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Un goût de guimauve - Sacha

Voici une deuxième nouvelle sur Sacha, et donc la dernière. J'ai bien aimé écrire sur Sacha, c'était vachement agréable et reposant et je commence à bien le connaître à force. J'ai eu un peu de mal je l'avoue avec cette nouvelle, et notamment son début qui ne me satisfait pas plus que ça, mais bon. 

***

Temporalité : septembre-novembre 2010


J'avais découvert mon homosexualité à quatorze ans, dans les bras d'un surveillant qui m'avait jeté quelques mois plus tard de peur que leur liaison soit découverte. La rupture avait été tellement humiliante que j'avais mis un été à m'en remettre. Mes parents, ainsi que mes frères, avaient très vite compris que c'était une peine de cœur qui m'avait mis dans cet état, mais je n'avais jamais osé leur relever qu'il s'agissait d'un garçon qui avait piétiné mes sentiments.

C'était mon frère qui m'en avait parlé le premier. J'avais l'habitude de lui emprunter son ordinateur lorsqu'il n'était pas là pour regarder des vidéos pornographiques et j'avais oublié d'effacer l'historique un jour. Alors que tout le monde était déjà couché, il s'était assis sur mon lit et m'avait regardé l'air grave. J'avais eu l'impression d'avoir fait quelque chose de très mal.

« Tu n'as pas à avoir honte de ta sexualité », m'avait-il dit simplement.

J'avais hésité l'espace d'un instant à nier, mais mon frère ayant toujours été mon confident, je ne me voyais pas lui mentir. J'avais alors acquiescé et nous nous étions pris dans les bras. Sa présence et ses mots avaient apaisé tous les doutes que j'avais pu avoir : mes parents étaient des gens compréhensifs. C'est ainsi que quelques jours plus tard, pendant le déjeuner familial j'avais avoué au reste de ma famille que j'aimais les garçons.

Passé l'émotion première de surprise, mes parents m'avaient aussitôt rassuré et rappelés que le chemin vers l'acceptation complète serait sans doute long, mais que je pouvais le suivre sans risque, car ils seraient toujours là pour moi.

C'était pour toutes ces raisons que lorsque mes yeux avaient accroché ceux de Loïc dans la cantine un midi, début octobre, bien que mes amis ne soient pas encore au courant, je ne m'étais pas inquiété. Il y avait toujours le risque que je me fasse repousser ou pire, que le lycéen soit homophobe et me prenne en grippe, mais d'après le regard échangé, j'avais l'impression que le courant était passé.

À ce moment-là, je ne savais pas encore son prénom ni la classe où il était. Il était simplement le grand blond aux yeux noirs, portant une simple marinière, qui avait bousculé la cruche que je tenais dans les mains.

« On fait de nouvelles connaissances ? » avait demandé Dimitri lorsque j'avais repris ma place parmi eux, à la table du déjeuner.

J'avais haussé les épaules, histoire de prouver mon indifférence.

« Il fait partie de l'équipe de natation », expliqua Hamilton qui avait l'air de connaître tout le monde.

« Loïc, je crois, poursuivit-il. Je l'ai invité à ma soirée, la semaine prochaine. »

J'essayai de cacher mon enthousiasme, ce serait l'occasion parfaite pour lui parler et faire plus ample connaissance s'il était aussi intéressé. À moins que l'on ne se rapproche avant. Je l'avais cherché des yeux dans la salle et nos regards s'étaient entrechoqués à nouveau. Heureusement, cette fois, c'était passé inaperçu, même si je commençais à rougir. Il était vraiment mignon. En plus, s'il était dans l'équipe de natation, il devait sans doute être musclé.

Finalement, à part quelques fois où nous nous étions souri dans les couloirs, nous n'avions pas eu l'occasion de nous parler avant la soirée de Hamilton. Je m'étais enquis discrètement auprès de mon ami pour connaître les invités et vérifier qu'il serait bien là, et ce dernier m'avait rassuré. Je me rendais donc à la fête serein. Je n'avais pas encore décidé de la manière de l'aborder, mais je trouverais bien un moyen. J'étais souvent dépeint comme quelqu'un de timide, mais ce n'était pas vrai : j'étais réservé, car je n'aimais pas être au centre de l'attention, ça n'avait rien à voir avec ma sociabilité. D'ailleurs au collège, j'avais toujours une bonne bande d'amis. Sauf que j'étais celui qui parlait le moins.

La soirée battait déjà son plein lorsque j'étais arrivé parce que j'avais dû supplier mon frère de m'y emmener, mais il avait pris du retard et n'était absolument pas prêt lorsque l'heure était arrivée. J'avais rapidement cherché mes amis des yeux dans la foule, mais il y avait beaucoup trop de monde.

J'avais été vraiment surpris en découvrant la villa d'Hamilton, surtout en comparaison à notre maison qui accueillait pourtant deux adultes et quatre enfants. La sienne possédait trois étages, ainsi qu'un sous-sol, Ham avait même signalé qu'il y avait treize chambres en tout, alors que je devais personnellement partager la mienne avec mon grand-frère.

Ce soir-là, la maison était pleine à craquer, Hamilton avait clairement abusé avec les invitations et il y avait au moins cinquante personnes qui naviguaient entre le salon, la cuisine et la terrasse. Je réussis finalement à retrouver Cyril qui discutait près de la porte-fenêtre avec des personnes que je ne connaissais pas et je décidai de le rejoindre.

Je remarquai très rapidement cependant que dans le petit groupe qu'ils formaient, se trouvait Loïc. Mon cœur s'emballa, mais c'était le moment parfait pour enfin lui parler.

« Salut ! lançai-je en m'incrustant. »

Tout le monde me répondit et nous fîmes rapidement les présentations. Il s'agissait principalement des élèves inscrits à l'équipe de natation, j'essayai tant bien que mal de m'intéresser à leur conversation qu'ils avaient reprise, mais mon regard ne cessait de glisser vers le visage parfait de Loïc. J'adorais le voir rire, puis reprendre son air sérieux et sa petite fossette du côté gauche lorsqu'il souriait. Il du remarqué que je n'avais pas de verre à la main, car il m'interpella.

« Hé, tu bois rien !

— Euh, non, répondis-je surpris qu'il m'adresse la parole.

— Tu veux qu'on aille se chercher à boire, j'ai plus rien ! »

Pour prouver sa bonne foi, il me montra son gobelet vide. J'acceptai donc et il m'entraîna à sa suite. Lorsqu'il passa à proximité du buffet, je le hélai, mais il continuait à marcher vite. Je le suivis donc et alors que nous passions à côté d'une porte fermée, il l'ouvrit et me tira par le bras pour que je le rejoigne. Il ferma bruyamment la porte derrière moi et m'y plaqua pour déposer ses lèvres sur les miennes, brutalement.

Je répondis à son baiser avant de perdre haleine et de le repousser. Nous étions dans le noir, mais mes yeux s'habituant à l'obscurité observaient la lueur coquine de son visage.

« Ça, c'est ce que je rêve de te faire depuis que je t'ai vu à la cantine.

— Et... Et si je n'avais pas été réceptif ? Ou déjà en couple ? »

Il haussa les épaules.

« Je le savais. »

Je le connaissais à peine, mais je ne pouvais pas faire semblant que ses manières et son assurance me plaisaient. Je n'aurais jamais eu le courage de suivre mes pulsions et pourtant j'avais rêvé de l'embrasser plusieurs fois dans les couloirs ces dernières semaines.

« On recommence ? me demanda-t-il. »

J'hochai la tête.

« Attends, j'enlève juste ça. »

Je retirai les lunettes de mon nez et les déposai sur une commode à côté de nous. Je ne voulais pas réitérer l'expérience de sa tête me les enfonçant alors qu'il m'embrassait sauvagement. Il n'attendit pas une seule seconde de plus pour entrelacer nos lèvres et plaça sa main sur ma nuque pour m'attirer à lui. Je me laissai prendre au jeu, et laissais la mienne sur sa taille. J'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais.

« Ça te plaît ? m'interrogea-t-il, finalement, alors que nous nous séparions à regret.

— Ouais, grognais-je de frustration. »

J'avais besoin de ses lèvres sur les miennes, là, tout de suite.

« C'est la première fois ? »

J'éclatai de rire.

« J'embrasse si mal que ça ? Non, ce n'est pas ma première fois.

— Désolé, s'excusa-t-il. Je voulais pas te blesser. »

De mes mains, je le forçai à prendre ma place, de manière à ce que ce soit moi qui le plaque contre la porte.

« J'vais te montrer ce que je sais faire » lui lançais-je taquin.

Il s'abandonna à mes lèvres et à mes mains.

Nous sortîmes de la pièce une trentaine de minutes plus tard, pour éviter que des personnes ne remarquent trop notre absence, même si dans la foule, c'était quasiment impossible. En entrant dans le salon, je vis Cyril me faire un signe de la main alors qu'il allait sortir sur la terrasse, et je décidai d'abandonner mon amant pour le rejoindre, après m'être servi un verre de ce qui semblait être un punch.

« Alors ? Vous avez baisé ou quoi ? »

Je rougis en entendant ses paroles, nous n'avions peut-être pas été si discrets que ça. Je ne pus m'empêcher de balayer du regard les alentours, mais nous étions seuls.

« Non, on s'est juste embrassé, expliquai-je.

— Ah » commenta-t-il.

Nous restâmes quelques secondes silencieux pendant qu'il s'allumait une cigarette. Il m'en proposa une, mais je déclinai.

« Ça ne te dérange pas du coup ? demandais-je finalement en posant la question qui me brûlait les lèvres.

— De quoi ? Que t'aimes les mecs ? »

J'acquiesçai.

« Non. Ça devrait ? »

Je connaissais encore peu Cyril, mais j'avais l'impression qu'il était le genre de mec qui ne se prenait jamais la tête. Rien ne pouvait l'atteindre ou le choquer, et il gardait une attitude constante d'indifférence parfaite. Sauf avec Dimitri, auquel cas il montrait régulièrement de l'exaspération.

« Non. Mais je sais pas. J'vous l'avais pas dit, je me suis dit que vous pourriez peut-être mal le croire, penser que j'ai essayé de vous le cacher pour, je sais pas moi, vous reluquer impunément ?

— C'est le cas ? m'interrogea-t-il en expirant la fumée de sa cigarette.

— Non. Mais c'est ce que les gens pensent.

— Les gens sont des cons, glissa-t-il finalement après un silence. »

Je lui souriais. Si Cyril n'avait pas été aussi désespérément hétérosexuel – et je l'avais compris dès la première journée de cours –, il aurait eu des chances de me plaire. En y réfléchissant, Loïc lui ressemblait : on ne pouvait pas dire par exemple qu'il était préoccupé par les apparences ou par ce que les gens pourraient dire, il n'était pas non plus du genre à se poser des questions et était plutôt direct, d'après ma récente expérience.

« Vous êtes ensembles du coup ? relança-t-il.

— Je sais pas. On a pas vraiment parlé.

— Vous vous êtes juste embrassés et quand vous en avez eu marre, vous êtes sortis de la chambre, c'est ça ? »

En y repensant, c'était un peu le cas et c'était bizarre. Nous nous étions rapidement séparés, sans prévoir de se revoir plus tard dans la soirée ou à un autre moment. Mais c'était peut-être un peu rapide pour envisager une relation sans se connaître.

« C'est bizarre, non ?

— C'est pas si différent de ce que je fais avec les filles habituellement. »

Cyril avait toujours un tel détachement que les conversations étaient parfois gênantes. Je ne savais pas quoi répondre à sa dernière, sans passer pour un moralisateur ou un gros pervers. Alors que pour Cyril, tout lui paraissait être naturel. Je l'enviai de cette capacité.

Il écrasa son mégot dans le cendrier mis à disposition et me proposa de rentrer pour remédier au fait que mon verre était vide. Je le suivis sans sourciller, me demandant si j'allais à nouveau croiser Loïc.

Je ne revus pas Loïc avant quasiment la fin de la soirée, alors que la plupart des personnes étaient déjà parties : Hamilton avait proposé à la plupart de dormir sur place, mais à seize ans, les parents préféraient encore s'assurer que leurs progénitures dorment sous le toit familial. De mon côté, les choses étaient plus simples : aucun de mes parents, ni même mon frère n'aurait voulu me chercher en plein milieu de la nuit au risque d'écourter leur sommeil.

« Je ne voulais pas partir sans te dire au revoir, glissa-t-il à mon oreille d'une voix sensuelle.

— Tu ne restes pas ? m'étonnai-je.

— Non, j'aurais bien voulu si tu vois ce que je veux dire, lança-t-il avec un clin d'œil. »

Je rougis à l'allusion. Personne autour de nous n'avait remarqué.

« Bonne nuit, chuchota-t-il en se penchant vers moi pour m'embrasser la joue. »

Je restai quelques secondes sans pouvoir réagir en le regardant s'éloigner avant de le rattraper.

« Attends ! La prochaine fois qu'on se voit est-ce qu'on pourra... parler ?

— Ouais, répondit-il, en souriant. »

Son unique fossette me faisait fondre.

Hamilton me rejoignit après qu'il ait souhaité un bon retour au petit groupe qui s'en allait.

« T'as sympathisé avec Loïc ? de demanda-t-il, l'air suspicieux.

— Euh ouais, j'ai sympathisé avec Loïc. »

Il me lança un dernier regard, mais je n'ajoutai rien. Je repensai à la discussion que j'avais eue avec Cyril quelques heures auparavant. Je n'allais pas me cacher éternellement et il y avait peu de chance que mes amis le prennent mal.

« Je suis gay, lui avouai-je finalement. »

Il me sourit et me donna une frappe amicale dans l'épaule.

« Bon ! La soirée n'est pas finie ! » lança-t-il en se retournant dans le salon vers les survivants.

Je ne savais clairement plus ce que je craignais.

J'avais passé mon dimanche entier en pleine réflexion. Je ne savais pas exactement ce qui allait se passer au lycée le lundi matin lorsque je reverrais Loïc, si je le revoyais, ce qui restait encore en suspens. Il m'avait ajouté en ami sur Facebook, mais après mon acceptation, j'avais pensé qu'il m'enverrait un message, ce qu'il n'avait pas fait. J'avais peur de faire le premier pas.

Me voyant allongé sur le lit fixant le plafond, mon frère délaissa ses révisions pour se retourner vers moi.

« T'as rencontré quelqu'un ? me demanda-t-il. »

Je me redressai.

« Ouais.

— Un garçon ? »

J'acquiesçai.

« Il s'appelle Loïc.

— Et ?

— Je ne sais pas. On s'est embrassé, c'était cool, mais on a pas vraiment parlé plus. »

Mon frère fit glisser sa chaise de bureau vers mon lit pour se rapprocher.

« Il est au lycée ?

— Ouais.

— Donc vous pourriez vous revoir ?

— Ouais, répondis-je, sans entrain.

— C'est le fait que vous n'ayez pas parlé et donc défini votre relation qui te gêne ?

— J'ai peur de n'avoir été qu'un coup d'un soir.

— Vous avez couché ? s'inquiéta Lucas.

— Non ! m'écriai-je. Non, on a fait que s'embrasser. Mais j'ai quand même peur que ce fût juste pour cette soirée et qu'en fait on ne se reparle plus.

— Il te plaît à ce point du coup ?

— Ouais, avouai-je. Pas mal. »

Je grimaçai. Je ne me rendais pas souvent compte de la chance que j'avais de m'entendre avec la personne avec laquelle je partageai ma chambre, même si Lucas avait un appartement à Clermont-Ferrand depuis le début de l'année pour ses études, il rentrait encore régulièrement le week-end. Depuis ma tendre enfance, nous avions toujours été hyper proches, même lorsque j'avais perdu une année en redoublant à l'école primaire. Comme il était mon aîné de deux ans tout de même, il avait été souvent mon confident ainsi que mon guide dans l'adolescence. Je savais que je pouvais tout lui dire.

« Tu devrais lui parler le plus rapidement possible pour mettre tes sentiments à plat, histoire effectivement de ne pas t'engager dans quelque chose qui ne te mène à rien.

— Mais je ne suis pas amoureux, me défendis-je. Et je ne sais pas si je veux d'une relation.

— Tu n'es pas encore amoureux, mais ce n'est qu'une question de jour. Et évidemment que tu crèves d'envie d'une relation. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure, tu ne me la feras pas. »

Je me recroquevillai sur mon lit, honteux d'être un tel livre ouvert pour Lucas. Il me sourit pour me rassurer.

« Demain tu vas lui parler ?

— Demain, je vais lui parler, répétais-je pour m'en persuader. »

Je trouverai le courage, je n'avais pas le choix. Mon frère avait raison, j'avais tendance à m'attacher beaucoup trop rapidement et intensément, et c'était pour cette raison que ma rupture avec Rémi avec été si douloureuse. « Je ne t'ai jamais aimé comme toi tu m'as aimé. » C'étaient les derniers mots qu'il m'avait dits et aujourd'hui, ils me renvoyaient à la figure ce qu'il pourrait se passer avec Loïc, or je n'avais pas du tout envie d'un Rémi bis, et d'être encore le dindon de la farce. Il valait mieux que j'agisse vite avant que mon cœur ne se retrouve en miettes.

Le lundi matin mon courage s'était envolé, à peine avais-je passé la porte de l'établissement. Pourtant, comme s'il avait eu les mêmes réflexions tout le week-end, Loïc semblait m'attendre dans le hall principal. Dès qu'il m'aperçut, il se dirigea droit vers moi et m'entraîna dans un coin un peu plus à l'écart, près des casiers.

« Salut !

— Salut, répondit-il rapidement. J'ai pensé à toi tout le week-end, mais avant même qu'on puisse aller plus loin il faut que je te pose une question.

— Vas-y, l'encourageai-je.

— Est-ce que tu aurais un problème avec le fait de s'afficher au lycée ? Je veux dire, pas dans le sens où on fait tout pour attirer l'attention, mais juste, on se cache pas.

— Si on était un couple, tu veux dire ? »

Il acquiesça, la mine grave qui attendait ma réponse.

« Non, je ne pense pas que ça me dérangerait, répondis-je finalement après un petit temps de réflexion.

— Tant mieux. »

Je n'avais jamais réfléchi à la question. Au collège, ma relation avec Rémi avait été cachée pour des raisons évidentes qu'il était surveillant tandis que j'étais élève. Même si on l'avait voulu, nous n'aurions pas pu nous montrer en public, et cela m'avait rassuré dans un premier temps. Cependant, après mon coming-out à mes parents, je n'avais plus de raison valable de rester discret.

« Du coup, t'as pensé à moi tout le week-end ? lui lançai-je en souriant.

— Ouais, répondit-il transformant son visage sérieux et fermé en air charmeur. Je crois que j'aimerais vraiment plus apprendre à te connaître parce que tu me plais beaucoup. »

Ces confidences firent battre mon cœur, ainsi les doutes qui m'avaient assailli tout le dimanche n'avaient été qu'inquiétudes vaines. Je n'étais pas un coup d'un soir à ses yeux et cela me ravit.

« On pourrait aller se faire un ciné du coup ou boire un café ensemble ? lui proposai-je.

— Ça va être compliqué, murmura-t-il, jouant avec ses mains. J'suis dans l'équipe de natation, j'ai entraînement tous les soirs, et comme je suis interne je rentre la plupart des week-ends. Quand je ne rentre pas, c'est que j'ai une compétition le dimanche et donc généralement entraînement le samedi. »

Je le regardai, surpris. Je n'avais pas pensé à ce genre de détail.

« Euh... On pourrait manger ensemble peut-être pour commencer alors ?

— Ce serait un bon début alors. »

Voyant ma gêne, il ajouta :

« Si on se met ensemble, on trouvera du temps, ne t'inquiète pas. On est qu'en octobre, c'est aussi le temps que le rythme se met en place. »

Rassuré, je lui souris. C'était la deuxième fois qu'il parlait de nous comme un futur potentiel couple.

Nous nous retrouvâmes devant la cantine quelques minutes après la sonnerie. J'avais prévenu mes amis un peu plus tôt que je ne mangerais pas avec eux, et aucun n'avait eu l'air surpris. Je ne savais pas si Cyril et Hamilton avaient vendu la mèche, mais en tout cas ça ne semblait pas leur poser de problème.

Un peu gênés et maladroits, nous nous insérâmes dans la file qui menait vers le self.

« Du coup tu fais de la natation ? demandais-je, pour lancer une conversation.

— Ouais, j'adore ça.

— Tu en fais depuis combien de temps ?

— Depuis mes sept ans, donc ça fait... huit ans, conclut-il après avoir compté sur ses doigts.

— Tu veux devenir professionnel ?

— C'est mon rêve. Mais je ne sais pas si c'est encore possible, je suis vraiment devenu bon peut-être un peu tard. C'est pour ça que je suis en section sportive ici, je peux m'entraîner tous les jours et participer à des compétitions le week-end. J'aimerais intégrer le centre de formation de la Fédération Française après le bac. »

J'hochai la tête, Loïc parlait avec un tel débit et une telle assurance. J'étais soufflé qu'un garçon de quinze ans puisse avoir autant d'ambition et sache déjà ce qu'il voulait faire dans trois ans. J'en étais encore au stade où je n'étais pas totalement sûr de la filière dans laquelle m'engager l'an prochain.

« Et toi ?

— Moi ? répondis-je surpris. Je sais un peu près nager, mais c'est pas tout à fait ça encore. »

Il éclata de rire et m'ébouriffa les cheveux au passage, ce qui n'était pas très compliqué puisqu'il me mettait quasiment une tête. J'étais souvent le plus petit des mecs partout où je me rendais.

« Mais non ! Qu'est-ce qui te plaît dans la vie ? »

Je réfléchissais un instant. C'était une bonne question. Je n'avais pas fait grand-chose ces derniers mois, et j'avais passé mon été à pleurer un homme qui ne me méritait pas.

« J'aime bien lire, finis-je par répondre.

— Ah ! Tu vas aller en L du coup l'an prochain ?

— Je ne sais pas, avouai-je. »

Dès que je parlais du fait que j'apprécie la lecture, il ne faisait aucun doute que j'allais choisir la filière littéraire. Il est vrai que j'avais toujours été plus doué avec les mots que les chiffres, mais je n'étais pas convaincu que le programme me corresponde.

« Tu sais déjà en quoi tu vas aller toi ?

— Ouais, en S, répondit-il, assuré. Je sais qu'il y a des cours de bio au centre de formation. »

Décidément, il avait déjà tracé tout son avenir, est-ce que j'y aurais un jour une place ? Il du comprendre mes angoisses, car il me caressa discrètement le dos pendant que nous étions toujours dans la foule. Il était décidément très tactile.

« T'as toujours autant d'assurance dans tout ce que tu fais ? lui demandai-je soudainement.

— Ouais, sinon les autres t'écoutent pas. »

En prononçant ces dernières paroles, il me fixa, un sourire en coin. Je savais très bien quelle allait être sa prochaine action, mais je ne savais pas si j'en avais peur ou si j'étais impatient. Comme je l'avais prévu, il posa ses lèvres sur les miennes, en plein milieu de la cantine. Les quelques élèves autour de nous nous regardèrent surpris et quelques rires gras s'élevèrent. Plus confiant que moi, Loïc prit ma main dans la sienne et se retourna vers les idiots qui s'en amusèrent. J'eus peur un instant qu'il ne s'en prenne à eux, mais il les regarda simplement en souriant de toutes ses dents et leur fit un clin d'œil.

J'avais assuré à Loïc que je ne serais pas gêné si nous nous montrions en public au lycée, mais les réactions – même si elles n'avaient pas été méchantes – des gens m'angoissaient un peu. Loïc lâcha finalement ma main lorsque la queue commença à avancer et quelques minutes plus tard nous étions assis un en face de l'autre dans un coin de la cantine.

« T'as déjà eu des petits amis ? me demanda-t-il soudainement, alors qu'il attaquait son plat de lentilles. »

Je restais muet quelques instants, je pouvais bien sûr évoquer ma relation avec Rémi, mais je ne savais pas si c'était une bonne idée que j'entre dans les détails : notre couple n'avait pas été très sain, et cela aurait pu le faire fuir.

« Ouais, un, répondis-je finalement. Et toi ? »

J'essayai d'inversion l'attention pour ne pas qu'il me demande de développer. Il avala goulûment le morceau de pain qu'il était en train de mâcher avant de répondre.

« Ouais, deux ou trois, l'an dernier et ces vacances. Enfin plus des petits trucs. C'était long, toi ?

— Un an et demi, finis-je par avouer.

— Wow, mec, siffla-t-il, impressionné. »

Je rougis.

« Je n'ai pas trop envie d'en parler, ça c'est mal fini, rajoutai-je pour éviter qu'il ne me pose d'autres questions embarrassantes.

— Pas de soucis. J'comprends que je t'ai été vexé quand je t'ai demandé si t'avais déjà de l'expérience. »

Il me sourit. La confiance en lui qui se dégageait de son visage était presque indécente, je me demandais si je serais à la hauteur. J'étais tellement considéré comme le mec timide et peu sûr de lui, à cause de ma réserve naturelle, que je finissais par le croire, et la fin de mon histoire avec Rémi ne m'avait clairement pas aidé là-dessus.

Le reste du repas se passa tranquillement à parler de sujets divers. Je m'entendais vraiment bien avec Loïc et je sentais bien qu'il y avait une alchimie entre nous. En déposant nos plateaux, je me savais prêt à commencer quelque chose de nouveau, à laisser de côté mes vieux démons et à donner une chance à Loïc. Il ne ressemblait en rien à mon ancien amant.

La nouvelle de notre couple fit rapidement le tour de lycée en quelques jours. Je fus agréablement surpris de voir que l'annonce ne provoquait pas de railleries ou moqueries. Je restais serein lorsque j'arpentais les couloirs, main dans la main, avec mon petit ami. Quelques filles étaient venues me voir pour me dire à quel point elle nous trouvait mignons ensemble, et une autre m'avait avoué que j'avais de la chance de sortir avec un tel garçon. C'est vrai que quand je regardais Loïc, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à la chance qui me tombait dans les bras. Je me rendis bien compte qu'il avait tout de l'homme parfait : très bon élève, il excellait également en natation, il avait beaucoup d'amis et parlait à tout le monde. Il était gentil, bienveillant et attentionné, ne rechignait jamais à aider quelqu'un qui en avait le besoin, que ce soit pour devenir une épaule sur laquelle s'appuyer ou simplement envoyer un cours à une personne ayant été malade.

Mes parents, ravis du sérieux de notre relation, m'avaient proposé d'inviter Loïc à passer un week-end avec nous. Ce dernier accepta avec grand plaisir, il avait hâte de les rencontrer. La date fut choisie pour le prochain week-end où Loïc n'avait pas de compétition, et le vendredi soir il rentra avec moi en bus avec sa petite valise.

En arrivant, mes parents l'embrassèrent chaleureusement. Mes petits frères se montrèrent plus réticents, mais après qu'il leur a fait un tour de magie avec un torchon qui traînait dans la cuisine, ils s'écrièrent qu'il était « vraiment trop génial ». Cela me fit plaisir que tout le monde appréciât mon petit-ami, mais en même temps il était frustrant de voir qu'il était autant facile pour lui d'être parfait.

Pendant que Loïc continuait d'amuser la galerie et de faire fondre ma mère, je reçus un message de mon frère qui m'amusa.

« Salut ! Maman m'a dit que ton petit-ami venait passer le week-end à la maison. J'aurais bien voulu le rencontrer, mais je crois que je vais vous laisser un peu d'intimité dans la chambre ! »

Je proposai ensuite à Loïc de se rendre à l'étage. En entrant dans la chambre, je m'excusai pour la petitesse du lieu ainsi que pour le bazar qui régnait dans la partie dédiée à Lucas. Il n'avait même pas rangé tout son linge : il était parfois compliqué de partager un espace comme celui-ci, surtout quand vous n'aviez pas la même définition du rangement et de la propreté. Loïc s'en amusa et passa ses bras autour de mes épaules pour me tirer à lui et m'embrasser.

Depuis que nous sortions ensemble officiellement, nous n'avions pas eu beaucoup de temps seul. Nous nous voyions principalement au lycée et il n'y avait pas eu de nouvelles soirées où nous aurions pu nous retrouver dans l'intimité. Au sein de l'établissement scolaire, nous restions toujours chastes : un bisou par ici ou quelques caresses dans le dos, même si mes pensées dérivaient souvent vers d'autres choses. Même si ce n'était pas l'idéal, je savais que chez moi, ni mes parents ni mes frères ne viendraient nous déranger.

Je répondis donc à son baiser et tout en profitant de son étreinte, je l'entraînai vers mon lit. Je le forçai à s'y asseoir puis délicatement je le basculai de sorte que son corps soit en dessous du mien. Je me surpris à être aussi entreprenant, mais j'avais envie de le sentir contre moi depuis bien trop longtemps. Mes fantasmes avaient commencé dès la première fois que nos regards s'étaient croisés.

Quand enfin, je le laissai respirer, il éclata de rire.

« Je ne savais pas que tu avais tellement envie de me sauter dessus !

— Tais-toi, grognais-je en plaquant une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes. »

Il laissa ses doigts courir sur mon dos, puis les glissa sous mon tee-shirt. Le contact de sa peau froide contre mon corps brûlant me fit frissonner. J'avais tellement rêvé qu'il me touche enfin.

La température étant clairement montée dans ma petite chambre d'enfant, je m'arrêtai un instant pour retirer mon haut. Il observa attentivement mon torse, dessinant des formes imaginaires sur mes muscules absents. Je savais que j'allais me sentir honteux face à son propre corps d'athlète, mais le regard qu'il me renvoyait me mettait du baume au cœur.

Après un moment à profiter de ses mains sur ma peau, je l'aidai à retirer son propre tee-shirt pour y découvrir sa musculature parfaite. Je ne pus m'empêcher de faire claquer ma langue en signe d'admiration. Laissant toujours nos langues s'entremêler, il posa ses mains sur mes fesses et nous força à onduler dans le même rythme. C'était beaucoup trop agréable de le sentir aussi proche de moi. Il ne nous fallut pas beaucoup plus longtemps pour nous nous retrouvâmes en boxer l'un devant l'autre. Je remarquai que nos sexes étaient déjà tendus et je ne pus m'empêcher d'y glisser ma main pour le caresser. Il gémit sous l'impulsion de mes doigts.

« Tu l'as déjà fait ? lui glissai-je tendrement en lui mordillant l'oreille au passage.

— Une... une fois, m'avoua-t-il. »

Je sentis son corps se raidirent sous moi et je continuai à le caresser pour l'aider à se détendre. Pour une fois que je me sentais plus à l'aise que lui.

« On est pas obligé d'aller au bout, tu sais, tentais-je de le rassurer.

— Tu as... Tu as des trucs pour ? » me demanda-t-il en laissant sa phrase en suspens.

Me rappelant les préservatifs et le tube de lubrifiant qui étaient planqués depuis des mois au fond de ma penderie pour ne pas risquer que quelqu'un ne les découvre, je me m'y a sourire.

« Oui, lui assurais-je, avant de l'embrasser à nouveau. »

Le sentant un peu plus détendu, j'en profitai pour faire claquer l'élastique de son boxer sur sa peau, avant d'y aventurer mes doigts. Leur contexte sur son sexe lui déclencha de légers spasmes et gémissements, il se tortillait sous moi et je du me relever pour lui permettre de retirer le dernier bout de tissu qui se dressait entre nous. Je me réinstallai plus bas sur le lit, afin de pouvoir atteindre son pénis de ma bouche. Il me regarda, paniqué.

« Tu es sûr ? me demanda-t-il.

— Seulement si tu en as envie. »

Je continuai mes mouvements de va-et-vient pour essayer de le détendre et il se laissa finalement aller, me faisant un petit signe de la main pour m'accorder tous les droits. Je me sentais excité de le faire bientôt crier de plaisir. 

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