
VERS DE TERRE
Je me souviens encore de ta main dans la mienne
De ton regard innocent tourné vers de possibles aliens
Tes iris baignés de la lumière sélène
Tu m'as demandé, la voix altérée par la peine
Y a-t-il encore un espoir de tout sauver
Ou pouvons-nous déjà cesser de rêver ?
Quel dilemme tu venais de soulever !
Tandis que la lumière du phare venait tout raviver
Les prunelles fixées sur le large invisible
Je cherchais désespérément la réponse la plus admissible
Te raconter une vérité indicible
Ou te mentir en essayant de rester crédible ?
L'homme a tout détruit, ajoutas-tu rapidement
Me coupant subitement dans mon élan
Dis-le moi, je ne suis plus une enfant
M'assuras-tu fermement, du haut de tes sept ans
En regardant le vent jouer avec tes boucles châtain
Je compris tout-à-coup que tu étais mon lendemain
Celle qui construirait un monde, pour moi lointain,
Mais qui serait le futur du règne humain
Eh bien, je dirais qu'il faut te battre, ma jolie
Pour que tout ce que l'homme a construit
Ne soit que les prémices d'une énergie
Dont la source doit rester infinie
Et pourtant, je ne pouvais ignorer que la Terre se mourait
Que les êtres que nous étions pouvaient aussi pulvériser
Finalement, y avait-il un quelconque intérêt
À préserver une espèce incapable de se contenter de ce qu'elle avait ?
Je me souviens que c'est ce moment que tu choisis pour tendre un doigt
Et désigner la voûte céleste aux milles éclats
Tu crois qu'un jour, nous pourrons aller là-bas
Pour essayer de recommencer ce qui ici ne va pas ?
Non ! eus-je envie de te hurler comme un damné
Il n'y a pas de seconde chance, de moment où l'on renaît
Les mêmes erreurs seront répétées, les mêmes idées, fanées
Nous n'avons même pas su tirer leçon de nos aînés !
Rien ne vaut la peine... que je ressens en cet instant
Alors pourquoi infliger cela à d'autres pauvres gens ?
Imagines-tu seulement la force de mon châtiment
À l'idée même de me remémorer ce moment ?
Alors pourquoi, restes-tu là, cries-tu
Si tu estimes que tout est perdu ?
Relève-toi, montre-moi que ce n'est pas pour rien que je me suis battue
Prouve-moi que la vie vaut la peine d'être vécue !
Les larmes inondant mon visage, je me redresse dans un sursaut
Tu n'es pas là, il n'y a rien, rien d'autre que le chant des flots
Cette main dans la mienne, ce n'était rien d'autre que le sable chaud
Ta voix à mon oreille, le mirage d'un simple écho
Je t'ai perdu mon enfant, mais je sais que tu me vois
Ces étoiles qui brillent sont tes prunelles qui veillent sur moi
Le visage penché en arrière, les yeux rivés sur l'univers
Je saisis une dernière fois ma chance d'être père et te dédie cet ultime vers
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