Partie 14
-Activer les Byakugan est quelque chose d'extrêmement complexe.
-C'est vrai. Elle ne les activera jamais. Ta fille ne sera jamais une membre à part entière du clan. Et tu sais pourquoi, Tooru ? Tout simplement parce que tu as épousé une étrangère !
Aiko regardait son père avec incompréhension. Pourquoi est-ce que ses grands-parents avaient l'air si contrarié ? Son grand-père se tourna vers elle avec un regard dédaigneux.
-Tu n'activeras jamais les Byakugan, petite, lâcha son grand-père froidement.
La petite fille, âgée de presque quatre ans semblait déçue. Son père la regarda puis tapa du poing sur la table.
-Qu'est-ce qui te prend ?
-Vous n'avez pas à mépriser ma femme et encore moins ma fille ! Aiko est tout à fait capable d'activer les Byakugan ! Elle vous le prouvera ! Et même sans, elle sera plus honorable que tous les autres enfants de ce clan !
Il jeta de nouveau un regard vers la petite fille qui regardait ses doigts, mal à l'aise.
-Viens ma chérie, on s'en va !, dit-il en prenant Aiko par la main.
Elle se laissa faire docilement. Quand son père la regarda de nouveau: elle souriait. Elle dit au revoir de la main à ses grands-parents tandis que son père ne s'était pas retourné pour les saluer. Ni sa grand-mère, ni son grand-père ne lui rendirent son au revoir.
Deux ans plus tard, Aiko avait activé les Byakugan et son père s'occupait de son entraînement.
***
C'était deux mois après le début de l'hiver. La troisième grande guerre ninja venait de se terminer et beaucoup de ninja étaient encore en mission, dans de nombreux pays reculés afin de porter secours aux derniers combattants du front. À Konoha, l'ambiance était tendue et des rumeurs circulaient :le troisième du nom était sur le point de céder sa place.
Aiko jouait à faire le ninja dans son jardin. La petite fille était loin de se douter de tout ce qui se tramait. Elle était encore une jeune pousse innocente.
-Aiko, rentre, il fait trop froid dehors !
-Maman, attend ! Je m'entraîne à attraper les ennemis !
-Ne me fais pas répéter. Tu vas attraper froid, surtout.
La petite fille fit une moue déçue avant de rejoindre sa mère. Elles se serrèrent tendrement dans leur bras.
-Tu devrais manger plus, maman, fit remarquer Aiko en touchant les bras presque squelettiques de Momoko.
Sa mère ne releva pas. Elle eut une toux rauque et essuya sa main sur son tablier. Depuis quelques mois, Momoko toussait du sang. Tout d'un coup, elle se sentit mal et s'assit sur une chaise à proximité. Elle fit signe à Aiko de s'approcher d'elle. Sa fille se colla à son torse et Momoko caressa ses longs cheveux entre le bleu et le violet.
Plus tard dans l'après-midi, Aiko était allée jouer dans sa chambre. Elle n'en était sortie que pour saluer une femme avec de longs cheveux rouges.
-Bonjour ! Qu'est-ce que tu es mignonne !, lâcha la jeune femme à l'encontre d'Aiko.
-Merci beaucoup... euh...
-Kushina... Je m'appelle Kushina Uzumaki... Kushina Uzumaki-Namikaze, dit-elle en lui tendant la main automatiquement.
Aiko la regarda perplexe avant que Kushina l'encercle de ses bras.
-Papa est en mission avec son mari, Minato, expliqua Momoko à sa fille.
-Tu dois avoir hâte qu'il rentre !, lança Kushina sans désigner à qui elle s'adressait.
La mère comme la fille lui lancèrent un grand sourire pour lui signifier que c'était le cas. Ça faisait des semaines et des semaines que Tooru était retourné au front. Il n'avait cessé de faire des aller-retours qui rendait Momoko particulièrement angoissée. S'il arrivait quelque chose à son mari, leur petite fille finirait par devenir orpheline. Désormais, il était sur le retour et Momoko était quelque peu soulagée.
Aiko laissa sa mère continuer de parler avec Kushina.
En fin d'après-midi la jeune femme était partie et Momoko commençait à préparer le dîner difficilement. Chaque jour un peu plus, elle perdait en force, en énergie et en endurance. Son corps la lâchait sans qu'elle ne puisse rien y faire.
Au moment où Aiko sortait de sa chambre, on toqua à la porte. Elle ouvrit à ses grands-parents maternelles. Chachami et Hogara se déchaussèrent et embrassèrent leur petite fille. En entrant dans le salon, la mère de Momoko accouru vers elle.
-Momoko, qu'est-ce que tu fabriques ? Assis-toi, je vais faire la cuisine.
-Non, maman... je peux le...
Elle toussa. En regardant sa main, elle découvrit encore une flaque de sang. Elle l'essuya sur son tablier. Chachami se mit devant la plaque de cuisson tandis qu'Hogara regardait tristement Momoko s'assoir sur une chaise non loin de sa femme. Il détourna les yeux pour les plonger dans le regard inquiet d'Aiko. Il lui sourit et l'enfant fit de même.
-Grand-père, tu t'entraînes avec moi à faire le ninja ?, demanda-t-elle.
-N'allez pas dehors... Il fait froid..., réclama faiblement Momoko qui semblait épuisée.
Hogara hocha la tête et ils se dirigèrent vers la chambre de la fillette.
-Tu crois que maman va aller mieux ?
-Je... Je ne sais pas, je l'espère du fond de mon coeur.
Le ninja savait que Momoko était en piteuse état et qu'elle risquait de les quitter bientôt. Mais il n'osait pas révéler la vérité à Aiko, il ne voulait pas affronter la réalité en face.
À peine un quart d'heure plus tard, la porte d'entrée s'ouvrit dans un fracas. Chachami, Hogara et Aiko se précipitèrent vers l'entrée, tandis que Momoko d'un pas lent les rejoignait.
-Papa !, s'écria Aiko en serrant son père contre elle.
Il était fatigué. Les semaines avaient été longues et périlleuses. Tooru était bien heureux d'être de retour parmi les siens. Il salua respectueusement ses beaux-parents puis se fraya un chemin jusqu'à Momoko qu'il prit dans ses bras.
-Comme tu nous as manqué... je me suis fais tellement de soucis..., chuchota Momoko à son mari en laissant couler les larmes de ses yeux.
-Nous allons vous laisser, dit Chachami. Vous devez profiter de vos retrouvailles.
Momoko et Tooru firent un signe de tête et les grands-parents d'Aiko quittèrent la maison. La petite fille retourna jouer dans sa chambre. Tooru fila à la salle de bain tandis que Momoko retournait de la cuisine pour terminer de préparer le repas. Devant la plaque de cuisson, la jeune femme eut une douleur dans la poitrine. Elle se mit à cracher du sang et se tordre dans tous les sens. Pour ne pas affoler sa famille, elle se mordit la main afin de ne pas crier. Dans un dernier spasme, elle chuta au sol. Entendant le vacarme, Tooru sortit rapidement de la salle de bain et courut jusqu'à la cuisine.
-Papa..., dit une petite voix derrière lui, je ne sais pas ce qui s'est passé, maman est tombée... elle se tordait de partout...
Des larmes coulaient sur les joues de la petite fille. Elle voulait faire une blague à sa mère et s'était cachée derrière le mur mais en passant la tête au travers de l'encadrement de la porte, elle avait pu voir la détresse de sa mère. Paralysée par la peur, elle avait été incapable de bouger. Dans la précipitation, Tooru ne l'avait pas calculer. Son père prit sa mère dans ses bras et la porta.
-Aiko, viens avec moi !, lança-t-il calmement. Je te dépose chez tes grands-parents.
Ils firent le chemin jusqu'à la maison de Chachami et Hogara. Après avoir laissé Aiko, Tooru emmena sa femme jusqu'à l'hôpital. Mais il était bien trop tard, le coeur de Momoko avait lâché au moment où elle était tombée dans sa cuisine. Elle était décédée sous les yeux de sa propre fille. Cette dernière ne comprit que plus tard qu'elle avait assisté à la mort de sa mère.
***
Le jour de l'enterrement de Momoko, le soleil brillait étrangement pour un jour d'hiver. Peu de personnes étaient présentes. Les parents de Tooru n'avaient même pas pris la peine de se déplacer. Aiko tenait la main de sa grand-mère tandis que son grand-père tenait Tooru par l'épaule. Le père de la fillette était inconsolable. Il ne cessait de sangloter. Aiko aussi pleurait. Chachami lui tenait fermement la main et se montrait digne. Elle avait l'air épuisée mais elle ne pleurait pas. La grand-mère de la fillette ne montrait que rarement ses sentiments en public, voir jamais. Elle paraissait insensible, mais Aiko apprit plus tard qu'en réalité Chachami avait été traumatisée par les violences de la guerre et que son cœur s'était endurcie au fil des années. Après la cérémonie, Aiko et Tooru étaient rentrés à la maison.
Les jours suivants, Tooru restait enfermé dans sa chambre des heures durant, pendant qu'Aiko jouait à devenir une ninja. En réalité, il s'agissait plus d'un entraînement que d'un jeu. Avant même d'entrer à l'Académie, la fillette s'était fixée un objectif: devenir une kunoichi aussi forte que sa mère le voulait. À force de boxer un arbre dans le jardin, la petite fille s'était ouverte. Elle alerta son père. En réalisant qu'il ne s'agissait que d'une blessure superficielle, il se rendit compte qu'il avait négligé sa fille. Il se promit de la faire passer en priorité.
***
Le printemps était déjà là. Les cerisiers en fleurs laissaient tomber leurs pétales juste devant la maison des Hyuga. La rentrée à l'Académie approchait à grand pas. En fait, elle aurait lieu le lendemain. Depuis la mort de Momoko, le troisième du nom n'avait confié que des missions au sein du village à Tooru afin de le ménager, lui et sa fille. La rumeur disait que Minato Namikaze allait être nommé bientôt quatrième Hokage et le père d'Aiko ne cessait d'en venter les mérites auprès de sa fille.
Cette nuit-là, la fillette ne trouvait pas le sommeil. Elle avait le coeur lourd. Se dire que sa mère manquerait au jour de la rentrée la faisait pleurer. Elle se leva de son lit, fit coulisser la porte de sa chambre et se dirigea discrètement vers celle de son père. Avant de pouvoir entrer, elle entendit des reniflements. En écoutant au travers de la porte, elle entendit très distinctement son père qui sanglotait. Ce bruit était insupportable aux oreilles de la fillette. Elle se laissa glisser derrière la porte de la chambre de son père et se retint d'éclater, elle aussi, en sanglot. Elle se jura de ne plus pleurer devant son père. Elle devait être forte, porter sa peine toute seule comme son père le faisait. Il devrait pouvoir compter sur elle à l'avenir. Elle sécha ses larmes mais rien n'y faisait, elles continuaient de couler sur son visage. Elle se leva, regardant une dernière fois la porte, hésita un instant, mais s'en alla.
Dans la matinée, Tooru déposa Aiko à l'Académie et resta présent tout le temps où les parents étaient autorisés. À certains moments, il semblait triste, ce qui donnait une petite douleur à la poitrine de la fillette mais elle n'en montrait rien.
Quand Aiko se retrouva seule, elle s'assit au premier rang. Tous les autres essayaient de devenir amis entre eux, mais la fillette ne prêtait pas attention à leur discussion. Elle était là pour travailler afin de devenir une kunoichi. Le professeur leur demanda d'écrire la raison qu'ils avaient de vouloir devenir des ninja, elle écrivit: « pour honorer ma mère ». Sur les bancs de l'Académie, Aiko était considérée comme une petite fille mystérieuse, pas excellente en tout mais appliquée et avec de la volonté. À cette époque, elle ressemblait beaucoup à son père qui était du genre discret.
***
-Équipe 4: Mirio Senju, Toshinori Ito, Aiko Hyuga. Aller dans la salle d'en face.
Les trois élèves se levèrent et se dirigèrent vers l'autre salle. En poussant la porte, ils découvrirent leur sensei.
-Bonjour vous trois ! Je suis Arekusandoru Oyajide, je serais votre sensei. Pour les présentations et tout ce qui s'en suit, nous verrons ça, demain. Vous avez quartier libre.
L'homme qui se trouvait en face d'eux disparut et laissa place à un écran de fumée.
-Tu parles d'un sensei..., soupira Mirio exaspéré.
Aiko ne se fit pas prier pour quitter le bâtiment. Elle retourna chez elle et demanda à son père s'il pouvait s'entraîner avec elle. Pendant qu'ils s'entraînaient, la jeune fille expliqua à son père sa journée.
-J'espère que tu t'entendras bien avec tes coéquipiers.
-Ça n'a aucune importance, lâcha Aiko en envoyant un coup à son père.
-Au contraire, c'est très important, dit-il en déviant. Je sais que tu ne t'es pas fais d'amis durant tes années à l'Académie... Quand j'étais enfant, j'étais très discret et discipliné. Ton grand-père me mettait une pression monstre et je n'avais pas le temps de penser à me créer des amitiés. Et finalement en étant en équipe, j'étais trop strict et c'était souvent moi qui prenais toutes les décisions...
-Ça n'est pas plus mal. Et je ne vois pas où tu veux en venir...
-Je sais que tu ne veux pas t'attacher de nouveau. Tu as beau me cacher ta peine, je la ressens parce que je suis ton père. Je sais que tu as le même tempérament que Momoko: tu es une jeune fille spontanée, amusante, joyeuse et tout ce qui va avec. Mais tu ne montres ce côté qu'à Hogara. Même moi, je n'y ai plus droit. En bridant ta personnalité, c'est à toi que tu fais du mal.
Il prit sa fille contre lui. Elle ne bougea pas d'une semelle. C'est vrai que depuis la mort de Momoko, elle s'était endurcie et avait oublié la petite fille pleine de vie qu'elle avait toujours été pour se cacher derrière l'apparence d'une fille discrète et renfermée.
-Ne reste pas dans l'ombre du décès de ta mère.
Ces mots avaient eut l'impact d'une décharge électrique. Elle sourit, ce qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps. Pire que ça, elle se surprit à rire. Son père l'imita sans même savoir pourquoi.
Le lendemain, Aiko s'était réveillée en retard. Elle s'était habillée rapidement et s'était mise à courir comme une malade pour rejoindre son équipe. En arrivant sur place, elle fit rassurée de voir qu'ils n'étaient pas encore partis.
-Sensei !
-Aiko, tu es en retard !
-Désolée, répondit la jeune fille avec une moue.
-Pourquoi tu as pris autant de temps ?, demanda Toshinori.
-Ça doit faire un bon quart d'heures qu'on t'attend !, râla Mirio.
-Les garçons !, cria Arekusandoru-sensei.
-Je voulais faire bonne impression mais je crois que c'est raté, déclara Aiko avec un large sourire. Vous me pardonnez ?
Mirio fit la moue tandis que Toshinori lui donnait un coup de coude. Les deux garçons finirent par sourire et Arekusandoru-sensei entoura les trois genin de ses longs bras.
-Bon, les garçons m'ont renseigné sur ton prénom. J'espère que je ne me suis pas trompé.
-Non, c'est bien Aiko.
-Ouf ! Bon, présente toi rapidement. On nous attend au bureau du Hokage.
-Je suis Aiko Hyuga et je suis juste très contente de faire partie de l'équipe 4, dit-elle en adressant un énorme sourire à ceux qui lui faisaient face.
-On ne dirait pas la même fille qu'à L'Académie, murmura Mirio à Toshinori.
Ce dernier ne répondit pas, il regardait intensément la jeune fille.
-Tu m'écoutes ?, s'énerva son interlocuteur.
-Je la préfère plus heureuse, lâcha Toshinori.
-À quoi tu joues ? T'es amoureux ou quoi ?
Pour toute réponse, Toshinori devint rouge pivoine et Mirio leva les yeux au ciel. Arekusandoru-sensei leur administra une tape dans le dos pour leur indiquer de se bouger un peu.
En direction du bureau du Hokage, Aiko aperçut un garçon à la chevelure grise qui attira son attention. Le garçon à côté de celui-ci, parlait fort.
-Kakashi, tu te rends compte ! Partir en mission ensemble !
-Oui, ça serait formidable..., répondit le garçon aux cheveux argentés plutôt évasif.
-Cache ta joie ! Et sinon, tu le relèves mon défis ?
-On ne t'arrête jamais, hein ?
« Kakashi » ce prénom était celui d'un garçon considéré comme l'un des plus grands génies que l'Académie ait pu compter. Aiko en avait tellement entendu parler qu'elle rêvait désormais de l'affronter. On disait partout qu'il avait une grande renommée. La jeune fille voulait devenir aussi célèbre que ce garçon. Quand ils dépassèrent les deux jeunes hommes, Aiko se promit d'un jour confronter Kakashi Hatake et prouvait qu'elle était aussi forte que lui. En montrant ceci, elle honorerait la mémoire de sa mère et donnerait raison à son père.
***
Après des années passées avec l'équipe 4, Aiko avait fini par apprécier ses coéquipiers. Récemment nommée ninja supérieure, Arekusandoru-sensei les avait emmenés manger chez Ichiraku.
-Itadakimasu !, s'écrièrent les trois adolescents devant leur plat de ramen.
-Vous m'avez ruiné, mais c'est pour la bonne cause, dit Arekusandoru-sensei avec une goutte de sueur qui perlait sur son front.
-Ce n'est pas tous les jours qu'une camarade est nommée Jonin.
-Oui... Je me demande comment tu as fais d'ailleurs...
Toshinori donna un coup de coude à Mirio et fronça les sourcils.
-Tu pourrais être gentil pour une fois !
-Elle sait que je la taquine...
-Ne t'en fais pas Toshinori, je m'y suis faite et j'apprécie Mirio comme il est.
Le concerné leva les yeux au ciel. Leur sensei leur sourit.
-Je suis très fière de toi, Aiko. Tu as réussi à assimiler toutes tes techniques et à les maîtriser presque parfaitement. Je comprends tout à fait la décision de notre Hokage. De plus, tu as eu un parcours plus qu'exemplaire.
-Je pense surtout que c'est ton intervention lors de la mission de l'escorte du Daimyo qui a joué en ta faveur.
-Si je ne m'étais pas foulé la cheville, j'aurais pu en faire autant, râla Mirio.
-Cesse d'être en compétition, on ne compte pas les points.
Quelques semaines auparavant, Aiko avait sauvé le Daimyo du pays du Feu qui se faisait attaquer par des ninja ennemis. Elle avait trouvé faveur aux yeux du Daimyo et le Hokage avait décidé de la nommer Jonin en vue de son dossier exemplaire.
-Mais j'y pense... tu vas quitter l'équipe...
-Je ne suis pas obligée, si ?, demanda la kunoichi à son sensei.
-Techniquement, non. Tant que le Hokage ne te donne pas d'autres fonctions, tu peux continuer de faire partie de l'équipe 4 comme tu le faisais jusqu'à présent. Mais il se peut qu'à une prochaine mission, ce soit toi qui qui prenne en charge les opérations.
Tous étaient loin de se douter que ce moment arriverait plus tôt que prévu. Une nuit, des membres de l'ANBU se présentèrent au domicile de la jeune femme. L'équipe 4 était dépêchée en urgence par le Hokage. Des ninja du village d'Ame avaient attaqué une équipe de Konoha qui devait s'introduire dans un repère d'une organisation criminelle qui détenait des documents volés dans les archives du village caché de la feuille. L'Hyuga avait été désignée chef de l'équipe 4 qui comptait les mêmes membres que d'habitude: Toshinori, Mirio et Arekusandoru-sensei.
-Sensei, vous venez aussi ?
-Pas de sensei, tu es la chef d'équipe sur cette mission...
-Vous pensez qu'il sera possible de battre les ninja de Taki et d'aller récupérer les documents dérobés juste après ?
-Évidement, c'est pour ça qu'on a fait appel à nous, s'écria Mirio en levant les yeux au ciel.
Sur le trajet, le groupe s'était scindé en deux: Toshinori et Aiko à l'avant et Mirio et Arekusandoru-sensei a l'arrière. Toshinori regardait avec admiration sa coéquipière.
-Tu nous as souvent sauvé la mise, commença le jeune homme, je te suis très reconnaissant.
-Qu'est-ce qui t'arrive ?, demanda Aiko sur un ton un peu moqueur.
-Rien... Je voulais juste te partager ce que je ressens mais si ça t'ennuie...
-Pas du tout, c'est juste que je suis concentrée.
-Tu es belle quand tu es sérieuse.
-Quoi ?, lâcha l'Hyuga très surprise de cette remarque.
Elle s'arrêta de sauter sans s'en rendre compte. Il se posa à côté d'elle.
-J'ai dis que tu étais belle, répéta le jeune homme rougissant.
-On doit être sérieux Toshinori. Je n'ai pas le temps de plaisanter, répondit la kunoichi en se tournant vers lui.
-Je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux. Aiko, je voulais te le dire...
-Attends... Tais-toi...
Elle plaça sa main sur la bouche de Toshinori puis tourna la tête pour voir Mirio et Arekusandoru-sensei. Ils n'étaient plus derrière eux. Elle enleva la main de la bouche de son camarade et activa son sceau. Elle sauta pour se retrouver au sol. Toshinori l'imita. Ils se cachèrent derrière un buisson et Aiko activa ses Byakugan. Des bruits de lames qui s'entrechoquaient se faisaient entendre. Les deux ninja se rapprochèrent du lieu du combat. Ils surprirent leur adversaire en leur tombant dessus. Mais ces derniers disparurent avec la technique de permutation.
-Vous étiez où ?, demanda Mirio les sourcils froncés.
-On n'avait pas vu que vous ne nous suiviez plus.
-Combien sont-ils ?
-Dix, si aucun ne sont cachés.
Aiko avait toujours ses Byakugan activés. Elle regarda autour d'elle.
-Ils sont bien dix. Restez sur vos gardes. Il y en a deux à l'est, trois au nord, trois à l'ouest et deux au sud.
À ce moment-précis, les ennemis rappliquèrent. Ils envoyaient des attaques successives. Mirio tentait de bloquer les attaques avec des techniques Doton, Toshinori lançait des techniques Katon et Arekusandoru utilisait son Taijutsu. Mais rien ne semblait vraiment les affaiblir. Le nombre d'ennemis ne descendait pas. Aiko se décida à utiliser son Shoton. Elle libéra deux tenketsu pour augmenter sa quantité de chakra puis utilisa la technique: Flèches de Lumière. Enfermée dans un prisme de cristal en l'air, elle envoya des rayons de chaleur. Elle réussit à viser trois des ennemis qui s'écroulèrent au sol. En stoppant sa technique, Aiko sentit qu'elle était terriblement affaiblie et que la prochaine technique serait décisive. Ses coéquipiers lui lancèrent un énième sourire pour à la fois la remercier et la féliciter de cette prouesse,-y comprit Mirio-. Elle fit des mudras et une lance de cristal se créa sur son bras droit. Elle accourut vers ses ennemis. Quand la lance traversa les corps de ses adversaires, une épaisse fumée se forma autour d'elle. Au moment où elle se dissipa, Aiko se rendit compte qu'elle avait empalé Toshinori, Mirio et Arekusandoru-sensei. Toshinori tourna la tête vers elle et cracha du sang.
-Aiko... Aiko..., lança-t-il d'une voix rauque.
La kunoichi était pétrifiée. Elle était comme paralysée. Ses adversaires restant se tenaient face à elle.
-Qu'est-ce qu'on fait d'elle ?, demanda l'un d'entre eux.
-Rien, elle se sera sûrement suicidée avant même qu'on intervienne. Ça ne sert à rien de l'achever. Allons-y, nous nous sommes déjà bien amusés.
Ils filèrent en ricanant. Mirio se pencha un peu en avant pour voir Aiko.
-C'est une fin honorable, murmura Arekusandoru-sensei. Je me serai bien battu. Aiko... Aiko... Je sais que c'est un accident, je te...
-Je te pardonne, reprit Mirio à la place de son sensei. J'étais jaloux de toi jusqu'à présent mais je crois que maintenant, je regrette...
Les deux ninja se laissèrent tomber en avant. Toshinori ne détourna pas du regard d'Aiko.
-Quelle ironie, mourir de la main de la personne qu'on admire le plus. J'aurais aimé... j'aurais aimé t'inviter à sortir après cette mission mais je crois que...
Il s'accrochait à la vie tout en sachant qu'elle était en train de le quitter.
-Adieu... adieu... Aiko...
Lui aussi, il finit par tomber en avant. Elle activa son Byakugan: il n'y avait plus aucun signe de vie en eux. Elle retira la lance du corps inerte de ses coéquipiers et la brisa contre un arbre. Un torrent de larmes coulaient de ses yeux. Elle hurla et les oiseaux de la forêt s'envolèrent au dessus d'elle. Ce jour-là, Aiko eut l'impression de revivre une nouvelle fois la mort de sa mère. Mais cette fois-ci, elle n'était pas que la victime, mais aussi le bourreau. Elle se mit à vomir. Désormais un dégoût profond l'habitait.
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