Bonus #10
Assise sur le sol froid de sa cellule, la ninja de Konoha se demandait comment elle avait pu en arriver là. « Il faut que je me sorte de là et que je retourne avec mes camarades. La guerre fait rage dehors. Je n'ai pas le temps de croupir ici. », pensait-elle en regardant le mur face à elle.
-Eh toi là ! Lève-toi !, lui cria une voix quand la porte de sa cellule s'ouvrît.
Cinq ninja de Kiri se tenait devant elle, tous armés jusqu'aux dents. Elle ne pouvait pas se permettre de leur désobéir. La kunoichi se leva et elle fut rapidement saisi par deux gardes qui l'emmenèrent dans une autre pièce avant d'être attachée à une chaise.
-Dis-nous tout ce que tu sais, Chachami Sarutobi.
Elle se murait dans le silence. « Jamais je révélerai quoi que ce soit sur Konoha. », se dit-elle.
-Tu refuses de te soumettre ?, s'énerva l'un d'entre eux.
Il composa des mudra et créa une bulle grâce à son Suiton. Il se mit alors à appuyer sur sa tête de toutes ses forces jusqu'à coller le front de la prisonnière contre la table, la plongeant dans l'eau de la bulle.
-Comme c'est risible quand on y pense... sais-tu au moins comment nous avons su dans quels parages vous seriez ?, dit-il en relâchant l'étreinte qu'il exerçait sur elle.
-Ah..., souffla-t-elle reprenant seulement son souffle.
-C'est ton propre frère qui t'a dénoncé. Le pauvre croyait obtenir sa liberté en te trahissant. Au final, nous l'avons exécuté juste après ses aveux. Et tu subiras le même sort que lui.
Au même instant, le bruit d'une détonation se fit entendre et une secousse se fit ressentir. Les gardes se mirent en alerte, mais il était trop tard, une explosion détruisit la pièce. Chachami fut propulsée jusqu'au dernier mur tenant encore debout. Encore pieds et poings liés à sa chaise, la jeune femme se laissa tomber au sol et rampa jusqu'à saisir un kunai qui traînait par terre. Elle coupa ses liens et profita du chaos pour s'enfuir. La ninja repensa à ce que les gardes avaient dit. Elle n'arrivait pas à croire qu'un de ses frères ait pu la trahir et trahir ainsi Konoha. C'était totalement irréaliste.
-Chachami !, cria une voix qu'elle connaissait parfaitement.
-Chiharu ! Tu n'es pas avec le reste de l'équipe ?
Les deux kunoichi se firent face. Chachami lança un sourire soulagé à sa grande sœur.
-Tu ne devineras jamais ce qu'il m'est arrivée. J'ai été capturée par Kiri, emmenée dans leur prison et été libérée de justesse par une explosion qui a bien failli me tuer. Mais il paraîtrait que c'est un de nos frères qui les aurait renseignés.
-Je vois que les ninja de Kiri n'ont pas leur langue dans leur poche. Ils avaient pourtant promis à Ichiro que s'il donnait la localisation des ninja de Konoha, il aurait une bonne récompense.
-Quoi ? Tu étais au courant ? Mais alors, c'est vrai ! C'est affreux !
Un kunai vola à côté de Chachami et elle se mit à frissonner.
-Qu'est-ce que tu peux être naïve quand tu t'y mets.
-Chiharu, ne me dit pas que tu as trahi Konoha...
-Que nous offre ce village à part la guerre ? Ils n'ont même pas été capables de protéger nos parents...
-Je t'en prie... retrouve la raison.
-Oh mais ne t'inquiète pas, je suis loin de l'avoir perdue...
-Chiharu...
-Si tu décides de rester fidèle à Konoha, je te considère dès à présent comme mon ennemi.
Avant même que Chachami ait pu dire quoi que ce soit, sa grande sœur se mit à composer des mudra. La jeune femme n'eut pas d'autres solutions que de riposter. « Comment vais-je faire pour combattre ma grande sœur ? », se demanda-t-elle si triste de cette situation.
***
Le premier souvenir de Chachami remontait à l'Académie. Elle s'y revoyait assise au milieu de ses camarades. La petite fille avait suivi la même voie que ses deux parents, membres du clan Sarutobi. Mais elle n'était pas la seule à avoir suivie leurs exemples, ses trois grands frères Taiyo, Tomoaki, Ichiro; et sa grande sœur Chiharu avaient fait de même. Chachami était très fière d'appartenir à un clan et une famille de ninja. Elle s'était vouée corps et âme à devenir un élément important parmi les shinobi.
Quand elle fut diplômée à l'Académie, on l'associa à une équipe, puis elle fut rapidement nommée chunin. Des années passèrent, et c'est à ce moment-là que Chachami connut le premier drame de sa vie. Alors que ses parents rentraient de mission, ils furent assassinés. Son frère aîné, Taiyo, retrouva les cadavres de ses parents, allongés sur le sol de leur cuisine, les yeux exorbités, les lèvres et les gorges gonflées et violettes. Il chercha une explication et découvrit les rations de nourriture et les gourdes de ses parents, imbibés de poison. Leurs ennemis avaient empoisonnés tous ces objets sans qu'ils ne s'en aperçoivent et le poison avait fini par faire effet quelques heures plus tard. Le ninja se mit en tête de retrouver les assassins de ses parents pour se venger, contre l'avis du Hokage. Il quitta le village et fut retrouvé mort quelques semaines plus tard, vraisemblablement étranglé par son adversaire. Personne ne sût jamais qui lui avait fait ça.
L'enterrement de ses parents, puis, de son frère Taiyo, furent des journées très difficiles pour Chachami et ses frères et sœur. Elle avait senti que quelque chose avait changé en eux, mais elle ne se rendit pas compte de la réelle teneur de leurs sentiments.
Alors que Chachami grandissait et devint une jeune adulte, sa meilleure amie la convint de venir à une soirée entre jeunes ninja. Elle accepta l'invitation malgré sa nature timide. C'est là qu'elle fit la connaissance d'un jeune homme du nom de Hogara.
-Bonsoir à tous ! Je vous présente ma meilleure amie, Chachami Sarutobi. Elle est un peu timide alors je vous prie de la mettre la plus à l'aise possible !
-Oh Asami... tu me mets mal à l'aide..., chuchota la concernée.
-Qu'elle vienne s'assoir par ici ! Je n'aime pas savoir que quelqu'un passe une mauvaise soirée. Je m'occuperai personnellement de veiller à ce que ça ne soit pas le cas.
Chachami releva la tête vers ce brun aux grands noirs et à la peau très pâle. Elle fut immédiatement sous le charme et vint se mettre à côté de lui. Hogara lui fit la conversation pour le reste de la soirée, et la jeune femme n'arrivait plus à décrocher ses yeux du ninja en face d'elle. Il était d'un optimisme sans faille et croyait dur comme fer qu'un jour la paix serait établie dans ce monde. Loin de penser qu'il était un idéaliste un peu trop rêveur, Chachami fut conquise par ses paroles. Elle voulait y croire comme il y croyait.
-Tu as trouvé ton futur mari, commenta Asami en passant son bras par dessus celui de sa meilleure amie.
-Tu crois ?
-J'en suis certaine ! Ça crève les yeux qu'il est fait pour toi ! Hogara est un chic type. Toujours très gentil, de bonne humeur et très serviable, il fera un époux parfait. Et puis, il adore les enfants, il veut devenir instructeur à l'Académie, ajouta-t-elle en agitant ton index.
-J'espère qu'il réalisera ses rêves...
Chachami n'arrêtait pas de penser à Hogara, en rentrant chez elle, cette nuit-là. Elle se dit que ça serait fou si Asami avait raison. Mais cette histoire un peu folle, elle avait envie qu'elle prenne vie.
***
C'était comme si l'été refusait de s'arrêter. Le mois d'octobre venait de débuter, mais il faisait encore une chaleur écrasante. Hogara passa son bras à Chachami qu'elle saisit sans attendre. Ils avancèrent ensemble jusqu'à l'autel et se promirent amour et fidélité jusqu'à la fin de leurs jours. Les deux ninja étaient encore bien jeunes. Un peu plus d'un an après leur première rencontre, deux-cent-soixante-quatre rendez-vous plus tard et une demande en mariage faite dans leur café préféré, les deux amoureux venaient de concrétiser leur plus belle promesse. Hogara était le soleil de la vie de Chachami. C'est lui qui lui permettait de rester joyeuse. C'est grâce à lui qu'elle avait encore une raison de vivre. Il fut son premier bonheur.
Quelques temps après, Hogara fut pris en tant qu'instructeur et se mit à enseigner à l'Académie. Il était comblé par cette affectation qu'il avait tant attendu depuis sa nomination comme genin.
Le jeune homme faisait parti d'une famille basique, loin des clans prestigieux qui existaient dans le village. Cependant, sa famille racontait la légende selon laquelle un de leur aïeul avait été un Uchiha. Le clan l'avait qualifié de raté car il n'avait pas éveillé son Sharingan. En réalité, il avait feint de ne pas l'avoir éveillé, étant dégoûté par la mentalité des membres de son clan, qu'ils considéraient comme des ennemis de la paix. Il ne révéla son secret qu'à la fin de sa vie. Le ninja avait décidé de quitter les Uchiha et avait fini par se marier avec une paysanne du pays du Feu. Puis, sa femme tomba enceinte, et ils eurent un fils. Cet aïeul avait donc décidé d'enseigner une technique de genjutsu spéciale à ses descendants afin qu'ils protègent les gens qui comptaient pour eux. Il mit au point « la Bulle Spatio-temporelle » qui se transmit de génération en génération jusqu'à Hogara. Pour maîtriser ce jutsu, il fallait suivre un rite spécial où le parent enfermait une petite partie de son chakra dans le corps de son enfant, en formant des mudras puis, en appuyant sur ses paupières. Les nerfs optiques se mettaient à chauffer, envoyant un message au cerveau, cela permettant au nouvel utilisateur d'ainsi faire appel au chakra lors de l'utilisation de la technique. La marque du sot apparaissait dans les yeux à la fin du scellement puis, se camouflait, disparaissant à tout jamais. Hogara, donc, n'avait pas échappé à la règle et maîtrisait cette technique sur le bout des doigts. Il avait une nature de chakra de type Raiton et un taijutsu plutôt moyen. Mais, le ninja ne cherchait pas à devenir plus puissant, il voulait juste transmettre l'héritage que son aïeul lui avait laissé, en croyant dur comme fer en l'établissement de la paix dans le monde shinobi. Il aimait par dessous tout former les générations futures. Il croyait qu'il y avait là le plus grand des enjeux. Il rêvait donc d'un monde où la paix régnerait et était convaincu qu'un jour cela arriverait. Et s'il y avait participé, un tant soit peu, par la transmission de cet idéal depuis le plus jeune âge, il considérait son devoir de shinobi comme remplit.
Le début de leur vie de mariés semblait prometteur. Hogara venait d'être nommé instructeur, Chachami menait une vie plus tranquille en n'effectuant que des missions peu risquées. Malheureusement, le rêve fit vite de nouveau place à la réalité et la deuxième grande guerre ninja fut déclarée. En raison de son affectation, les autorités demandèrent à Hogara de rester au village pour continuer de veiller et d'enseigner les enfants, ceux-ci n'étant pas envoyé au front avant d'être au moins nommés genin. En revanche, Chachami fut priée de partir avec les autres ninja de Konoha pour se battre. Les deux jeunes époux furent donc séparés pendant un très long moment.
***
-Asami ? Tu as aussi été dépêchée ?, demanda Chachami en découvrant sa meilleure amie sur le champs de bataille.
-Oui, toi aussi ? Comment ça se fait ?
-Hogara devait rester au village pour continuer d'exercer à l'Académie, alors ils m'ont envoyée à sa place.
-C'est effrayant tout ça, tu ne trouves pas ?, chuchota Asami pour que les autres shinobi ne l'entendent pas.
-Il va falloir qu'on soit courageuses... le village compte sur nous.
-Tu as raison.
Des unités furent composés et les deux meilleures amies furent placées dans la même. Elles combattirent ensemble contre de nombreux ennemis, risquant leurs vies à plusieurs reprises.
Finalement, on leur confia une mission de repérage, avec deux autres ninja, qui se trouvaient être Ichiro et Chiharu, son frère et sa sœur. Un arrivage à destination de ninja de Kiri devait être livré leur permettant de se ravitailler. Il fallait donc qu'ils se rendent au lieu où cette livraison devait s'effectuer. Là-bas, deux ninja partiraient renseigner sur la position exacte des ninja de Kiri. Il n'était pas question d'intervenir avant que le commandement en charge de l'unité fasse dépêcher de nouveaux ninja de Konoha pour aider.
-Restez sur vos gardes, je crois que les ninja de Kiri nous ont repéré, lâcha Asami en prenant discrètement un shuriken.
-Oui, je crois aussi, répondit Chiharu.
Sans que qui que ce soit puisse rajouter quelque chose, une dizaine de ninja de Kiri leur firent face.
-Il faut que quelqu'un aille avertir les autres, s'écria Ichiro.
-Chachami, vas-y !, s'écria Chiharu.
-Moi ?
-Oui, dépêche-toi ! Vas-t-en ! Ne discute pas !, hurla Asami.
Chachami utilisa alors une technique de permutation et se volatilisa. En route pour avertir l'unité restée en retrait, la kunoichi fut rattrapée et capturée par une escouade de Kiri.
Maintenant face à sa grande sœur, Chachami avait du mal à comprendre comment tout ça avait bien pu se passer.
-Chiharu, pourquoi tu fais ça ?
-Le monde des shinobi est corrompu. Konoha, Kiri, Kumo, Suna, Iwa... aucune différence. Ils sont tous coupables de la perte des membres de notre famille. Ouvre les yeux ! Je ne veux plus me soumettre à un ordre établi qui se sert de nous comme de chair à canon. Rejette ça avec moi !
-Jamais je ne tournerai le dos à Konoha. Il y a une solution et elle n'apparaîtra pas en décidant de tout détruire...
-C'est pourtant la seule solution, petite sœur.
-Tu délires complément...
-Je te l'ai dit, si tu n'es pas avec moi, alors tu es contre moi et tu périras avec tes compagnons des villages ninja. C'est le sort qui t'attends.
Chiharu lança une technique Katon que Chachami contra immédiatement. La jeune femme était épuisée. Elle se dit qu'elle ne pouvait pas se résoudre à élimer sa propre sœur. Ça lui paraissait complètement insensé. Pourtant il ne semblait pas avoir d'autre issue à ce combat que la mort d'une d'entre elle. Blessée à la jambe par sa sœur, Chachami employa sa dernière carte.
-Je n'ai pas d'autre choix. Pardonnez-moi papa, maman... Kyôfû Honô !, cria-t-elle en composant ses mudras.
Un jet de flammes se dressa devant elle et submergea Chiharu qui hurlait de douleur. Elle ne pouvait pas riposter à cette attaque. Et Chachami ne pouvait pas en lancer une autre avant un bon moment. Elle regarda le spectacle atroce du corps de sa sœur en train de se consumer sous les flammes. Des cendres commençaient déjà à s'éparpiller avec les larmes de Chachami qui s'enfuyait pour ne pas subir le même sort. Elle se souvint alors qu'elle avait laissé Asami avec les ninja de Kiri et décida de se mettre à sa recherche. En arrivant à l'endroit où elle les avait laissés, elle découvrit quelques cadavres de ninja de Kiri.
-Ichiro ! Asami !, cria-t-elle en trouvant leurs deux corps.
Elle s'approcha d'abord de son grand frère, posa son oreille sur son torse. « Aucun pouls », pensa-t-elle. Elle s'avança vers Asami, s'agenouilla et la prit dans ses bras tout en sanglotant.
-Je sais que tu as combattu jusqu'au bout... Puisses-tu reposer en paix, Asami...
Elle se mit à creuser la terre et enterra ses deux proches, prononça une prière et retourna auprès de son unité.
***
La guerre finit, Chachami fut une des premières à retourner à Konoha. Hogara l'attendait devant la porte du village. Il accourut vers elle et la serra fermement contre lui.
-Comme tu m'as manquée...
Aucune réponse. La kunoichi était épuisée. Et son cœur s'était endurcie comme de la pierre. Son mari le ressentit instantanément. Sa femme avait été changé par les atrocités qu'elle avait vécu. Jamais elle ne serait la même qu'il avait connu auparavant. « Ça ne fait rien... Je dois la soutenir du mieux que je peux maintenant que je suis auprès d'elle... », pensa-t-il. Une fois rentrée et reposée, elle raconta tout à Hogara: les missions aux côtés d'Asami, la mort qui l'attendait à chaque tournant, son emprisonnement, la trahison de son frère, le combat à mort contre sa sœur, la mort de sa meilleure amie. Chachami fut hantée par toutes ses images de longues nuits sans sommeil. Elle fut loin d'être la seule. Tomoaki, son dernier frère en vie, ne supportant plus l'infirmité que la guerre lui avait causé et qui l'empêchait d'être à nouveau un ninja un jour, mais aussi les souvenirs auxquels son esprit le ramenait sans cesse, préféra se donner la mort. Ce fut le drame de trop pour la jeune femme et elle préféra prendre sa retraite. Quelques temps plus tard, Hogara quitta son poste d'instructeur et prit de nouveau du service en tant que shinobi partant en mission.
Les mois s'écoulèrent et le couple chercha désespérément à avoir un enfant, en vain. Après une consultation chez le médecin, ce dernier fut formel, Chachami était stérile. Elle s'effondra à l'entente de cette nouvelle.
-Je suis désolée Hogara...
-Tu n'as pas à t'en vouloir.
-Je sais que tu as toujours voulu être père et tu en seras privé par ma faute... je suis vraiment une épouse lamentable...
-Je ne veux plus jamais t'entendre dire ça de toi-même.
-Depuis que je suis revenue de la guerre, je vois bien que tu fais tout pour que ça soit plus facile pour moi. Je vois bien que tu fais ton maximum pour m'aider. Et je sais bien que j'ai changé. Je sais bien que je ne suis plus la même personne et qu'au fond, tu regrettes sûrement celle que tu as rencontré...
-Tu dis n'importe quoi. Je t'ai épousé pour le meilleur et pour le pire. Tu remets en doute mes engagements ?
-Pas du tout.
-Je t'aime Chachami.
-Je... je t'aime aussi.
Il faudrait encore faire preuve de patience au couple car quelques mois plus tard, cette année-là, un miracle qu'ils n'attendaient plus arriva dans leur vie. Chachami ne put jamais oublier le jour où son mari lui ramena ce bébé qu'il avait sauvé au cours d'une de ses missions. Ils décidèrent ensemble de prénommer la petite fille Momoko et l'élevèrent comme leur propre fille. Le coeur des deux époux fut comblé de bonheur. Momoko devint vite le deuxième soleil de la vie de Chachami, lui rappelant que cette vie valait la peine d'être vécu et que chaque lot de souffrances s'accompagnait d'un lot de bénédictions.
***
Momoko avait bien grandi. Elle était maintenant une ninja à part entière du village de Konoha. La jeune femme rendait très fière sa famille. Mais c'est aussi en devenant une jeune adulte, que la jeune kunoichi commença à avoir des intérêts pour d'autres choses que les missions, dont un jeune homme du nom de Tooru Hyuga.
-Merci de me recevoir..., lâcha timidement Tooru en se courbant face à Chachami et Hogara. J'ai une requête de la plus haute importance à vous adresser.
-Nous t'écoutons, répondit Hogara chaleureusement. Redresse-toi mon garçon. Ça ne se fait pas de demander quelque chose en baissant les yeux.
-Vous avez raison, pardon...
-Allez-y jeune homme, l'intima Chachami rattrapée par sa froideur naturelle.
-Je viens vous demander la main de votre fille.
-Accordé.
Momoko passa sa main dans celle de Tooru qui souriait de toutes ses dents. Chachami redressa les lunettes sur son nez tandis que Hogara faisait un clin d'œil à son futur gendre.
-Il sera parfait pour notre petite Momoko. Elle est entre de bonnes mains. Et après son départ de la maison, j'aurai encore plus de temps pour profiter ma charmante et magnifique femme.
Sa femme lui donna un léger coup de coude avant de rougir. Elle n'en revenait pas que son mari soit toujours aussi mielleux avec elle qu'à l'époque où ils s'étaient rencontrés.
Quelques temps plus tard, Tooru et Momoko se marièrent et ce qui dû être la plus belle année de leur vie se transforma en cauchemar. Momoko fit un malaise et eut une hospitalisation. Là, les médecins lui diagnostiquèrent une maladie incurable et la condamnèrent. Elle finirait par en mourir quelques années plus tard. Tous furent dévastés par cette terrible nouvelle.
Seulement, lorsque l'obscurité semblait de nouveau couvrir la vie de Chachami et de ses proches, un nouveau soleil fit son apparition: Aiko. Ses grands-parents l'aimèrent à l'instant même où ils posèrent les yeux sur elle. Ils promirent à leur fille de veiller sur elle après sa mort et c'est ce qu'ils firent. Mais ils firent plus que tenir cette promesse. Alors qu'Aiko était toute petite, son père dû s'absenter pour combattre lors de la troisième grande guerre ninja ce qui inquiétait terriblement Momoko dont l'état s'était dégradé drastiquement. Chachami et Hogara, tous deux retraités, veillèrent sur leur fille et leur petite-fille le temps où Tooru n'était pas là. Ils s'occupèrent de Momoko en son absence. Ils prirent soin d'elle jusqu'à son dernier souffle.
-Tooru ? Momoko ? Aiko ? Qu'est-ce qui se passe ?, s'écria Hogara qui gardait si facilement son calme d'habitude.
-Pouvez-vous vous occuper d'Aiko ? Je dois d'urgence emmener Momoko à l'hôpital... je ne crains qu'elle ne soit vraiment mal en point cette fois.
-Momoko !, cria Chachami en se dirigeant dans l'entrée.
-Aiko, veux-tu bien rentrer, il fait froid dehors..., dit Tooru.
-Oui, papa..., répondit la petite fille en s'exécutant.
-Il faut que j'y aille... elle ne respire plus...
-Je crois que c'est la fin..., murmura Chachami en s'approchant davantage. Laisse-nous lui dire au revoir, au cas où ça serait la dernière fois que nous la voyions.
Tooru hocha la tête tandis que Chachami et Hogara se penchèrent sur le corps inerte de leur fille et y déposèrent chacun un baiser sur sa joue.
-Je t'aime Momoko, murmurèrent-ils tous les deux d'une seule voix, un peu tremblante.
Des larmes s'échappèrent des yeux de Hogara, mais Chachami elle, ne pleura pas. Quand Tooru s'elle alla enfin, elle congédia son mari dans leur chambre pour qu'Aiko ne le voit pas pleurer et passa le reste de sa soirée avec sa petite-fille jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Chachami sentait qu'elle n'avait pas le droit de s'effondrer. Elle devait être là, forte et présente pour Aiko. La vieille femme avait déjà souffert, elle connaissait la mort par coeur, un peu comme une vieille amie qui passait lui rendre visite de temps en temps. Elle n'était pas insensible, mais à quoi bon s'apitoyer ? Pour elle, il fallait avancer, quoi qu'il en coûte.
***
La vie continua son cours après la mort de Momoko. Aiko grandissait et s'embellissait de jour en jour. Leur petite-fille devenait aussi très douée et très respectée. Elle devint Jonin après avoir sauvé le seigneur du pays du Feu. Malheureusement peu de temps après, elle tua ses camarades et son sensei et par la même occasion, décida de renoncer à être une shinobi et partie pour quelques temps. Chachami et Hogara ne perdirent pas espoir de la voir revenir dans les rangs des ninja de Konoha. Deux de leurs vœux furent même exhaussés: un, après la quatrième grande guerre ninja, une paix entre villages ninja avait été promulguée; deux, leur petite-fille finit par reprendre du service. Et ils ne purent qu'être comblés d'apprendre qu'Aiko allait épouser le sixième Hokage.
Plus tard, Aiko tomba enceinte et eut un fils. Cette année-là, Hogara fut malade. Au début, ça n'était pas grand chose, mais cela prit vite de l'ampleur, et le vieil homme ne put bientôt plus marcher. Sa femme veilla sur lui jusqu'à ce qu'il la quitte.
Le jour de son enterrement, Chachami ne put pas retenir l'unique larme qu'Aiko vit couler sur son visage.
-Il est parti rejoindre ma famille, ma meilleure amie et ma fille, avait-elle dit à sa petite-fille. Comme d'habitude, je suis toujours celle qui reste. Mais cette fois-ci, ça sera différent. Mon coeur est tellement émietté qu'il ne pourra plus battre bien longtemps. Hogara était celui qui m'a maintenue en vie durant toutes ses années. Sans son soutien, je serais morte de chagrin mille fois au cours de cette vie. Peut-être est enfin venu le temps pour moi d'effectivement mourir de tristesse.
-Grand-mère j'aimerais tellement apaiser ta peine... Grand-père va tant me manquer...
-Je sais, vous étiez très proches. Il t'aimait tendrement, tout comme moi. Mais tu ne peux apaiser ma peine que si tu réalises deux choses.
-Lesquelles ?
-Il faut que tu continues d'être heureuse avec ton mari et tous tes proches, que tu continues de faire les choses que tu aimes, la vie est trop courte. Et il faut que tu inculques et que tu perpétues la volonté du feu et la soif de paix à tous tes descendants. Ton grand-père rêvait d'un monde meilleur où tout le monde vivrait cordialement ensemble. Il m'a transmis son rêve et je veux qu'il continue de vivre aussi longtemps que ce monde continuera d'exister.
-Je te promets de faire tout ce que tu me demandes.
-Alors, je pourrai m'en aller en paix, moi aussi.
Chachami n'eut pas à partir tout de suite. Elle assista à la naissance des jumeaux et même à l'entrée à l'Académie d'Hideo. Puis, quand elle se sentit sur le point de mourir, elle fit venir sa famille auprès d'elle.
-Quand j'étais jeune, j'ai perdu tous ceux qui m'étaient chers... à l'exception prêt de ton grand-père et il m'a donnée plus que ce que je n'aurais espéré. Il m'a redonnée une famille à moi qui étais orpheline. Je lui serais toujours reconnaissante pour ça. Je sens que mon heure est proche, mais ne soyez pas tristes. Tooru, s'il-te-plait, je t'adresse ce dernier vœu, prends soin d'Aiko et de tes petits enfants comme j'ai pris soin de ta femme et de ta fille avant ça.
-Comptez sur moi, dit-il en pleurant à chaudes larmes.
-Je vous aime tous.
-Nous t'aimons aussi grand-mère.
-Je trouve ça ironique de ne pas mourir de chagrin. La vie m'a réservée encore d'autres surprises car, comme je te l'avais dit, je pars en paix.
Elle se tourna de nouveau vers les membres de sa famille et lança un dernier sourire. Un sourire rayonnant que personne dans la pièce n'avait jamais vu. Le même sourire que le jour où elle avait épousé l'homme de sa vie, qu'elle s'apprêtait à rejoindre maintenant.
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