Les chemins que j'arpentais étaient ce qui faisait de ma vie ce qu'elle était.

On m'avais trouvé dans une étable effondrée, crevant la comme la plus misérable des créatures. Le cadavre de ma mère pourissant dans une immonde odeur de décomposition.

Voila d'où je venais. La guerre avais détruit mon pays, ma famille, au profit d'hommes et de femmes cherchant à "aider" leur prochain.

On m'avais alors mis en esclavage et entraîné sans relâche au sein d'une académie autrefois reconnue.

J'avais commencé au plus bas, traînant dans la boue le peu de dignité que j'avais.
J'écrasais ceux qui se mettaient en travers de ma route, agissant selon des règles strictes qu'on leur avais donné.

La règle était simple : celui qui échouait l'entraînement mourrais.

Inspiré par un code écrit autrefois par mes ancêtres, j'apprenais la discipline et l'ordre, mais en étudiait le côté chaotique qu'il contenait.

Un homme m'avais repéré dans la masse d'esclave que nous formions.
Je fus acheté pour une poignée de crédits.
L'homme avais mis sa main sur mon épaule, et, me dominant de sa hauteur, posa sur moi un regard confiant, paternel. Il éveilla en moi une admiration certaine.

On m'habilla de soie et de tissus riches. Je perdis mon statut d'esclave et avais le respect forcé de mes enciens entraîneurs.

Mais jamais l'entraînement ne s'était arrêté. Il avais redoublé d'intensité.
Et c'était à main nues, une lame, ou deux, que l'on me faisait combattre.
Quand je ne me battais pas, c'était la méditation qui complétait mes journées, voir mes nuits.

Les mêmes phrases tournaient encore et encore dans ma tête, impregnant mon esprit de leur mots limpides.

"La paix est un mensonge,
     Il n'y a que la passion.

Par la passion,
     J'ai la puissance.

Par la puissance,
     J'ai le pouvoir.

Par le pouvoir,
     J'ai la victoire.

Par la victoire, je brise mes chaînes,
     La force me liberera"

Puis vint le jour ou l'on me fit entrer dans une cérémonie spéciale. Je ne connaissais rien de celle-ci.

D'autres m'avaient murmurés que j'etais trop incontrôlable pour être libre. Je n'en avais pas tenu compte.

Douze hommes encapuchonnés étaient assis en cercle autour de moi, et je me trouvais au centre d'une étrange étoile, entourée de trois serpents cherchant à se mordre la queue.
Alors les érudits entamèrent un psaume dans une langue qui m'était également inconnue.
Une douleur inouïe traversa mon corps.
Des éclairs me frappèrent de plein fouet, et mes yeux s'illuminèrent.

Dans ma souffrance, je vis un serpent rouge et noir s'enrouler autour de mon bras gauche, traçant un tatouage se terminant dans la paume de ma main. La même chose se fit de l'autre côté, mais d'un serpent bleu foncé.

Un corbeau croassa et son ombre fut projeté sur le plafond de pierres de la pièce.

Un dernier éclair toucha le haut de mon dos, marquant une forme que je ne pouvais voir.

Je tombais à genoux, et les hommes me mirent à terre, m'attachant au sol grâce à des anneaux que je n'avais pas vu.
Ceci fait, ils s'en allèrent d'un pas lent et majestueux, et me laissèrent la, à demi inconscient.

Ce n'est que trois jours plus tard que je fut libéré. J'étais entré en méditation et le temps était passé rapidement.

L'homme qui m'avais acheté se trouvais devant moi, habillé d'un ample tissus noir brodé d'or.

"Tu es prêt" avais-il dit.

Alors il m'avais emmené loin d'ici. Dans une
grotte sacrée appartenant à sa famille.

Il posa sa main sur mon épaule comme il l'avais fait tant de fois pour m'encourager, et me poussa vers les ténèbres de la cavernes.

"Va. Mon fils"

J'ignorais ce que je devais faire, et j'ignorais encore plus si cet homme était réellement mon père.
La grotte était obscure, et j'avançais à l'aveugle, me réperant comme je le pouvais.

Puis un son parvint à mes oreilles.
Une onde... Une vibration qui faisait trembler mon coeur et semblait appeler mon esprit.

Une lumière s'alluma faiblement en face de moi. Violette, sombre... Et elle m'attirait.
La source de ce rayonnement était une gemme, un cristal gros comme une pomme.
Son intérieur était sombre, mais il en émanait un éclat parfait.

J'approchais ma main de la gemme, et celle-ci se détacha de la paroi, brillant deux fois plus sous mon toucher.
mes yeux s'illuminèrent eux aussi, du même éclat, et une vague de puissance envahit mon corps.

Nous étions alors rentré au domicile, et des érudits nous attendaient. Nous nous dirigeammes vers l'arrière de la bâtisse ou se trouvait l'autel des cérémonies principales.
Celui qui se disait être mon père me fit alors gravir les marches, tandis que les érudits posaient un genou à terre à mon passage.