Djibril Ndiaye

On était entrain de discuter avec Taph, quand j'ai senti un regard derrière moi.

Grande fut ma surprise quand j'ai vu Zahra et Lamine main dans la main.

Je me sens mal non pas parceque je l'ai vu avec un autre, mais parceque qu'elle s'est vraiment foutue de ma gueule.

Je suis resté pendant des mois à me morfondre à me culpabiliser par rapport à ce qui s'était passé, pendant ce temps elle se la coulait douce dans les bras de ce Lamine.

Je suis sidéré par un tel comportement, elle me déçoit tellement.

Zahra ne m'a jamais aimé, elle s'est joué de moi depuis le début. Durant ces trois mois j'ai remué ciel et terre pour la retrouver, elle est là devant moi, mais au lieu d'être nostalgique, j'ai la rage en moi.

Elle ne mérite rien venant de ma part, je ne la supporte plus.

Je ne dirai pas que je le déteste mais elle a diminué tout l'estime que j'avais pour elle.

Quand nos regards se sont croisés, elle a vite laisser la main de ce Lamine pour courir vers moi.

Quelle comédienne !

Je la laisse profiter de moi pensant qu'elle pouvait encore me faire entrer dans ses filets, je l'ecarte tout doucement et intime à Taph de me suivre.
Ce dernier me regardait sans mot dire.

J'ai entendu Zahra dire des choses en pleurant, ça ne m'intéresse pas, rien venant d'elle ne m'importe.

J'en ai fini avec elle.

Elle s'était couchée sur le sol, je vois l'autre gars qui la soulève, je m'en fou, pleures tant que tu peux tes larmes ne m'atteindrons plus jamais... Que des larmes de crocodile.

C'est Taph qui m'arrête en se mettant devant moi:

- Dji c'est quoi ton problème ?

- de quoi est ce que tu parles ?

- ta réaction ?

- je ne comprends toujours pas ce que tu veux dire.

- arrêtes de te foutre de moi.

- Putain tu veux rater ton avion ou quoi ?

- merde réponds moi bordel, pourquoi tu as réagis ainsi ?

- ce ne sont pas tes affaires...

- c'était mes affaires quand tu venais chialer dans mes bras.

- ne m'énerves pas stp.

- c'est Zahra mec, tu n'as pas arrêté de la chercher pendant tout ce temps, là tu la vois et tu joues au petit con.

- j'ai pas envie de parler de ça avec toi OK.

- quand tu en aura envie, je te dirai va te faire foutre.

- bonne idée.

- si on était pas à l'aéroport je te mettrai un poing, sale fils de pute.

- merci mec et bon voyage.

Je le plante là et sors de ce maudit aéroport qui m'a fait retrouvé cette hypocrite.

Cette histoire je compte la régler à ma manière, Zahra saura qu'on ne se fout jamais de ma gueule.

Je conduis nerveusement jusqu'à mon appartement, cette soirée est la pire de toute ma vie.

Zahra Fall.

Dji a osé m'humilier devant tout ce monde. J'étais tellement contente de le voir que je n'ai pas hésité à aller me loger dans ses bras.

Il m'a rejeté de la pire des manières, je me sens très mal.

Je disais vrai quand je le qualifiais comme un homme sans coeur, il est même pire que ça.

Pendant tout ce temps, il ne s'est passé une seule seconde que je n'ai pas pensé à Dji et là il fait comme si je n'avais jamais existé.

Ma seule erreur c'est d'être partie sans explication, mais il devait vraiment être en mesure de me pardonner s'il disait vraiment m'aimer.

C'est Lamine qui essaie de me soulever de là où je m'étais couchée, les gens commençaient déjà à former un cercle autour de moi.

- Zahra lèves toi tout le monde nous regarde....

- je m'en fous qu'on me regarde.

- écoute moi stp viens on va se mettre sur les chaises là (en m'indiquant une salle).

Je m'appuie sur lui et me lève très difficilement, on dirait que mes jambes ne me portaient plus.

La foule qui s'était formée se disperse petit à petit.

N'empêche qu'une autre bande de curieux nous suivait du regard.

Arrivés dans cette salle, Lamine me fait assoir sur une chaise et se met à côté de moi.

Un silence de mort s'installe avant qu'il n'entame la discussion:

- Zahra d'où est ce que tu connais Djibril ?

Mon étonnement était des plus grands, c'est à lui de me dire d'où est ce qu'il connaît Dji.

J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort, c'est mes sanglots qui reprennent de plus belle.

- c'est ton petit ami ?

-........

- d'accord puisque tu ne veux rien me dire, je ne vais pas insister..je ne veux pas te laisser seule ici mais tu sais que je dois partir(en regardant sa montre).

- ne t'en fais pas pour moi...le chauffeur va me ramener.

- promets moi une chose ?

- oui(avec une toute petite voix).

- que tu vas être forte peut importe ce qui t'arrive.

- je te le promets.

Il me prend longuement dans ses bras, avant de partir sans se retourner.
Il était aussi triste que moi, pas pour la même raison, mais lui aussi avait mal.

Je sors de l'aéroport et vois le chauffeur qui est garé au parking. Je vais jusque vers lui et quand il me voit, il m'ouvre la portière.
Je m'installe avec les idées pleines dans la tête.

L'attitude de Dji envers moi me fait douter de tout l'amour qu'il disait porter pour moi.

Mais il me doit des explications.

Après quelques minutes de route, je dis au chauffeur de changer d'itinéraire.

Je lui explique qu'il doit passer par point E d'abord. Je ne sais si Dji est là bas mais je dois tenter ma chance.

Quand on est arrivé devant l'immeuble j'ai vu que les lampes de son appartement son allumées.
Il est sûrement là, j'y vais, il faut que je le vois.

Je demande au chauffeur de m'attendre, que je ne vais pas durer.

J'hésite à toquer, je me mets à réfléchir quand je vois la porte s'ouvrir sur Dji qui avait porté une tenue très décontractée.

Où est ce qu'il va à cette heure ci ?

Il ferme sa porte, me regarde un instant avant de continuer son chemin.

Je le suis à pas de loup:

-Dji stp attend moi.

Il ne m'écoutait pas et continuait à marcher comme si je n'étais pas derrière lui.

- Dji accordes moi seulement une minute stp...

Il entre dans l'ascenseur et la referme.

Mon Dieu c'est vraiment Dji cet homme qui est parti ?

Non c'est pas lui, Dji ne m'a ferait jamais une chose pareille.

Je retourne à la voiture bredouille, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps.

Mon Dji ne veut même plus me parler.

Quand je suis arrivée chez moi, ma mère n'était pas encore couchée, elle m'attendait sûrement :

- Zahra tu es revenue alhamdoulillah.

- oui maman.

Et là je ne peux plus retenir mes ingrats sanglots,ma mère se leva d'un coup:

- Zahra pourquoi tu pleures ?

- maman il est parti, il ne veut plus rien de moi.

- arrêtes de dire ça, Lamine reviendra bientôt.

- il ne veut même plus m'adresser la parole.

- tu es entrain de dire des bêtises...

- je souffre tellement à cause de lui.

- de quoi est ce que tu parles ?

- il ne m'aime plus.

- bien sûr qu'il t'aime il t'a toujours considéré comme une soeur.

- je me sens très seule...

Maman me prend dans ses bras, elle ne comprenait pas tout ce que je dis, elle ne pouvait d'ailleurs pas comprendre.

Je vis un chagrin d'amour en ce moment, mon Dji m'a rejeté comme une malpropre.

Elle me berce jusqu'à ce que je dorme, c'est le lendemain que je me suis rendue compte que j'ai les mêmes habits qu'hier.

Bogal Fall

- Penda cette fois ci tu me dois des explications.

- qu'elles explications je n'ai rien à te dire.

- bien sûr que oui, tu trouves normal qu'à chaque fois qu'on se trouve dans un endroit un homme sort de nulle part pour te traiter de pute....

- je ne sais pas pourquoi ils sont tout le temps entrain de me dire ces choses là mais je ne les connais même pas.

- ça j'en doute parceque ce sont des gens qui t'appellent par ton nom et prénom, qui semblent aussi bien te connaître.

- tu m'accuses maintenant ?

- je ne t'accuse pas, je ne fais que demander des explications.

- et bien je n'ai rien à te dire.

- qui es tu Penda ?

- je suis ta femme Bogal, pourquoi cette question ?

- j'ai l'impression que tu me caches des choses.

- je ne te cache absolument rien et si tu ne me crois pas c'est parceque tu n'as pas confiance en moi, je n'accepterai jamais que tu doutes de moi à ce point.

Elle commençait déjà à pleurer, je ne supporte pas de la voir pleurer.

Je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras.

- laisses moi... Ne me touches pas.

- Penda stp excuses moi, je ne sais pas ce qui m'arrive, je suis seulement jaloux, je ne veux pas que d'autres hommes t'approchent.

Elle ne dit rien et continue de pleurer:

- bébé toi aussi comprends moi je suis un mari amoureux et jaloux....dis moi qu'est ce que je peux faire pour que tu me pardonnes ?

- allons dans la chambre me dit t-elle.

- hum j'aime bien cette idée.

Ce qui me plaît le plus chez ma femme c'est qu'elle ne se fâche jamais contre moi pendant longtemps, il suffit que je la touche pour qu'elle oublie tout.

J'ai remarqué que depuis quelques temps,elle ne réclame plus le sexe comme avant, à mon plus grand bonheur parceque si je continuais à suivre son rythme, je risque d'être paralysé avant l'âge de 40ans.

Mais je commence à douter un peu de ses paroles, l'autre jour je suis rentré très tôt du boulot pour la retrouver car elle se plaint souvent de mon absence.

Mais quand je suis arrivé je ne l'ai pas trouvé dans l'appartement, je l'ai appelé sur son portable et c'était boite vocale.

Quand elle est rentrée et qu'elle m'a trouvé, on dirait qu'elle avait peur.

Elle m'a dit qu'elle était partie au supermarché, bizarrement son habillement me disait le contraire et elle n'avait aucun sachet entre les mains.

Je n'avais rien dit pour cette fois, mais la prochaine elle me donnera des explications.

Je n'aime pas qu'on me prenne pour un idiot, cette histoire aussi avec ces hommes qui l'interpellent à chaque fois qu'on sort me reste aussi à travers la gorge.

Je suis un homme très jaloux, c'est mon principal défaut.

Cela fait presque 3 mois que maman et ma soeur ont quitté la maison. Je ne sais pas où elles se trouvent.

Je regrette beaucoup ce que j'ai fait avec elles, je devais au moins être plus indulgent en leur trouvant un endroit où loger.

Même si elles ne s'entendaient pas avec ma femme, je ne devais pas agir de la sorte.

Elles me manquent tellement, je me sens vraiment coupable mais ce qui est fait est déjà fait, je ne peux plus retourner en arrière.

Que Dieu les protège, j'ai envie d'aller les chercher mais j'ai peur de leur réaction surtout celle de Zahra.

Quand j'ai parlé de l'histoire à mon ami Abdou, il m'a traité de tous les noms d'oiseaux avant de me raccrocher au nez.

Depuis il ne décroche plus mes appels et ne m'appelent plus.

Je crois que j'ai vraiment merdé sur ce coup.

Une semaine plutard......

Chez Zahra Fall.

Depuis ce jour où elle a vu Dji et rejeté par ce dernier, Zahra passe ses nuits et ses jours à pleurer.

Elle ne mange plus, et maigrit sans effort.

Sa mère essaie tant bien que mal de savoir ce qui se passe avec sa fille, mais cette dernière lui répond toujours par des pleurs.

Elle n'aime pas voir son enfant ainsi, aujourd'hui elle décide de discuter avec Zahra de manière très sérieuse.

Elle la trouve coucher sur le nouveau matelas qu'elle a acheté pour elle:

- Zahra tu dors ?

Elle essuie ses larmes avant de répondre:

- non maman je ne dors pas.

- assis toi je veux qu'on discute.

Elle s'exécute et se met en face de sa mère.
Celle ci se rend compte de combien sa fille a dépéri:

- Zahra qu'est ce qui t'arrive ? Je suis ta mère parle moi.

- maman ce n'est rien.

- c'est le départ de lamine qui te rend si triste, pourtant il t'appelle tous les jours.

- non man ce n'est pas lui.

- c'est quoi alors ?

Zahra ne savait pas quoi répondre à sa mère, elles n'ont jamais abordé ce genre sujet.

Sa mère reprend pour lui donner le courage de continuer:

- c'est à cause d'un homme ?

Zahra sursaute en entendant les mots de sa mère:

- n'aies pas peur ma fille, je suis une femme comme toi, quand j'avais ton ange moi aussi j'ai aimé ton père.

- oui c'est à cause d'un homme.

- c'est Hamza qui te fait pleurer comme ça.

- non maman ce n'est pas lui.

- c'est lui que tu nous avais présenté comme étant ton petit ami.

Zahra baissa la tête, elle avait honte de parler de cela avec sa mère:

- regardes moi et expliques moi tout.

- Hamza je ne l'aime pas, j'aime un autre.

- c'est qui l'autre.

- il s'appelle Djibril.

- je le connais ?

- oui c'est le cousin de Penda.

- d'accord je vois qui s'est, il était une fois venu à la maison et tu t'étais mal comporté avec lui.

- oui c'est lui.

- qu'est ce qui s'est passé ?

- c'est compliqué maman.

- explique moi j'essayerai de te comprendre.

Zahra lui explique toute l'histoire depuis le début en omettant bien sûr la tentative de viol.

Sa mère l'écoute religieusement sans l'interrompre.

- maman c'est ce qui s'est passé.

- je te comprends ma fille, tu es amoureuse et le fait que cet homme ait agi comme ça est normal pour quelqu'un qui dit t'aimer. Durant tout ton récit tu n'as fait que te victimiser...j'ai remarqué de l'égoïsme de ta part, ce Dji comme tu le dis est un homme qui a lui aussi des sentiments et il te l'a prouvé sur plusieurs manières. Lui aussi se sent blessé tout autant que toi.
Est ce que tu t'es posé la question de savoir qu'est ce que lui il a ressenti pendant toute ton absence. Tu pouvais le contacter quand on s'est installé mais tu n'as fait aucuns efforts et tu voulais qu'il oublie tout en te voyant. Zahra les choses ne se passent pas comme tu le penses, en amour il faut toujours vaincre son orgueil et aller vers l'autre. Tel que tu me le décris ce Djibril est un homme plein de principes et s'il te tourne le dos c'est parce qu'il en a marre de toujours revenir vers toi et essayer de te convaincre.
Tu sais quand j'ai connu ton père, toute ma famille s'était opposée à notre relation. Je me suis battue pour cet amour que j'eprouvais pour ton père, j'ai tourné le dos à toute la famille. Mes frères m'ont battu, mon père et ma mère m'ont renié, mes soeurs m'ont effacé de leur vie. Mais je n'ai pas lâché je me suis mariée avec ton père à l'insu de mes parents... Tu vois quand on aime quelqu'un et que cet amour est réciproque, il faut toujours faire des sacrifices, ceci est valable des deux côtés.

Zahra était bouche bée, sa mère ne lui a jamais parlé comme ça, elle essuie ses larme et lui dit:

- qu'est ce que je dois faire maintenant.

- la seule chose que tu dois faire c'est lutter pour ton amour, je sens qu'au fond de moi que cet homme aussi t'aime.

- j'ai peur qu'il me rejette encore une fois.

- n'aies pas peur va reconquérir ton homme... S'il est capable de te faire pleurer à ce point c'est que tu l'aimes énormément,donc utilises toutes tes armes pour qu'il te revienne.

- merci maman.

- je veux seulement voir ma fille heureuse,et je vois que pour cela ne soit possible il faudra que cet homme qui t'empêche de dormir soit là.

Elle se blottit dans les bras de sa mère qui lui caressait la tête, elle avait arrêté ses pleurs et était devenue beaucoup plus sereine.

-je t'aime maman.

- hahaha moi aussi ma fille chérie.

Zahra avait alors pris la ferme décision d'aller chez Dji pour lui demander pardon, sa fierté et son orgueil seront rangés dans les tiroirs de l'oubli.

Vers 18h, elle prend le bus 40 qui passait près de chez elle pour aller en ville prendre le bus 62 qui l'amenera au point E.

Elle ne voulait pas gaspiller de l'argent en prenant des taxis qui coûtent très chers.

Elle ne savait même pas si Dji était présent à son appartement ou pas, mais comme la dernière fois, elle tenta le coup.

Quand elle est descendue de son bus, elle se dirige à une ruelle en passant d'abord devant le restaurant les ambassades.

Arrivée devant l'immeuble elle voit la voiture de Dji garée, elle reprend alors son souffle et se dit de toute façon je n'ai rien à perdre.

Elle prend l'ascenseur qui mène à l'appartement de ce dernier, tout ce qu'elle voulait en ce moment c'est voir cet homme qu'elle aime tant.

Elle toque doucement avant d'entendre des pas s'approcher.
Elle commençait à flipper grave.

Mon Dieu que vais-je lui dire ?

Elle ne finit même pas sa réflexion que la porte s'ouvre sur un Dji en torse nu.

Ce dernier la regarde pendant quelques instants avant de la prendre dans ses bras:

- viens entre.....

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