Je lui demande où sont ses parents et elle me répond qu'ils ne sont pas loin. Apparemment, elle m'aurait suivi parce qu'elle a vu que je n'étais pas vietnamienne et qu'elle me trouvait jolie.

J'entends maintenant deux voix qui appellent la fillette. Elle lâche alors ma main qu'elle avait pris en parlant et s'enfuie en courant. Ses parents apparaissent au bout de la rue et s'approche rapidement de moi. Ils me remercient en anglais, de m'être occupée de leur fille. Ils me disent que si j'ai besoin d'aide dans le pays, je peux toujours essayer de les contacter. Ils me donnent leur numéro puis repartent en me remerciant une dernière fois. 

Je rentre ensuite à l'hôtel. En heure et demi, j'ai réussi à faire trois rencontres peut-être utiles plus tard. Car c'est la seule chose qu'elles sont, utiles, pas un signe, pas une amitié, rien, ces rencontres ne sont rien pour moi. Ou plutôt, elles ne devraient rien. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de trouver Yin gentille et mignonne, de trouver Hadès sympathique et souriant et de voir Manu comme mon sauveur. Je culpabilise même de leurs avoir mentis sur ma véritable identité. Je ne peux pas m'empêcher non plus d'en vouloir au maitre, avec ses interdictions stupides et son actuelle absence.

Je me jette sur mon lit, épuisée par cette première journée de contrat. Je sais que les jours suivants seront tous aussi épuisants. Je vais devoir contacter les informateurs du maitre pour pouvoir savoir où est la clé du coffre-fort et le coffre-fort lui-même.

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Je me réveille avec le soleil. Il donne à mes cheveux une couleur dorée irréelle. Je reste un instant comme ça, à observer les rayons du soleil qui me réchauffent la joue. Puis je me lève, sachant qu'aujourd'hui j'ai du pain sur la planche. Aujourd'hui, je m'habille d'une tenue plus stricte pour pouvoir convaincre les informateurs de mon sérieux.

Hier soir, j'ai envoyé un message à l'informateur pour convenir d'un rendez-vous et celui-ci est à 15heures dans un petit restaurant du nom de "chế nhạo greenfinch"(verdier moqueur). Je décide de partir à l'avance pour repérer les lieux au cas ou il y aurait une urgence.

C'est un petit restaurant moderne à la décoration inspirée du Pop Art. Un tableau au fond de la salle est mis en valeur par des lumières que je reconnais pour être "Mr.Cash Money" de Kristin Kossi. Un homme me demande mon nom puis m'installe dans une petite salle privatisée. Je pose mon sac par terre et sors mon téléphone. J'attends environ 20minutes avant qu'un petit homme d'un cinquantaine d'années entre et appelle un serveur. Il a l'air patibulaire, avec les cheveux poivre et sel et une barbe de trois jours. Il est tout en muscles et on voit une petite cicatrice sur son menton. Je le regarde avec respect car il me fait réellement peur. Il me sourit, dévoilant des canines dangereusement pointues.

Un jeune homme arrive, poussant la porte avec son dos et son pied. Il porte l'uniforme des serveurs du restaurant. Lorsqu'il se tourne vers nous, je découvre que c'est