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chapitre quatrième


Une autre journée écoulée. Il est midi et le soleil est censé être au zénith, mais je ne vois pas l'astre. Les épaisses vapeurs sombres que sont les nuages cachent toute lumière, invitent les bourrasques, nous volent notre ombre. Les cours ont finis il y a à peine quelques minutes, et je marche à grands pas, mes chaussures crissant sur le trottoir, fuyant le bahut. Je rentre à la maison ; je ne sais pas quoi d'autre faire de mon mercredi après-midi. Je pense à tout et à n'importe quoi, aux leçons auxquelles je ne comprends jamais rien, aux nuits sans sommeil que je collectionne comme des cartes pokémon. J'ai l'impression de me perdre dans la vie. Je ne sais jamais trop où je vais, et je me contente d'improviser. Est-ce que c'est bien ? 

Je décide que c'est la dernière fois que je marche. Parce que quand je marche, je cogite, et quand je cogite, je me rends compte à quel point je suis un pauvre mec. La prochaine fois, je prendrai le bus, au moins, les piaillements des sixièmes me font penser à autre chose.

Il y a du bruit derrière moi. Des baskets qui tapent fort sur le pavé, et qui approchent à grande vitesse. Quelqu'un court. Je me colle contre le mur du bâtiment, pour le laisser passer. Je n'ai aucune idée de qui c'est, et pour l'instant, je m'en fiche un peu. Pourvu qu'il ne bouscule pas quand il passe, c'est tout. Soudainement, mon nom est crié derrière moi, par une voix féminine : « Sam ! » Je me retourne, surpris, et je vois Vivaldi, toute essoufflée, la panique sur le visage. Quelque chose ne vas pas. « Ils arrivent ! » reprend-t-elle, et elle n'a pas besoin d'en dire plus pour que je comprenne qu'elle est en train de se faire poursuivre par je-ne-sais-qui. Je fronce les sourcils, et sans rien dire, j'attrape sa main, et l'entraîne avec moi. Elle se laisse faire, en recommençant à courir. Elle ne parait pas fatiguée.

Où est-ce que je l'emmène ? Je n'y réfléchis même pas. La peur me tient au ventre, et je passe mon regard sur chaque chose qui pourrait nous cacher, pour semer les personnes qui semblent rudement en vouloir à Vivaldi. Mes poumons bouillonnent, chacun de mes muscles est au travail. La crainte hante mes mouvements, lorsque je pense que je suis en train de fuir je ne sais quelle menace. Vivaldi est au même niveau que moi, suit chacun de mes pas. Au bout de la ruelle, il y a une énorme poubelle, qui appartient surement à la propriété privée de la grille noire juste en face. Nous sommes dans une rue où la route est faite de pavés, comme celles de Rome, et il n'y a personne d'autre que nous. Je n'ai pas eu le temps d'apercevoir son nom, guidé par l'angoisse qui fuit les autres. En me dépêchant, je fais basculer son couvercle, et je remarque avec chance qu'elle est vide. Quelques chewing-gum sont collés en sont fond, mais c'est bien le cadet de nos soucis. « Aller ! » je lui dis en lui montrant la poubelle du doigt, et sans se faire prier, Vivaldi plonge dedans. Je m'y engouffre avec elle, et ferme le couvercle, et nous nous retrouvons tous les deux dans la plus épaisses des obscurités. Nos genoux s'entrechoquent, nos haleines se mélangent. Nous sommes tout proches.

J'entends sa respiration fatiguée, et l'odeur abominable des détritus vient me déranger les narines. Je n'y fais pas attention ; la peur ne me le permet pas. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, et je fais de mon mieux pour ne pas faire trop de bruit. Je la sens trembler, en face de moi, et j'ai subitement envie de la prendre dans mes bras. Dans cet espace si étroit, nos jambes se touchent. Le tissu de nos deux jeans se frotte, et ce contact humain me détend. On entend des sons, au dehors, et on arrête tous les deux de respirer. On se tait, et l'air pèse lourd sur nos têtes, alors que des pas précipités passent devant nous. Ce sont eux, ceux qu'on fuit. Je ne sais pas combien d'hommes, combien de femmes il y a, toutes leurs enjambés sont sourdes. Ils sont plusieurs, et l'un deux hurle « Pianiste de mes deux, ramène ton cul ici ! » Sa voix est étouffée par la poubelle, et je l'écoute s'éloigner, haletant. Vivaldi est prise de soubresauts, et alors que je pense qu'elle est en train de sangloter, je remarque qu'elle fait tout pour ne pas exploser de rire. Elle a ses mains posées à plat contre les deux murs qui l'enferment, comme si elle avait peur de tomber. Un filet de lumière perce les ténèbres, et éclaire une toute petite partie de son visage. Je l'admire, et je souris à mon tour, devant son visage presque joyeux. Je ne sais pas comment elle est capable de prendre cette situation comme une blague, mais j'aime ça. Nous restons de longues secondes dans la poubelle, moi avec mes yeux qui la dévore, elle avec son visage levé vers la lumière de dehors. « Je crois qu'on peut sortir, » me glisse-t-elle, elle tend sa main vers le couvercle de la poubelle, et le fait coulisser lentement. La lueur du jour inonde l'intérieur de cette boite à ordure, et Vivaldi se redresse entièrement, pour pouvoir passer tout son buste à l'extérieur. Elle se hisse à l'extérieur, et je la suis. Je sors la tête par l'ouverture, et me fait éblouir par la lumière du dehors. Même si nous sommes restés peu de temps dans le noir, mes yeux s'y sont habitués. 

Vivaldi saute sur le trottoir, et me regarde. Elle me sourit, et très vite, elle se met à rigoler. Ses éclats de rire percent les rues, et je sais ce qui la rend si heureuse. Toute cette adrénaline, ce danger, ce risque. Je me mets à rire, moi aussi, et nous sommes là, comme deux vieux fous qui viennent de sortir d'une poubelle. Si quelqu'un nous avait vus, il n'aurait pas hésité à appeler l'asile.

« Oh Sam ! » s'exclame-t-elle simplement, et je me rends compte pour la première fois qu'elle connait mon nom. Elle l'avait crié lorsqu'elle s'était précipité vers moi un peu plus tôt, mais je n'avais pas fait gaffe. Vivaldi se passe la main dans ses cheveux et met son sac sur ses épaules, prête à déguerpir. Elle se met à marcher rapidement, pour ne pas rester ici, et je la regarde s'en aller, en pensant qu'elle n'a plus besoin de moi, et que je peux à présent partir de mon côté. Pourtant, alors qu'elle se rend compte que je ne la suis pas, elle ralentit la cadence, et se retourne en me disant : « Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne viens pas ? » Mon cœur fait un bon dans ma poitrine, et je lui souris en me mettant à marcher pour la rejoindre. « Je viens avec toi, Vivaldi ». Un nouveau sourire lui déforme le visage et elle se met à sautiller comme une puce sur les trottoirs.

« Qu'est-ce qu'ils te voulaient, ces mecs-là ? » Le mercredi après-midi, les grandes rues de Paris sont remplies de monde. On voit de tous les visages, de toutes les figures qui se mêlent et s'entremêlent entre-elles. Il y a de tous les bruits, tous les sons, et ensembles, ils créent un concert magnifique. Les passant se pressent, se bousculent, et l'espace ne devient plus qu'une masse de chair humaine perdue dans les tréfonds d'une vieille architecture. Au milieu de la foule, je ne suis que la chevelure d'ébène de Vivaldi. Elle se retourne, et me confie : « Parce que je leur ai pris un truc qui leur appartenait. » Elle a les mains enfouies dans sa longue veste grise, et lentement, elle sort de ses poches deux gros portefeuilles. Mes yeux s'écarquillent lorsque je les vois, et que je comprends que Vivaldi est une voleuse. « Mais t'es cinglée ! Faut qu'on leur rendre, Viv ! » Elle me regarde, et comprend à quel point je suis sérieux. Elle plonge ses yeux d'ombre dans les miens, et se plante au milieu du trottoir, avec les passants qui tournent autour de nous. Alors que j'insiste, elle me répond simplement : « Je sais bien que c'est mal, Sam. Je suis désolée de t'avoir impliqué là-dedans. » Elle baisse les yeux vers ses deux mains, et reprends : « Il y a 40 euro dans l'un, 30 dans l'autre. Je les ai volés par pure envie, je ne vais pas te le cacher.

— Alors allons les rendre !

— Tu vas pas me dire que tu n'as jamais rien volé dans ta vie, Sam ? » Sa question me laisse sans voix. Je repense au poster « the goonies » qui a trouvé sa place dans ma chambre. Je n'ai jamais su combien il coûtait réellement, mais le pire, c'est que je ne m'étais jamais senti coupable après ce vol. J'hoche lentement la tête, pour lui faire signe qu'elle a raison. Elle me sourit, et se remet à marcher. « Qu'est-ce que je peux faire pour te remercier, Sam ? » Je ne sais pas trop où on va, je me laisse guider par ses pas. Elle garde la tête haute, et j'observe ses traits asiatiques qui font toute sa beauté. J'apprends enfin à la connaitre, ma Vivaldi. Et j'aime ce que je vois. Je m'attache un peu plus à elle à chaque seconde qui passe, et il n'y a plus que de la joie qui emplie chaque recoin de mon corps, alors que quelques minutes avant, je plongeais tête la première dans la dépression. « Alors ? Insiste-t-elle.

— Me remercier pour quoi ?

— Pour avoir trouvé cette poubelle qui m'a sauvé la vie. » Vivaldi s'arrête, bien décidé à entendre une réponse de ma part. « T'as pas besoin de me remercier. » Elle lève les yeux au ciel, comme une enfant, et reprend : « Aller ! Fais pas ton modeste ! » Je souffle, en n'arrêtant pas de la défigurer. Elle est belle. « Eh bien, j'aimerai beaucoup t'entendre jouer du piano. »

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