Chapitre 25
Enfin ! Nous étions enfin arrivés à notre lieu d'entraînement, et je devais dire que j'étais particulièrement intrigué par cette large porte. Elle se tenait droite, face à nous, et même en faisant la courte échelle, il semblait impossible d'en atteindre le sommet. Titanesque : voilà le terme le plus approprié pour la décrire.
Mais ce qui m'intriguait le plus, ce n'était pas la porte, ni la grande tête de lion, sauvage, fougueuse, impériale, qui nous observait de ses yeux de saphir. C'était ce qui se cachait derrière cette monstrueuse architecture. Qu'est-ce qui pouvait bien nous attendre ? Aurons-nous à affronter des monstres, à traverser un parcours ? Je n'en avais aucune idée.
Constantin s'approcha de la porte. Bien que nous étions assez grands, nous étions minuscules face à cette gigantesque entrée. La double porte faisait six à sept fois notre taille. Nous étions comme d'insignifiants insectes face à un humain, comme des humains face à un monstrueux monument.
Une question me traversa aussi l'esprit : comment une si grande porte pouvait-elle tenir dans cet espace ? Je ne m'attendais pas à voir ça. J'étais surpris et la fixais, consterné. Lucas fit même deux pas en arrière. Constantin, sûrement bien plus habitué, au contraire de nous deux, s'avança vers cette dernière avant de finalement se retourner, pour nous dévisager durant de longues secondes :
– N'ayez pas peur. Elle est impressionnante, c'est vrai. Mais c'est ce que vous vouliez, n'est-ce pas ? Passer à la vitesse supérieure. Vous êtes encore des débutants mais vous voulez progresser. Alors à partir de maintenant, on commence les choses sérieuses.
Il posa sa main sur la grande porte et l'ouvrit. Un filet de lumière s'en échappa et se mêla à quelques vagues de poussières flottant dans l'air. Lorsque la porte fut totalement ouverte, on put apercevoir ce que cachait l'obscurité : une grande arène. Une grande arène se trouvait dans les bas-fonds du domaine. Cela donnait lieu à une salle circulaire, seulement entourée de quelques gradins qui surplombaient une place seulement couverte de quelques rochers en guise de décor.
On fit quelques pas, observant ce qui nous attendait. Il y avait à quelques mètres de là un point d'eau assez grand pour y nager mais un peu moins qu'une piscine. Lorsque je m'en approchai, je vis qu'elle était très profonde, en revanche. Près de moi, Constantin s'étirait, et Lucas admirait tout ce qui semblait être admirable. Je me tournai vers l'archer :
– C'est très grand, quand même. On va y faire quoi ?
– Tout d'abord, nous allons nous entraîner au combat. Je veux évaluer vos capacités, vos limites... Je connais vos faiblesses, mais votre force... Je l'ignore encore. J'ignore jusqu'où vous pouvez aller.
On acquiesça, prêt à entendre la suite. Il était clair qu'on n'avait pas pu lui montrer toute l'étendue de nos pouvoirs. Il se mit en position de combat, fléchissant les genoux et tendant un bras en avant. On l'imita, ne comprenant pas tellement ce qu'il souhaitait. Constantin fit un petit sourire, avant de nous dire :
– Notre programme est simple : pour l'instant, je veux que vous m'affrontiez sans utiliser vos pouvoirs magiques. Je veux voir ce que vous valez sans la magie.
– Sans la magie ? Ce n'est pas risqué ? Demanda Lucas.
– Il faut savoir ce que vous voulez. Alors, vous comptez venir un jour ou attendre que les démons vous tuent sans que vous ne puissiez réagir ?
– Très bien. Prépare-toi, on arrive !
Courant chacun d'un côté, on se rapprocha dangereusement vite de notre adversaire. Ce dernier ne bougea qu'à la dernière minute, bien moins rapide qu'avant, pour parer un coup de poing que Lucas lui avait lancé. Il écarta le bras du blond, lui mit dans le dos et voulut le frapper de sa main restante. Et malgré la force de Lucas, malgré le fait qu'il se débatte sans relâche, l'archer ne laissa pas mon ami partir.
Je me précipitai alors vers mon adversaire pour libérer mon partenaire de son étreinte. Arrivant à sa rencontre, mon genou s'éleva. Il tourna le visage vers moi et l'esquiva. Mon attaque ne fit que le frôler. Il en profita pour diriger son prisonnier dans ma direction pour le pousser. Lucas faillit ainsi me percuter, s'il n'avait pas eu un grand équilibre et si je ne l'avais pas retenu.
On se remit en position de défense, quand on remarqua que Constantin était déjà devant nous. Il avait élancé son coude, et visait ma mâchoire. Je me baissai, laissant mes cheveux apprécier le vent déplacé par son offensive. Son corps ainsi positionné, il ne semblait pas en mesure de contrer mon coup de poing, qui se logea directement au creux de son estomac. Il grogna de douleur, mais n'eut pas le temps de riposter. Lucas tenta un coup de poing, en pleine mâchoire, un peu au hasard. Constantin, voyant son hésitation, lui fit un croche-pied. Quant à moi, il me repoussa avec une telle violence que, même bien ancré sur mes deux jambes, je dus faire deux pas en arrière.
J'étais choqué de la facilité avec laquelle il balayait chacune de nos attaques. Constantin était très fort, parce que même à deux, nous ne parvenions pas à le toucher réellement. Mon coup de poing l'avait bien percuté mais cela ne suffisait pas ; c'était évident. Son visage n'affichait pas de douleur véritable, mais plutôt un agacement très visible, un peu comme si une mouche venait vous chatouiller.
Ce qui me choquait également, c'était la difficulté que nous éprouvions à nous battre. J'avais le sentiment qu'on nous mettait des poids sur les membres pour nous empêcher d'avancer rapidement. Combattre contre nous paraissait combattre contre des enfants un peu plus forts que la moyenne. Mais ces derniers demeuraient au final des enfants, des enfants qu'un guerrier expérimenté n'avait aucun mal à défaire.
Chacune de nos tentatives échouait. Chacune d'entre elles était vouée à l'échec. Je constatais douloureusement que me battre sans la magie, sans ce sentiment si particulier qui envahissait chaque parcelle de mon corps jusqu'à modifier même mon état d'esprit, était bien plus compliqué.
L'archer, du revers du bras, repoussa le blond qui se retrouva à terre. Il ressentait sûrement la même chose que moi. Le blond grogna en se sentant perdre l'équilibre, tandis qu'il posait un genou à terre. Dans le même temps, je n'eus pas le temps de faire un mouvement que Constantin était déjà sur moi, pareil à une bête sauvage, levant une main implacable, et l'abattant sur moi telle la lame qui a déchiqueté tant de têtes royales. La douleur me paralysa presque sur place. Il voulut recommencer, mais Lucas ne lui en laissa pas le temps.
Alors qu'il abattait le tranchant de sa main sur mon omoplate, je vis son corps propulsé à deux mètres de là. Devant moi, se tenait maintenant Lucas, un petit sourire au coin des lèvres. Je fis un sourire à mon tour. Il avait réussi à surprendre notre adversaire en lui donnant un coup d'épaule, et, accessoirement, il serait sympathique de rappeler qu'il m'avait sauvé. Sans lui, l'attaque de Constantin m'aurait sûrement mis à terre définitivement.
Malheureusement, ce ne fut pas très efficace, en tout cas, moins qu'il ne l'imaginait. Malgré sa grandeur et sa carrure, il n'avait pas réussi à tant faire de dégâts à Constantin, qui se rétablit trop rapidement. L'archer se remit en position de combat avant d'attaquer. En trois pas, il était devant nous. Et il était rapide. On n'eut pas le temps d'esquiver ses deux coups de poings, qui atterrirent directement dans notre poitrine. Il enchaîna en nous déséquilibrant, ce qui nous fit tomber à terre.
Alors que nous allions nous relever, il leva les bras en l'air, l'air inoffensif. Il agita les mains pour nous signaler que l'exercice était fini. Je soupirai, assez déçu de nos performances. Même sans utiliser de magie, Constantin se battait terriblement bien. Il croisa ensuite les bras et nous toisa durant quelques secondes, le temps que nous reprenions notre respiration :
– Exercice fini, dit-il simplement.
– Alors ? Le questionnai-je en espérant qu'il ne soit pas trop désagréable.
– Ça se voit que vous n'avez aucune expérience dans le combat. Vos mouvements sont trop précipités, peu précis. Même si vous avez quand même une bonne énergie et que vous avez de la volonté. Et votre défense est mauvaise. Mais ça, ça se corrige assez bien. Relevez-vous. On recommence.
– Ouais !
On se releva et, avec plus de concentration encore que la première fois, on se jeta sur Constantin de nombreuses fois. L'exercice dura une bonne heure. On échangea quelques passes, durant lesquelles notre adversaire, bien que toujours vainqueur au final, perdait un peu de terrain et évitait même de justesse nos coups :
– Plus bas, ta garde, Lucas ! Cracha Constantin en lui donnant un coup de genou.
Lucas tenta une garde un peu plus basse, mais ce ne fut pas suffisant. Il recula de quelques pas et s'arrêta une seconde pour se repositionner. Seconde qui me permit de me relever d'un précédent coup et d'abattre mon coude dans le dos de l'archer. Concentrant ses efforts sur mon partenaire, j'eus le plaisir de constater que mon coup avait porté ses fruits. Il plia un genou sous le coup.
Avec la vivacité d'un serpent, Constantin se retourna pour me porter une attaque avec son bras. Néanmoins, j'avais prévu une esquive et je me décalai. Pas assez rapidement, semblait-il, puisqu'il parvint presque à me tâcler. Tout en repoussant encore une attaque du blond, il me lança un regard désapprobateur :
– Plus rapide, Thomas. Prévois chacun de mes coups. Et toi, Lucas, plus haut ! Voilà, là, comme ça !
Il esquiva quand même cette offensive. Il bloqua le bras du brun et l'écarta de sa trajectoire, pouvant aisément bloquer mon coup de genou. Il tenta de me faire perdre l'équilibre, ce qui échoua. Je lui portai un coup à l'épaule, ce qui le fit dériver un court instant, court instant qui servit à Lucas pour le toucher. Au final, l'archer effectua quelques pas en arrière puis dit :
– On va s'arrêter là pour cet exercice. On le reprendra chaque jour.
– Chaque jour ? Geignit Lucas.
– Oui.
– Je ne comprends pas, continua-t-il en soupirant. Nous avons des supers-pouvoirs. Pourquoi ne pas nous en servir ?
– Tu penses sérieusement que tu pourras toujours te battre avec tes pouvoirs ? Répliqua Constantin. Nous affrontons peut-être des démons, mais certaines situations exigent de ne pas utiliser nos capacités entièrement. Admettons que vous soyez obligés d'affronter des humains normaux. Sais-tu ce qui arrivera si tu utilises tes pouvoirs contre eux ? Ils risquent d'être blessés ou de mourir.
Je sentis le regard de Constantin peser sur moi. Si j'avais découvert mes pouvoirs, je l'avais fait en blessant et en tuant Roxane. Il avait raison. La probabilité que ces créatures recommencent à contrôler des personnes auxquelles nous tenions, pour s'en servir comme des pantins prêts à nous attaquer, était trop élevée pour que l'on puisse ignorer ce risque.
Je m'approchai de Lucas et lui posai une main amicale sur l'épaule. Il me regarda, surpris. Je lui fis un petit sourire. Je ne voulais pas qu'il insiste, surtout que l'archer avait entièrement raison de nous dire cela. Il acquiesça après quelques secondes.
– C'est pour ça que le vieux m'a demandé de vous rendre plus fort en me précisant bien de tout prendre en compte. Et cette situation étant très probable, il est nécessaire que l'on continue à s'entraîner en combat sans magie.
Lucas acquiesça d'un hochement de tête. Constantin s'étira un grand coup et nous fit signe de nous relever. Il fit quelques pas dans la grande arène désertique, se grattant d'une main une barbe naissante, puis, quelques mètres plus loin, il s'arrêta et croisa les bras. Son attitude changea. Si auparavant il avait un air plus ou moins condescendant, son visage se peignit d'une attitude clairement plus sérieuse. Après un court temps de silence pesant et lourd d'impatience, il déclara :
– Nous allons passer à la deuxième étape. Les choses sérieuses commencent dès maintenant.
Son annonce glaça l'air déjà froid de l'arène, laissant derrière lui un sentiment d'appréhension. Dans le creux s'étant formé au cœur de mon estomac dansaient une grande excitation. À ma droite, Lucas bougeait nerveusement ses jambes, signe qu'il s'impatientait. Moi-même, je sentais que mon corps réagissait à cette simple déclaration. Après une très longue minute, qui me sembla durer une éternité, et bien plus pour Lucas, Constantin prit la parole et déclara :
– Montrez-moi le paroxysme de votre magie.
On écarquilla les yeux. Il nous demandait de lui montrer notre meilleur niveau ? Il nous demandait de lui montrer toute l'étendue de notre magie ? Mais si nous faisions ça, n'y avait-il pas un risque ? L'utilisation de la magie paraissait quand même dangereuse et dévastatrice. Il balaya mes craintes du revers de la main :
– Et ne pensez pas que le lieu peut s'écrouler. Il y a un sort de protection.
– Bon, très bien... On le fait en même temps ?
– Oui.
Constantin se recula de quelques mètres et croisa les bras sur sa poitrine, à une distance suffisante pour ne pas être gêné par nos auras respectives et pour nous observer tranquillement. On se sépara de quelques mètres avec Lucas pour éviter de nous blesser mutuellement.
– Prêts ? Demanda Constantin.
– Prêts !
Je fermai les yeux. Instantanément, mon corps se contracta. Dans mon esprit, je cherchai l'éclat de magie qui sommeillait en moi. Je le trouvai bien rapidement, contrairement aux autres fois. C'était une douce chaleur qui m'enveloppait de plus en plus, tandis que de part et d'autre de moi, des éclairs grondaient. Je m'imaginai alors tendre le bras et saisir cette énergie.
Lorsque je rouvris les yeux, une aura électrique s'emparait de moi. À côté de moi, Lucas en était au même stade. Il s'agissait maintenant de la faire grossir. Mon corps puisa dans ses ressources. Les éclairs autour de moi se mirent à danser, de plus en plus rapidement, avec de plus en plus d'intensité, et mon aura commençait à gonfler également dans un grand éclat.
Mes poings se fermèrent et ma mâchoire se contracta également. Autour de mon corps, l'énergie grimpait. Elle devait atteindre les cieux, le plafond poussiéreux au-dessus de l'arène. Elle le devait. Il le fallait. Je me concentrai et puisai dans mes réserves, encore plus profondément.
De centimètre en centimètre, notre aura gagnait du terrain. Pourtant, je n'arrivais pas à aller bien haut. C'était énervant. Comme si je n'arrivais pas à aller plus haut. J'entendis à côté de moi Lucas pousser un grognement dans lequel s'étouffait une injure. Alors, il poussa un peu encore, toujours plus, dans ses retranchements ; et c'était pareil pour moi.
Mon aura, bleu, confrontait l'aura mordorée de Lucas. Je vis le regard intrigué de Constantin, et j'entendis à peine sa voix. Les éclairs faisaient bien trop de bruits autour de moi, tandis qu'ils redoublaient d'intensité chaque seconde. Et chaque seconde, des nuages de poussière s'envolaient à cause de la puissance du blond.
Malgré tout, je pus entendre une voix crier : « Encore plus ! ». Alors on obéit à cette voix puissante, à cet ordre, et dans un cri de frustration, on libéra notre pouvoir. J'écartai les bras et les jambes dans une tentative de conquérir jusqu'à mon espace. Mon pouvoir explosa. Les éclairs se mirent à grogner de plus en plus fort, comme une horde de lions enragés.
À ma droite, Lucas fit vibrer si puissamment son aura qu'une fissure lézarda sur quelques mètres dans les gradins. Mes éclairs remplirent le ciel. À présent, ce n'était plus deux petites colonnes, mais deux grandes tours qui s'élevaient dans l'obscurité de l'arène. Mes cheveux s'agitaient, ceux de Lucas partaient dans tous les sens. Ma chevelure se dressa même sur ma tête. L'aura m'entourait dans une chaleur enivrante.
J'étais, à ce moment précis, capable de couper le ciel en deux. Je me sentais bien plus puissant qu'avant. Et surtout, je me sentais surpris. Comment mon simple corps pouvait-il contenir une telle source de pouvoir ? Si l'on m'avait dit qu'un jour, je pourrais étendre mon énergie sur quelques mètres jusqu'à en faire trembler des murs, avec mon meilleur ami, j'aurais sûrement ricané. Mais aujourd'hui, je savais que c'était le cas. Et ça me remplissait de joie.
Mais à cette joie, ce sentiment d'invincibilité, s'ajoutait maintenant la fatigue. On ne pouvait décemment pas maintenir un tel niveau de puissance trop longtemps. Même si ma colonne de foudre était assez stable, je sentais qu'elle diminuait en intensité, imperceptiblement.
À côté de moi, l'aura de Lucas était comme un feu dansant. Mon meilleur ami avait une énergie débordante, et ça se reflétait vraiment sur sa magie. Devant nous, Constantin fit un mouvement avec ses bras pour nous demander de nous arrêter. Finalement, on lui obéit. Il s'approcha de quelques pas. Nos auras redescendirent d'un cran, rendant possible la conversation :
– C'est bien, commença-t-il. J'ai pu observer vos niveaux de magie. Vous avez un bon niveau. Vous devez être fatigué, n'est-ce pas ?
– Ouais, mais c'était trop génial ! Dit Lucas en souriant à pleines dents. On est super puissants, hein, Toto ?
– Oui, répondis-je laconiquement, regardant mes mains, encore surpris. Je dois avouer que ça surprend.
– C'est normal, répliqua Constantin en faisant un mouvement de tête. C'est la première fois que vous le faites.
Un court instant de silence s'en suivit, puis je me décidai à lui poser une question qui me trottait dans la tête :
– C'est quoi, ton maximum, Constantin ?
Son visage se décomposa un court instant, quelques secondes durant lesquelles il afficha un air surpris. Il ne s'attendait pas à ce qu'on lui pose cette question, aussi resta-t-il muet dans un premier temps. Puis, il se reprit bien vite, et son visage se para d'un petit sourire à la fois intéressé, amusé, et même peut-être un peu fier :
– Mon maximum ? Répéta-t-il, amusé. Tu veux vraiment le savoir ? Vous voulez vous mesurer à ma magie ? Je ne vais pas tout utiliser, mais je vais vous faire une petite démonstration...
On réactiva alors nos auras, à leur plus haut niveau, comme on venait de le faire. Les éclairs se remirent à danser devant moi, et l'aura de Lucas brilla un peu plus. L'archer, étonné, nous demanda ce que nous faisions :
– On veut voir la différence de niveau entre nous ! Parvint-on à lui crier.
– Puisque je n'ai pas le choix... soupira-t-il si doucement que ce fut un exploit de l'entendre.
À son tour, il se mit en position. Nos auras dansaient dans le ciel, mais bientôt, la terre se mit à gronder. Quand on le regarda, une silhouette colorée se propageait derrière et autour de lui, et montait de plus en plus haut. Bientôt, un éclat de lumière si puissant qu'il faillit nous éblouir, jaillit de son aura et sauta dans les cieux pour rejoindre nos deux énergies, qui, même réunies, auraient bien du mal à rivaliser...
Trois cailloux tombèrent du plafond et s'écrasèrent sur la pierre du sol. Nous étions à présent assis. La pièce était retombée dans l'obscurité, maintenant que nos énergies s'étaient évaporées dans l'air. L'odeur caractéristique de la magie flottait entre les gradins, comme un encens très puissant qui prenait notre tête.
Tout comme la lumière, le bruit était tombé. Je ressentais dans cette pièce un sentiment d'inconfort à présent. L'atmosphère avait changé. Elle était devenue plus lourde, légèrement plus oppressante, aussi. C'était comme si on avait tailladé toute l'excitation première, celle au creux de nos estomacs, pour la polir, pour en faire un diamant plus travaillé.
– Incroyable...
Une goutte de sueur perla sur mon front. Je jetai un œil au blond, qui n'était pas dans un meilleur état que moi. Un rire nerveux et guttural sortit de sa gorge. Devant nous dansaient encore les dernières traces de l'aura de Constantin, mais on était sûr d'une chose : le souvenir de ce que l'on venait de voir et de vivre resterait à jamais gravé dans notre mémoire.
– J'ai hâte de commencer l'entraînement, parvint-on à dire d'un souffle, en même temps, sans même se regarder.
Il existe deux formes d'excitation. La première, brute, est là au creux de notre estomac, mais elle est imparfaite, elle a des défauts, et on ne peut pas la contrôler. Puis il y a celle qui, une fois polie comme un diamant, devient aussi efficace que la plus puissante des déterminations. Ce que nous venions de voir venait de transcender cette deuxième phase.
Nous venions simplement d'accéder au bonheur pur de ceux qui se donnent à fond. Oui, nous avions hâte. Oui, ce que Constantin venait de nous montrer dépassait de loin ce que nous pouvions imaginer. Mais cela venait aussi d'ouvrir une autre porte, une porte plus grande, qu'il faudra traverser.
Sans nous retenir, un sourire fier et déterminé barra notre visage, auquel Constantin répondit par un autre, plus mesuré mais terriblement confiant. C'était clair, à présent : les choses sérieuses vont enfin commencer...
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NDA : Bonjour/Bonsoir à tous mes adorables lecteurs ! Comment allez-vous ? Moi ça va, un peu débordé par le travail mais ça va.
On se retrouve pour un chapitre dans lequel nos deux héros s'entraînent avec Constantin. On en apprend aussi un peu plus sur la puissance de Constantin, mais cela reste un peu flou. Mais quel est son niveau réel ? Vous le saurez plus tard. Parce que comme le rappelle Thomas, après tout : les choses sérieuses vont enfin commencer...
J'espère que ce chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. On se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre... A bientôt !
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