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𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 2

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 2 : 𝑭𝒊𝒆̀𝒗𝒓𝒆 𝑹𝒆́𝒔𝒖𝒓𝒓𝒆𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍𝒍𝒆


En ce quartier de bohémiens plus communément appelés artistes, l'aube se levait en un panache coloré à l'odeur fraîche de rosée que les peintres matinaux s'empressaient de reproduire, les doigts tachés de peinture qu'ils avaient sans doute payé toute leur recette d'un mois ou d'une toile et l'estomac toujours aussi vide.

C'était une beauté amère, comme celle ressentie par Rimbaud qu'ils se hâtaient de décalquer, contemplant ce paysage presque divin : l'ouverture du ciel en halo jaunâtre orangé depuis la balustrade bancale d'un balcon tenant encore sous leur maigre corps acharné au crayon ou à travers la vitre sale et tachée de leur taudis.

Le lever du soleil était un spectacle à ne pas rater, aussi réconfortant que les bras d'une mère et angoisse continuelle du jour nouveau comme chaque réveil où l'on ouvre les yeux craignant ce qu'on va découvrir. Le jour se levait couvrant la ville d'or imaginaire, les amants d'une nuit s'échappaient, s'embrassaient dans une dernière étreinte et un jour comme les autres commençait.

Assis négligemment sur l'unique chaise instable et inconfortable de ce studio, accoudé sur une vieille table bancale et sale juste à côté de la fenêtre, un jeune homme aux yeux fatigués et cernés, imbibés de sang et d'une pâleur atypique malgré sa peau de miel refletée et caressée par les premiers rayons de soleil, exploitait ces derniers pour en détailler les quelques feuilles de papier jauni qu'il tenait entre ses mains si délicatement qu'elles auraient pu être des feuilles d'or. Sa clope bien retenue par ses lèvres fines et son café noire comme le pétrole aux effluve amères fumaient et s'étendaient en dansant dans l'air serein et matinal de la pièce. Pourtant qu'est ce qu'il faisait froid en cette pièce, si froid qu'il avait habillé son corps d'une vieille chemise à carreaux fripée mais même l'habit abîmé lui seillait à merveille. Il contemplait sous la clarté matinale, les coups de crayons et traces de carbone plus communément appelés "Dessin" qu'il avait entre les mains.

Le premier qu'il tenait le représentait, sous ces airs divinement grecs, il semblait Apollon, nu et innocent, il avait cet air presque androgyne que le dessinateur avait su retranscrire sans omettre aucun détails, ni même le grain de beauté soulignant sa lèvre. Et le modèle fatigué sourit en repassant son index long et d'une finesse féminine sur la feuille qui se pliait dans un léger craquelement sous le passage léger, il appuyait la pulpe de son doigt sur la signature appliquée du coin inférieur droit du dessin avant de perdre ses yeux dans le vide, un sourire indescriptible aux lèvres. Ce sourire que Cupidon donne, et sans doute la créature mirifique qui habitait la pièce principale de cet appartement se remémorait cette nuit là et les mains de son amant, les doigts de son dessinateur retraçant ses courbes sur le papier, puis sur son corps même, ses yeux appliqués à son oeuvre et la flamme étincelant de ses prunelles à chaque regard sur lui. Et son coeur battait! Oh oui, son coeur battait, d'un battement fanfaronnant et soutenu, tordant son organe vital dans tous les sens et emplissant son ventre de papillons.

Il attrapa une autre feuille avec une légère précipitation dans son mouvement et l'admira, le regard brillant en souriant.

Il retraçait les traits de cet autoportrait que son amant avait dû passer de longues heures à reproduire devant son vieux miroir trouvé dans une brocante. Il détaillait la précision de ces cheveux de jais, dont la douceur lui manquait, la mâchoire parfaite qu'il avait embrassé et caressé un milliard de fois. Il se mordait la lèvre en contemplant les siennes, qu'il avait embrassé et sur lesquelles il fantasmait sa plus belle mort, son ange au talent similaire à Van Gogh ou encore Munch semblait mélancolique, presque ennuyé sans lui sur ce dessin et il se confortait en imaginant ses orbes noires luire comme chaque fois qu'il plongeait dedans, attiré inévitablement dans leurs états lubriques. Il était beau, il était magnifique, il l'avait attiré et il était à présent sien, espérant désespérément quil soit sa muse, car il était devenu la sienne le temps d'un dessin et d'une nuit inoubliable qui s'était répétée mille et une fois.

Un souffle sur la nuque découverte de l'amoureux le fit sursauter et sortir de sa sérénité, si seulement ce souffle avait été celui de son peintre, il l'aurait reconnu entre mille, seulement le seul sentiment le prenant fut la peur et l'appréhension, la haine et la colère. Et il lâcha les feuilles qui s'échouèrent dans un froissement infime pourtant bruyant dans la pièce muette lorsqu'une paire de lèvres s'aventurèrent sur sa gorge d'albâtre et qu'une main maintenait son menton levé, l'étranglant presque dans une position dominante.

-Es-tu trop inconscient Kim Taehyung? Pour abîmer ces cordes vocales plus divines que les cordes de lyre des dieux à coups de nicotine?

La voix grave qu'il ne connaissait que trop bien faisait vrombir ses tympans et la rage s'empara de son corps, influant ses veines alors que l'appréhension paralysait son corps.

Il ne bougea pas.

Le bâton de nicotine ardente lui fut retiré et il étouffa un rauque gémissement de désapprobation toujours soutenu par la main osseuse de son vis à vis qui continuait ses touchers, aventurant ses dents pour torturer cette peau tendre et sculptée qu'était son cou. Il soupira sous la douleur des morsures et bientôt la seconde main osseuse rejoignit sa jumelle pour encercler son cou fermement sans pour autant l'étouffer, réduisant seulement son souffle comme un avertissement doux-amer qui l'obligea à poser sa main sur le noeud des siennes "au cas ou".

-Je peux savoir pourquoi tu ne m'as donné aucun signe de vie depuis deux jours? Malgré mes mots, mes télégraphes qui ont couté une fortune et mes déplacement en vain derrière ta porte? Malgré le fait qu'on devait se retrouver pour qu'on s'entraîne afin que tu trouve enfin la note parfaite à mes accords? Et que lorsque je viens te trouver, pour voir si t'as pas crevé dans l'alcool ou été assassiné par la drogue, je te trouve en super forme devant un café comme un père de famille stupide et ennuyeux avec une clope qui va seulement tuer ta voix?

Il resserrait sa prise autour de sa gorge, et le-dit Taehyung, crispé, le souffle sifflant de rage et de restriction ne daigna pourtant se débattre, se contentant de répondre dans son souffle saccadé.

-Ce sont mes cordes vocales, j'en fais ce que je veux..si je décide de les tuer avec des clopes.

Il sentit la colère de son vis à vis à sa prise devenant presque meurtrière mais il savait que l'autre ne lui ferait rien, sauf si perte de contrôle. Mais après tout, mourir, il n'en avait que faire, lui aussi était fatigué malgré son jeune âge, la seule chose freinant son envie presque suicidaire était le dégoût d'être tué par lui et non son peintre, il avait fantasmé sa mort de nombreuses fois et aucune fois, il n'avait daigné fantasmer celle-ci. Il avait lu les amours tragiques de Verlaine et Rimbaud en fantasmant cette balle qui avait traversé la main du jeune poète par erreur, lui transperçant le coeur d'un coup soudain et fugitif lancé par son seul et vrai amant de ce monde. Sa muse à laquelle il était à présent dévoué.

Son coeur battait fort : haine, appréhension, manque de souffle, ce coktail mortel faisait fibriller son organe vital fébrile, et le souffle colérique ponctué par cette voix grave de son vis à vis résonnèrent à nouveau.

-Ton désir est-il de me faire passer pour un idiot? Un artiste déchu, un raté? Qui ne perçera jamais? Ton désir est-il de mettre terme à l'ascension du génie que je suis? J'ai besoin de ta voix Kim.

Le dit Kim ne releva pas, trop concentré à survivre et la prise sembla se détendre un peu autour de sa jugulaire le faisant, malgré lui, soupirer de soulagement mais il n'eut le temps d'avaler qu'une seule grande goulée d'air pour libérer sa gorge qu'une main de pianiste, veineuse et blafarde attrapa sans précaution les feuilles précédemment contemplées par le chanteur. Un ricanement sinistre, guttural, s'échappa des lèvres du pianiste suivi d'un grognement presque menaçant. Sa rage prit forme et ampleur, elle affluait ses veines, les noircissant de haine à ces mots possessifs qu'il ne partageait pas, à ces mots qu'il avait trop longtemps crus par gentillesse et naïveté maladive. Mais il avait changé, l'amour peut-être,à présent il croyait au chantage, au profit, et il savait que ces mots qu'il avait cru n'avaient jamais cessé de l'enroler, il avait vu l'amour en vrai, il lui avait suffit d'une nuit à vivre l'amour pour bannir les autres. Il n'avait jamais été qu'un trou à prendre, une opportunité à belle voix et à belle gueule dont avait profité Yoongi pour tenter de se hisser en haut, et pour vider ses couilles et ses fantasmes quels qu'ils soient.

-Qui est-ce? Ta pute d'un soir ? Tu m'appartiens Kim! Dois-je te le rappeler?

Alors oui, ces mots l'enrageaient.

-Repose ça.

Le ricanement sarcastique qui lui parvint au oreilles lui donna la nausée alors que le bourdonnement de haine résonnait à ses tympans à moins que ce n'était l'afflux sanguin de la peur lui montant au visage. Il frémit de haine alors que l'autre fumait sa clope, observant le dessin en souriant.

-Mais que tu es beau Tae, cependant, je ne prête pas. Alors tu as ouvert tes jambes à lui aussi?

Le noiraud s'était rapproché, si près de son visage que leurs nez se frôlaient, leur haleines se caressaient et leur souffles s'entrechoquaient, l'un avait des pupilles enragées, l'autre un air sadique qui s'intensifia lorsque ses mains se posèrent sur la chemise limée du plus jeune pour la tirer violement, les boutons de nacre s'éparpillant au sol en cascade, puis ses doigts osseux de pianiste vinrent toucher son torse abîmé et maigrichon pour le griffer.

-Lâche moi Min.

La prise se resserra et s'intensifia, descendant plus bas, sur ses parties plus intimes pour les toucher sans douceur, le massant pour lui arracher des grognements et gémissements de dégoût.

-Oh non je ne vais pas te lâcher Kim, je vais te le faire regretter.

Il jeta les feuilles par terre, sans une once de regret, poussant le corps du-dit Kim contre la petite table qui grinça alors que le jeune homme grimaçait à l'odeur d'alcool émanant de Yoongi, oui il avait sans doute succombé à l'appel de l'alcool aussi et ça l'effraya alors que son interlocuteur le retourna le poussant sur le meuble en bois menaçant de s'écrouler puis il releva cette chemise dévoilant deux fines cuisses nues et marquées et déboutonna son pantalon lentement. Mais la rage en Taehyung à cet instant explosa, il fallait que ça cesse, quitte à perdre la reconnaissance promise par Yoongi. Il trouva en sa rage et son amour, le courage de se retourner sous les yeux écarquillés du noiraud et de se relever menaçant.

-Je t'ai dit de me lâcher! Tu ne me toucheras pas, tu ne me toucheras plus, tu ne me baiseras plus, tu ne profiteras plus de moi Min Yoongi. Je ne suis plus ta chose, ton objet, je ne t'appartiens pas, je n'appartiens qu'à moi....et à Jungkook. Ouais, il se prénomme Jungkook et je l'aime. Je ne supporte plus de vivre cet enfer avec toi : tes crises de nerfs et tes colères, tes violences et tes tortures. Je vais finir fou, je suis peut être déjà taré qui sait, mais je ne peux plus. J'ai besoin de vivre, je ne suis pas une catin encore moins la tienne, je suis chanteur et je me battrai pour vivre avec celui que j'aime malgré les soucis et la misère, je ne veux pas de cette scène et de cette célébrité, l'argent ne m'intéresse pas, je déteste cette société basée dessus, je préfère le bonheur et l'amour! Eux ne s'achètent pas. C'est fini Min, pars..et reviens me voir, le jour où tu auras enfin un coeur, un coeur qui battra pour quelqu'un, lorsque tu rougiras et fantasmeras sur une personne qui le fera battre à tout rompre. Lorsque tu ne pourras t'empêcher d'avoir cette personne dans ta tête, de la toucher, de la voir. Là, viens me voir, mais à présent..disparaît.

Ils se regardèrent en chien de faïence un long moment, si long que Taehyung crut avoir rêvé ou même que Yoongi allait lui sauter dessus et le tuer, lui faire regretter tant ses orbes étaient noires cependant, il n'en fit rien, Yoongi s'approcha seulement de lui et murmura.

-Alors tu me lâches car ton petit coeur est tombé amoureux, ne retourne pas pleurer vers moi Taehyung même si je ne serai jamais bien loin pour me shooter avec toi ou me saouler jusqu'à la semi-mort. Tu décides d'abandonner ce rêve et la scène, la célébrité et préfère crever dans un taudis sale et délabré d'une overdose, d'accord. Adieu Kim, essaie de rester en vie, ça serait triste de crever aussi jeune. Mais si il te manque une queue pour te combler, tu sais qui contacter.

Cette derniere phrase le fit grogner gravement alors que l'autre lui sourit. Et il marmonna menacant.

-Dégage.

À son plus grand étonnement, le noiraud s'évapora en un rire moqueur, Taehyung s'énervait vite. Abasourdi par ce silence et ce soulagement soudains ainsi que la peur brusque, il ramassa machinalement les feuilles de croquis au sol et s'assit à sa chaise à nouveau, les yeux dans le vide. Il était seul à présent, seul et fauché avec une terrible envie de se défoncer.

Troquant alors le café noir pour un verre de whisky, il trempa ses lèvres au début dans le liquide, grimaçant à la force du vieil alcool avant de l'avaler d'une traite, appréciant la brûlure de la liqueur sur ses lèvres gercées et la trainée brûlante de lave qu'elle laissait dans ses veines, il attrapa un foulard et le noua à son biceps, serrant jusqu'à couper sa circulation, puis attrapa la seringue posée sur la table, qui comportait un mélange bien assez mortel composé d'héroïne et il se piqua, s'injectant le poison liquide qui alla se joindre aux molécules d'alcool dans ses vaisseaux sanguins.

Il était fatigué de vivre ce matin là, tout semblait s'écrouler tandis qu'une chose se construisait trop vite : son amour pour Jungkook. Il était fatigué de vivre, mais il avait trouvé en lui, sa raison de vivre, sa force de vivre, son envie de vivre chaque seconde.

Comme une partition, il ne désirait oublier aucune note aucun silence et aucun demi-ton, il jouerait alors la sérénade de la vie à la perfection malgré sa difficulté. Pour Jungkook, pour son amour.

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