à vivre, je découvre mon copain. Je souris mais vu sa tête, je le perds vite. Il est debout devant moi avec les bras croisés. Ça ne sent pas bon pour moi !

– Tu comptais me le dire quand ? Me demande-t-il sur un ton sec.

– De quoi tu parles ?

– De ça !! S'écrie-t-il en me donnant son portable.

Je le saisis et regarde l'écran. Merde ! Il y a une photo de moi avec mon père dans les rues de Dublin. On fait toujours attention mais faut croire que les gens nous ont reconnu. Je vois que la photo circule partout sur Instagram. Je verrouille le portable et le redonne à mon brun.

– Je vais t'expliquer. Dis-je.

– Tu es vraiment un connard ! Répond-il, énervé.

– Je le sais mais laisse-moi t'expliquer.

– M'expliquer quoi ?! Que tu t'es foutu de ma gueule ?! Putain tu es le fils du chanteur de mon groupe préféré !! Tu ne crois pas que j'aurais dû le savoir avant ?! Tu aurais dû me le dire avant qu'on ne se mette ensemble !! J'ai l'impression que tu te fous de ma gueule depuis le début !! Tout ce que tu m'as raconté est faux aussi ?! Comment j'ai pu tomber amoureux d'un connard dans ton genre ?! Crie-t-il.

– Je sais que j'aurais dû te le dire avant mais j'avais peur que tu viennes vers moi pour mon nom et non ma personnalité. J'ai toujours vécu cela et je ne voulais pas que ça recommence. Je sais que j'ai fait le con mais je n'ai pas menti. Tout ce que je t'ai dit sur moi est vrai. Je n'ai juste pas dit qui était mon père.

– Tu ne crois pas que j'aurais dû savoir ?! Je passe pour un abruti !! Demande-t-il encore énervé.

– Si bien sûr que si et je m'excuse pour cela. Mais j'ai toujours vécu dans l'ombre de mon père. C'est difficile pour moi tout cela ! Les gens se sont toujours intéressés à moi pour mon père !

– Des excuses ne suffiront pas. Je veux des actes. Que tu me prouves que je compte pour toi. Tu sais très bien que rien n'aurait changé si tu me l'avais dit avant ! Ne balance pas tout le temps l'excuse du fait que ton père soit connu. Balance-t-il.

– Mais tu comptes pour moi. Tu sais que je suis amoureux de toi et que j'ai toujours été sincère quand je disais que je t'aimais. J'ai eu peur que si je te le disais, tu allais être avec moi juste parce que je suis le fils de Danny O'Donoghue. Je ne voulais pas que ça recommence, que quelqu'un vienne vers moi juste pour mon père. Déclaré-je.

– Je ne suis plus sûr de rien Charlie... J'ai besoin de temps... C'est mieux si on ne se voit plus pendant un moment. Malgré tout ce que tu me dis, j'ai toujours l'impression d'être pris pour un con. J'ai plus l'impression de te connaitre. Tu perds ma confiance.

– Gaby...

– Ne dis plus rien. Me coupe-t-il avec une voix qui se casse.

Il fait demi-tour sans même me regarder et quitte mon appartement. Je suis le roi des cons ! J'aurais dû tout lui avouer avant que notre relation aille plus loin que de l'amitié. Sans m'en rendre compte, les larmes dévalent mes joues. J'ai tout foutu en l'air comme un con. J'ai que ce que je mérite. Je me laisse tomber sur mon canapé, en pleurs. Je suis recroquevillé sur moi-même. Pourquoi je n'ai rien dit avant ? Pourquoi je n'ai pas assez confiance en moi pour ne rien dire sur mon père ? Je savais qu'il m'aimait pour moi et je sais qu'il aurait compris mais comment je vais faire maintenant ? Je suis complètement paumé. Je ne cesse de pleurer. Je saisis mon portable. J'ai besoin de parler à mon père. Il décroche aussitôt et je fonds en larmes.

– Charlie ? Il se passe quoi ? Pourquoi tu pleurs ? Demande-t-il inquiet.

– J'ai tout gâché papa. Dis-je en pleurs.

– De quoi tu parles ?

– Je voulais voir Gaby pour lui donner le cadeau et lui avouer que tu étais mon père et... Et... Je... I-il était dans mon salon et... On nous a pris en photo papa et on est partout sur Instagram. Éclaté-je encore plus en sanglot.

– Qui est sur Instagram ? Je ne comprends rien Charlie.

– Toi et moi ! C'était quand on était en ville hier... Gabriel a vu les photos... Je... Je n'ai pas eu le temps de lui avouer qu'il le savait. Je suis un abruti ! J'ai trop joué au con et au final, j'ai tout gâché et je l'ai perdu. Arrivé-je à dire malgré mes pleurs.

– J'arrive.

– Pa...

Trop tard, il a raccroché. Je n'arrête pas de pleurer. Si ça continue, je ne vais plus avoir d'eau dans le corps. Je reste dans mon canapé à me morfondre. Je me demande si Gaby est dans le même état que moi. S'il pleure ou si au contraire, il n'en a plus rien à foutre de moi. J'ai envie de le voir mais je ne dois pas. Il ne veut pas me voir pour le moment alors je vais rester terré chez moi. Je ne vais même pas aller à l'agence tellement je suis mal. Je n'en ai rien à foutre d'y aller ou pas.

Je reste deux heures trente dans mon canapé à pleurer quand on sonne à ma porte. Je me lève telle une larve et je vais ouvrir pour tomber sur mon père, valise en main. Je me jette dans ses bras et mes pleurs redoublent. Il me fait reculer sans me lâcher et ferme la porte derrière nous avant qu'on aille en direction de ma chambre. Mon père fait en sorte que je m'allonge. Il reste, assis, à mes côtés. Il caresse mes cheveux ce qui calme mes pleurs.

– Si j'ai bien compris, on s'est fait prendre, toi et moi, en photo et il est venu ici pour te mettre devant le fait accompli ? Demande-t-il.

– C'est ça.

– Tu as pu lui parler ? De pourquoi tu avais fait cela ?

– Oui mais il n'a rien voulu entendre... Il n'a plus confiance en moi. Il veut que je lui prouve que je tiens à lui, que je l'aime mais je ne sais pas comment faire papa. J'ai peur de le perdre définitivement et si ça arrive, je ne sais pas comment je vais faire. Je suis bien avec lui et ça me détruirai encore plus de ne plus l'avoir à mes côtés. Dis-je avant que les larmes ne coulent de nouveau.

– Pour le moment, tu vas te reposer et on parlera de comment te faire pardonner quand tu iras mieux. Même si c'est dans deux jours ou une semaine.

– D'accord. Tu comptes rester combien de temps ? Demandé-je.

– Je ne sais pas. Le temps qu'il te faudra pour aller mieux. Jusqu'à ce que je puisse te laisser seul sans que tu risques de retomber en pleurs.

– Merci d'être venu. Lui confie-je.

– C'est normal, tu es mon fils. Je n'allais pas te laisser dans cet état. Tu m'as appelé en pleurs et je sais qu'à distance, je ne sers pas à grand-chose. Je ne peux pas te réconforter. Même si j'étais à l'autre bout du monde, je serais venu pour te réconforter et être là pour toi. Tu as besoin de moi alors me voilà. M'avoue-t-il.

– Tu es vraiment le meilleur père du monde.

– Et toi le meilleur fils.

– Ça, c'est grâce à toi.

Je me redresse afin de le prendre dans mes bras. Je reste de longues minutes comme cela avant de me rallonger. Je souffle un bon coup.

– Tu restes avec moi le temps que je m'endorme ? Demandé-je.

– Évidemment.

Mon père me sourit tendrement et pose sa main dans mes cheveux. Je ferme les yeux. Mes larmes ont enfin cessé de couler. Il enlève sa main de mes cheveux et me fait comprendre de me déshabiller pour être à l'aise. J'enlève mon jeans mais garde mon t-shirt. Je me rallonge dans mon lit et mon père relève la couette sur moi pour que je sois au chaud. Je le remercie encore une fois et sa main retrouve le chemin de mes cheveux. Il me les caresse tendrement pour m'apaiser. Il sait comment faire pour que je calme mes pleurs.

Il a pris un avion à la dernière minute pour venir me voir et me réconforter. Tous les pères n'auraient pas fait cela. Je me répète souvent mais j'ai de la chance de l'avoir. Sans lui, je serais encore en train de pleurer toutes les larmes de mon corps mais je pense qu'à ce stade, j'en ai plus. J'espère sincèrement que je vais pouvoir me faire pardonner auprès de mon copain. Enfin s'il est encore. Il ne m'a pas dit qu'il rompait alors je garde espoir d'être encore son petit-ami. Il faut que je me fasse pardonner, qu'il ait de nouveau confiance en moi mais il faudra qu'il me prouve qu'il est avec moi pour moi et non pour mon père. Que cette révélation n'a rien changé entre nous. Je ne me pose pas trop de questions sur cela car au fond de moi, je sais que son regard sur moi ne changera pas. Je finis par m'endormir en pensant à l'homme que j'aime.

Hey ! Voici le chapitre dix-huit de mon histoire ^^ J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à voter et commenter ^^

- Que pensez-vous du chapitre ?

- Gabriel qui a découvert pour le père de Charlie ?

- Leur dispute ?

- Charlie qui téléphone à son père en pleurs ?

- Son père qui débarque pour le réconforter ?

- Charlie arrivera-t-il à se faire pardonner ?