Chapitre 37
Bonsoir les amis ! ^-^
Presque 6000 mots pour ce chapitre, l'un des plus longs ! J'espère qu'il vous plaira ;)
Bonne lecture ~ ♥
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Je marchai derrière Jungkook, timidement, les mains dans les poches, la tête baissée.
Cela faisait bien cinq minutes que nous étions sortis de cette ruelle. Quand il a cessé de m'embrasser, nos regards se sont fondus de longues secondes. Le sien noir, le mien apaisé. Il m'avait doucement attrapé le bras pour me décoller du mur, et m'a poussé d'une main dans le bas du dos pour me faire sortir de la ruelle. J'avais obéi en silence.
Et, à présent, on arpentait les rues illuminées, on dépassait les stands de nourriture et de ventes de choses insolites -parfois des bijoux, parfois des décorations pour Noël qui approchait, parfois des choses étranges que je n'arrivais pas trop à identifier.
Jungkook était moins sollicité, mais beaucoup regardé, voire dévisagé. Il semblait s'en moquer.
Mais à chaque fois que des yeux se posaient sur moi, il revenait à mon niveau, et reposait sa main sur mon dos ou mon épaule pour me faire avancer plus vite.
J'avais l'impression qu'il n'aimait pas quand quelqu'un m'accordait de l'attention. Je ne savais pas vraiment pourquoi. Pensait-il que j'allais être maladroit et leur donner des informations s'ils me posaient des questions ? Je savais me taire. J'espérais qu'il le sache.
"Jungkook..." Soufflai-je.
Immédiatement, il se retourna et regarda autour de moi, à l'affût, comme s'il s'était attendu à ce que je l'appelle parce que j'avais un problème. Il se détendit quand il comprit que ce n'était pas le cas.
"Est-ce que... Est-ce que Jimin est ici ?"
Ses yeux jonglèrent dans les miens.
"Son maître ne l'amène jamais ici.
-Oh... D'accord." Murmurai-je, déçu.
Il me détailla encore un instant.
"Tu veux rentrer ?"
Je haussai les épaules.
"Il n'y a pas d'activité à faire ?
-Non."
Je hochai la tête.
"Rentrons." Acquiesçai-je.
Jungkook passa derrière moi. J'eus un frisson mais le chassai rapidement ; c'était seulement pour me guider. Sa main sur mon épaule semblait me brûler à travers mes vêtements.
Je profitai de ces derniers instants.
La musique, les sourires, les rires, les lumières, les décorations. Je regardai cela avec de grands yeux, émerveillé, heureux d'avoir pu voir de si jolies choses.
Cette ambiance, cette atmosphère douce qui flottait, était due au fait que cette fête réunissait des personnes qui appartenaient au même peuple.
Ici, les vampires.
Et je me surpris à trouver cela beau. Cette complicité, ce partage, cet espoir qu'ils se transmettaient par le regard.
Leurs yeux criaient "on va y arriver".
Et je me sentais soudain coupable d'être ce que je suis.
Soudain coupable que ma propre espèce les ait poussés à se cacher derrière ces murs.
Je voulais leur dire que j'étais désolé, que ce n'était pas moi, que je n'avais rien fait, mais ils ne me considéraient pas comme un humain isolé ; ils considéraient mon humanité comme un tout, ce qui me propulsait immédiatement comme coupable de la faute de mes ancêtres.
Je ne savais pas si je trouvais leur réaction injuste ou justifiée.
Mais toujours était-il qu'ils m'ont à leur tour enfermé. Qu'ils se justifiaient en disant que ma race humaine les avait blessés auparavant. Mais qu'étaient-ils eux-même en train de faire ? La même chose. Ils nous rendaient la pareille.
Alors, dans cent ans, qui aura raison et qui aura tort, lorsque nos deux peuples auront un passé similaire ?
Les vampires auront été torturés par les humains, et les humains par les vampires.
C'était eux les premiers torturés, alors est-ce qu'ils auront raison ? Est-ce qu'ils seront les plus légitimes ?
Je soupirai discrètement.
Je haïssais ma lucidité. Elle me faisait trop mal.
Parce que je crois qu'il n'y avait pas de solution. Je m'en rendis compte en observant un enfant courir juste devant moi, un ballon à la main, le sourire jusqu'aux oreilles et les yeux pétillants d'espoir.
Il n'y a ni solution, ni bonne réponse.
Les minorités seront toujours persécutées. Et si les humains devenaient une minorité, nous serions à notre tour oppressés par les vampires.
Parce que ce n'était pas notre condition ou notre race qui nous propulsait en tant qu'agresseur ou en tant qu'agressé.
C'était notre simple sadisme. Celui qui nous poussait à choisir un bouc émissaire.
La preuve étant que les mêmes personnes d'une même communauté étaient capables de s'entretuer.
Alors je ne croyais pas qu'il y avait un réel coupable et une réelle victime.
C'était un roulement.
Un roulement sans fin.
Et dans cent ans, puis deux-cent ans, puis trois-cent, à chaque fois, un peuple sera opprimé, voire deux peuples, voire plusieurs.
Tenter d'avoir un équilibre entre tous les peuples me paraissait encore pire ; on serait tous en mesure de se battre à égalité, et alors n'y aurait-il pas davantage de guerres ?
Je levai le regard vers le ciel noir.
Dites-moi, messieurs les dieux des vampires.
Vous, vous avez la solution ?
"Regarde où tu marches Tae."
Je regardai de nouveau devant moi et hochai la tête timidement.
Ces questions m'importaient beaucoup. Et plus les jours passaient, plus j'avais envie de réponses.
Mais je pourrais tout abandonner si Jungkook décidait de m'amener avec lui, au fin fond de la forêt dont il avait parlé, sans plus personne pour le forcer à devenir un meurtrier.
Et si une guerre éclatait et qu'il venait à mourir, je-
Oh, non. Pas encore. Calme-toi, Taehyung.
Je secouai la tête et m'arrêtai net. Jungkook pressa mon épaule.
"On n'est pas encore arrivés.
-Je ne veux pas vous voir mourir." Soufflai-je.
Il y eut un silence durant lequel j'entendais les rires ambiants et la musique comme un bourdonnement lointain.
Le noiraud glissa sa main de mon épaule à ma mâchoire. Du dos de deux de ses doigts, il émit une pression contre ma peau, légère, volatile, avant de reposer sa paume cette fois dans le bas de mon dos.
"Avance, Tae."
Et, cette fois, ça sonnait comme un "on en parlera plus tard."
Alors j'obéis, le cœur meurtri par la peur, en m'étant consciemment rapproché de lui ; ainsi, mon dos frôlait parfois son torse quand on marchait à travers la foule, et jamais il n'établit une nouvelle distance. Sa paume sur mon dos était chaude. J'avais besoin d'un contact, et celui-là était parfait pour que je n'oublie jamais qu'il était juste là, derrière moi.
Après quelques minutes de marche supplémentaire, on quitta enfin la grande fête, et je reconnus le chemin pour rentrer chez Jungkook. Il me relâcha d'ailleurs, car nous étions maintenant seuls dans les rues noires, et qu'il avait dû comprendre que j'arrivais à me repérer.
J'entendais ses pas claquer derrière moi sur le béton, ce moment où il s'éclaircit la gorge, ou quand son manteau émit un son froissé lorsqu'il se passa probablement une main dans les cheveux.
J'entendais tout cela et je m'en galvanisais.
Parce qu'il était là.
C'était tout ce qui comptait.
Quand on rentra et que Jungkook ferma la porte à clé, je me déchaussai, ôtai mon manteau et mes gants troués, puis restai au beau milieu de la pièce.
Je l'entendis faire de même, et cesser de bouger à son tour. Il était derrière moi, à quelques mètres.
Il laissa planer le silence longtemps. Peut-être qu'il attendait que ce soit moi qui parle. Je n'y arrivais pas. J'étais tellement bouleversé que rien ne sortait de mes lèvres, pas avant qu'il n'amorce la conversation.
J'entendis qu'il fit un pas.
"Pourquoi penses-tu que je vais mourir ?"
Il s'arrêta après cette question.
Mon cœur eut mal à l'idée qu'il venait d'émettre. Je n'en pouvais plus d'être effrayé.
"Parce que v-vous... Vous voulez combattre Yoongi et Namjoon.
-C'est toi qui le veux."
Je me retournai vers lui.
Sa beauté me frappa immédiatement. Je voulais l'avoir près de moi.
"Vous le voulez aussi, au fond de vous. Insistai-je.
-Je n'engagerai pas d'action envers eux si tu ne le veux pas."
J'écarquillai les yeux.
"Pitié, ne faites pas ça.
-Faire quoi, Taehyung ?"
Il approcha d'un autre pas, les sourcils froncés de concentration, les mains dans les poches de son pantalon. Il était calme. Je ne l'étais pas.
"Me mettre la décision sur les épaules. C'est t-trop."
Il me fixa intensément. Je le regardai, ou le suppliai, je ne savais pas vraiment.
"C'est toi qui veux sauver les humains. Si ça ne tenait qu'à moi, je crois que je m'enfuirais comme un lâche. Je vivrais caché."
Ses aveux me firent si mal que j'en serrai les poings. Il me disait cela si facilement, et pourtant c'était une confession si lourde. Il ne cachait pas son envie de s'enfuir.
"Est-ce que vous m-me prendriez avec vous... ?"
Son regard fut impénétrable.
Pas ses prochaines paroles.
"N'as-tu pas entendu ce que je t'ai dit dans cette ruelle ?"
Je ne pus m'empêcher de rougir et de reculer d'un pas lorsqu'il avança.
Il sortit les mains de ses poches et croisa les bras. Ses muscles en ressortirent sous son pull et je me fis la réflexion que ce n'était pas le moment de détailler son corps.
"Si... Soufflai-je.
-Alors la décision t'appartient."
Je secouai la tête. Il ne pouvait pas me faire ça.
"C'est dur, n'est-ce pas ?"
Je levai les yeux vers lui.
Depuis quand était-il si proche ?
Sa main attrapa mon menton et me fit doucement relever la tête.
"Une si grande décision pour un si petit humain."
Je clos les paupières, torturé. Il me torturait. De toutes les manières possibles.
"Et si je... Et si je m'entraînais pour devenir plus fort, pour me battre, et que je menais cette guerre s-seul ? Vous pourriez m'attendre en vous cachant. Il ne vous arriverait rien, et-"
Il leva mon menton plus haut, d'un coup sec, me faisant taire.
"Il ne se passerait pas deux jours avant que tu ne pleures pour me voir."
J'ouvris grand les yeux pour le toiser, choqué. Le rouge teinta mes joues de nouveau, ça picotait presque, tandis qu'un sourire amusé étira ses lèvres.
"Je pourrais tenir pendant un moment. Pas toi. Alors mener une guerre qui prendra des jours, des semaines, peut-être des mois ? Sérieusement, Tae, sois raisonnable."
Son visage s'approcha du mien. Son sourire caressa mon nez, me faisant couiner de surprise, et quand il tira mon menton pour dévoiler ma gorge et y plonger son visage, il susurra :
"Ouais, non. Je ne pourrais pas tenir non plus."
Ses dents pénètrèrent ma chair avec une violence telle que j'en criai.
Oh, bon sang, j'étais fou, complètement fou de lui.
Il attrapa ma taille et me colla contre son corps. Je m'agrippai à son torse et me laissai faire. Le plaisir me submergea, me faisant voir les étoiles immédiatement, et un spasme me prit quand il se dégagea pour revenir plus fort, plus profond.
Mais, pourtant, il cessa bien vite, après une ou deux gorgées.
Je papillonnai des yeux, confus.
Sa main se posa sur ma joue et son pouce caressa ma lèvre inférieure entrouverte. J'étais déjà complètement ailleurs, les yeux mi-clos, attendant un mot de sa part, un geste, ou même un ordre.
"Je n'ai pas entendu une quelconque politesse, je crois."
Mon estomac se noua durement.
Je tentai de dire quelque chose, abasourdi, mais j'étais tellement surpris que rien ne sortit de ma bouche. Rien à part des inspirations et expirations saccadées et confuses.
Pourtant, il attendait.
Et, quand je compris ses paroles et que je voulus enfin parler, c'était trop tard.
"Bon, dommage, j'allais boire davantage, mais après tout, je suis déjà rassasié avec la gaufre de tout-à-l'heure."
Il me relâcha avec nonchalance. Je tanguai en avant et me rattrapai à la grande table, non loin de nous, tandis qu'il me contournait. Je le regardai faire.
Il s'étira comme si je n'étais pas là, tout en marchant vers les escaliers.
"Jungkook a-attendez-"
Mais il m'ignora. Il monta les marches une à une.
C'était... C'était tout ? Mais j'avais encore des frissons, encore une brûlure sur la gorge, encore le sang en ébullition, il ne pouvait pas me laisser ainsi, il...
Hébété, je l'observai disparaître à l'étage.
Et ce même sentiment, comme la dernière fois sur le canapé, quand son père était arrivé, me gagna et me fit mal au cœur et au ventre. Je me pris la tête dans les mains, et je ne savais pourquoi j'avais autant envie de pleurer. Je voulais plus, je voulais tout, tout de lui, ou qu'il prenne tout de moi, peu m'importait.
Je ne savais pas que j'allais avoir besoin de ce type de plaisir un jour. Je pensais que ça ne m'arriverait jamais.
Mais Jungkook... Jungkook me donnait envie de faire des choses étranges. Mauvaises. J'étais sûr que c'était mauvais, parce que je m'en sentais honteux.
Alors pourquoi est-ce que lui semblait amusé par tout cela ? Pourquoi est-ce qu'il n'avait l'air d'avoir aucune once de honte ?
Le corps mou et tremblant de... De je ne sais quelle émotion, ça me fatiguait d'y réfléchir, et d'être lucide là-dessus aussi, je me dirigeai à l'étage. Je voulais tout oublier. Je ne savais pas pourquoi. Je voulais que Jungkook me serre les hanches et me laisse me frotter contre lui, parce que c'était la seule fois où j'avais vraiment oublié notre vie, notre situation, et toutes ces horribles choses qui nous attendaient sur le pas de la porte du futur.
Je voulais qu'il me regarde encore avec ses yeux rouges, puis ses yeux dorés, et qu'il me dise comment je devais me mettre, comment je devais bouger, ce que je devais dire pour être poli.
Ces pensées me firent rougir une fois encore, c'était quoi, mon problème ?
Une fois en haut, j'observai la porte close du noiraud, et le sentiment de m'être fait rejeter ne me donna pas le courage d'aller le voir.
J'entrai dans ma chambre froide et me déshabillai. J'enfilai seulement un t-shirt en guise de pyjama et ne pris même pas le temps de mettre le reste pour me laisser tomber sur mon lit, à l'envers ; ma tête vers la porte, alors que mon coussin était de l'autre côté.
J'étais sur le dos, à fixer le plafond que je voyais à peine dans la pénombre.
Mes volets grands ouverts me donnaient quand même assez de luminosité pour distinguer les choses.
Et, quand je laissai ma tête retomber vers l'arrière, pendante dans le vide, je découvris ce que c'était de faire une crise cardiaque.
Je criai de surprise et de peur.
"Si tu bouges d'un cheveu, je m'en vais."
Je me tue, électrisé par sa voix.
Il était appuyé dos au mur, face à mon lit, dans le noir, un pied contre ce même mur et les bras croisés.
Je ne l'avais même pas vu, bon sang, il était là depuis le début et je n'avais rien vu du tout tant il avait été silencieux.
Je déglutis et voulus me relever au moins pour être assis.
"Qu'est-ce que je viens de dire ? T'es devenu sourd ?"
Je me figeai et, sans attendre, me laissai retomber sur le dos.
Je le voyais à l'envers, parce que ma tête dépassait toujours du lit et pendait encore un peu dans le vide pour que je puisse le regarder.
Mais je le voyais mieux que la dernière fois dans sa chambre, car les rayons de la lune étaient précisément sur le haut de son corps et sur son visage.
Je restai docilement allongé, apeuré à l'idée qu'il s'en aille.
"Vous a-allez dormir avec moi... ?" Espérai-je, le cœur battant à tout rompre.
Il me fixait.
"Non."
Déception profonde. Il pencha légèrement la tête sur le côté.
"En revanche, je vais te donner un aperçu de ce que sera la vie avec moi, puisque tu vas passer le restant de tes jours à mes côtés."
J'écarquillai les yeux.
"De cette manière, tu auras encore plus peur de me perdre."
Cette fois, je crois qu'il ne disait pas cela sérieusement, mais je ne savais pas réellement qualifier ce ton, cette voix différente. C'était dit de manière si basse, si profonde, que j'avais l'impression qu'il essayait de faire pénétrer ses mots dans ma chair.
"Non j-je ne veux pas vous perdre..."
Il resta contre le mur, ses yeux ne me quittèrent jamais.
Et il ne répondit pas.
Il attendait.
Qu'est-ce qu'il attendait ?
S'il ne dormait pas avec moi, pourquoi rester ici ?
Et puis, soudain, je compris. Ma tête pendit davantage vers lui, mon torse se leva plus haut à mesure que je respirais profondément, et mes lèvres s'entrouvrirent.
"S'il vous plaît." Murmurai-je.
Il releva un peu la tête, et je compris en voyant cette réaction minime que c'était ce qu'il avait attendu.
J'avalai ma salive, le sang me montait à la tête à force d'être dans cette position, mais je ne voulais pas bouger, sinon il allait partir.
"S'il vous plaît quoi ? S'il vous plaît qui ? Tu ne sais plus t'exprimer correctement ?"
Je secouai la tête et tentai de chasser le frisson qui grimpa dans mon corps en remuant.
"Ne bouge pas." Grogna-t-il.
Je m'immobilisai.
"S'il vous plaît J-Jungkook... Est-ce que vous pouvez... Me mordre ?"
Immédiatement, il secoua doucement la tête.
"Non."
Je serrai les poings.
"Pourquoi ?" Demandai-je.
Il haussa les épaules.
"C'est trop tard pour ça."
Je pris une inspiration peinée, et reniflai, tremblant.
"Vous n-ne voulez plus de mon sang... ?" Bégayai-je, inquiet.
Il secoua la tête.
"J'aurai toujours envie de ton sang."
Rassuré, je me détendis un peu, en continuant de l'observer à l'envers.
"En fait, je voulais tester quelque chose."
Je hochai la tête.
"D'accord."
Il ricana.
"Tu ne sais même pas encore ce que c'est et tu dis d'accord ? Tu n'es pas très prudent.
-Si vous v-venez plus près alors je suis d'accord pour t-tout."
Je le vis se replacer après ma phrase, légèrement.
"Je ne vais pas venir plus près. Justement, ce soir, je vais rester ici."
Oh, non.
Pitié, non.
"...Vous êtes méchant.
-C'est vrai ?"
Je hochai la tête en reniflant.
"Tends ta main."
J'obéis et tendis ma main vers lui.
Mon coeur s'emballa de bonheur lorsqu'il fit quelques pas.
Il s'arrêta à quelques centimètres de ma main tendue en arrière vers lui, tandis que je me cassai le cou pour continuer de l'observer maintenant qu'il était plus proche.
Sa propre main se leva, et rejoignit la mienne.
Il ne la toucha pas.
Je fronçai les sourcils et tentai de l'attraper, mais il évitait soigneusement tout contact.
"Putain, je t'ai dit de pas bouger, Tae."
J'émis un son ridicule et acquiesçai.
"Ouvre ta main."
Je m'éxecutai.
Elle était grande ouverte face à lui, la paume vers le ciel.
Son doigt s'approcha.
Je respirai si vite que ça m'en fit mal à la gorge. On n'entendait que moi. J'avais honte.
Et, enfin, lentement, son doigt, uniquement son doigt, glissa sur l'intérieur de ma paume.
"Oh, s'il vous plaît, s'il vous plaît !"
Son index termina sa course au ralenti jusqu'au bout de mon propre doigt, avant de disparaître.
Il recula et se recolla contre le mur. Je serrai le poing, ma main brûlait.
"Il fallait que j'établisse un contact pour ce que je compte faire. Maintenant, Taehyung..."
Il attrapa ma chaise de bureau et l'approcha du lit. Je tendis de nouveau ma main, avide de son toucher, et il prit place sur le siège. Ma main ne pouvait pas l'atteindre pour quelques maigres centimètres manquants.
"...Est-ce que tu m'autorises à prendre le contrôle ?"
Je me figeai.
Prendre le contrôle...
"Je l'avais déjà fait. Tu ne t'étais pas souvenu de beaucoup de choses. Je voudrais réessayer, et faire en sorte que tu te souviennes de tout."
Je déglutis, un peu perdu.
"Et a-après vous dormirez avec moi ?"
Il eut un léger sourire, je pouvais le voir.
"On verra."
Je retins de bouger d'excitation. Jungkook me fixait toujours.
"Il faut que tu me dises si je peux prendre le contrôle de ton corps."
Je pris une inspiration inaudible. J'appréhendais un peu, parce que la dernière fois je ne m'étais souvenu de rien et c'était assez effrayant.
Mais si Jungkook m'entraînait, alors peut-être que j'arriverais à rester lucide.
"Allez-y." Soufflai-je.
Il se remit correctement sur la chaise et ferma les yeux.
J'attendis patiemment, le bras toujours tendu vers lui, avec l'espoir qu'il me touche encore, ne serait-ce que pour me caresser la paume une deuxième fois.
Mais soudain, tout devint confus, flou, et je fronçai les sourcils en papillonnant des yeux.
Je regardai Jungkook de nouveau, et me glaçai lorsque ses yeux dorés capturèrent les miens.
Il y avait autre chose que le doré de ses pupilles qui m'envoûta. Mon bras retomba dans le vide, comme ma tête, et Jungkook se pencha en avant.
Je ne voyais que lui.
Que ses yeux, sa dure beauté dans la pénombre, je n'entendais que son prénom ni ne ressentais que sa présence.
"Dis-moi à quoi tu penses."
Ma bouche s'ouvrit toute seule. J'étais à la fois ailleurs, et ici. Mon esprit embrumé ne me dictait que de l'écouter, de garder mon attention sur Jungkook, parce que je ne voyais pas ce qui pourrait détourner mon regard du vampire à qui j'appartenais.
"Je suis à vous." Murmurai-je.
Jungkook eut un sourire en coin. Sa main glissa vers moi et son doigt caressa ma joue un court instant.
"Est-ce que tu es lucide ?
-Non."
Je savais que je ne l'étais pas.
"C'est déjà une forme de lucidité de dire qu'on ne l'est pas, c'est un bon début."
Jungkook rangea sa main. La perte de contact me fit geindre.
"C'est le lien qui te fait dire que tu es à moi. Essaie de te souvenir de comment tu es revenu dans cette chambre."
Mais je ne voyais que lui. Et même ses propres paroles se déformèrent, il n'y avait que son visage, que son corps, que son existence qui m'intéressait.
"Tu ne m'écoutes même pas, je me demande vraiment à quoi le lien s'attend pour avoir créé un moyen de te mettre dans cet état."
Il pencha la tête sur le côté.
"Peut-être que c'est pour assurer l'ascendance du vampire sur l'humain."
Puis il haussa les sourcils.
"Ou pour assurer que je finisse par te baiser."
Il ricana doucement.
"Comme si j'avais besoin de ça..."
Puis il se remit correctement sur le siège. Je ne comprenais rien à ce qu'il disait, je me sentais tellement bien, mais tellement ailleurs.
"Que ce soit l'un ou l'autre, c'est sacrément horrible pour vous, les humains."
ll croisa les bras.
"Dis-moi comment tu es monté dans cette chambre. C'est un ordre, Taehyung." Fit-il plus durement, probablement pour que je l'écoute correctement cette fois.
Je fronçai les sourcils et tentai de me souvenir, sans le lâcher des yeux. Ses pupilles dorées brillaient dans le noir, et n'étaient accrochées qu'à moi. Je ne voyais qu'elles, et sa question s'évapora dans mon esprit.
"Tu divagues encore, hein ? Putain, c'est fou ce truc."
Il se pencha vers moi de nouveau.
"Je t'ai posé une question." Grogna-t-il.
Je secouai la tête et réussis à me souvenir de sa question. Mais me souvenir de comment j'étais arrivé ici était plus dur.
Ça me donnait mal à la tête, pourquoi ne me laissait-il pas juste le regarder ? C'était ce que je voulais, rester ainsi, ou alors qu'il s'approche, je voulais coller mon front contre le sien et que le temps se fige à jamais.
"Taehyung." Me rappela-t-il encore.
Je continuai de jongler entre ses yeux.
"Je t'ai mordu."
Il m'a mordu.
"Puis je suis monté, et tu as été frustré."
Frustré ? Quel était ce mot ?
"Tu es monté dans ta chambre, tu t'es déshabillé devant moi, sans me voir. Tu t'es allongé sur ton lit, et tu m'as vu. Tu as été surpris, n'est-ce pas ? Souviens-toi de ce sentiment, de tous les sentiments que tu as ressenti."
Je tendis ma main vers lui en le suppliant du regard. Il soupira en réalisant que je ne l'écoutais qu'à peine.
Et, enfin, il glissa de nouveau son doigt sur ma main, et j'eus un spasme.
"Merde." Grogna-t-il en ôtant vivement sa main de la mienne après ma réaction.
Il prit une profonde inspiration et se passa une main sur le visage. Il semblait éprouvé.
"Tu rends pas la tâche facile, Tae." Murmura-t-il sombrement.
Je reniflai.
"Pardon." Fis-je parce que j'avais seulement compris que ce qu'il disait était négatif.
Il se pencha vers moi.
"Taehyung." Fit-il plus bas encore, et peut-être avec moins de dureté.
Ca me donna envie de lui offrir encore plus d'attention, plus que je n'en étais capable.
"J'ai confiance en toi. Tu vas réussir. Souviens-toi de qui tu es, d'à qui cette chambre appartient, dans quelle maison nous sommes."
Mes paupières se fermèrent et se rouvrirent plusieurs fois.
Mais seules deux larmes fines lui répondirent, et quand elles s'échouèrent au sol, je bégayai :
"Vous m'avez fait mal."
Il fronça les sourcils et sembla plus concerné.
"Où ça ? Où est-ce que t'as mal, Tae ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit-
-En b-bas, quand vous m'avez mordu, j'ai eu mal au ventre... Et vous êtes parti..."
Il resta silencieux un instant et, quand il comprit mes paroles, il laissa échapper un rire presque inaudible.
"Parce que tu n'as pas été poli.
-Je n'avais pas c-compris que je devais l'être je- je réfléchissais.
-Et je n'aime pas attendre."
Je reniflai. Il approcha le siège du lit et je tendis mes bras vers lui.
Il attrapa mes deux mains dans les siennes et le spasme qui me gagna me fit rouler des yeux en arrière. Je crus voir la mâchoire de Jungkook se serrer, puis il se mit à caresser mes deux paumes de mains de ses pouces, et je me mis à trembler, les yeux mi-clos.
"Tu te souviens donc de comment je suis monté ?
-Par- Par les escaliers.
-C'est bien."
Il me récompensa d'une caresse plus appuyée et je sanglotai de bonheur. Il pressait mes doigts dans les siens.
"Tu te souviens de quoi d'autre ?"
Son contact contre moi me rappela la fête. Quand il me touchait les joues, les épaules, quand il m'a embrassé.
"La f-fête. La ruelle."
Il écarquilla les yeux.
"Taehyung, c'est bien, c'est très bien, continue." Lâcha-t-il, plein d'espoir.
Mais tout remontait.
La douleur. Les larmes. Le rejet. Je ne voyais soudain que ça et mes larmes de crocodile devinrent des torrents incontrôlables. Le vampire m'observa, confus.
N'avais-je pourtant pas accepté l'idée qu'il ne m'aimerait jamais ?
"Vous m'avez fait mal.
-Où ça, Taehyung ? Il faut que tu me dises quand tu as mal."
Je reniflai.
"Partout.
-Quand ?
-Quand vous m'avez d-dit que vous ne m'aimez pas."
Il se figea.
Puis j'entendis un soupir, et ses mains glissèrent de mes paumes à mes poignets. Il me tenait bien, toujours assis sur ma chaise de bureau face à mon lit, tandis que mon corps était toujours allongé sur le dos, et que je l'observai à l'envers. J'avais mal à la nuque. Mes bras étaient levés et tendus vers lui, et il continuait de presser ma peau.
"Tu es revenu, hein ?"
Je me pinçai les lèvres.
Oui, je crois que j'étais bien là. Je me souvenais de tout, et pourtant, j'étais encore envoûté, encore à sa merci, mais lucide.
"Je crois que oui. Soufflai-je.
-Savoir que je vais passer le restant de ma vie à tes côtés ne te suffit pas ?"
Je secouai immédiatement la tête.
Non, parce que ça, c'était le Lien qui nous l'imposait.
Pas nos sentiments.
Je réalisais que ma douleur était là. Qu'elle résidait dans l'idée qu'il ne passe sa vie avec moi seulement parce qu'il a besoin de mon sang, seulement parce que nous sommes liés et que l'on souffre quand on est séparés.
Moi, je crois que sans le Lien, je l'aurais aimé.
Alors je crois que j'avais menti, tout-à-l'heure.
Ça ne m'allait pas.
"Je ne veux pas que vous vous forciez."
Il fronça les sourcils.
"Tu mélanges tout." Grogna-t-il.
Je ne compris pas.
Il se leva, et je couinai à la perte de contact. Je le vis ranger la chaise de bureau, et soudain, l'envoûtement cessa. Je repris mes esprits et me mis en position assise.
Le souvenir de mon moi d'il y a quelques secondes, chouinant comme un enfant, me submergea de honte.
"Pardon, je... Excusez-moi. Je n'étais pas moi-même, je..."
Jungkook revint vers moi. Tout en marchant jusqu'au lit, je le regardai ôter son pull, puis son t-shirt. Estomaqué, j'observai son torse bâti et abîmé, et quand il retira son pantalon, je rougis.
Il leva la couverture et se glissa en-dessous. Mon coeur se gonfla de joie. Je me précipitai contre lui, sans même réfléchir aux conséquences, et il entoura mon corps de ses bras. Je clos les paupières, apaisé, épuisé de cette prise de contrôle et de mes joues encore humides de mes larmes.
"Je ne me force pas." Chuchota-t-il.
Je rouvris les yeux, au bord du sommeil.
"Promis... ?"
Il prit une profonde inspiration. Sa main caressa mes cheveux. S'il faisait ça, j'allais vraiment tomber de sommeil.
Mais il mit trop de temps à parler. Alors je me laissai emporter dans les bras de Morphée, et c'est seulement lorsqu'il était trop tard pour que je m'en souvienne le lendemain que Jungkook prononça quelques mots.
"Je ne veux juste pas rendre les choses plus difficiles si je venais à disparaître."
Ces mots furent trop lointains pour que j'en saisisse le sens, et bientôt, au creux de ses bras chauds, j'abandonnai ma lutte contre le sommeil.
**
Le réveil n'avait jamais été aussi doux.
Quelque chose de serré et de ferme m'entourait, mais c'était étrangement agréable. Parce que c'était chaud. Que ça se moulait à mon corps.
Mes yeux papillonnèrent quand je les ouvris ; la fenêtre laissait entrer les rayons matinaux. Je reniflai et tentai de bouger un peu, mais ça m'était impossible.
Je relevai alors la tête.
Et la vision la plus belle s'offrit à mes pupilles à peine habituées à la lumière.
C'était la première fois. La première fois qu'il ne disparaissait pas au réveil.
Jungkook était là, les yeux clos, les bras autour de mon corps. J'étais contre son torse, mais en levant la tête, j'arrivais à voir son visage apaisé.
Je souris timidement et me blottis contre lui, mon front contre son pectoral droit. Mes bras étaient repliés entre nos deux corps.
J'avais l'impression que ses bras étaient un étau qui pouvait me protéger de n'importe quoi qui viendrait de l'extérieur.
Mais avoir bougé le fit grogner, et je fis la moue en réalisant que je l'avais réveillé. Il émergea doucement, et la première chose qu'il fit fut de baisser ses yeux à moitié endormis sur moi.
On s'échangea un regard un peu étrange.
Puis il glissa une main dans mes cheveux, et je clos les paupières de nouveau.
C'était plutôt maintenant que je voulais que le temps s'arrête. En fait, je pensais souvent cela quand il était à mes côtés.
Quand je rouvris les yeux, je constatai qu'il avait refermé les siens.
Je me laissai bercer par sa lente respiration, mon regard traînant le long de ma propre chambre dans laquelle nous avions dormi ensemble.
Et puis je tombai sur mon étagère, celle où figuraient tous mes livres.
Je revis un titre en particulier.
Le lien vampire-humain : réalité ou mythe ?
J'eus un léger froncement de sourcils.
"Monsieur Jungkook." Murmurai-je.
Il ouvrit un œil.
"Jungkook." Me corrigea-t-il d'une voix rauque.
Je rougis et détournai le regard.
"Oui. Je... Vous allez vraiment vivre trois-cent ans ?"
Il ouvrit son autre œil et me toisa.
"Non."
J'entrouvris les lèvres.
"Mais dans le livre c'est dit que vous allez vivre trois-cent ans, et moi cent-cinquante environ."
Il fit jongler ses yeux dans les miens.
"Je ne vivrai pas trois-cent ans."
Et je compris, au ton de sa voix, qu'il n'essayait pas de me contredire.
Mais qu'il avait simplement pris cette décision-là.
Ça voulait dire qu'il allait un jour s'ôter la vie lui-même ?
"Oh non ne faites pas ça... S'il vous plaît."
Je m'enfouis de nouveau contre lui, et il me serra en réponse.
"Faire quoi ?
-Vous enlever la vie vous-même." Fis-je d'une voix étouffée.
Il enroula une mèche de mes cheveux autour de son doigt.
"Tu ne seras pas là pour le savoir ni le voir."
Cette phrase me fit davantage paniquer ; il avait vraiment pris sa décision.
"Non, vivez autant que vous le pouvez... Je vous en prie..."
Je relevai la tête vers lui.
Mes yeux étaient larmoyants.
Son pouce glissa sur une larme prête à s'échapper.
"S'il te plaît, Taehyung, arrête de pleurer."
Et j'eus l'impression qu'il entendait par là "arrête de tout le temps pleurer". Ce n'était pas un ordre, c'était plutôt comme une réelle demande, une réelle envie de me voir cesser de pleurer définitivement.
Mais ça sortait tout seul. J'avais du mal à contenir mes émotions, je savais qu'il fallait que j'y travaille.
"Pardon." Soufflai-je en essuyant mes joues.
Il se pencha vers moi et j'ouvris grand les yeux lorsqu'il happa la peau de mon cou. Je clos ensuite les paupières et m'accrochai à lui. Ses lèvres humides caressaient ma gorge, et à plusieurs reprises je ne pus contenir quelques soupirs.
Quand il se recula, il replongea ses yeux dans les miens.
Il semblait différent, ce matin.
Et j'avais peur que la bulle dans laquelle nous étions en ce moment n'éclate une fois que l'on s'extirperait des couvertures. Alors je profitais de sa douceur comme si c'était la dernière fois.
"Dites..."
Il laissa un bref "mmh ?" me répondre.
"On pourrait... Aller à la tombe de vos dieux ?"
Silence.
"Pourquoi ?"
Je me redressai un peu pour mieux le voir. Il fronçait les sourcils.
"Je... J'ai vraiment la sensation que Namjoon essaie de me faire savoir quelque chose." Soufflai-je.
Il avait une expression désapprobatrice.
"Et si c'était un piège ? Ca ne m'étonnerait pas de lui.
-Jungkook, je... Il est venu nous voir seul, il nous a dit cela comme s'il confessait un secret, et... Enfin... Est-ce que vous pensez qu'il est vraiment si mauvais ?"
Mais je me rendis compte de mes mots.
Car, l'instant d'après, mes yeux tombèrent sur ses marques, ses cicatrices, nombreuses et très impressionnantes pour certaines.
Immédiatement, je secouai la tête.
"Pardon. Ce n'est pas ce que j-je voulais dir-
-Je ne pense pas qu'il soit mauvais."
Je le regardai avec surprise.
Jungkook laissa son regard traîner sur les draps en se redressant en position assise.
"Je pense qu'il veut que tout change, il veut que notre peuple vive aussi librement que les humains. Mais je pense qu'il s'est noyé dans la peur, depuis quelques temps.
-Peur... Mais, c'est son plan, de quoi est-ce qu'il aurait peur ?"
Le vampire me lança un coup d'œil.
"Je pense que c'est plutôt de qui il a peur."
Ma bouche s'entrouvrit. Jungkook ôta la couverture de ses jambes et j'en fus assez déçu, mais je savais qu'il se levait pour exaucer mon souhait : celui d'aller aux tombes.
"De toute façon, Taehyung..."
Il s'étira, et j'observai son torse lorsqu'il fit craquer ses os du dos, puis de la nuque, le regard intense.
"...On va passer à la vitesse supérieure."
Je fronçai les sourcils. Il se rapprocha du lit et je rougis violemment lorsqu'il saisit mon menton pour me faire le regarder.
"Tu veux te battre, pas vrai ?"
Je hochai timidement la tête, et fus surpris ensuite de réaliser à quelle vitesse je venais d'acquiescer.
"Alors on va tout faire pour explorer le pouvoir du Lien, jusqu'à épuisement s'il le faut."
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Je vous avais promis de l'action, mais j'avais besoin de ce chapitre, la suite sera plus mouvementée c'est promis! T-T
J'espère que ce chapitre vous a plu, j'ai beaucoup aimé l'écrire ! (bon, d'accord, depuis le début du tome 2, il n'y a aucun chapitre que je n'ai pas aimé écrire) ^-^
Je n'ai pas grand chose à ajouter, je vous dis à dimanche prochain pour la suite, prenez grand soin de vous toujours!! Et bon courage pour la rentrée de demain pour les lycéen.nes ! Je pense à vous !! ♥
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