VII
HECTOR : Je ne suis pas le sujet de cet entretien Mademoiselle Véra. C'est vous.
VERA : Et quel est le verdict docteur ?
HECTOR : Vous êtes une gamine capricieuse pourrie gâtée qui veut faire de ses fantasmes une réalité et qui s'est malheureusement retrouvée avec en main les moyens de le faire. Vous avez une lubie pour la Vérité. Il n'y a pas d'autre moyen de l'appeler Mademoiselle Véra, si vous ne voulez pas du terme "obsession". Vous vous êtes accrochée à cette lubie quand il y aurait eu un millier d'autres causes à défendre, pour des raisons qui nous restent encore à déterminer. Vous aviez besoin d'un objectif à votre existence et vous en avez trouvé un. Vous vouliez faire la maligne, vous distinguez, vous faire remarquer. Vous auriez pu continuer votre travail habituel tranquillement et soigner des pathologies, sauver des vies, mais non ce n'était pas assez pour vous. Vous vouliez changer le monde et créer une réalité à l'image de vos préférences personnelles. Vous vous contrefichiez absolument de l'avis des autres et vous avez considéré qu'ils n'avaient pas leur mot à donner.
VERA : J'ai été faible. J'ai sacrifié la Vérité à la Vérité. J'aurais pu réussir ! J'aurais pu remplir ma mission. Mais j'ai succombé à ma lubie pour la vérité comme vous l'appelez. Peut-être qu'au fond j'avais peur de ma salir les mains. Non, je n'en avais pas peur. Mais, j'avais peur de me salir les lèvres.
HECTOR : A quoi faites-vous allusion ?
VERA : Savez-vous comment j'ai été arrêtée Hector ?
HECTOR : Non, je l'ignore.
VERA : Vous savez pourquoi ils ne vous ont pas révélé cette information ? Parce que ça empêcherait l'opinion publique de prendre au sérieux ma tentative de "crime". Si on le leur racontait, ils prendraient ça pour une histoire drôle. C'est juste trop ironique. La vie est trop ironique. J'ai encore été piégée dans l'un de ses paradoxes où la Vérité est son propre ennemi.
HECTOR : Que s'est-il passé ?
VERA : Un collègue est entré dans mon bureau et m'a demandé sur quoi je travaillais. Je lui ai répondu la vérité. Il m'a dénoncée aux autorités. C'est tout.
HECTOR : Vous auriez pu mentir.
VERA : J'aurais dû mentir.
HECTOR : Mais vous étiez trop attachée à la lubie de vous voir comme une personne sincère.
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