Bonsoir les amis!! ^-^

Le chapitre est légèrement en retard, désolée, mais il est là!! J'espère sincèrement qu'il vous plaira!! 

Bonne lecture ~ ♥

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"Taehyung." Entendis-je d'une voix douce.

Deux doigts vinrent caresser lentement ma joue. Je fronçai les sourcils, et mes paupières laissèrent découvrir mes yeux, lentement, car la lumière m'aveuglait un peu.

Je tombai sur Nayung, en dehors de la voiture, qui me souriait.

"Tu t'es endormi.

-Oh, j-je, pardon-

-C'est pas grave. Viens, on vient d'arriver."

A la hâte, je détachai ma ceinture et sortis du véhicule, avant de me courber devant la jeune femme aux cheveux bruns.

Je levai le regard vers la maison devant laquelle nous étions garés. J'écarquillai les yeux de surprise.

C'était grand. Bien plus grand que la maison de madame. Je crois que c'était une sorte de villa, j'avais déjà vu des illustrations de ce genre dans un livre. Ou juste une grande maison. Je ne savais pas. Mais ça avait l'air bien plus spacieux que ce que j'avais toujours connu.

J'entendis Nayung ouvrir le coffre ; je me précipitai alors pour attraper deux grosses valises. Je les sortis comme je le pus, tandis qu'elle attrapait son propre sac. Je soupirai en tirant sur mes bagages ; c'était lourd, surtout ma valise avec mes livres.

Je relevai le regard et suivis la jeune mariée.

"Tu veux que je t'aide ? Ça a l'air lourd.

-Non, merci." Répondis-je, encore sous le choc de sa gentillesse.

Elle fronça les sourcils mais hocha la tête, visiblement gênée d'insister.

Mais, soudain, ma valise gauche, la plus lourde, m'échappa complètement.

"Oh !" M'exclamai-je, pensant d'abord que j'étais en train de la faire tomber.

Je me figeai violemment lorsque je rencontrai les yeux noirs de Jungkook, qui ne me lança qu'un rapide coup d'oeil, avant de porter la valise comme si elle ne pesait rien, pour me dépasser et marcher plus vite vers la maison.

Je déglutis en l'observant un instant, puis remarquai le sourire bienveillant de Nayung sur moi. Elle me fit un signe de tête pour m'indiquer de la suivre. Je me courbai pour saluer le fils de madame, même si ce dernier était dos à moi, en train de marcher.

Ce fut alors bien plus facile pour moi de prendre ma valise restante à deux mains. Je ne savais d'ailleurs même pas ce qu'elle contenait ; peut-être les nouveaux vêtements que madame m'avait apparemment achetés.

Lorsque l'on arriva devant la porte, Nayung et moi, je constatais que Jungkook l'avait déjà ouverte et était déjà à l'intérieur. Je laissai d'abord entrer la brune, avant de la suivre, le regard curieux, qui commençait déjà à tout observer autour de moi.

Après avoir dépassé l'entrée, j'observai le grand salon, bouche bée.

Il y avait une cheminée moderne, déjà allumée, juste à côté de la télévision immense accrochée au mur. Un grand canapé d'angle, une grande porte en vitre qui donnait sur un jardin, une table transparente immense... Tout ce que je découvrais me fascinait. C'était très beau, très épuré. Le père de Jungkook semblait apprécier le gris et la matière vitrée. Le sol était en carrelage blanc, très brillant, j'avais l'impression que je pouvais presque y voir mon reflet.

Au loin, il y avait un escalier noir mat, où des petites lumières semblaient être incrustées dans les marches. Je vis Jungkook y monter, et je fus émerveillé de voir que les lumières s'allumaient au fur et à mesure qu'il gravissait ces mêmes marches. Je voulais essayer.

Nayung aussi regardait autour d'elle avec surprise. Elle me lança un coup d'oeil.

"C'est grand, hein ? Fit-elle, un peu perplexe.

-Oui madame. Soufflai-je.

-Tu peux m'appeler Nayung !

-Non je ne peux p-

-Vous êtes déjà là ?"

La voix grave qui venait de s'infiltrer dans mes oreilles m'était tout-à-fait inconnue. Je me raidis, inquiet. Un homme venait d'entrer dans la maison, une malle à la main, un sac en cuir dans l'autre.

Je posai vivement ma valise au sol et me courbai respectueusement, restant dans cette position pendant bien dix longues secondes. Lorsque je le vis approcher de moi et faire un signe du doigt pour que je me redresse, j'obéis et me tins bien droit, sans lever les yeux pour autant.

"Tu es donc l'humain qui a servi mon ex-femme ?

-Oui, m-monsieur."

Je déglutis, le coeur battant.

"Tâche de t'effacer le plus possible, ici. Je veux avoir l'impression que tu n'existes pas." Me fit-il.

Je manquai de réagir avec surprise et me retins de justesse. J'entendis Jungkook descendre les escaliers à ce moment précis.

"Bonjour père.

-Mmh."

L'homme me dépassa enfin, et j'osai maintenant le regarder, car il ne portait plus son attention sur moi.

Il avait un costume noir, basique, par-dessus une chemise blanche. Son visage était dur et mature, ses traits étaient tirés de sérieux. L'une de ses mains possédait une bague, sur son annulaire gauche.

N'était-ce pas là que l'on mettait l'alliance de mariage ?

"Bonjour monsieur. Se courba Nayung à son tour.

-Bonjour. Enchanté de vous connaître.

-De même. Fit-elle, et je voyais qu'elle tentait de cacher sa légère panique.

-Vous êtes une Jeon à présent, agissez comme si c'était chez vous." Lui fit-il seulement, avant de faire un signe de tête à Jungkook.

J'observai ce dernier me passer devant pour suivre son père vers le jardin. Les deux hommes fermèrent la porte vitrée, et se mirent à discuter. Nayung et moi nous n'entendions rien.

"Bon. On monte ?" Me fit-elle.

Je hochai la tête et la suivis immédiatement.

Quand je posai un pied sur la première marche, je me pinçai les lèvres en voyant que ça s'allumait. Nayung était déjà en haut de l'escalier, car je prenais tout mon temps pour monter.

Une fois mes petits enfantillages terminés, je me retrouvai dans un grand couloir, tout-en-haut, avec plusieurs portes blanches.

"Essayons celle-ci." S'amusa Nayung en ouvrant une porte.

Mais c'était une grande salle de bain, avec une baignoire et une douche qui pouvaient accueillir au moins trois personnes. La jeune mariée haussa les épaules en me regardant, puis referma la porte. Elle tenta celle d'à côté, et se tourna vivement vers moi.

"Jungkook a déposé ta valise ici, ça doit être ta chambre ! Elle est beaucoup plus grande que celle d'avant, je suis contente pour toi. Ce sera mieux ! Et tu pourras garder tes livres avec toi, maintenant." S'exclama-t-elle.

Je m'inclinai une énième fois, tentant un sourire poli envers la brune, qui était étrangement adorable avec moi. J'entrai dans la pièce, et ma mâchoire manqua de tomber.

"Je te laisse t'installer, je vais aller chercher ma chambre pour déposer mes affaires !

-Je- Madame Nayung ?

-Mmh ?" Fit-elle, le visage ensoleillé.

Je me pinçai les lèvres un instant, avant de lui poser la question qui me brûlait la langue.

"Il... Il n'y a pas de- de poche ?"

Sa bouche forma un "o", comme si elle se souvenait soudainement d'un détail.

"J'en avais parlé avec Jungkook. Il m'avait expliqué que jusqu'ici, ils n'avaient jamais eu d'humain avec son père à leur disposition. Ils reçoivent régulièrement des poches de sang, chaque semaine je crois, par un livreur. Il n'a pas donné plus d'informations à ce sujet. Donc je pense que tu n'auras pas à donner ton sang."

Je hochai lentement la tête, profondément surpris, pour être honnête. Ne plus donner mon sang ? Plus jamais ? Cette idée m'enchantait énormément. Mais, d'un autre côté, je me demandais pourquoi ils n'avaient pas d'humain à leur service -du moins, avant moi-.

Je me fis la réflexion que c'était peut-être à cause de leur travail. Selon ce que m'avait dit Jimin avant mon départ, Jungkook et son père semblaient être des gens importants. En tout cas, peut-être qu'en habitant ici, j'allais d'une manière ou d'une autre en apprendre davantage.

Nayung s'en alla définitivement, et je reportai mon attention sur la pièce immense.

J'avançai lentement, mes yeux regardaient tout ce qu'ils croisaient avec attention. Les murs étaient blancs, les meubles étaient en bois clair. J'avais un lit double, je n'en avais jamais eu avant. Je m'en approchai et y pris place, sentant la fermeté agréable du matelas à ressorts. Il y avait à mes pieds un grand tapis beige. Le sol était de la moquette propre et uniforme. Les meubles étaient vernis. Les rideaux étaient la seule touche colorée ; c'était du rouge clair. La lumière donnait un effet chaleureux à la pièce car elle traversait d'abord cette teinte rouge, pour ensuite se refléter sur les murs. J'avais même un assez grand bureau sur lequel je m'imaginais déjà lire.

Je me rendis compte que cette chambre n'était probablement pas faite pour moi à la base. Ca devait être une chambre d'amis, qu'ils étaient obligés de me donner à présent. J'eus un grand sourire heureux, et me laissai tomber en arrière sur mon lit.

Mais, une fois allongé, mon sourire disparut.

Après tout, je ne savais pas ce qui m'attendait à présent. J'avais peur de devoir rester enfermé dans cette chambre comme je l'étais régulièrement dans l'ancienne. Et monsieur Jeon avait l'air bien plus froid que madame Jeon.

Je posai un bras sur mes yeux, poussant un soupir angoissé.

Je ne pouvais espérer qu'une seule chose : survivre. Que le plan réussisse. Et alors, peut-être que j'allais pouvoir revenir chez madame.

Peut-être, oui.

Je l'espérais.

**

Trois petits coups à ma porte me firent sursauter. J'émergeai, surpris d'abord de l'endroit dans lequel je me trouvais, avant de réaliser que je m'étais endormi une nouvelle fois.

Nayung entra dans ma chambre, sans se presser.

"Eh bah, t'as pas dû beaucoup dormir la nuit dernière pour être aussi fatigué.

-Désolé...

-C'est bon. De toute manière tu n'as dormi que deux petites heures."

Elle me fit un signe de tête vers l'extérieur.

"J'ai fait à manger. Tu viens ?"

Je clignai plusieurs fois des yeux, abasourdi.

"En... En bas ?" Questionnai-je.

Sa main vint gratter sa tête, tandis qu'elle affichait une expression de gêne.

"Tu ne pourras pas manger avec nous, mais le père de Jungkook refuse que l'on mange à l'étage, comme le sol est de la moquette.

-Oh..."

Je me levai, un peu inquiet. Avec madame, je mangeais rarement en bas, même si j'étais mis de côté. Je me demandais bien où j'étais censé manger.

Je suivis Nayung, ajustant mon pull et passant mes doigts dans mes cheveux pour les remettre correctement en place, tandis que l'on descendait les escaliers. Une fois au rez-de-chaussée, j'aperçus Jungkook et son père déjà attablés. Nayung les rejoignit, et prit place à côté de Jungkook.

"Dans la cuisine." M'ordonna froidement l'homme mûr.

Je m'inclinai devant lui et devant son fils, qui me toisait sans dire un mot, et fis volte-face pour m'engager dans un couloir inconnu, probablement là où se trouvait ladite cuisine.

Bien vite, je l'aperçus sur la droite, elle était grande et dans les tons gris. Il y avait un bar, un hublot et une table sur laquelle je découvris une assiette pleine. Je fus surpris de la contenance de cette dernière.

C'était... Je crois que ça s'appelait des lasagnes. Mais je n'en étais pas sûr. En tout cas, c'était la même chose que ce que mangeaient les trois vampires, au vu du gros plat vide dans lequel ces mêmes lasagnes avaient semblé être cuisinées.

Je pris lentement place, seul dans la grande pièce, et entamai mon plat.

Je ne les entendais pas d'ici. Le silence était total, seuls les bruits de mes couverts parvenaient à mes oreilles.

C'était délicieux. Ce que j'étais en train de goûter. Je n'avais jamais mangé cela auparavant. Le goût était divin, ça fondait dans la bouche, c'était juste assez chaud, juste assez épicé.

Les minutes s'écoulèrent durant lesquelles je repensais à Jimin, à Namjoon, à madame. Je crois que je ne réalisais pas bien que j'étais ici, que j'avais déménagé. Mais dans ce monde où les humains étaient emportés par les vampires, je n'avais rien à dire, je me laissais emporter par le courant. S'ils décidaient que je devais changer de vie, comment pourrais-je m'y opposer ?

Mais j'avais la sensation que je n'étais ici que temporairement. Que j'allais rentrer chez madame dans quelques jours. Cette sensation était drôlement désagréable. J'étais inquiet, mais je me répétais sans cesse que ça ne servait à rien de l'être. Que je sois inquiet ou non, je ne décidais pas de mon quotidien, ni de mon sort.

Il y avait tout de même quelques détails positifs : j'allais visiblement manger comme eux à présent, c'est-à-dire des bonnes choses, et je ne devais plus donner mon sang. Je devais juste veiller à obéir à monsieur Jeon.

Et à Jungkook.

Au moment où je pensais à lui, ce dernier entra dans la cuisine, trois assiettes vides en main. Il avait dû débarrasser celles de sa femme et de son père également. Je baissai vivement la tête vers mon assiette, et ne fis plus aucun bruit avec mes couverts, attendant patiemment qu'il s'en aille.

Je ne voyais rien mais je l'entendais se déplacer juste derrière moi, à quelques centimètres, pour rincer les assiettes et les mettre dans le lave-vaisselle. Il vint ensuite vers le réfrigérateur qui, cette fois, était en face de moi, sur le côté. Je pouvais donc voir Jungkook de profil, tandis qu'il fouillait dans la nourriture fraîche.

Un instant, j'observai son nez droit, ses lèvres charnues et rosées, ses cheveux noirs, sa haute taille, fasciné par la force qu'il dégageait même sans aucun effort.

"Mange."

Je sursautai et rabaissai la tête vivement vers ma nourriture, surpris qu'il ait pu déduire que je le regardais alors qu'il était de profil.

Il avait dû me voir du coin de l'oeil.

Bon sang.

Mon estomac se tordit et j'obéis à son ordre, recommençant à manger, alors qu'il sortait de la pièce, de l'alcool et trois verres à la main.

Je ne savais pourquoi mon coeur battait autant, mais c'était infernal. Je le sentais jusque dans mes tempes. Mon sang, aussi, affluait dans mes veines, et j'avais l'impression de le ressentir, de ressentir les battements de mon coeur.

J'arrêtai de manger un instant et me pris la tête dans les mains.

Le sourire de Jimin s'afficha dans mon esprit, et sans m'en rendre compte, une larme perla au coin de mon oeil. Je reniflai et la chassai vivement.

Parfois, je me demandais ce que ça faisait d'être un humain. D'être à l'extérieur de l'Atlantide. Mais j'avais lu tant de choses. Je savais qu'en dehors de l'Ancienne Busan, on pouvait ne pas avoir de maison et mourir dehors. Ca me terrorisait. Ici, il n'y avait personne qui traînait dehors et qui n'avait pas de chez soi. Cette idée me dépassait. Comment est-ce que l'on pouvait laisser des gens mourir de faim dans le froid ?

J'avais vu aussi que les humains, selon plusieurs enquêtes, étaient très angoissés au quotidien. Je ne crois pas que je comprenais très bien pourquoi ; il me manquait des informations à ce sujet. Mais, en tout cas, j'avais réussi à en venir à une conclusion.

Je n'étais pas la personne la plus à plaindre dans le monde.

C'était peut-être étrange de m'attacher à cela, mais c'était l'une des seules choses qui me faisaient tenir.

Car j'avais horriblement peur de savoir ce que ça faisait, de craquer.

**

Monsieur Jeon m'avait fait parvenir une liste avec de multiples tâches. Il ne comptait pas me laisser ne rien faire dans ma chambre à longueur de journée, et je reconnaissais un peu du caractère de madame là-dedans.

Ainsi, le lendemain matin, vers dix heures, j'avais retrouvé sous ma porte une feuille où il était noté que je devais chaque jour m'occuper des tâches ménagères, du linge, du grand jardin et veiller à ce qu'il reste présentable, cuisiner quand il me l'ordonnera, et une chose tout-à-fait nouvelle.

Faire les courses.

J'avais lu cela avec de grands yeux surpris.

Surtout qu'il voulait que je fasse les courses aujourd'hui. Avec madame, il était extrêmement rare que je l'accompagne ; en général, elle préférait que je reste à la maison au maximum. Mais monsieur Jeon ne semblait pas voir les choses de la même manière.

"Taehyung, tu es prêt ?" Me demanda Nayung.

Je hochai vivement la tête et terminai d'enfiler mes chaussures neuves, que madame m'avait achetées. C'était des baskets blanches, très simples, mais je n'en avais jamais eu des comme ça. J'étais très heureux. De plus, je m'étais permis d'enfiler une de mes nouvelles tenues ; c'était un petit pull beige, et un pantalon noir. Je les adorais. Ils étaient doux. Jamais de ma vie je n'avais eu la chance de posséder des vêtements aussi jolis, et aussi serrés. Madame avait pour habitude de me faire porter les mêmes tenues, et toujours des choses larges, difformes, qui me faisaient ressembler à un sac. Cette fois, le petit pull en laine était plutôt moulant, le pantalon aussi, même s'il était en toile. Je crois bien que je m'étais regardé pendant vingt minutes dans le grand miroir de ma chambre ce matin.

"Je suis prêt madame Nayung.

-Alors allons-y."

Elle ouvrit la porte, salua Jungkook et son père, qui étaient à table, tous les deux les sourcils froncés sur deux ordinateurs et des papiers éparpillés partout devant eux. Je me courbai également pour les saluer, mais ils nous ignoraient.

Quand Nayung avait su que monsieur Jeon me confiait la tâche des courses, elle avait insisté pour m'accompagner la première fois, histoire de m'expliquer comment ça fonctionnait. Heureusement qu'elle était là, car je crois bien que je n'aurais jamais su me repérer seul.

Le père de Jungkook avait d'abord été réticent, mais avait finalement accepté. Et, ainsi, il lui avait donné une carte rectangulaire semblable à celle que madame avait, je m'en souvenais, et sous l'éternel regard neutre du jeune marié, Nayung avait remercié le plus vieux de la laisser m'aider.

"Alors... Le centre commercial...

-Centre commercial ?

-C'est comme un magasin de nourriture mais géant, avec plein d'autres magasins à côté. M'expliqua-t-elle.

-Oh..."

Elle fronçait les sourcils en fixant les panneaux, dans la rue, tandis que je tentais de chercher avec elle.

"Là !

-Bien joué Taehyung ! Ça n'a pas l'air très loin."

Habillée d'une robe d'hiver, de petits talons et d'un long manteau mauve, la jeune femme semblait excitée à l'idée de découvrir le nouvel endroit dans lequel elle allait habiter. Je commençais tout doucement à penser que, grâce à elle, la vie allait peut-être être moins invivable que ce que j'avais pensé jusque-là.

Ainsi, Nayung et moi marchâmes jusqu'au centre commercial durant une petite quinzaine de minutes. Je ne pouvais m'empêcher d'échanger des regards avec certains humains que je croisais, qui étaient sans cesse accompagnés de leurs maîtres ou maîtresses. Ils avaient la majorité du temps la tête baissée, mais lors des rares fois où ils regardaient devant eux, je pouvais les voir m'observer comme je les observais.

"Regarde, c'est là. C'est super grand, encore plus que celui dans ma ville natale..." Souffla la jeune femme.

Je suivis son regard et mes yeux s'ouvrirent en grand.

C'était quoi cette énorme construction... ?

"Ça ferme dans quarante minutes, allons-y vite !"

Nayung m'attrapa le bras et je manquai de trébucher lorsqu'elle m'emmena joyeusement à l'entrée. Je déglutis en voyant les sourcils froncés des vigiles lorsqu'ils me virent.

"Bonjour messieurs. Ce garçon est mon humain, il m'accompagne.

-Bien mademoiselle." Répondit l'un d'entre eux.

Nous passâmes des portes automatiques, puis la jeune femme se pencha vers moi.

"Désolée de t'avoir réduit à ça mais j'avais l'impression que je devais me justifier." Me chuchota-t-elle.

Je secouai la tête de droite à gauche, affolé.

"Mais c'est c-ce que je suis, madame Nayung..."

Elle me fixa un instant, mais ne répondit rien.

Mes yeux émerveillés regardaient dans tous les sens. Je voyais des dizaines, non, des vingtaines de magasins, et même plus. Il y avait plein de monde, aussi, et beaucoup de jeunes. Je croisais très peu d'humains. Nayung semblait vouloir aller partout, mais nous n'avions pas le temps compte tenu de l'heure à laquelle nous étions partis de la maison.

Alors, bien vite, la brune me fit découvrir le grand magasin alimentaire. Ça changeait énormément de la petite supérette à laquelle madame avait l'habitude de faire ses courses. Ici, tout semblait automatisé et ça m'impressionnait. Il y avait... Non, je ne saurais même pas décrire le nombre de produits. La grande majorité de la nourriture présente ici, je n'en connaissais pas le nom.

"Ca tu vois c'est des tortillas. Oh, et ça, c'est de la sauce wasabi, ça pique super fort."

J'écoutais Nayung sans broncher, pendu à ses lèvres. J'avais envie de faire chaque rayon du grand magasin et qu'elle m'explique chaque produit en détail, mais c'était impossible.

"Je vais juste acheter de quoi manger jusqu'à la fin de la semaine. Regarde, tu vois sur ma liste il y a "sauce tomate". La sauce tomate, en général si tu la prends en briques, ce sera par là. Il y a des grands panneaux tout en haut qui indiquent ce qu'il y a dans chaque rayon."

Elle pointa du doigt vers le haut, et je suivis ce dernier, levant la tête.

Soudainement, ce fut comme si tout était au ralenti. Les néons blancs du magasin m'aveuglaient mais je les fixai quand même, émerveillé par la grandeur de cet endroit. Le brouhaha ambiant n'était plus qu'un écho agréable dans ma tête, et la douce voix de Nayung s'infiltrait avec délicatesse contre mes tympans.

Un léger sourire naquit sur mes lèvres.

Je crois que c'était le plus beau jour de ma vie.

"Taehyung ? Tu m'écoutes ?"

Je secouai la tête, et tournai les yeux vers la brune.

"Oui, pardon, j'étais dans... mes pensées.

-J'ai vu ça ! C'est grand, hein ?

-Très grand. Soufflai-je, les yeux plein d'étoiles.

-Je me disais qu'on allait te faire faire un entraînement. Je voudrais que tu ailles me chercher du lait. Tu sais ce que c'est, mais tu dois trouver où ça se trouve, ok ? Quand tu l'auras trouvé, reste là-bas dans le rayon, et je te rejoindrai."

Inquiet, je mis du temps avant d'acquiescer, et la jeune femme perdit son sourire.

"Si tu ne veux pas c'est pas grave, on peut le faire une autre fois ?

-Non, je v-vais essayer." Lui fis-je, car la voir sans son sourire étincelant me rendait triste.

Elle retrouva son expression enjouée, et s'en alla, en me criant de loin :

"Du lait ! C'est une boisson, je suis sûre que tu vas trouver ! Regarde les panneaux !"

Je hochai la tête, légèrement paniqué lorsqu'elle disparut dans la foule.

Je me tournai et levai les yeux. Les panneaux indiquaient des choses que je ne connaissais pas, ou qui ne m'inspiraient pas au sujet du lait. Je regardai autour de moi, et me mis à avancer dans la grande allée, qui ne semblait pas s'arrêter.

Je marchai lentement, les yeux observant tous les rayons que je dépassais, mais, tout-à-coup, quelqu'un me donna un violent coup d'épaule.

Je titubai mais réussis à me retenir sur un présentoir, tournant les yeux vers trois jeunes vampires, qui riaient de moi, au loin.

Je déglutis et repris ma marche, tentant d'oublier ce qui venait de se passer.

"Maman, c'est un humain ? Il sent pas comme les autres." Me parvint une voix de petite fille.

Je fermai les yeux un instant en accélérant le pas, mais comme un imbécile, je me pris un homme de plein fouet quelques secondes plus tard.

"Tu peux pas faire attention, humain de mes deux ?! Où est ton maître que je lui dise deux mots ?

-J-je... P-Pardon...

-Casse-toi, bouge !"

Je sursautai et fis demi-tour, m'empêchant de courir. Je tournai vers un rayon inconnu pour souffler un moment. Je posai une main sur mon coeur et tentai de reprendre ma respiration erratique. J'étais au bord de la crise d'angoisse.

Non. Pas maintenant.

De l'air. Il me fallait de l'air.

Soudain empressé, je courus presque jusqu'à l'endroit où Nayung m'avait laissé, mais elle n'y était plus. J'avançai un peu dans cette direction, les mains tremblantes, mais ne la trouvai pas.

Je tournai sur moi-même, encore et encore.

"Pousse-toi." Me lança-t-on.

Je reculai.

"Eh ! Fais attention sale humain dégoûtant !"

Je m'inclinai devant une femme mûre, puis tentai d'entrer dans un rayon mais un caddie fonça dans ma côte.

"Si t'étais pas sur mon chemin aussi, idiot d'humain."

Mes deux mains se posèrent sur mes oreilles, tandis que les larmes perlaient au coin de mes yeux.

Alors, au bord de l'explosion, je me mis à courir en dehors du magasin. Je courus comme si j'avais volé quelque chose, sans ôter les mains de mes oreilles pour les boucher. Je poussai même quelqu'un sur mon chemin mais j'ignorais ce qu'il me criait, et aperçus enfin la sortie du centre commercial. J'ignorai les vigiles et passai rapidement les double-portes automatiques, avant de me mettre sur le côté et de m'accroupir, les doigts tirant sur mes cheveux.

Il fallait que je me calme. Et vite.

Plusieurs longues minutes passèrent durant lesquelles j'essayais de réguler les pulsations effrénées de mon cœur.

J'attendais Nayung. J'attendais d'aller mieux.

Je comprenais mieux pourquoi il n'y avait que très peu d'humains qui fréquentaient un endroit public comme un grand centre commercial. Les vampires nous haïssaient. Ils nous méprisaient.

Nayung m'avait un instant fait oublier la cruauté de ces presque immortels. Un court instant.

Au bout d'une bonne poignée de minutes, j'avais commencé à m'inquiéter de l'absence de la jeune femme, alors je m'étais levé et étais retourné vers les portes automatiques.

Cependant, les deux vigiles m'empêchèrent l'entrée.

"C'est fermé.

-Mais ma m-maîtresse est-

-Elle ne peut pas être à l'intérieur puisque je te dis que c'est fermé." Grogna-t-il.

Je reculai d'un pas, puis d'un autre, et marchai un peu plus loin, tournant sur moi-même.

"Ma... Madame Nayung ?!" Criai-je, le coeur battant.

Des gens se retournaient vers moi, les sourcils froncés. Je commençai à suffoquer, à paniquer, surtout lorsque je me rendis compte que la nuit tombait.

Nayung m'avait... Abandonné ?

Et si ça faisait partie de l'exercice ? Voulait-elle que j'achète du lait et que je rentre seul ?

Mes pieds me dirigèrent vers des panneaux, un peu plus loin du centre commercial. Mais je ne savais pas ce que ça signifiait. C'était des noms de boulevards ou de lieux publics, or je ne connaissais ni l'adresse de la maison des Jeon, ni quoi que ce soit dans le même périmètre pour me repérer.

J'avais des bouffées de chaleur tant je sentais la panique me gagner, alors même que je marchais au hasard dans une rue bientôt vide de monde à cette heure, une rue qui m'avait semblé être celle que nous avions emprunté pour venir ici.

Mais une fois au bout de cette dernière, je ne reconnus plus rien. Mon estomac se tordait de peur, car il faisait à présent noir.

En effet, un humain qui errait la nuit, c'était du suicide.

Il y avait des vampires qui rôdaient lorsque la nuit tombait, pour trouver des humains à dévorer. Ces mêmes vampires, c'était ceux qui ne respectaient pas les règles morales de non-torture envers les humains. Ils n'aimaient pas le système des poches de sang, ils préféraient boire à la source, c'est-à-dire dans notre gorge.

Je collai mes mains sur mon cou à cette idée qui me terrifiait.

Je ne voulais surtout pas revivre ça. Jamais. Pitié, plus jamais.

Je me mis à trottiner, les larmes roulant le long de mes joues, mais j'avais la sensation que je m'enfonçais dans le noir, un peu plus à chaque pas.

"M-Madame Nayung..." Pleurai-je désespéré.

Et ce qui devait arriver arriva bien plus vite que ce à quoi je m'attendais.

A l'angle d'une rue, je sentis que l'on m'attrapait le col, par derrière.

"Non- !!"

On me retourna brusquement et je me figeai quand une main ferme attrapa ma mâchoire.

"Taehyung !" Cria Nayung, soulagée, en arrivant derrière la personne qui me tenait durement.

Je hoquetai en sentant un sanglot me nouer la gorge, et relevai enfin les yeux vers l'homme qui me maintenait le visage.

Oh, mon Dieu.

"J-Jungkook..." Sanglotai-je.

Il me fixait de ses deux yeux vermillons, encore plus brillants dans la sombre nuit, son visage presque collé au mien, tandis que sa poigne se resserrait sur ma mâchoire, la rendant douloureuse.

"Taehyung, t'es vraiment un putain d'emmerdeur." 

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Ahlala, Taehyung... ;)

Qu'avez-vous pensé de chapitre les amis ? ^-^ Bon on est encore dans du placement de décor même s'il se passe quand même quelques petites actions ;) 

Aussi, que pensez-vous de Nayung ? et de Jungkook jusqu'ici ? :p

MERCI infiniment pour les 30K !! J'espère sincèrement ne pas vous décevoir avec cette histoire, merci de me soutenir, je vous aime fort fort fort ♥♥♥

Bonne soirée et bon week-end, on se retrouve vendredi prochain pour la suite, prenez grand soin de vous les amis!! ^-^ ♥