✑ Lα dιѕpαrιтιoɴ d'αтнéɴαϊѕ
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CHAPITRE 3
La disparition d'Athénaïs
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Harry jeta un coup d'œil à son porteur et constata que ce dernier était toujours tendu. Il semblait que ce dernier ne soit pas tout à fait rassuré par son prochain voyage. Il ferait donc mieux de trouver les bons mots afin d'apaiser le cœur de l'homme s'il souhaitait partir à Forks en toute tranquillité.
— Va faire tes valises, Harry, l'encouragea Caïus.
Aro roula des yeux tandis que Marcus ne put s'empêcher de soupirer.
— Harry, inutile d'écouter ce vampire acariâtre et prends le temps qu'il te faut pour préparer votre voyage, dit Aro.
Harry sourit, amusé par la petite broutille entre ses oncles. Il comptait bien évidemment prendre son temps pour organiser son voyage à Forks. Après tout, ils avaient donné un an aux Cullen pour transformer l'humaine et il ne comptait s'y rendre que lorsqu'il serait bien préparé.
Il aimerait avant tout effectué quelques recherches sur la ville dans laquelle résidait les Cullen et ensuite préparer un plan d'évasion au cas où il rencontrerait des problèmes sur place. Il devrait procéder ainsi s'il voulait que son porteur soit complètement rassuré.
Pendant que le jeune prince de Volterra faisait un plan dans sa tête pour son voyage, les deux Cullen et l'humaine quittèrent la ville sans jamais se douter qu'ils avaient été suivis par une ombre qui emboîtait chacun de leurs pas.
Bientôt, une panique totale régna soudainement dans le château de Volterra. Tous les résidents se mirent à fouiller tous les recoins de la bâtisse.
Aro ressemblait à un lion en cage, faisant des allers-retours incessants. Toute la colère qu'il ressentait était clairement affiché sur son visage d'ordinaire joyeux.
— Aro, tu devrais t'asseoir, lui suggéra gentiment Marcus. Elle n'a pas pu aller bien loin. Nous finirons par la retrouver.
Aro s'apprêtait à défouler sa colère sur son frère lorsque les jumeaux Alec et Jane revinrent de leur recherche.
— Où est-elle ? questionna-t-il, impatient.
— Elle est introuvable. Nous avons passé au peigne fin tout le château mais aucune trace d'Athénaïs, répondit Jane.
— Comment ça aucune trace d'elle ?! Qui était chargée de la surveiller ? tonna Aro, empli d'une fureur sans nom.
— Moi, mon seigneur, dit Afton qui venait d'apparaître aux côtés de sa compagne. Comme vous me l'aviez expressément demandé, je l'ai conduite hors du château pour ne pas éveiller ses soupçons mais tout de suite elle a remarqué qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Elle m'a demandé inévitablement pourquoi vous l'autorisez à quitter l'enceinte du château, tandis que d'ordinaire, il lui est strictement interdit de franchir les limites des portes. Elle était suspicieuse et n'a pas cherché à en savoir plus lorsque je n'ai pas répondu à ses questions. Elle était devenue tout d'un coup surexcitée et voulait entrer dans plusieurs boutiques. Lors d'un arrêt dans un magasin de bijoux, j'ai perdu sa trace. Elle avait complètement disparu.
Aro était plus que fou de rage. Il était dans un tel état de fureur qu'il aurait été prêt à décapiter tous les membres de sa garde pour n'avoir pas été capables de retrouver la trace de la jeune femme.
— Disparu ? Elle avait complètement disparu ?! Elle ne peut pas disparaître ! gronda le vampire ancien.
— Je suis désolé, mon seigneur. J'aurais dû prêter plus attention à sa sécurité. J'accepterai tout châtiment.
— Châtiment, ricana Aro, incrédule. Quel châtiment pourrais-je t'infliger autre que celui de la mort ?
— Oncle Aro, je pense savoir où elle se trouve, dit Harry.
— Je ne veux pas d'hypothèses, Harry ! Uniquement...
— Où penses-tu qu'elle pourrait être ? l'interrompit Marcus.
— Athéna a certainement dû entendre des bribes de conversations dans les couloirs lorsqu'Afton a été chargé de la distraire hors du château. Juste l'évocation du nom Cullen aurait pu la rendre suspicieuse et que tout d'un coup, vous l'ayez éloigné du château sans aucune raison n'aura fait que confirmer ses hypothèses qu'il se passait quelque chose d'important et que vous ne vouliez pas qu'elle en soit mise au courant. On sait qu'elle a un don naturel pour le camouflage et s'échapper de la surveillance d'Afton était sans grands problèmes pour elle. Soit elle est revenue au château et a appris ce qui se passait et elle est allée bouder dans un coin de la ville. Soit, elle a suivi les Cullen et l'humaine, expliqua le jeune hybride.
Aro, si cela était possible, pâlit soudainement.
— Non.
Elle ne pouvait pas.
— Non ! hurla-t-il, paniqué.
Il ne pouvait certainement pas permettre une telle chose. Il mourrait si jamais il venait à la perdre. Elle était tout pour lui et une éternité sans elle, sans Athénaïs à ses côtés, n'avait plus de sens. Il devait la retrouver avant qu'il ne soit trop tard.
Aro quitta précipitamment la pièce et les jumeaux, Alec et Jane, le suivirent sans hésiter.
— Enfin un peu d'action. Cette fois-ci, j'aurais la tête de Cullen, dit Caïus avec un sourire narquois.
Harry soupira en pensant au drame imminent qui ne tarderait pas à se produire et il ne doutait pas que son oncle Caïus prendrait un malin plaisir à envenimer les choses.
Il se hâta donc de poursuivre son oncle Caïus qui avait suivi Aro tandis que Marcus secouait la tête d'un air dépité. Il n'aimait guère ce genre de situation qui pourrait virer au massacre en un rien de temps. Il était tout autant inquiet qu'Aro de la disparition d'Athénaïs et espérait qu'elle n'ait pas fait de rencontres malheureuses.
— Afton et Heidi, vous resterez au château pour veiller à la sécurité de nos sœurs. En notre absence, elles tiendront les rennes du pouvoir. Leur parole sera loi, déclara Marcus.
Les deux vampires nommés pour assurer la sécurité de ceux qui resteraient au château hochèrent la tête en signe d'obéissance.
Marcus, satisfait de leur réponse, prit la main de son époux et ne tardèrent pas à rejoindre le reste des leurs pour aller retrouver Athénaïs.
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Elle était assise près du hublot et regardait au dehors, appréciant la vue qu'elle avait de la terre vu d'en haut.
C'était la première fois qu'elle montait dans un avion et s'aventurait aussi loin de sa terre natale. Elle était quelque peu excitée par cette aventure et était sûre et certaine que son cœur battrait la chamade si elle avait été vivante.
— Bonsoir, la salua l'hôtesse.
Elle se détourna du hublot et posa son regard azur sur l'hôtesse qui lui souriait d'un air avenant.
— Alors ? Qu'aimeriez-vous manger ? l'interrogea l'hôtesse.
— Je n'ai pas faim, merci, refusa-t-elle poliment.
— Dans ce cas, voudriez-vous une boisson ?
— C'est gentil de votre part mais je n'ai pas soif non plus.
L'hôtesse acquiesça et passa à un autre passager. Elle retourna à sa contemplation et remarqua son reflet terne sur la vitre. Un sourire triste traversa ses lèvres et elle pensa à sa fugue, aux conséquences qui allaient en découler. Elle y ferait face sans flancher mais avant tout, elle devait savoir. Elle se devait de comprendre.
Cullen.
Elle était sûre d'avoir entendu ce nom. Le vampire qu'elle avait suivi jusqu'ici s'appelait Cullen. Elle en était certaine car elle l'avait entendu un peu plus tôt dans les couloirs du château lorsqu'elle était revenue sur ses pas après avoir échappé à la vigilance de son garde du corps.
Ce ne pouvait être une coïncidence. On ne l'aurait pas fait quitter l'enceinte du château sans raisons valables. Et ce Cullen pouvait être la réponse à ses questions.
Heureusement que son don s'était développé avec le temps car elle n'aurait pas pu les suivre sans se faire repérer. Elle était presque comme un caméléon. Elle s'adaptait à son milieu et s'en servait avec habileté pour se fondre dans la masse. Elle avait été également assez chanceuse que son cousin ainsi que son oncle ne l'aient remarqué lorsqu'elle était revenue sur ses pas.
Lorsque l'avion atterrit à l'aéroport de Sea-Tac, elle se dissimula de nouveau et suivit le trio en gardant une bonne distance de sécurité. Elle ne les connaissait pas et même si le nom Cullen représentait une source sûre pour elle, elle ne pouvait en aucun cas se permettre de baisser sa garde.
Elle crut que la terre allait s'ouvrir sous ses pieds lorsqu'elle le vit, patientant en silence dans un coin tranquille loin des portiques de détection des métaux, à l'ombre d'un grand pilier, aux côtés d'une femme. La femme s'éloigna de lui pour prendre l'humaine dans ses bras et chuchota :
— Merci, vraiment merci.
Puis elle se jeta au cou du vampire qui se trouvait aux côtés de l'humaine. Le Cullen qui avait suscité sa curiosité et avait en partie participé à sa fugue sans le savoir.
Elle eût comme un pic de douleur lorsque le vampire appela la femme « maman ». Encore plus lorsque Carlisle s'avança et remercia l'humaine.
Elle n'était pas stupide et bien qu'elle ait passé presque toute sa vie enfermée dans un château, elle était encore capable de comprendre et de voir les liens qui unissaient les gens. Et là, elle avait devant elle la vision d'une famille en parfaite harmonie.
« — Tu crois qu'il m'aimait ?
— Bien évidemment que Carlisle t'aimait. Tu étais son rayon de soleil, Athéna. Tu représentais le monde pour lui, ma princesse. »
Ce n'était que des mensonges. Toujours et encore des mensonges.
Elle chancela sous le poids de la trahison, la déception, l'amertume et la tristesse. Il avait menti. Ils avaient tous les deux menti.
— Mademoiselle ?
C'était comme un bourdonnement autour d'elle. Elle ne se sentait pas bien. Sa vision se troublait et elle se mit à paniquer quand elle manqua tout d'un coup d'oxygène. Ce n'était pas possible. Elle n'avait pas besoin de respirer. Elle n'était pas humaine. Alors pourquoi, brusquement, avait-elle l'impression de suffoquer ?
— Un médecin ! Vite ! hurla quelqu'un tout près d'elle.
— Je suis médecin, écartez-vous, s'il vous plaît, dit une voix masculine.
Elle reconnut aussitôt cette voix. Ce timbre doux presque mélodieux qui avait accompagné une grande partie de sa vie.
Elle leva la tête et croisa un regard pratiquement identique au sien bien que celui-ci soit entouré d'un liquide doré.
L'homme aux cheveux blonds se raidit et la dévisagea d'un air surpris.
— A... Athénaïs ?
Elle voulait pleurer, hurler, le frapper, se jeter dans ses bras, s'assurer qu'il était bel et bien vivant, que ce n'était pas une illusion. Il y avait tellement de choses qu'elle aurait voulu faire à l'instant mais elle s'abstint et se releva avec difficulté.
Il voulut l'aider mais elle repoussa froidement.
— Ne me touche pas ! hurla-t-elle au bord des larmes. Ne me touche pas.
Ce fut presque comme une supplique, un plaidoyer. C'était si douloureux qu'elle se demanda comment il était possible de ne pas succomber sous l'intensité de cette souffrance.
Ils la regardaient tous, intrigués pour certains et désolés pour d'autres. Pourquoi seraient-ils désolés ? Ils ne la connaissaient même pas.
— Carlisle ?
Le vampire ne se tourna pas vers sa femme, son regard toujours rivé sur la jeune adolescente qui se tenait face à lui.
Une magnifique adolescente à la chevelure d'ébène et aux yeux d'un bleu pâle presque éteint. Elle avait une silhouette extrêmement fine et était vêtue d'une robe d'un bleu pastel. Par-dessus, elle portait une élégante cape à capuche noire.
— Athénaïs.
Elle ignora l'homme et darda son regard sur chacun des membres du clan Cullen puis s'attarda sur Esmée.
— Alors, pendant tout ce temps, tu étais vivant, conclut-elle, un sourire amer au coin des lèvres.
— Qui est-ce ? demanda Emmett, curieux.
— Elle porte la cape des Volturi, remarqua Jasper.
— Qui, parmi vous, tenterait de violer mes pensées ? demanda l'adolescente d'un ton glacial.
Tous les regards convergèrent sur un seul point, un seul homme, un seul vampire. Edward.
— Essaie à nouveau et je te promets que tu ne verras pas le prochain lever du soleil, menaça-t-elle.
— Je ne le contrôle pas, dit-il. Désolé.
Athénaïs hocha la tête, compréhensive. Ce vampire avait de la chance d'être tombée sur elle car si son pouvoir n'était pas contrôlé et qu'il avait le malheur de l'utiliser sur son oncle ou son cousin, l'un ou l'autre lui ferait passer un mauvais quart d'heure qu'il ne serait pas prêt d'oublier et le forcerait certainement à apprendre à maîtriser son pouvoir.
— Tu devrais apprendre, conseilla-t-elle.
— Je n'arrive pas à sentir tes émotions, dit Jasper, interloqué.
— Et moi, je ne la vois pas, lança Alice, perturbée.
Athénaïs comprit que les trois vampires avaient un don et qu'elle était insensible à leurs pouvoirs. Ce n'était pas quelque chose de surprenant pour elle puisqu'elle savait depuis longtemps qu'aucun don vampirique ne pouvait l'atteindre pour l'avoir expérimenté auprès des membres de la garde du clan et elle l'était également aux pouvoirs de son oncle et de son cousin.
Elle était soudain extrêmement fatiguée et se morigéna pour avoir été aussi inconsciente. Si elle avait su ce qui l'attendait en suivant ce Cullen, elle n'aurait peut-être jamais fugué. Maintenant qu'elle connaissait la douloureuse vérité, elle ne savait plus vers qui se tourner.
Ils avaient tous menti et plus aucun d'entre eux n'était digne de confiance.
— Athénaïs ? l'interpella Carlisle, inquiet.
Elle recula d'un pas lorsque le blond voulut s'approcher.
Carlisle afficha une mine coupable et blessée. Elle regarda l'homme encore une fois avant de mettre une grande distance entre eux et de se joindre à un groupe de touristes pour doubler Carlisle qui s'était aussitôt mis à sa poursuite. Elle savait qu'elle n'irait pas bien loin dans son état et que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne s'affaiblisse complètement et ne devienne une proie facile pour ceux qui lui voudraient du mal.
Elle courut aussi vite qu'elle le pouvait et alla se refugier dans la forêt.
— Athénaïs !
Il était en train de la rattraper. Elle ne pouvait plus se dissimuler, trop faible pour pouvoir utiliser ses capacités. Elle s'enfonça un peu plus dans la forêt, Carlisle à ses trousses.
— Non, Athénaïs ! N'avance pas plus loin. Athéna !
Elle l'ignora et traversa une petite clairière avant de s'engouffrer un peu plus dans la forêt. Elle jeta un coup d'œil derrière elle et remarqua qu'il avait arrêté de la poursuivre et qu'il se tenait immobile, déchiré entre son besoin de la suivre et son incapacité à franchir une barrière invisible qui le maintenait loin d'elle. Elle ne se questionna pas longtemps sur son arrêt et poursuivit son chemin sans un autre regard en arrière, ignorant les appels du blond.
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