Chapitre 25-2
Spontanément, je me précipitai à sa suite, mais fut stopper dans mon élan par Nel, qui me retint brutalement par le poignet.
— Hayden ! Tu espérais faire quoi, là ? Risquer ta vie toi aussi ?
— Le retenir, l'aider, faire quelque chose quoi ! m'emportai-je en me dégageant de sa poigne d'un mouvement brusque.
— Il a pris sa décision. Le mieux que tu puisses faire pour l'aider, c'est de te rendre utile ! me rétorqua-t-il d'une voix dure avant de s'éloigner vers le font de la grotte, me laissant seule, libre d'agir comme bon me semblait.
Le regard dans le vide à fixer l'ondée assassine sans vraiment la voir, je tentai de me calmer et de réfléchir. Même si cela me coutait de l'admettre, Nel avait raison. Me ruer dehors à la suite de Lynch serait complètement idiot. Je ne l'apercevais déjà plus, ne savais pas dans quelle direction il était parti...Nel m'avait suffisamment retardé pour que mon sauvetage n'ait plus aucune chance de réussir. Je serais en effet plus utile ici à tenter de déterminer à quoi nous avions à faire en attendant son retour. Je restai malgré tout encore quelques instants à scruter l'horizon à travers les gouttes, espérant les voir arriver...mais rien.
À contrecœur et folle d'angoisse, je me détournai quand même et, autant pour être utile que pour m'occuper l'esprit, partis faire l'inventaire du matériel médical dont nous disposions. Cinq minutes plus tard, je contemplais, consternée, le maigre butin que j'avais pu réunir des différents sacs à dos, regroupés sur une couverture pliée en une maigre pile.
Je comptai, trois boites et deux ampoules d'antibiotiques générique, deux flacons d'analgésique, du désinfectant, deux boites de compresses, un paquet de coton et...une seule seringue !
— Qui s'est occupé des fournitures médicales ?
Ma voix exaspérée, rendue tranchante par mon stress aigu, sembla claquer comme un coup de fouet dans le silence feutré de l'endroit où nous nous trouvions.
— Pourquoi, il y a un problème ? me demanda Nel.
— Juge par toi-même, le tutoyai-je à mon tour en m'écartant pour lui laisser contempler nos maigres ressources.
Seul un silence lourd de sens, suivit sa contemplation consternée.
— Hayden, Nel ! On va avoir besoin de vous par ici, nous appela Remeï depuis le côté le plus éloigné de la cavité.
Ce dernier se précipita, mais au lieu de le suivre je m'approchai de Isy, toujours assise à même le sol et lui posai doucement une main sur l'épaule pour ne pas l'effrayer.
— Il va le ramener, j'en suis sûre, lui dis-je pour la rassurer.
Elle tourna vers moi son visage ravagée par l'inquiétude et se risqua à un petit sourire.
— J'espère que tu as raison, me répondit-elle dans un souffle.
Le temps sembla passer au ralenti, tandis que les éclairs et le tonnerre s'éloignaient petit à petit. J'aidai Rem et Nel à soigner les diverses brûlures et petites plaies de chacun, qui heureusement n'étaient ni très grave, ni très étendues. Nous étions parvenus à nous mettre à l'abri à temps. Mais qu'en serait-il d'Oliver et Lynch, s'ils parvenaient à revenir jusqu'à nous ? Peut-être avaient-ils trouvé un abri et attendaient-ils juste que la pluie cesse pour nous rejoindre ? Secrètement, nous espérions tous que cette hypothèse soit la bonne, mais le temps qui filait augmentait notre stress autant que les chances que l'issue soit moins favorable que ce que nous espérions tous.
J'étais en train de désinfecter une brulure superficielle sur la main d'Hector quand quelqu'un s'écria « Les voilà ! ».
Je me levai d'un bond, tellement vite que la tête me tourna, me forçant à prendre brièvement appui sur la roche fraiche. Les deux silhouettes que j'apercevais au loin, couraient en louvoyant sous les gouttes qui, bien que plus clairsemées, tombaient toujours du ciel grisé. Devoir observer leur progression difficile sans pouvoir intervenir était une véritable torture. Les encouragements impuissants fusaient tout autour de moi, alors que l'écart les séparant de nous ne semblait guère s'amenuiser. Lorsque Lynch trébucha pour la deuxième fois, peinant à soutenir Oliver, je n'hésitai plus et trop rapidement pour que l'on m'en empêche cette fois-ci, me ruai à leur rencontre.
Je courus le plus rapidement possible, comblant les centaines de mètres qui nous séparaient comme dans un brouillard. Lynch, m'entendant arriver leva vers moi son visage épuisé.
— Vous y êtes presque ! lui dis-je pour l'encourager alors que je passais le bras presque inerte d'Oliver sur mes épaules.
Nous avions beau aller plus vite à deux, le trajet me sembla interminable et nous nous écroulâmes sur le sol pierreux dès que nous eûmes franchis le plafond de roches protecteur.
— Oliver ? s'écria aussitôt Isy en se précipitant vers lui.
— Blessé mais vivant, lui répondit Lynch dans une grimace alors qu'il essayait déjà de se relever.
— Reste assis, tu es épuisé, lui dis-je d'un ton que j'espérais sévère et dissuasif, altéré par le son essoufflé de ma voix.
— Je préférerai m'éloigner un peu plus de...cette maudite pluie, me répondit-il dans un frisson incontrôlable tandis qu'il terminait son mouvement pour se laisser tomber un peu plus loin, le dos appuyé contre la paroi de pierre.
« Vous êtes fous » entendis-je Nel murmurer, alors que, bien qu'épuisée, je me penchai sur Oliver pour l'examiner.
— Laisse, ça n'en vaut pas la peine, me chuchota Rem en posant doucement sa main sur mon bras, alors que je m'apprêtais à répliquer. Si cela avait été l'un d'entre nous, il aurait certainement agit de la même manière, il n'en a juste pas conscience, c'est tout.
— La différence, c'est que nous, nous l'aurions fait pour chacun des membres de ce groupe, sans réfléchir...et sans distinction ! lui répondis-je un peu sèchement.
— Tu as sans doute raison, me répondit-elle dans un soupir triste après quelques secondes de silence. Je peux faire quelque chose pour t'aider ?
— Il faut déjà que je l'examine...
— Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi il est inconscient ? s'inquiéta Isy qui couvait Oliver d'un regard inquiet sans oser le toucher de peur de faire pire que mieux.
Sans répondre je commençai mon examen sommaire. Il avait dû rester un moment sous cette fichue pluie car ses vêtements présentaient de nombreuses traces de brulures. Avec précaution, j'effleurai le tissu du bout des doigts...je devais savoir si cette pluie acide continuait à être corrosive...apparemment non, constatai-je avec soulagement.
— Apporte-moi de l'eau, le produit désinfectant et des compresses, demandai-je à Isy.
— Nous devons économiser l'eau, surtout maintenant ! intervint Nel en empêchant Isy de se saisir d'une gourde.
— Vous diriez la même chose si c'était les vôtres ? contrattaquai-je aussitôt, le vouvoyant de nouveau par reflexe.
— Malheureusement...il a raison, le soutint Lynch en s'approchant de nous d'une démarche claudicante et mal assurée. Cette pluie a dû contaminer tous les mares et réservoirs d'eau douce naturels que nous pourrions croiser. Tu ne peux pas faire sans ?
— Si je ne veux pas dilapider tout notre stock de désinfectant dès le premier jour, non ! De plus, passé quelques secondes, sont effet corrosif disparait, arguai-je pour plaider ma cause.
— Tu es certaine de ça ?
— Oui ! répliquai-je d'une voix agressive à Nel en posant volontairement ma main à plat sur la manche brulée d'Oliver. De plus, si ce n'était pas le cas, nous serions presque tous morts ou en train d'agoniser à l'heure qu'il est, car cette saloperie nous aurait rongé jusqu'à l'os !
— Soit, mais cela ne veut pas dire que nous pouvons la boire ! Tu t'y risquerais, toi ?
— Oui ! lui répondis-je sans la moindre hésitation. Surtout que Lynch et moi sommes tombés dans une rivière lors de notre premier séjour ici ! m'exclamai-je faisant soudain le rapprochement. Nous n'avions subi aucune brûlure, alors.
— C'est à son tour d'avoir raison, m'appuya Lynch avec un petit sourire soulagé. J'avais même bu la tasse et, regarde, je suis toujours vivant !
— Peut-être, mais je pense plus judicieux de ne pas prendre le risque !
— Pardon ? Je ne t'ai pas entendu te plaindre lorsque Hayden à soigner ta main en la rinçant à l'eau clair tout à l'heure ! l'accusa Isy, d'une voix dure et accusatrice. Je te conseille de te pousser de mon chemin...tout de suite !
— Non, répondit-il simplement d'un ton déterminé en fixant Isy de son regard implacable et froid, tandis que le corps de cette dernière se raidissait, poings serrés, prête au combat.
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Désolée pour l'irrégularité de ces dernières semaines, mais la rentrée étant passée, tout va rentrer dans l'ordre :-)
Je voulais vous dire à tous un immense merci pour vos lectures et vos votes <3
Grâce à vous "Virgin Territory" est actuellement #3ème du classement Science-fiction !!*o*!! Un immense merci pour vos coms ^.^ J'essaye de répondre à tous malgré les bugs wattpad et les problèmes de réseaux. Cela peut prendre un peu de temps parfois, mais je répondrais ^.^ Alors, lâchez-vous ='D
Kiss, Kiss, Kiss <3
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