Tout à coup, c'était comme si le silence et l'air devenaient solides, emprisonnant mes poumons et ma cage thoracique. Je devais halluciner à cause du stress, ce n'était pas possible autrement ! turbinait mon cerveau pour m'aider à accepter ce que je voyais.

— Tu...tu étais avec eux depuis le début ? finis-je par sortir d'une petite voix où perçait encore un infime espoir qui me fit horreur.

— Hayden, ce n'est pas ce que tu crois, me répondit-il d'un air malheureux en tendant la main vers moi avant de la laisser retomber contre son flanc lorsque Lynch vint se placer entre nous.

— Traître ! lui balança-t-il d'une voix haineuse. J'ai essayé de t'accorder le bénéfice du doute, mais au fond de moi, je l'ai toujours su !

— Tu crois toujours tout savoir, Gabe. Mais la réalité est faite de nuance qui te sont étrangères la plupart du temps. Tout n'est pas blanc ou noir ! Il serait peut-être temps que tu ôtes tes œillères.

Je sentis la monté de pouvoir caractéristique de Lynch emplir l'air et hésitai entre me préparer au contrecoup ou crier pour l'en dissuader. Quoi que j'eusse choisi, je n'en eu pas le temps, car avant que Lynch n'ait pu développer sa force de frappe psychique, Connors passa à l'action et lui assena un violent coup de crosse à la tête.

Lynch s'écroula au sol dans un cri étouffé tandis que je me jetais sur Connors sans réfléchir. Il avait dû anticiper ma réaction car il me bloqua sans aucune difficulté, me saisissant rudement les deux bras en les maintenant contre mon corps, m'empêchant ainsi de bouger. Autour de nous, c'était le chaos. Blake et Oliver étaient au sol, immobilisés par des gardes qui ne rigolaient pas, tandis que leurs comparses tenaient les autres en joue.

— Hayden, je t'en supplie, ne te débat pas, me chuchota-t-il à l'oreille d'une voix désolée qui ne fit qu'augmenter ma fureur. Je te promets de tout t'expliquer, fais-moi confiance...

— ça jamais plus ! lui rétorquai-je en le repoussant violemment à l'instant où il relâchait son étreinte sur moi.

Il recula de presque un mètre, mais comme il s'y attendait, pu se rétablir sans difficulté.

— Connors, sortez et emmenez vos hommes avec vous, lui ordonna Lovory d'une voix triste et affligée. C'est un risque à prendre et je suis désormais relativement certaine que je ne risque rien, ajouta-t-elle d'une voix plus ferme en réaction aux protestations d'un homme qui devait certainement être son garde du corps personnel.

Après un instant de flottement, tous obéir, même Connors qui quitta la pièce en nous lançant un regard empli de regrets et de tristesse.

— Je m'y suis très mal prise et je m'en excuse. En me conduisant de la sorte, j'ai produit exactement ce que je voulais éviter, ajouta-t-elle dans un soupir en s'asseyant lourdement sur l'un des canapés. Je vous en prie, asseyez-vous et discutons, je répondrai à toutes vos questions.

— Vous plaisantez là ! m'insurgeai-je, agenouillée aux côtés de Lynch qui revenait déjà à lui.

Toute cette situation était complètement surréaliste !

— Vous savez tous que notre ville est dans une situation critique ? commença-t-elle en se relevant. Le dôme qui nous a jadis protégés du grand cataclysme est en train de nous tuer à petit feu. Nos experts pensent, qu'avec le temps, les filtres ont perdu de leurs efficacités et notre air est de moins en moins pur. Les problèmes de santés graves se multiplient et depuis quelques années des modifications génétiques importantes apparaissent chez certains enfants...

— Les changeants, murmura O' de son ton sarcastique habituel bien qu'une pointe de désillusion entache sa remarque.

— Tout à fait. Le conseil en a tout d'abord eu peur, croyant que c'était un signe de notre dégénérescence programmée et a décidé de tous les faire éliminer dès que l'anomalie était détectée. Mais nous étions pour la plupart, contre cette extrémité. J'ai donc, avec l'aide de certains autre membres du conseil, réussi à convaincre le grand maître qu'ils étaient peut-être la solution à notre problème. Avec leurs capacités hors normes, ils trouveraient peut-être la solution...

— Vous trouvez que les parquer comme des animaux était une bonne alternative ? l'interrompis-je de nouveau en aidant Lynch à se redresser.

— Bien sûr que non ! s'exclama-t-elle en me fixant brièvement dans les yeux pour la première fois. C'était une décision de mon prédécesseur. Il avait peur que cela se sache, il craignait le risque de panique générale par-dessus tout.

— Et ce n'est pas votre cas ? demanda Blake d'un ton agressif.

— Je cherche bien sûr à l'éviter à tout prix. Les pertes humaines qu'une telle réaction générale provoquerait serait...inimaginable. Mais je pense que l'anticiper et la prévoir serait beaucoup plus judicieux que de la craindre.

— Alors pourquoi les gardez-vous toujours enfermés ?

— Parce que je ne suis au pouvoir que depuis quelques jours et ce, par défaut en plus ! Les partisans de Monroe racontent à qui veut bien les écouter que je l'ai fait assassiner pour prendre sa place...

— Et c'est vrai ?

La question d'Isy sembla flotter dans l'air. La réponse de la conseillère serait décisive pour la suite de la conversation. Allait-elle nous mentir ou faire preuve d'honnêteté ?

— Non. Même si j'avoue y avoir pensé plusieurs fois. Ce qui est certain, c'est que je ne m'y serais pas prise comme cela ! ironisa-t-elle avec un petit sourire jaune.

— Si ce n'est pas vous, qui est-ce alors ?

— Cela pourrait être n'importe qui, mais ce que je crois être la vérité, ils ne voudront jamais l'entendre. Je pense qu'il s'est suicidé.

— Quoi ? Qu'est-ce qui vous fait penser cela ? Car ça ne cadre pas du tout avec le personnage ! réagit Lynch, enfin debout, bien qu'encore un peu chancelant sur ses jambes.

Des souvenirs de notre confrontation musclée me revinrent subitement en mémoire, accréditant sans l'ombre d'un doute, l'affirmation de Lynch.

— Il a raison, cet homme était un fou mégalo, pas du tout le genre à se donner la mort ! intervint Blake à son tour, exprimant très bien dans son ton, la méfiance de tout le monde.

— Justement. Il était acculé. Aucune de ses solutions ne fonctionnait, plutôt que de se faire arrêter ou éliminer par un rival, il a préféré choisir lui-même sa sortie, en essayant de me faire tomber au passage.

— C'est certain que cela lui ressemblerait déjà beaucoup plus, marmonna Oliver dans sa barbe.

— Certes, mais il est mort, non ? Alors tergiverser sur le pourquoi du comment ne nous mènera nulle-part ! À moins que ce ne soit une manière habile de détourner la conversation pour ne pas répondre à Hayden ?

— Ce n'est en aucune manière une manœuvre ! réagit sèchement Lovory, visiblement piquée à vif par la remarque acerbe de Lynch. Je ne faisais que répondre à une autre question. Pour en revenir à celle de Hayden, je n'ai rien fait pour eux car je n'ai pas pu ! Les conseillers sont réticents, ils ont peurs et croient encore qu'ils sont notre dernière chance et qu'ils risquent de s'enfuir si nous les libérons.

— Vous saviez qu'ils m'avaient contacté ? Pourquoi les avoir laisser faire ?

— Parce que vous étiez la seule à pouvoir leur venir en aide. Maintenant que j'ai une solution de secours et un interlocuteur à qui ils feront confiance, je vais pouvoir dévoiler mon jeu sans plus me cacher. Vraiment désolée de vous avoir utilisé de la sorte Hayden, ainsi que pour cette mascarade mais je devais être certaine de vous tous avant de me dévoiler plus avant.

— Rassurez-moi, je suis le seul à ne rien comprendre à son charabia ? demanda O' en se tournant vers nous.

— Non je te rassure, grommela Lynch visiblement pas habitué à être le dernier informé.

— Hayden, ainsi que vous et certain des changeants détenus ici, êtes notre dernier espoir d'échapper à notre funeste destin commun si nous restons tous bloqué sous ce dôme. C'est pourquoi, vous allez retourner de l'autre côté et trouver une solution pour tous nous sauver.

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Chapitre enfin posté :-) Désolée pour le retard mais semaine difficile ! J'espère pouvoir poster une nouvelle partie mercredi ^.^

Kissssss <3