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Chapitre 34


Bonsoir les amis ! ^-^

Nous en sommes déjà au 10ème chapitre du tome 2 ! Je pense que ce tome 2 aura environ 15-20 chapitres. Mais ne vous en faites pas, comme certains le savent déjà, Vermilion comptera en tout 3 tomes ;)


Je vous souhaite une bonne lecture ~ ♥


********************************



Une fois au milieu de la pièce maintenant close, je me tournai vivement vers Namjoon.

"Laissez-le tranquille, pitié..." Fis-je immédiatement.

Le vampire ôta sa capuche, et soupira. Il s'approcha de moi.

"Vous l'avez harcelé toutes ces années, vous l'avez effrayé, et maintenant battu à sang. Il faut q-que ça s'arrête. Bégayai-je.

-Je pensais que tu aurais compris, après tout ce temps. Après tous ces livres. Après les tableaux. Après ce que Jungkook a dû te révéler. Soupira-t-il, abattu.

-J'ai seulement compris que vous allez tuer des innocents pour gouverner le monde. Jamais j-je ne serais d'accord avec ça !"

Il prit une inspiration, et ancra ses yeux interdits dans les miens.

"Notre peuple a le droit de vivre aussi librement que le vôtre. Répondit-il.

-C'est vrai. Oui, c'est vrai. Mais pas en déclenchant une guerre mondiale." Laissai-je échapper dans un souffle tremblant.

Là, Namjoon détourna le regard, et serra les dents.

"Tu ne comprends pas Taehyung.

-Je comprends très bien, au contraire ! Vous êtes un meurtrier, vous-

-C'est trop tard."

Je me tus, et le regardai.

Il releva les yeux vers moi.

"C'est même bien trop tard, plus que tu ne le penses.

-Qu'est-ce que vous entendez par là... ?"

Namjoon semblait inquiet. Pourquoi semblait-il inquiet ?

"On va bientôt sortir.

-S-Sortir... ?

-De l'Atlantide."

J'écarquillai les yeux.

"Nous allons prendre la Corée, et ainsi, nous aurons un pays entier pour vivre. Il y a des enfants ici qui ne connaîtront jamais rien de plus que ces murs si l'on n'agit pas.

-Pourquoi... Pourquoi Jungkook... Pourquoi est-ce qu'il doit avoir un rôle là-dedans... ?" Sanglotai-je en reculant d'un pas, prêt à m'effondrer.

Namjoon secoua la tête. Lui aussi avait l'air bouleversé, au fond.

"Il nous a été envoyé par les Dieux.

-Non ! Hurlai-je.

-Parle-leur, Taehyung."

Je le fixai, incrédule.

Namjoon me sourit.

"Parle-leur, demande-leur la réponse. Ils te la donneront.

-Vous l'avez eue, v-vous ?"

Il hocha la tête.

"Ils m'ont dit que Jungkook allait trouver son humain lié."

Il semblait déjà plus distant, comme si la conversation était terminée. Avait-il voulu me voir juste pour ça ? Pour me dire de parler à leurs Dieux ?

"Vous avez peut-être mal interprété l-leurs signes, ou je sais pas quoi... Jungkook ne veut pas de ça.

-Ce n'est pas une question de volonté mais de devoir, Taehyung.

-Le devoir de tuer des innocents ?!

-Le devoir de faire renaître son peuple. De donner une chance aux enfants de vivre paisiblement."

Mes épaules s'affaissèrent. Je baissai la tête.

"Je sais ce que ça fait." Fit-il soudain.

Je reniflai. Namjoon s'approcha de moi, et glissa ses doigts sous mon menton, qu'il releva.

"Vouloir vivre paisiblement avec la personne à qui on est lié. Vouloir s'échapper, s'enfermer ensemble, ignorer les maux du monde. Je sais ce que tu ressens, je sais exactement ce que ça te fait, et ce que ça lui fait."

Une larme roula sur ma joue. Namjoon l'essuya de son pouce.

"Mais je t'ai instruit sur la demande des Dieux."

Il caressa mes cheveux tandis que mes yeux s'arrondirent de nouveau.

Sa tête se pencha vers mon oreille.

"Tu es fort et je sais que ton cœur doré saura trouver la solution."

Je cessai de respirer.

Mon corps se mit à trembler.

Namjoon recula lentement, très lentement, et son clin d'œil arrêta mon cœur.

Il savait.

Il savait tout.

"N-Namjoon-"

Un bruit fracassant.

Namjoon fronça les sourcils et se tourna vivement.

"Non..." Murmura-t-il.

Les deux portes de la pièce s'ouvrirent violemment, dans un boucan terrible. J'en tombai au sol de surprise, et Namjoon se mit devant moi.

"Jungkook, calme-toi. On discutait."

Je pris une grande inspiration et me redressai vivement, en restant derrière Namjoon. Mes yeux rencontrèrent le rouge intense des pupilles du noiraud. Dès qu'il me vit, il entama une marche lente et dangereuse vers nous.

Namjoon soupira.

"Jungkook. Je ne lui ai rien fait. Il a paniqué parce que je lui ai révélé des choses, tout simplement."

Je compris.

Après les mots de Namjoon, ma panique avait été telle que le noiraud avait dû la ressentir.

Et il était venu immédiatement me chercher.

Oh, mon Dieu.

"J-Jungkook..." Bégayai-je.

Ses yeux scintillèrent. Il ne regardait même pas Namjoon.

Mais derrière lui, soudain, apparut un autre homme. Le sentiment de peur qui m'envahit fit froncer le nez de Jungkook. Il se tourna, mais avant même qu'il ne put comprendre, Yoongi l'attrapa par la gorge, sous mes yeux exorbités, et l'envoya tout droit dans un mur de marbre.

Le bruit de son corps qui s'écrasa violemment sur la matière dure me fit amorcer un pas, sans même le réaliser, le contrôler, et je me mis à courir.

Namjoon hurla mon nom, tandis que la seule personne que je voyais était Yoongi.

Je courus de toutes mes forces et, pourtant, j'avais la sensation de voir chaque seconde qui s'écoulait.

Jungkook avait les yeux entrouverts, les lèvres séparées, comme s'il était absent, allongé au sol, et de son front s'échappait un filet de sang.

La colère grimpa si vite en moi que je sentis mes yeux se mettre à crépiter, tandis que Yoongi me regardait, attendant patiemment que je l'atteigne.

Mais soudain, tout devint noir, et la dernière chose que je ressentis fut la main dure de Namjoon me frapper la nuque avec force.

"Il faut apprendre à te contrôler."

Je me réveillai dans la voiture. Je secouai la tête. Toute douleur, physique ou morale, avait disparu.

Jungkook, au volant, soupira.

"Tu ne peux pas juste sauter sur tout le monde quand tu es contrarié.

-Où sommes-nous ?"

Il me regarda dans le rétroviseur.

"Toujours sur la même route, mais un peu plus loin."

Je secouai la tête, perdu, et me mis en position assise.

Le sentiment de bien-être me gagna lorsque la main du noiraud glissa vers l'arrière et caressa ma joue. Je clos les paupières.

Ses doigts rencontrèrent mes lèvres et j'eus les larmes aux yeux.

"Pourquoi on ne reste pas juste ici, ensemble ?" Murmurai-je.

J'attrapai sa main et la pressai entre les miennes.

"Parce que tu peux connaître ce bonheur dans la réalité, si tu fais les bons choix."

Je rouvris les yeux.

"Tout le monde me dit de réfléchir, de faire un choix, mais je ne sais rien, je ne comprends rien. Soufflai-je.

-C'est faux. Réfléchis bien, Taehyung."

Je me laissai envoûter par son odeur.

"Dis." Fis-je.

Je caressai ses doigts.

"Comment on fait pour communiquer avec les Dieux ?"

Un silence de dix secondes me répondit, jusqu'à ce qu'il ne prenne la parole :

"Qu'est-ce que tu aimerais leur demander ?"

Je laissai glisser mon regard vers la fenêtre. C'était toujours de la plaine à perte de vue, et les frontières, au loin. Le soleil était orangé.

"Est-ce que vous et moi on a été choisis pour faire quelque chose ?"

Il sourit.

"Oui."

Je baissai les yeux.

"Qu'est-ce que t'en sais, toi, d'abord..." Râlai-je.

Il me lança un coup d'œil.


"C'est vrai. Après tout, je ne suis que le fruit de ton imagination."


Ma nuque hurlait de douleur.

J'émergeai difficilement. Tout était flou, et j'avais terriblement mal à la tête.

Quand mes yeux s'habituèrent à la lumière, je crus reconnaître l'église.

Je tournai la tête sur ma droite.

Oh, bon sang.

"Jungkook !" M'écriai-je.

J'avais été déposé à ses côtés, assis contre un mur de livres. Il avait du mal à me regarder, ses yeux se fermaient sans cesse. Je me mis à quatre pattes et posai mes mains sur ses épaules. Je le secouai doucement.

"Jungkook j-je- dites-moi que tout va bien-

-Il a une blessure à la tête." M'informa une voix.

Je serrai les dents.

"Allez-vous en..." Murmurai-je sombrement.

Namjoon soupira.

"Je suis désolé. Yoongi pensait que Jungkook allait m'attaquer.

-C'est ridicule. Crachai-je.

-Il a juste voulu l'assomer, Jungkook était dans une frénésie bestiale.

-Partez..."

Il s'accroupit à mes côtés.

"Pardonnez-moi." Fit-il.

Je le regardai vivement.

"Pourquoi m'avoir fait perdre connaissance ?" Chuchotai-je.

Namjoon détailla mes yeux.

Il ne répondit pas, et se redressa.

"Fais-lui boire ton sang. Ça le soignera. J'ai regardé sa blessure ; il a juste une grosse égratignure sur le crâne. Rien de grave.

-Quand est-ce que vous allez arrêter d-de le blesser ainsi... ?"

Je me sentais impuissant.

Je ne pouvais pas même riposter.

La manière dont Yoongi l'avait lancé à travers la pièce, comme s'il ne pesait rien, comme si Jungkook n'était finalement qu'un humain.

...Ca me terrifiait.

"J'en sais rien." Répondit Namjoon, la voix basse.

Je me figeai, surpris par cette réponse.

Il tourna les talons, et quitta la grande pièce, en laissant les portes ouvertes, probablement pour que l'on sorte quand Jungkook aura retrouvé ses esprits.

J'observai le regard mi-clos de Jungkook. Il avait l'air complètement ailleurs.

Lentement, je grimpai sur ses cuisses, et malgré tout l'effort du monde, je ne pus m'empêcher de pleurer bruyamment. J'accrochai son pull de mes doigts et collai mon front au sien. Je pleurai comme un enfant, mes larmes s'échouaient sur nos cuisses.

Pitié, si les Dieux existent, s'ils m'entendent... Faites que Jungkook ne souffre plus. Faites qu'on cesse de le blesser. Pitié.

Je glissai mes doigts dans ses cheveux, et me mis à les caresser. C'était affreux ; j'avais l'impression qu'il était mort, alors même qu'il était seulement sonné. Mes doigts tremblaient dans ses mèches sombres.

Mes lèvres glissèrent sur sa joue, et j'embrassai sa pommette.

Je l'aimais tellement.

J'avais si peur qu'il disparaisse.

Je n'en pouvais plus de craindre qu'on me l'arrache.

"Jungkook... Réveillez-vous..."

Je me souvins de ce que Namjoon venait de dire. Je devais lui donner mon sang. Je reculai un peu pour l'observer. Il avait de nouveau les yeux clos.

Alors, vivement, j'ôtai ma cape, et remontai ma manche. Sans même hésiter une seule seconde de plus, j'approchai mon poignet de ses lèvres entrouvertes.

Jungkook ne bougea pas d'un pouce.

"Buvez... C'est moi..." Le suppliai-je.

Je collai doucement ma peau contre ses canines visibles.

Il ne bougea toujours pas. J'appuyai plus fort, mais il semblait être retombé dans l'inconscience.

Paniqué, je me pris la tête dans les mains, cherchant une solution.

Et cette dernière me vint comme une bouteille à la mer. Soudaine, surprenante, et un peu inquiétante.

Mais il fallait qu'il boive, et vite.

Je me concentrai et apportai mon poignet à mes propres lèvres.

Je mordis doucement, pour tâter ma peau, tenter de comprendre ma dentition, mais rien. Je ne savais pas comment faire pour que mes canines sortent. Mes yeux se remplirent d'eau ; j'étais effrayé à l'idée qu'il soit en train de souffrir.

"Jungkook... Qu'est-ce que j-je dois faire..."

Ma tête tomba dans son cou. Je reniflai plusieurs fois.

Je me sentais si impuissant.

Mon nez se colla contre sa peau blanche, et j'inspirai doucement son odeur. C'était agréable. Je le fis une autre fois. Puis une autre, jusqu'à réaliser que le sentir d'aussi près était... C'était...

Je me redressai un peu, sans lâcher sa peau de mes yeux curieux.

Sans même réfléchir, j'ouvris lentement la bouche. Je m'approchai de sa gorge magnifique, et y déposai les dents, sans croquer.

Mon coeur s'emballa. Je l'entendais dans mes tempes. Je pressai les bras du noiraud en fermant les yeux, envoûté. C'est lorsque mes dents griffèrent sa gorge que je compris que mes crocs avaient poussé.

J'écarquillai les yeux en tentant de reculer, mais je n'y arrivais pas.

Oh, non.

Je... J'avais tellement envie de...

Je sursautai lorsque j'entendis un drôle de bruit. Quelque chose qui m'attirait, qui me faisait vibrer, trembloter, qu'est-ce que...

Oh, non. C'était impossible.

C'était son sang. J'entendais le sang affluer dans ses veines. Je secouai la tête et me bouchai les oreilles, mais c'était comme si le son venait de l'intérieur de mon corps. Il me submergea, glissa sur mes tympans comme le sang glissait dans ses veines.

Je secouai fortement la tête et pressai davantage mes mains contre mes oreilles, mais rien n'y faisait. Ce bruit était si doux, comme une légère brise, celle qui s'échouait sur ma peau les matinées de printemps quand madame me demandait de jardiner. J'ouvris grand les yeux car le plaisir m'envahissait, non, le désir. C'était le désir du plaisir qui m'envahissait.

Brusquement, mes dents s'approchèrent de sa gorge, mais je me stoppai juste avant que mes canines n'entrent en contact avec sa peau.

Je clos les paupières si fort que ça m'en fit mal et je m'avançai encore, gémissant de détresse.

Je voulais juste goûter, juste un peu, juste une fois, pitié...

Mais soudain, poussé par une volonté de respecter la volonté Jungkook, mes crocs dérivèrent vers mon poignet, et je mordis durement. La douleur arrondit mes yeux, m'électrisa, mais le désir de le soigner, de le réveiller, était plus fort.

Je criai de douleur contre mon propre poignet.

Et, sans aucune expérience, aucune idée de ce que je faisais, j'aspirai.

Mon propre sang envahit si vite ma bouche que je dus me retirer. Le goût était âpre, métallique, ignoble, et je fronçai les sourcils de dégoût et de douleur.

Je me rappelai cependant pourquoi je faisais cela, et sans plus attendre, j'attrapai le visage de Jungkook en coupe.

Ses lèvres étaient encore entrouvertes. C'était le moment.

Une sensation étrange prit possession de moi lorsque ma bouche se colla contre la sienne.

Je laissai le liquide rougeâtre glisser de ma langue. Il avait la tête inclinée vers l'arrière car je le tenais ainsi. Je m'étais redressé un peu pour pouvoir le surplomber. Il ne réagit pas, et quand toute la gorgée quitta ma bouche, je me reculai lentement.

Du bout des doigts, je touchai mes lèvres. Elles me picotaient d'une drôle de façon.

Mais je n'eus pas le temps de réfléchir davantage car, tout-à-coup, Jungkook émit un son.

J'écarquillai les yeux.

Il venait d'avaler... ?

Ses traits se détendirent et j'accrochai son haut.

"Jungkook ! Jungkook vous m'entendez ?!"

Mais rien. Il semblait plus apaisé, mais toujours sonné. Ses yeux ne s'étaient pas ouverts.

Alors, sans plus aucune hésitation, je mordis de nouveau dans ma propre chair. Je hurlai intérieurement en aspirant mon sang, et ôtai mes dents de ma peau quand j'eus la bouche pleine.

Là, je m'approchai de nouveau de Jungkook, mais avec plus de lenteur, car l'intrigue était née en moi pendant la manœuvre. Je me demandais si j'allais retrouver cette même sensation, une deuxième fois.

Doucement, je posai mes lèvres contre les siennes. Je me penchai en avant et ouvris la bouche pour lui transmettre le liquide vermillon.

Je m'appliquai à ne pas déborder de ses lèvres, et tins ses joues pour garder son visage immobile.

Une fois le sang entièrement écoulé, je voulus reculer.

Mais ce fut impossible.

"J-Jungkook- !"

Une main glissa sur ma nuque et appuya si fort que je dus rester collé à lui.

Et je me figeai lorsque je sentis quelque chose de chaud glisser sur mes dents. Mes yeux se clorent et mes sourcils se froncèrent, mais étrangement, je n'essayai pas de reculer. Je... Je voulais comprendre.

Jungkook caressait mes dents de sa langue, et je compris qu'il récoltait le sang restant. Je me laissai faire, stupéfait, et curieux. Je l'entendais avaler les dernières gouttes qu'il attrapait avec le bout de sa langue.

Une fois cela fait, je crus qu'il allait me relâcher, mais il ne le fit pas.

Je pris une inspiration surprise lorsque sa langue dériva de mes dents à ma propre langue.

"M-mmh... !" Gémis-je, surpris et perdu.

Pourquoi était-ce si agréable ?

Sa langue caressait la mienne, tandis que je ne bougeai pas. Mes mains tremblantes se posèrent lentement sur ses épaules et je m'y accrochai. Sa main sur ma nuque disparut, me laissant tout le loisir de reculer, mais là encore, je restai contre lui.

Ses deux mains attrapèrent ma taille et je me sentis tout petit entre ses longs doigts, assis sur ses cuisses. Je le surplombai dans cette position, et pourtant, je n'avais aucun contrôle. Jungkook guidait ce qui me semblait être un...

Un...

Non, ça ne pouvait pas être cela.

Ca ne pouvait pas être un baiser.

Le vampire soupira lorsqu'il ôta ses lèvres des miennes un court instant, mais il revint à la charge sous un autre angle et je n'ouvris jamais les yeux.

Et, cette fois, je tentai de l'imiter.

Ma langue s'essaya à quelques caresses en retour, sans trop en faire, et mes lèvres commencèrent à bouger. Quand il sentit que je lui rendais ses mouvements, ses mains pressèrent ma taille plus fort, et je crus fondre dans ses bras.

"Tae." Souffla-t-il soudain, tout contre ma bouche humide.

Je déglutis et mes yeux plongèrent dans les siens. Mais comme si nous avions pensé à la même chose, on se colla l'un à l'autre en même temps. Cette fois, ses mains agrippèrent mes joues pour me maintenir, et tout fut plus intense, plus profond.

Je laissai échapper quelques sons incontrôlables, et j'eus l'impression que ça lui plaisait, car à chaque couinement de ma part, il me répondait d'un soupir rauque.

Mon corps était dans un drôle d'état. De la chaleur se répandait dans mes veines, comme un sentiment de bien-être, de sécurité. Jungkook recula encore, et revint à nouveau, et je priai soudain pour que ça ne s'arrête jamais.

Ses mains sur mes joues étaient je crois ce qui me rendait heureux d'être resté en vie, d'avoir tenu jusque là.

Je me demandais soudain si la réponse des Dieux n'était pas dans ses pouces qui caressaient mes pommettes.

Ou dans ses lèvres qui apprenaient aux miennes.

Ou dans la manière dont je me sentais à ma place dans ses bras.

Quand Jungkook cessa de me procurer toutes ces nouvelles et tendres sensations, nos yeux se croisèrent. Nous étions essoufflés. Ses yeux rouges et dilatés jonglèrent dans les miens.

Doucement, j'osai déposer un dernier baiser sur ses lèvres, avide de contact, et mon cœur explosa quand je réalisai qu'il se laissait faire.

Ce ne fut qu'une courte caresse, et je reculai une fois cette dernière achevée.

Mes yeux parcourent son visage si beau, si masculin, si doux dans la dureté naturelle de ses traits.

"Il f-faut vous soigner..." Tentai-je tout bas en observant le sang qui perlait sur son front.

Mais il ne semblait pas m'écouter.

Doucement, une de ses mains se déposa sur mes yeux, et je me laissai faire, surpris.

La seconde d'après, je me laissai tomber contre son torse, la peur de le perdre aujourd'hui me quittant agréablement.

Je ne savais pas de quoi demain était fait. Mais une chose était sûre.

Aujourd'hui, Jungkook n'allait pas disparaître.

**

Nous nous étions levés en silence. Jungkook avait grimacé en touchant sa tête, mais avait réussi à marcher correctement jusqu'à la sortie. Nous n'avions pas recroisé Namjoon ou Yoongi, seulement des adeptes qui nous avaient dévisagé avec curiosité et étrange émerveillement.

Son père, à l'entrée de l'église, nous avait dévisagé avec un choc non dissimulé. Il avait tenté de sermonner le noiraud, mais ce dernier s'était contenté de l'ignorer royalement. Il ne l'a pas attendu pour rentrer. Son père est resté seul à l'église. Je crois qu'il n'a pas osé demander à Jungkook de rentrer avec nous. Il a bien fait.

Dans la voiture, Jungkook avait attrapé un mouchoir et avait épongé son sang, avant d'allumer le chauffage et de démarrer. Je m'étais moulé au siège et n'avais pu m'empêcher de jeter quelques coups d'œil vers lui, vers son visage.

Vers ses lèvres.

Je n'avais jamais pris le temps de les détailler autant. Elles m'avaient enivré, et à présent, je ne pensais plus qu'au baiser. Ce n'était pas comme hier, quand je ressentais une certaine tension dans mes reins, dans mon corps, c'était assez différent.

Je me sentais au beau milieu d'une bulle de bien-être. De douceur. De chaleur. Je ne saurais l'expliquer autrement.

Le trajet avait également été des plus silencieux. Je ne savais pas trop quoi dire, ni quoi faire. J'étais embarrassé, d'ailleurs, et je me demandais pourquoi.

Une fois rentrés, Jungkook ferma la porte derrière moi et alluma les deux chauffages de la pièce. J'ôtai mes chaussures et mon manteau, avant de m'installer doucement sur le canapé, en tailleur.

Est-ce que je devais dire quelque chose ?

Quand je n'entendis plus de bruit, j'osai me tourner vers l'arrière, et fus étonné de découvrir le noiraud dos à moi, appuyé sur la table, la tête baissée.

Je me redressai lentement.

"Jungkook... ?

-Tu as vu ce que Yoongi m'a fait ?"

Je me figeai sur place, debout au beau milieu de la pièce, mes pieds sur le sol froid.

Je détournai le regard en me rappelant de la violence avec laquelle Jungkook avait été propulsé contre le mur.

"Tu comprends pourquoi je n'ai jamais essayé de changer le destin ?"

J'écarquillai les yeux et le regardai de nouveau.

"Ce n'est pas votre destin... ! M'exclamai-je.

-Peut-être un destin forcé, mais un destin quand même." Corrigea-t-il.

Il appuya le bas de son dos contre la grande table et grimaça encore en touchant l'arrière de sa tête.

"Il m'a pas raté l'enfoiré..." Grogna-t-il.

Je m'approchai un peu, inquiet.

"Vous voulez que je vous soigne ?

-Ca sert à rien. C'est pas la petite ouverture qui me fait mal, c'est la douleur du choc." Répondit-il en tapotant doucement dessus, les sourcils froncés.

Je me pinçai les lèvres:

"Jamais on ne pourra vaincre ça." Cracha-t-il.

Il secoua la tête, ses yeux s'étaient noircis.

"Il y a bien un moyen... Murmurai-je.

-Tu as vu comme moi, Taehyung. Ton sang me rend fort, mais rien à voir avec un vampire du rang de Yoongi ou Namjoon.

-Mais comment peuvent-ils être si puissants si leurs humains liés sont morts... ?"

Il ancra ses yeux dans les miens.

"Je me suis longtemps posé cette question." Avoua-t-il.

Puis il perdit son regard sur le sol.

"Et je crois que c'est justement la colère.

-La colère... ?"

Jungkook renifla.

"Un humain lié à un vampire dont le lien est activé vit jusque cent-cinquante ans environ, contre trois-cent chez le vampire lié. Si tu perds ton humain lié naturellement, pas de raison d'être en colère, c'est le cycle de la vie. Tu peux souffrir, certes, mais la haine n'est pas le sentiment que le vampire doit ressentir à ce moment-là."

Il prit une inspiration profonde.

"En revanche si on t'arrache ton humain lié avant sa mort naturelle, avant qu'il n'atteigne un âge qui s'approche des cent cinquante-ans... Je ne sais pas ce que ça peut provoquer. Je n'ose même pas l'imaginer."

Sa dernière phrase secoua mon cœur.

Venait-il d'avouer qu'il... Qu'il aurait du mal à imaginer perdre son humain lié tant ça doit être douloureux ?

Mais il ne sembla même pas s'être rendu compte de ce qu'il venait de dire, puisqu'il poursuivit :

"Ils ont perdu leurs humains liés pendant la guerre. Ces deux humains-là sont donc morts très prématurément. La haine que cela doit engendrer les rend probablement plus forts. La conviction, la soif de vengeance... Ils ont dû développer des facultés." Conclut-il.

Puis il me regarda.

"Si on part du principe que tu as des facultés de vampire, que je suis plus fort que la moyenne, tout cela parce qu'on a mis du temps à activer le lien, ça voudrait peut-être dire que tout se cultive. Tout se déploie, se développe. Je me demande vraiment comment fonctionne tout ça.

-Le lien... ?

-Les vampires aussi."

Je fus surpris.

Il regarda ses propres mains.

"Comme si tout était lié par les émotions. Si les émotions en rapport au lien nous font évoluer, alors la haine, une émotion elle aussi, doit tout autant le pouvoir. Surtout si elle est fondée, profonde, et dévastatrice comme elle doit l'être chez Namjoon et Yoongi."

Je ne savais pas s'il avait raison, mais ses théories étaient très pertinentes.

"Le monde ne tourne peut-être qu'autour des émotions et des sentiments." Soufflai-je.

Jungkook me lança un coup d'œil.

"Si c'est le cas, je comprends pourquoi c'est le chaos."

Je hochai la tête.

Le noiraud me toisa encore un instant, puis se décolla de la table.

"Je vais prendre un bain, j'en ai besoin." Souffla-t-il.

Je levai les yeux vers lui.

"Je peux faire couler l'eau pour vous ?" Proposai-je, car je voulais l'aider mais je ne savais pas quoi faire.

Il s'arrêta net, non loin de moi, interloqué.

Mais il reprit son expression habituelle bien rapidement.

"...Pourquoi pas. Je vais en profiter pour mettre en route la nourriture. Il faudra que tu surveilles la cuisson pendant que je me laverai."

Je hochai vivement la tête, heureux, et me précipitai vers les escaliers. Je m'engouffrai dans la salle de bain une fois à l'étage, et me penchai en avant pour allumer l'eau du bain. Je glissai la main sous le jet jusqu'à ce que je ne le sente brûlant, et activai un peu d'eau froide. Une fois la température régulée, je positionnai le tapis de sol correctement devant la baignoire, vérifiai une dernière fois l'eau, et ressortis.

Avant de descendre, je me dirigeai vers ma chambre pour enfiler des vêtements plus confortables. Je trouvai un t-shirt et un pull molletonné, ainsi que mon jogging d'hier. J'enfilai le tout, puis arrangeai mes cheveux, mais je n'avais pas de miroir.

Je retournai dans la salle de bain en repoussant la porte pour garder la chaleur de la vapeur dans la pièce, et m'empressai de coiffer mes cheveux avec mes doigts avant que le miroir ne s'emplisse de buée. Une fois cela fait, je me dirigeai de nouveau vers la baignoire et me penchai en avant pour toucher le jet d'eau.

Parfait.

Je me redressai et me retournai, prêt à descendre.

Mais mon cœur cessa de battre lorsque je heurtai un torse nu.

Le cri que je poussai fut ridicule.

Jungkook haussa un sourcil.

"Je ne pensais pas que tu étais encore là." Fit-il.

Je rougis et reculai d'un pas. L'arrière de mes genoux touchèrent la baignoire et je me stoppai.

"Pardon j'avais besoin du- du miroir." Murmurai-je.

Je regardai partout sauf vers lui. Je ne savais pas pourquoi.

"Merci pour le bain."

Je hochai la tête, puis le contournai lentement, le cœur battant à tout rompre. Je sentais son regard me suivre tandis que je quittai vivement la pièce. Je fermai la porte derrière moi et me collai au mur juste à côté.

Je posai une main sur mon cœur, les yeux clos.

...Pourquoi est-ce que j'avais paniqué autant ?

Je secouai la tête pour tenter de reprendre mes esprits, puis descendis les escaliers. Là, je m'installai sur le fauteuil et pris la télécommande. J'allumai la télévision et regardai le premier film sur lequel je tombai, mais à vrai dire, mes yeux traversaient l'écran.

Je n'étais pas concentré.

Parce que je pensais à lui.

Il est juste en haut, Taehyung, reprends-toi.

Ce n'était pas que j'avais peur de le perdre, qu'il disparaisse soudainement, mais le fait qu'il ne soit pas à mes côtés me donnait froid, me rendait triste. Ce n'était pas dévastateur, mais j'avais simplement envie qu'il prenne son bain au plus vite et qu'il revienne.

Dix minutes passèrent. Rien.

Je serrai doucement les mains.

Vingt minutes.

Mes bras entourèrent mes genoux, et j'y posai le menton.

Trente minutes.

Je tapotai des ongles contre mes jambes repliées sur mon torse.

Quarante minutes.

C'était long. C'était si long.

A compter de ce jour, je détestais les bains.

Et, quand enfin j'entendis les marches des escaliers être descendues, je me tendis de bonheur, et me forçai à ne pas me retourner. Je fis mine d'être plongé dans le film.

Jungkook passa derrière moi et j'eus un frisson lorsque la senteur de son gel douche me parvint. Il disparut ensuite en cuisine, de ce que j'entendais.

Une minute.

En cuisine.

La cuisine.

...La nourriture.

Oh, non.

"Putain, Taehyung !"

Je me redressai vivement et reculai de deux pas quand Jungkook déboula dans le salon, seulement vêtu d'un jogging, les cheveux trempés, le torse nu et encore humide et, surtout, l'expression colérique.

"Je t'avais dit de surveiller la nourriture ! Grogna-t-il.

-P-Pardon j'ai oublié je-"

Je me pris la tête dans les mains, paniqué, car ça me rappelait soudain madame et ses yeux rouges quand je faisais une bêtise.

Je me souvins de la douleur de sa prise sur ma nuque quand elle m'envoyait dans ma chambre ou dans la cave, et je reculai encore, terrifié à l'idée qu'il me punisse.

Mais Jungkook me fixait à présent avec intrigue.

"C'est bon, te mets pas dans cet état." Souffla-t-il, surpris.

Je le regardai, les yeux mouillés, les mains tremblantes, et le noiraud soupira.

"Tae, c'est bon, c'est pas grave. Calme-toi."

Je reniflai et hochai la tête, soulagé de le voir se calmer.

"T'as oublié d'aller voir ?

-Oui... Pardon..." Fis-je, la voix faible.

Il me lança un coup d'œil agacé, puis disparut de nouveau en cuisine. Je sentais d'ici une odeur de cramé envahir le salon. Je ne savais même pas ce qu'il avait cuisiné.

Je me sentais horriblement idiot et honteux.

Quand il revint, je le vis grimacer, probablement à cause de l'odeur.

"Désolé." Murmurai-je encore.

Il croisa les bras sur son torse nu et abîmé des longues griffes rougeâtres.

"A quoi tu pensais pour avoir oublié ?"

Je me pinçai les lèvres et détournai le regard.

"Désolé, je-

-Réponds.

-...Je vous attendais." Soufflai-je.

Un silence. Je gardai les yeux fixés sur un vase, au loin, car j'avais peur de sa réaction.

"Taehyung, il va falloir que tu apprennes à contrôler tes émotions. A contrôler tes envies, tes désirs et tes peurs."

Je hochai la tête, car j'avais bien conscience que mon incapacité à gérer tout cela devenait un problème majeur. Jungkook s'approcha de moi. Je le regardai de nouveau.

"Ce n'est pas de ta faute, c'est le lien qui te fait croire que je dois toujours être dans ton champ de vision pour être en sécurité. Il faut que tu surpasses ça."

J'opinai encore.

"Mais j'ai peur..." Murmurai-je.

Il haussa un sourcil.

"De quoi ?"

Je me triturai les doigts.

"Que vous m'abandonniez encore." Osai-je, tout bas.

Une lueur de surprise traversa ses pupilles. Puis il soupira, et s'approcha de moi. Je levai de grands yeux sur lui, et quand il fut à ma hauteur, je me tendis.

Sa main glissa sur mon front et il dégagea une mèche rebelle de mes yeux. Je me laissai faire, obnubilé par ses orbes noirs.

"Je ne vais plus t'abandonner." M'affirma-t-il.

Je pouvais le croire, oui, mais la peur ne partait pas si facilement. Jungkook vit mon air dubitatif, et soudain, sa main dériva sur ma joue. Il la tint doucement et me fit incliner le visage vers le haut.

"Pardonne-moi pour toutes les fois où je l'ai fait." Chuchota-t-il, comme s'il me disait un secret.

Un frisson parcourut mon dos jusqu'à ma nuque, et j'osai davantage m'appuyer sur sa main contre ma joue. J'aimais sentir son contact. J'adorais cela.

"Dites... Qu'est-ce qu'on va f-faire, maintenant ?" Soufflai-je, en faisant référence à la guerre qui se préparait.

Jungkook garda son expression neutre mais concernée.

"On doit choisir notre camp. De manière définitive."

Je fus surpris.

"Il y a... Il y a des camps... ?"

Son pouce toucha l'os de ma pommette.

"Oui. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir déjouer le plan de Namjoon et Yoongi."

J'écarquillai les yeux.

"Quoi... Qui ? Qui ça ?"

Son regard se perdit sur mon visage.

"Il y en a, à l'extérieur.

-A l'extérieur... ?"

Ses prunelles s'assombrirent de sérieux.





"...A l'extérieur de l'Atlantide."









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On dirait bien qu'il y a eu le premier petit bisou... ;)

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre les amis ? Il y a aussi quelques infos (notamment dans la dernière scène) qui peuvent vous donner des indices sur la suite des événements ^-^ 


J'espère vraiment que ce chapitre vous a plu. Merci pour votre patience, votre soutien (de plus en plus de personnes s'intéressent à Vermilion parce que vous en parlez autour de vous alors pour ça : MERCI du fond du coeur T-T ça me motive énormément quand je vois toutes les jolies choses que vous dites sur cette histoire) ♥


Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite, merci pour tout, prenez grand soin de vous, et courage pour cette dernière semaine de partiels aux étudiant.e.s qui me lisent. On va y arriver, bientôt la fin ! T-T ♥

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