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Chapitre 36


Bonsoir les amis ! ^-^

Voici le nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira (pourquoi je stresse tout le temps au sujet de Vermilion à l'idée qu'un chapitre/une scène soit raté(e) ? T-T)


Bonne lecture !! ~ ♥


********************************


Je me réveillai seul, je le savais avant même de m'être levé car j'avais froid.

Inutile de dire que je me souvenais de tout ; je n'avais même pas eu à m'en rappeler. Comme si, même dans mon sommeil, je m'étais repassé les images en boucle.

Je me redressai et regardai autour de moi.

"Jungkook ?"

J'avais envie de le voir. Tout de suite, dans l'instant. J'aurais aimé qu'il reste au lit jusqu'à ce que je ne me réveille.

Je posai mes pieds au sol et m'étirai rapidement, avant d'enfiler mes chaussettes et de me lever. Mes pas traînèrent un peu le temps que j'atteigne la porte, et une fois cette dernière ouverte, des voix me parvinrent.

"Il faut que tu sois présent. Peu importe le plan que tu as, Jungkook, si tu n'y vas pas, les adeptes même non officiels sauront que tu te rebelles."

Oh, bon sang.

Cette voix.

Je m'approchai du haut des escaliers.

"Tu sais ce qu'ils m'ont fait quand j'étais sous terre, hein ?

-Bien sûr que je le sais. Mais il ne s'agit plus d'eux. Ecoute-moi."

Hoseok.

C'était Hoseok qui était là.

"Si tu manques la fête annuelle ils pourront manipuler l'opinion publique et dire que tu t'es retourné contre eux. Namjoon et Yoongi savent que t'es un rebelle, c'est pas nouveau. Mais pas les habitants. Et ces habitants sont des gens que tu pourras un jour avoir de ton côté. Mais ce sera impossible s'ils entendent le mauvais discours. Ce sera impossible s'ils pensent que tu es un traître à la race."

Un grognement de frustration.

"T'as encore le temps de te décider d'ici ce soir, mais fais pas le con. Prends les bonnes décisions, Kook. C'est pas en te la jouant ado rebelle que tu vas réussir à tout déjouer, et encore moins déjouer un plan comme celui de Namjoon ou Yoongi.

-Arrête avec ça. Je joue pas les rebelles. S'agaça le noiraud.

-Alors vas-y. Faire semblant d'être de leur côté à cent pour cent, c'est trop tard. Mais fais en sorte qu'ils ne sachent pas que toi aussi t'as un plan en tête, ce serait un bon début."

Un silence.

"Descends de là." M'ordonna Jungkook.

Je me figeai, puis serrai les poings, embarrassé, avant de lentement descendre les marches.

"Taehyung, salut. Sourit Hoseok.

-Hey... Comment tu vas ?" Tentai-je, gêné.

Comment ne pas être gêné au plus haut point quand Jungkook me regardait actuellement aussi intensément que cette nuit ?

Impossible de différencier son regard froid de son regard désireux.

Hoseok me sourit, et fourra ses mains dans ses poches.

"Bien. Je venais rappeler à Jungkook d'éviter d'être bête.

-La ferme."

Je m'empêchai de sourire et hochai la tête, ce qui me valut un coup d'oeil noir du vampire.

Il était torse nu. Pourquoi il était torse nu ? Il l'était souvent, alors pourquoi en ce moment précis j'avais du mal à ne pas en être embarrassé ?

"Je vais déjeuner..." Chuchotai-je, désireux d'échapper à ces deux yeux sombres.

Mon Dieu, je n'arrivais à rien à part me souvenir de son expression d'extase, de ses mots vulgaires, de ses soupirs de plaisir.

Je plaquai mes mains sur le plan de travail et baissai la tête.

Il fallait à tout prix que ces images sortent de mon esprit.

J'attrapai un paquet de biscuits, du jus d'orange et un verre, et revins dans le salon. Hoseok et Jungkook étaient assis sur le sofa. Ils me regardèrent rapidement ; je ne voyais que le noiraud.

Je détournai les yeux et pris timidement place aux côtés de Jungkook, en tailleur. J'écoutai leur conversation en déjeunant silencieusement.

Jungkook avait les coudes posés sur ses genoux, les mains serrées entre elles, et les mâchoires contractées. Je glissai lentement le regard sur chaque parcelle de peau qui le composait.

"Taehyung, je te parle."

Je sursautai et regardai Hoseok.

"Q-Quoi ?"

J'ignorai ses orbes brûlants sur moi.

"Je disais que tu devrais accompagner Jungkook ce soir.

-Où ça ?"

Il soupira quand il comprit visiblement que je n'avais rien écouté.

"Chaque année, Namjoon et Yoongi organisent une fête. Mais pas une fête comme tu le crois ; une fête immense, interminable, une sorte de fête foraine gigantesque. Elle s'étend sur des rues entières, tout le monde est dehors, il y a de la musique, de la nourriture et-

-Attendez, c'est ça que... Que j'entends chaque année... La musique..." Soufflai-je.

Hoseok hocha la tête.

"Probablement.

-Pourquoi une telle fête ?

-Réunir. Rassembler. Unifier. Le but c'est de nous rappeler que l'on est tous ensemble dans la même ville, à l'intérieur de ces murs, et que l'on doit se serrer les coudes. Et puis, de manière plus générale, Namjoon et Yoongi sont des dirigeants qui veulent avoir une image cool. Une image qui réconforte, qui fait sourire. Surtout Namjoon, en fait. Yoongi est davantage tapis dans l'ombre, mais il est présent à cette fête chaque année.

-Jungkook..." Murmurai-je.

Je le regardai, il en fit de même.

"Vous y allez aussi ?

-En général oui. Fit-il.

-Sauf que je suis passé ce matin parce qu'il m'a dit hier soir par message qu'il ne viendrait pas cette année !" Reprocha Hoseok.

Je le fixai, surpris. Jungkook leva les yeux au ciel et se pinça le nez.

"Je n'ai aucune envie de participer à une fête que des gens qui m'ont mutilé ont organisé."

Cette phrase me blessa profondément. Je voulais lui sauter dans les bras. Guérir ses blessures.

Il releva les yeux sur Hoseok.

"Je n'irai pas.

-Tu dois y aller. Et avec Taehyung, ce serait encore mieux. Les gens se doutent de qui tu es, Jungkook. Que tu deviendras un dirigeant. Si tu manques un aussi gros événement, ils sauront tous que tu es définitivement contre Namjoon et Yoongi. Il y a déjà des rumeurs qui courent à ce sujet.

-Qu'est-ce que ça fait, hein ? Si ces imbéciles pensent que je ne suis pas du côté de Namjoon et Yoongi. Qu'est-ce que ça change ?"

Hoseok se releva, révolté.

"Mais bon sang c'est évident ! Ils n'auront plus une once de confiance en toi ! Si un jour tu veux mener une guerre, il te faut une armée. Si les gens d'ici pensent que tu es un traître, la nouvelle se répandra à l'extérieur, tu n'auras plus personne.

-Je finirai bien par montrer que je suis contre Namjoon et Yoongi. Je ne comprends pas ce que ça change de le faire de cette façon.

-La manipulation de l'information."

Je fronçai les sourcils. Hoseok pointa Jungkook du doigt.

"On ne dira pas que tu es contre Namjoon et Yoongi parce qu'ils ont un plan monstrueux. On dira que tu as laissé tomber ton peuple. Tu comprends la différence ? C'est à toi de dire à ces gens, avec ton discours, que tu veux mener une guerre pour la paix. Si ce sont les rumeurs qui le disent, tu seras vu comme un connard."

Il baissa le doigt.

"N'oublie jamais que le premier qui raconte l'histoire est celui qui a raison. Si tu donnes ta version, aussi véridique soit-elle, après une première version déjà publique, la tienne ne vaudra rien."

Il répéta, lentement :

"La première personne qui raconte sera toujours celle qui aura raison, aussi injuste que ça puisse paraître. C'est ainsi que le monde fonctionne."

Jungkook détourna le regard un instant, mais je m'inquiétais, car je sentais son agitation soudaine.

Et, en effet, il explosa.

Violemment, il se leva, impulsif.

"Qui t'a dit que je voulais œuvrer pour la paix, hein ?!"

J'écarquillai les yeux et reculai dans le sofa. Hoseok était abasourdi, lui aussi.

"Je veux juste qu'on me foute la paix !" Cria-t-il.

Le corps tremblant, je déglutis en observant son visage crispé de colère et d'épuisement moral.

"Je veux me tirer au bout de la terre et ne plus jamais revoir vos visages, à tous. Je veux m'enfoncer dans une forêt, qu'on ne me retrouve jamais, et que plus jamais personne ne me demande d'avoir un rôle à jouer dans une guerre qui tuera des milliers -des millions ! Des millions de gens !"

Il venait de hurler.

Hoseok et moi étions en train de le détailler avec un choc non dissimulé.

Jungkook nous observa à tour de rôle, le souffle court, les poings serrés.

Et, brusquement, il s'en alla à l'étage, sans se retourner.

Le silence plana de longues secondes, avant que je ne plante mes yeux effrayés dans ceux maintenant colériques de Hoseok.

"Il... Il ne pense pas ce que-"

Hoseok se leva, attrapa sa veste, et claqua la porte d'entrée en partant.

...Très bien.

Je me retrouvai soudain seul, au beau milieu du salon, dans un silence aussi pesant que la situation.

Je me redressai et, sans même réfléchir, je montai à l'étage. La porte de la chambre de Jungkook était ouverte. J'osai entrer lentement. Il était en train de fouiller rageusement dans son armoire, visiblement à la recherche de vêtements pour la journée.

"Jungkook...

-Va-t-en."

Je me pinçai les lèvres, bien décidé à rester.

"Je suis pas s-sûr de tout comprendre, mais s'il vous plaît... Est-ce que vous pouvez arrêter d'être en colère ? Juste pour cette fois ?"

Il se figea, et ses yeux noirs s'ancrèrent dans les miens. Je déglutis difficilement et m'approchai un peu, même si j'étais encore loin de lui.

"Je ne suis pas en colère." Grogna-t-il avant de balancer un pull propre sur son lit.

Eh bien...

"Tu veux y aller, toi ?"

J'écarquillai les yeux.

"Comment ?"

Jungkook soupira, et ses épaules se détendirent. Il se retourna vers moi et je tentai de ne pas loucher sur son torse nu.

Il avait un corps... Assez joli.

"Tu veux aller à cette fête ?"

Je fus surpris par cette question.

"Je... Je ne peux pas mesurer son importance, je ne comprends pas-

-Hoseok a raison, je le sais. Mais je sais aussi que si ça ne tient qu'à moi, je ne vais pas y aller. Je m'ennuie à mourir, les gens me saluent comme si j'étais un Dieu vivant et Namjoon et Yoongi se pavanent comme des héros. Ca me donne la gerbe chaque année. Tous ces gens qui s'amusent sans savoir de quoi demain sera fait. Tu verrais ça, Taehyung, tu serais tout aussi-

-Moi j'ai envie d'y a-aller."

Jungkook se tut et me regarda vivement.

"Je... J'ai jamais vu une fête aussi grande et de ce que vous en dites ça a l'air... Agréable."

Il croisa les bras et soupira de nouveau.

"Tu n'as pas écouté ce que j'ai dit ? S'agaça-t-il.

-Si, je crois comprendre, mais... Peut-être que ce sera la seule fois que je verrai une fête.

-Tu n'as jamais rien fêté ?

-Oh, heu... A part votre anniversaire, il n'y a pas longtemps... Non. Je ne crois pas."

On ne se lâchait pas des yeux. Ce n'était pas un défi, juste une tentative, je crois, de se comprendre l'un l'autre.

"Ok."

J'écarquillai les yeux. Il fit de nouveau face à son armoire, et en sortit un pantalon.

"On... On y va ?" Bégayai-je, plein d'espoir.

Il me lança un coup d'oeil.

"Va te doucher."

Un sourire mangea la moitié basse de mon visage et je sautai presque en dehors de sa chambre pour entrer dans la mienne. A la hâte, j'attrapai les vêtements que je préférais, et sortis de la pièce.

Mais je heurtai un torse chaud, et je sus que mon impatience m'avait encore une fois conduit dans une scène embarrassante.

Jungkook me rattrapa de ses deux mains fortes sur mes bras fins, tandis que ma petite pile de vêtements s'étalait au sol.

Prêt à me confondre en excuses, je relevai la tête vers lui, paniqué, mais ma voix mourut dans ma gorge quand je croisai ses yeux.

Le couloir était sombre, je distinguai son visage seulement grâce aux reflets des lumières artificielles qui traversaient les portes des chambres ouvertes.

Et quand je vis que ce que Jungkook regardait était mes lèvres, je ne sus que faire à part rester immobile, tenu par ses doigts, les miennes relevées entre nos deux corps sans qu'elles ne touchent quoi que ce soit.

"Doucement, combien de fois je vais devoir te le dire ?"

Mais sa voix était trop basse, trop rauque, alors sa question me passa au travers sans m'atteindre. Seul son ton m'avait chamboulé.

Lentement, mes mains s'échouèrent sur son torse.

Je ne le lâchai pas des yeux. Les siens étaient également remontés vers les miens. A présent, on s'observait comme si un seul mouvement de la part de l'un ou de l'autre allait déclencher une explosion.

Ma respiration était plus rapide que la moyenne.

La sienne plus calme, mais plus profonde.

Pourquoi est-ce qu'il ne me lâchait pas ?

Et puis ma question mua en :

Pourquoi moi je ne partais pas ?

Peut-être que, pour une fois, je devais moi-même partir. Peut-être qu'au regard de ce qui s'était passé hier, de ses mots crus et blessants puis de ses gestes doux et intimes, j'avais le droit de quémander un espace vital.

Parce que le sentir ainsi proche de moi me fit du mal. Hier, il m'avait d'abord mordu ; mon esprit avait été immédiatement embrumé de ce plaisir mesquin que j'adorais. J'avais eu tant besoin de lui ces derniers jours que je n'avais pas réussi à refuser.

Mais, en cet instant, j'étais plus lucide.

Et la lucidité était ce qui me faisait le plus souffrir depuis qu'on me l'avait greffée.

"...Lâchez-moi s'il vous plaît." Soufflai-je.

Il ne réussit pas à masquer sa surprise.

Et ça me blessa davantage, parce que je me demandais si, depuis le début, Jungkook pensait que j'étais à sa merci dans toutes les situations possibles, de toutes les manières dont il le désirait.

Je ne voulais pas l'être. Ou plus l'être.

Parce qu'en découvrant le plaisir charnel des baisers, d'un orgasme et de ses mains qui avaient pressé ma peau, une évidence s'était offerte à mes yeux :

Je ne voulais pas que l'on me fasse cela sans amour. Sans considération autre que celle de toucher mon corps.

J'avais besoin de plus que ça.

Je ne savais pas si c'était un caprice, ou si beaucoup de gens ressentaient ce que je ressentais actuellement. Mais une chose était sûre ; si Jungkook ne m'aimait pas, alors je voulais que tout contact avec lui cesse à compter de ce jour.

Ce qu'il m'avait fait découvrir cette nuit était bien trop précieux à mes yeux pour que je le lui donne encore sans qu'il ne m'aime comme moi je l'aimais. C'était trop dur à accepter.

Ses mains, lentement, me lâchèrent.

Je reculai d'un pas, sans détourner mon regard du sien d'abord. Il me fixait avec une drôle de neutralité à présent. Comme si, finalement, il s'était attendu à ce type de réaction. Cela souleva beaucoup d'autres interrogations dans mon esprit, tellement que je ne sus les trier et que je préférais les ranger dans un tiroir que je scellai.

Je découvrais pour la première fois que l'amour était une notion drôlement compliquée, que ce n'était pas comme dans les livres de romance que je lisais.

C'était compliqué quand il était à sens unique.

Jungkook établit un dernier regard impénétrable.

"On part vers dix-huit heures ce soir." Me fit-il seulement.

Puis il disparut au rez-de-chaussée, et je m'engouffrai dans la salle de bain après avoir ramassé ma pile de vêtements au sol.

J'étais peiné et attristé, je devais l'avouer.

Mais, au fond, je ne saurais expliquer pourquoi je sentais une étrange étincelle de fierté.

**

"On... On ne prend pas la voiture ?

-La fête commence dans quelques rues à peine."

Ma bouche s'entrouvrit et je hochai la tête. Je fourrai les mains dans mes poches ; j'avais mis un gros manteau chaud, assez long, et des gants -troués, ils étaient vieux- que j'avais retrouvé dans mes affaires.

Jungkook avait un manteau plus ou moins similaire au mien ; long et noir. Il avait une écharpe de la même couleur. Ca lui allait bien.

Il était dix-huit heures, et à cette heure en hiver, le soleil se couchait déjà. Tandis que je marchai légèrement derrière le noiraud, j'observai les nuages disparaître et le bleu devenir orangé. Heureusement, il ne pleuvait pas.

Soudain, mes oreilles captèrent un son, puis un autre, ces derniers devenant de plus en plus forts à mesure que l'on marchait.

"De la musique ?" Demandai-je.

Jungkook sembla sortir de ses pensées, puisqu'il me fixa un instant comme s'il ne m'avait pas écouté, avant que je n'aperçoive un éclair de lucidité traverser ses pupilles sombres.

"Tu l'entends d'ici ?

-Heu... Oui, pourquoi ?"

Il haussa un sourcil.

"Un humain ne pourrait pas l'entendre à cette distance, nous sommes encore à quelques minutes."

La surprise me fit m'arrêter un instant. Jungkook en fit de même, et se tourna vers moi.

"Oh." Fis-je seulement.

Il haussa des épaules cette fois.

"C'est pas vraiment étonnant. Fit-il.

-Pour moi ça l'est... Grommelai-je, encore surpris.

-Tu envoies des vampires dans des murs, tu as les yeux dorés, tu arraches des portières de voiture et tu tentes de boire mon sang mais c'est ça qui te choque ?"

Je n'avais aucun doute sur le fait que mes joues devaient être aussi rouges que des tomates.

Je détournai le regard, étrangement embarrassé.

"Mmh..." Répondis-je seulement et dépassai soudain le vampire.

Je ne saurais comment l'expliquer, mais j'avais l'impression qu'il souriait dans mon dos.

Mes pas suivirent la musique, je supposais que c'était par-là que je devais aller, et Jungkook ne me reprenait pas, alors je continuai. Ce dernier marchait juste derrière moi, et je devais avouer que savoir qu'une fois de plus, nous étions ensemble, tous les deux, me comblait.

Je me rappelais de ses paroles d'hier soir, au sujet de l'instinct de survie, et je secouai discrètement la tête.

Non. Il pouvait penser ce qu'il voulait, moi, je savais que ce n'était pas que cela.

"C'est là je crois !" M'exclamai-je soudain en pointant une rue dans laquelle étaient accrochées de nombreuses guirlandes.

Je me tournai vers Jungkook, qui hocha la tête. Si les rues précédentes étaient désertes, celle-ci était bondée de monde. Il y avait plein de lumières partout, de toutes les couleurs et de toutes les formes, des décorations comme des guirlandes interminables avec des animaux ou des nombres qui formaient notre année actuelle, de la musique ambiante et agréable, et beaucoup de...

Qu'est-ce que c'était ?

"Ce sont des stands. On peut y vendre des choses comme des objets ou de la nourriture."

J'ouvris grand la bouche.

"Comme... Comme des magasins mais dehors ?"

Je l'observai. Il sembla masquer un sourire, ce qui me fit sourire à mon tour, secrètement.

"Ouais."

Je hochai la tête et entrepris de découvrir de nouveau tout ce qui se trouvait autour de moi. Un "stand" en particulier, dans une rue adjacente, attira mon attention ; il y avait plein de monde.

"On peut aller voir celui-là ?" Demandai-je en le pointant du doigt.

Mais Jungkook grimaça légèrement, et me regarda avec réticence.

"Je pense pas que tu aimerais voir celui-là, Taehyung."

Je fronçai les sourcils.

"Pourquoi ?"

Il ne répondit pas. Je me mis alors sur la pointe des pieds pour voir de loin, et soudain, mon coeur s'emballa.

Oh, non...

C'était... Un humain, assis sur une sorte de banc assez haut. Ses manches étaient retroussées, ainsi que les pans de son pantalon. Je crois qu'il avait d'innombrables morsures sur la peau.

Un frisson me parcourut et je secouai la tête en reculant vivement.

Deux mains se posèrent sur mes épaules. Je ne bougeai plus, peiné et sous le choc.

"Je te l'avais dit..." S'agaça Jungkook.

Il me tourna vers lui. Je le laissai faire lorsqu'il passa une main sous ma frange longue pour dégager mes yeux maintenant ouverts d'effroi.

"Allez, viens. On va aller sur la place."

Il repassa derrière moi et glissa une main dans le bas de mon dos pour me pousser doucement en avant. Je suivis alors le chemin qu'il me guidait, les yeux perdus sur le sol, la boule au ventre. J'avais du mal à ôter cette image de mon esprit.

"Regardez..." Chuchota-t-on soudain sur ma gauche.

Je levai les yeux vers cet endroit, intrigué. Deux femmes et un homme se murmuraient des choses, et ils ne lâchaient pas Jungkook des yeux.

Je fronçai les sourcils, et me mis à observer les gens -surtout des vampires- autour de moi ; je n'avais pas remarqué cela plus tôt, mais une fois sur trois, ils regardaient le noiraud avec surprise ou admiration, parfois les deux.

"Monsieur Jeon !" Cria soudain quelqu'un derrière un stand.

Je voulus m'arrêter mais Jungkook me poussa un peu plus.

"Mais cet homme vous appelle...

-Ne t'arrête pas."

Son ton de voix sans appel me fit comprendre que je devais obéir. A cause de la pression de sa main sur mon dos, je dus accélérer le pas, et soudain, nous sortîmes des petites ruelles pour déboucher sur une place géante. Je me souvins y être déjà allé avec madame plus jeune, mais seulement une fois.

Elle avait été métamorphosée en ambiance de fête, elle aussi.

Woaw.

Jungkook repassa à mes côtés, et observa un instant l'endroit, lui aussi. Je levai les yeux vers son visage.

"Dites... Pourquoi vous ignorez ces gens ?"

Il renifla.

"Des adeptes de Namjoon et Yoongi qui pensent que je suis la dernière pièce du puzzle pour tous les sauver."

....Oh.

Je pouvais imaginer à quel point il devait haïr cela.

Une odeur attira mon attention, et je reniflai doucement. Mon visage pivota vers la gauche, et je découvris, au loin, un homme souriant en train de cuisiner quelque chose.

Si c'était ce que je pensais...

"Tu en veux ?"

Je sursautai et regardai le noiraud.

"Tu veux une gaufre ?"

Il me demandait ça de manière terriblement sérieuse, comme si le sujet était grave. J'avais l'impression qu'il se concentrait au maximum pour comprendre ce que je voulais.

"Heu, je- Si c'est payant-"

Il me dépassa. Je rougis et le suivis en trottinant derrière lui car il marchait bien trop vite. Nous arrivâmes devant le stand.

"Oh, monsieur Jeon..." Souffla le vendeur, estomaqué.

Il détailla le vampire, avant de poser son regard sur moi. Immédiatement, Jungkook glissa une main vers l'arrière et la posa sur mon ventre. Il appuya dessus pour me mettre derrière lui. J'obéis à son ordre silencieux. J'avais l'impression qu'il voulait me cacher des yeux curieux.

"Je vais prendre une gaufre.

-Oh, bien sûr... Nous avons du sucre, du chocolat, du-

-Chocolat." Chuchotai-je.

Jungkook répéta ce que je venais de dire, et le vendeur hocha la tête. Il attrapa une gaufre déjà prête, la badigeonna de nutella -j'en salivais déjà- et la déposa soigneusement sur un bout de carton blanc. Il mit une serviette en-dessous, et tendit la gaufre.

"...Mettez-en une deuxième. Nature."

J'eus un sourire ravi en comprenant que Jungkook allait en manger une aussi. Je voulais le voir profiter de cette fête comme moi, sans penser à tout ce que ça impliquait. Il tendit la gaufre vers l'arrière et je frôlai ses doigts quand je l'attrapai dans mes mains.

Oh mon Dieu.

Il y avait plein de chocolat dessus.

Je croquai un énorme morceau et posai mon front contre le dos du noiraud en mâchant, les yeux clos, appréciant le goût unique que je découvrais ce soir de la gaufre.

Madame en avait fait une fois, quand j'étais petit, lorsqu'elle avait invité une de ses amies et son fils. Ils en avaient mangé à trois, et moi je n'avais pas eu le droit d'en avoir. Je me souviens encore de la douce senteur que la pâte de gaufre émanait dans la cuisine quand je devais tout nettoyer. Il restait assez de pâte pour une dernière gaufre quand ils étaient partis, et madame l'avait jetée dans l'évier, devant mes yeux.

Et, à présent, j'en mangeais une. J'en mangeais une entière, rien que pour moi.

"Merci. Fit Jungkook lorsqu'il attrapa la sienne.

-Non, ne me payez pas, c'est cadeau pour vous !" Paniqua le vendeur lorsque le noiraud lui tendit de l'argent.

Il ne répondit pas, et rangea simplement son portefeuille.

"Bonne soirée, je- j'espère que mes gaufres seront bonnes !"

Jungkook l'ignora de nouveau et glissa une main sur mon épaule pour me faire avancer, tandis que je mangeais ma gaufre à m'en mettre plein la bouche. Je m'essuyai régulièrement les lèvres de ma serviette.

Jungkook ne fit que trois ou quatre bouchées de la sienne, avant de jeter le carton à la poubelle. Ca me prit peu de temps pour finir la mienne aussi. C'était vraiment délicieux.

"Tu veux aller où ?" Me demanda-t-il lorsque j'eus terminé cette dernière.

Je me nettoyai une dernière fois et jetai ensuite ma serviette.

"Partout." Fis-je en souriant timidement.

Il m'observa un instant, puis voulut me faire avancer vers l'avant, mais une femme nous arrêta net.

"Excusez-moi... Vous êtes monsieur Jeon Jungkook ?"

Jungkook m'attrapa immédiatement et me tira contre lui. Je manquai de pousser un cri de surprise. Il me mit dos à cette femme, une main sur ma nuque, et me força à coller mon front contre son torse. Je tentai comme je le pouvais de relever la tête vers lui mais il me tenait bien.

"Oui." Fit-il.

Elle prit une grande inspiration de joie.

"Je voulais vous dire merci pour tout. Je n'ai pas encore vu monsieur Kim Namjoon ni monsieur Min Yoongi, mais je suis heureuse de tomber sur vous. Merci pour tout ce que vous faites."

Je clos les paupières et glissai mes mains sur son ventre.

Ne l'écoutez pas, monsieur Jungkook.

"Si je peux me permettre une question... C'est lui, votre humain lié ?"

Immédiatement, je sentis sa prise se resserrer sur moi. En réponse, je serrai son pull entre mes doigts, sous son manteau qu'il avait ouvert tout-à-l'heure.

"Pourquoi ?" Demanda-t-il alors.

Un silence.

"Rien, je... Félicitations. Vous vivez probablement le rêve de chaque vampire, vous savez."

Je caressai les coutures de son pull, patient.

"Merci."

Un autre silence embarrassant.

"Bon... Vous sauriez me dire où se trouve monsieur Namj-

-Juste là, bonsoir."

J'écarquillai les yeux.

Ni Jungkook ni moi ne répondîmes.

"Oh, bonsoir ! J'ai touché le gros lot on dirait-

-J'ai à parler à Jungkook, pensez-vous pouvoir nous laisser un moment ?

-Oh, oui, bien sûr. J'espère pouvoir vous parler après cela. Tenta-t-elle.

-Sans problème, attendez-moi près de l'entrée de la place."

J'entendis la femme nous saluer, puis s'en aller. Jungkook relâcha doucement sa prise lorsqu'il sentit que je voulais me retourner, et mes yeux croisèrent ceux de Namjoon.

Il me lança un sourire mais je pouvais voir à quel point il était préoccupé.

"Je suis heureux de vous voir ici.

-J'imagine." Piqua Jungkook

Je déglutis de gêne après le silence que cette réponse lança.

Namjoon ignora cette remarque malgré tout, et regarda autour de lui.

"Ça vous plaît ?

-C'est joli." Murmurai-je.

Il sourit.

"Ça l'est, pas vrai ?"

Il glissa ses mains dans ses poches, l'air détendu, mais je crois qu'il ne l'était pas.

Comme si, à chaque fois que je le voyais, j'arrivais à voir à travers sa carapace, à chaque fois un peu plus.

"Yoongi n'est pas là ? Demanda Jungkook, le ton froid.

-Non, pas ce soir, il a à faire."

Puis ils se fixèrent l'un l'autre, et le vampire à mes côtés serra les dents.

"Et on peut savoir ce qu'il fait ?"

Namjoon cessa de sourire.

Je crus même voir qu'il serrait les poings à la façon dont ses mains avaient bougé dans ses poches.

"Ca ne te regarde pas."

Jungkook ricana jaune.

"Je pensais être votre associé, non ?

-Jungkook. Murmurai-je, car j'avais peur qu'il se mette en colère.

-Tu l'es, Jungkook. Tu l'es déjà."

Namjoon s'approcha d'un pas.

"Dis-moi Taehyung, tu connais nos dieux ?"

Puis il posa une main sur mon épaule.

"Oui... Un peu. Répondis-je.

-Il y a une chose que tu devrais savoir à ce sujet."

Il s'approcha de mon oreille mais parla assez fort pour que Jungkook entende.

"Il y a de nombreux endroits dans lesquels on les prie. On peut même le faire chez nous. Mais est-ce que tu connais la tombe où ils reposent ?"

Je secouai doucement la tête.

"Elle se situe quelque part en Atlantide, peu de gens savent où ça se trouve. Elle a été scellée quand des brigands ont essayé de voler tout l'or que les anciens avaient déposé pour eux."

Il recula, et jeta un oeil à Jungkook.

"Tu devrais l'y emmener, un jour !" Sourit-il.

Les mâchoires du noiraud étaient si serrées que j'eus peur qu'elles explosent.

"Je vous laisse en paix. Bonne soirée à vous deux."

Et, sous nos regards figés, Namjoon nous contourna, et disparut dans la ville.

Je me tournai lentement vers Jungkook.

Il bouillonnait de rage.

"Jungk-

-Ce connard se fout de ma gueule, en plus."

Je secouai la tête et accrochai son bras.

"Non, je ne pense pas, je pense qu'il voulait juste que je sache-

-Ton éducation est terminée, plus personne ne va dans ces fichues tombes elles sont scellées, cette information était aussi inutile que cette fête." Grogna-t-il.

Je me pinçai les lèvres.

Je n'arrivais pas à être de cet avis.

"Mais pourquoi me dire ça maintenant ? On ne parlait même p-pas de ça, on..."

Jungkook laissa glisser ses yeux du sol à mon visage.

"A quoi tu penses ? Demanda-t-il.

-Rien, je..."

Je relâchai doucement son bras.

"Je me dis juste que Namjoon ne me donne que des informations utiles. Pourquoi m'instruire de ça maintenant si ça n'a pas un but ?"

Jungkook fronça les sourcils, puis m'attrapa le bras. Je le laissai me traîner dans une ruelle où, cette fois, il n'y avait personne. Beaucoup de gens passaient devant l'entrée de cette petite rue, mais personne n'y jetait l'oeil. Nous étions tapis dans l'ombre.

Il me relâcha, et colla son dos au mur.

"Il t'a dit quelque chose ? Hein ?"

Je le regardai sans comprendre.

"Pour que tu réagisses comme ça."

Et, lorsque je me souvins de ce que Namjoon m'avait dit dans l'église, je voulus m'insulter d'imbécile en réalisant que j'avais complètement oublié d'en informer Jungkook.

"J'ai oublié de vous le dire !" M'exclamai-je alors.

Il me regarda l'approcher. Je serrai les poings.

"Il... Il a fait référence à mes yeux dorés, dans l'église..."

J'avais déjà vu Jungkook être surpris auparavant.

Mais rien comparé au visage qu'il fit à ce moment-là. C'était plus encore que de l'étonnement. C'était des traits effarés, voire effrayés.

"...Quoi ?

-Il a dit "coeur doré", il a dit que mon "coeur doré" saura trouver des réponses."

Il décroisa lentement les bras, et se décolla du mur.

"Non. Murmura-t-il, comme s'il ne voulait pas y croire.

-Je... Je suis désolé, j'ai oublié de vous en parler..."

Il me tourna le dos et se prit la tête dans les mains. Je l'observai, triturant le bas de mon manteau.

Je réalisais que c'était grave. Que c'était affreusement grave. Comment avais-je pu oublier une chose pareille ?

Combien de fois Jungkook m'avait dit de ne pas montrer mes yeux dorés ?

"Jungkook...

-C'est terminé Taehyung."

Je secouai la tête et l'approchai vivement. Je tendis lentement la main vers lui et, à peine j'effleurai son manteau qu'il se retourna brusquement et m'attrapa la mâchoire.

"Pourquoi tu ne m'as pas écouté ?! Cria-t-il.

-J'ai essayé ! Je v-vous jure que j'ai essayé, je... Je n'y arrive pas parfois !" M'exclamai-je à mon tour.

Mes yeux s'embuèrent.

Sa main resserra sa prise.

"Je te faisais confiance Tae." Chuchota-t-il sombrement, bien plus bas.

J'accrochai brusquement sa main des miennes, sans essayer de le faire lâcher.

"J'ai tellement e-essayé je vous assure... Tellement... Mais j'y arrive pas... Des fois mes yeux deviennent d-dorés et je m'en rends même pas compte..."

Ses yeux colériques jonglaient entre les miens.

Il me lâcha soudainement, et recula. Je baissai la tête.

"Pardon..." Sanglotai-je.

Je reniflai.

"Ça ne sert plus à rien, maintenant." Murmura-t-il.

Je relevai les yeux vers lui. Il avait le visage tourné vers l'entrée de la ruelle, là où il y avait lumières, rires et musique, ce qui contrastait avec notre propre situation ; une violente dispute, dans l'ombre de la nuit.

"Quoi... ?"

Jungkook se reprit la tête dans les mains, quelques secondes, avant de me regarder. Et, pour la première fois, je ne vis que de la détresse. Il ne tenta même pas de la cacher.

Ses sourcils légèrement arqués vers le bas, cette désillusion dans ses yeux, ses lèvres entrouvertes de choc après cette découverte... Toute son expression m'arrachait le coeur.

Il était complètement désemparé.

"Je pensais être capable de te protéger."

Cette fois, mon coeur cessa tout battement.

Sa voix n'était qu'un murmure presque enfantin, perdu.

"Je pensais que mon plan était infaillible, que j'allais réussir à te protéger grâce à lui, que je te sauverais de cette ville à tout jamais."

J'avais l'impression que mes jambes étaient sur le point de lâcher.

"Jungkook-

-Je ne suis donc qu'un bon à rien, jusqu'au bout."

J'écarquillai les yeux et secouai violemment la tête.

"Vous êtes loin d'un bon à rien !" M'exclamai-je.

Mais ce vide, ce néant, au fin fond de ses pupilles, ne mentait pas.

Et, alors même que j'allais poser milles et unes questions, que j'allais tenter de comprendre, il amorça un pas vers la sortie, prêt à rentrer.

Je restai planté là, les bras ballants, avant que, sans aucun contrôle sur celle-ci, ma voix ne s'exclame à ma place :

"Pourquoi est-ce que v-vous ne voulez pas entendre mes sentiments ?"

Il s'arrêta net, dos à moi, juste avant de sortir de la ruelle.

Je déglutis, tremblant, affolé, inquiet, mais déterminé :

"Je ne veux p-pas rester avec vous pour votre protection, ou parce que le lien me donne cette envie. Ce n'est pas q-que ça.

-Tais toi."

Je secouai la tête.

"Pourquoi vous ne voulez pas entendre que je vous ai-"

Mon dos rencontra le mur, et deux mains s'écrasèrent de part-et-d'autre de mon visage.

Ses lèvres frôlèrent les miennes et je tendis le cou vers lui pour le toucher, impossible. Ma respiration maintenant erratique s'écrasait contre sa bouche serrée. Mes mains se levèrent vers lui mais il les attrapa au vol et les plaqua au-dessus de ma tête. Son autre paume resta plantée contre les briques sales.

Je louchai sur sa langue lorsqu'il entrouvrit les lèvres.

J'inspirai et expirai si fort qu'il était impossible qu'il ne l'entende pas.

"Parce que tu crois que j'ai besoin de ça ?"

Ses lèvres effleurèrent la peau qui se trouvait entre mon nez et mes lèvres.

Embrassez-moi. Pitié.

Il s'approcha encore, et cette fois, son souffle dériva vers mon oreille droite.

"Tu crois que j'ai besoin de quelque chose d'aussi volatile que l'amour pour te retrouver si tu décidais d'aller au bout du monde pour m'échapper ?"

Tout mon corps se glaça de stupeur.

Sa voix était un grognement, un bruit sourd, un son rauque.

Sa main qui ne tenait pas mes poignets glissa sur ma taille et la pressa si fort que je haletai bruyamment.

"Comme si c'était la seule chose qui me donnerait envie de te vider de ton sang."

Mon coeur se serra violemment.

"L'amour est éphémère. C'est une connerie inutile."

Il recula pour me regarder dans les yeux.

"Et je n'ai pas besoin de ça pour sentir quand tu me veux, quand tu es excité, quand tu as besoin de ma protection..."

Je pris une profonde inspiration quand il glissa ses canines sur ma gorge.

"...Et j'ai encore moins besoin de ce putain de truc pour savoir que peu importe le nombre d'années qui te reste à vivre, tu les passeras à mes côtés."

Je n'arrivais même plus à respirer. Ses mots se répercutèrent en moi d'abord comme des aiguilles douloureuses, et maintenant que j'en saisissais le sens, ils s'apparentèrent davantage à des frissons.

Quand il plaça de nouveau son visage face au mien, je sautai sur ses lèvres.

Il fronça les sourcils face à mon entrain, et je le fis même reculer sans le vouloir, mes mains accrochées à ses épaules, ma bouche se mouvant contre la sienne de manière désordonnée et désespérée.

Il se laissa faire un moment, mais lorsque son propre dos heurta le mur d'en face, il grogna et inversa brusquement nos places. Je repris ma respiration sifflante. Il tenait mes bras pour me forcer à rester collé contre les briques.

L'instant d'après, il plongea sur mes lèvres, et un gémissement audible m'échappa.

Je fourrai mes mains dans ses cheveux et les siennes encerclèrent ma taille.

Non, ça ne pouvait pas être que le lien.

Ce que je ressentais, au fond de moi, j'étais sûr que ça serait né même dans une dimension où le lien n'existerait pas.

Sa langue alla emprisonner la mienne et des bruits mouillés envahirent la ruelle.

Il laissa échapper un râle rauque et continua de m'embrasser à pleine bouche. Nos lèvres se caressaient, se pressaient, se mordaient, se battaient, jusqu'à ce que parfois il ne descende dans mon cou et ne baise ma gorge, partout, me faisant haleter, suffoquer, avant qu'il ne revienne et ne recommence à m'embrasser pour satisfaire pour mon désir et le sien.

Il ne m'aimait pas.

Mais il avait accepté l'idée que l'on allait passer le restant de nos jours ensemble.

Et je crois que ça m'allait.

Parce que, quand bien même il ne m'aimait pas, il glissait ses mains dans mes cheveux, il me prenait dans ses bras, il m'offrait des gaufres, il me mordait quand je le voulais, il me touchait pour me faire du bien, il m'embrassait, et il restait à mes côtés à chaque seconde.

Alors je crois qu'il avait raison...

"Mmh..." Gémis-je quand il changea d'angle.






...L'amour, dans tout cela, n'était qu'une connerie inutile.











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Pas mal de choses se passent dans ce chapitre... Qu'en avez-vous pensé les amis ? ^-^

A vous d'interpréter comme vous le voulez les paroles de Jungkook. Il y a une "bonne réponse" en soi, mais je pense que l'on peut attribuer plusieurs interprétations à ce qu'il dit à Taehyung dans cette dernière scène. J'attends de voir vos retours à ce sujet ~ 

De grosses révélations arrivent très bientôt, et l'action va reprendre, je le dis pour rassurer les personnes qui n'aiment pas quand c'est trop "calme" ^^ On entre dans la deuxième partie du tome 2 à partir du chapitre prochain, ça va secouer :p


Je ne vous ai pas remercié pour les 400K dépassés il me semble !! C'est vraiment beaucoup de vues, merci infiniment les amis, je suis heureuse que cette histoire vous plaise autant, sachant que c'est ma première histoire fantastique ! ♥♥♥


Je vous souhaite une bonne soirée, une bonne semaine, et si tout va bien, Noir et Suprématie arrivent dans la semaine (je vais tout faire pour) ! A dimanche prochain pour la suite de Vermilion, gros gros bisous !! ♥

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