Il me serre contre lui. Je pleure à gros sanglots. Et on reste comme ça peut-être 5, 10, 15 minutes ? Mon copain, N., est passé me dire au revoir aujourd'hui, parce que nos chemins se séparent. Non pas que ça n'allait plus entre nous, seulement nos vies qui prennent des directions différentes. Je sens son cœur qui bat la chamade alors qu'il vient de me livrer tout ce qu'il avait sur le cœur.

« J'espère que tu n'oublieras pas que j'ai fait tout ce que j'ai pu pour te rendre heureuse. Et surtout j'espère que tu ne m'oublieras pas, parce que moi je ne t'oublierai jamais, il me chuchotait au creux de l'oreille. »

Puis j'ai dû me résoudre le lâcher, il s'est dirigé vers la porte de mon appartement, m'a regardé une dernière fois, et est parti.

Et là, ma pensée n°4 :

« Les adieux, ça craint »

Personne n'aime se dire qu'on ne reverra plus jamais quelqu'un, ou que rien ne sera plus jamais comme avant. Personne n'aime délaisser une situation confortable. Parce que le changement, ça fait peur. Plonger dans l'inconnu, c'est un peu comme se lancer dans le vide : on ne sait pas ce qui nous attend et comment on y fera face. J'ai dû lâcher la main de mon copain, et je continuerai ma petite vie sans lui.

Mais lâcher la main de quelqu'un, ça veut dire récupérer la sienne.

On récupère sa main pour accomplir de grandes choses, pour rencontrer de nouvelles personnes, pour aimer, rire, s'investir, pleurer, rêver, détester ou s'émerveiller... Et moi, je crois en l'avenir comme une acharnée. J'ai foi en demain plus que tout. Et j'essaie de faire taire cette petite voix tout au fond de moi qui a peur de l'avenir et qui préfèrerait que rien ne change.

La vérité, c'est qu'on ne peut pas vivre sans changement. Ou on ne vit qu'à moitié. Quitter des gens, déménager, finir ses études ... changer d'air ! Il faut le faire maintenant, tant qu'on est jeune et qu'on a l'énergie. Vivre dans le passé, c'est dangereux. Je ne supporte pas les personnes qui sont sans arrête en train de se retourner, qui ont pour philosophie de dire « Avant c'était mieux ... ». Il faut voir loin. On est riche de ce que notre passé, nos rencontres, nos expériences nous ont apporté. Il faut s'en servir plutôt que les ruminer ...

Alors le soir même de notre séparation, je suis allée faire la fête avec mes amis. J'ai bu, j'ai chanté, dansé, rigolé... J'ai essayé d'aller de l'avant. Oui, c'était cette même bande de gars, qui ne se prennent jamais la tête, et qui m'ont fait rire aux larmes –sauf le moment où ils m'ont sauvagement jetée dans la piscine à 4h du matin, là j'ai moins ri-. Ce sont eux l'avenir. On partage le même rêve de devenir professeur d'EPS, on est motivés par les mêmes choses et on aura toujours ce point commun d'avoir envie de vivre notre jeunesse à 200%.

Aujourd'hui j'ai dit au revoir à mon copain. Je ne le reverrai sans doute jamais, et ça m'a brisé le cœur. J'ai peur de la vie sans lui. Pourtant j'ai décidé d'aller de l'avant. Ouais, on peut dire que les adieux ça craint, mais c'est sans doute nécessaire.