Chapitre 37
Freyja attend. Allongée dans son lit, elle patiente, les mains doucement repliées contre son ventre, les yeux rivés vers l'extérieur. Elle attend l'aube. Lorsque le soleil apparaîtra à l'horizon et que ses rayons encore rouge traverseront sa fenêtre, elle se rendra au rendez-vous que lui a donné sa prétendue mère. Freyja sent son cœur accéléré. Tu trahis les autres en faisant ça. Tu les trahis tous. Elle ferme les yeux. Elle n'a pas le choix. Elle doit y aller. Alors elle attend, des heures durant.
Jusqu'à ce que finalement, ce soit le moment tant attendu. Le pas lourd, elle sort du lit, se passant une main dans les cheveux. Il n'y a pas un bruit dans la maison. La jeune femme se mordille la lèvre. Elle ne veut pas courir le risque d'être rattraper par un des hommes alors, une fois le manteau et les bottes enfilées, elle passe précautionneusement ses jambes par la fenêtre, en faisant le moins de bruit possible. Elle inspire profondément puis se laisse glisser à l'extérieur. Ses pieds sont silencieux dans l'herbe encore recouverte de rosée.
Freyja s'éloigne rapidement de la maison, avançant à grands pas jusqu'à la forêt, passant ensuite les rangées d'arbre, les chemins similaires. Dans le ciel, les oiseaux chantent tandis que le soleil monte lentement dans le ciel. Les yeux de la jeune femme aperçoivent au bout de quelques minutes qui lui semblent une éternité, la clairière aux violettes dénuée de toute fleur. Elle s'approche.
Son cœur bat la chamade.
Ses mains deviennent moites et elle déglutit, sentant sa détermination flancher.
Pourquoi est-elle venue ? S'il lui arrive quelque chose... Personne ne pourra l'aider...
Freyja inspire profondément et se force à continuer à avancer. Tout allait bien se passer. Encore un pas et encore un. Ses yeux scrutent la clairière. Personne. Ses jambes se mettent à trembler. Et s'il ne s'agissait réellement qu'une plaisanterie malsaine ? Mais quel enfant s'amuserait à faire une chose pareille ? Qui ferait – Un mouvement. Freyja sursaute et tourne brusquement la tête vers le côté. Ses yeux cherchent frénétiquement la cause du bruit mais n'aperçoivent rien. Elle fronce les sourcils. Qu'est-ce que c'est ? Encore un craquement.
Tout d'un coup, une voix claire et féminine se met à chanter et le corps de la jeune femme se fige.
« Weißt du, wie viel Sternlein stehen, an dem blauen Himmelszelt...Weißt du, wie viel Wolken gehen, weithin über alle Welt...»
Le corps de Freyja est secoué d'un frisson lorsqu'elle reconnaît la chanson et les paroles.
« Qui est là ! », s'exclame-t-elle, et entre les arbres résonne un rire cristallin malsain. Freyja déglutit. Ce rire. Cette voix.
Vila.
« Tu ne me fais pas peur ! », s'exclame Freyja et Vila lui répond d'un rire plus puissant. Ensuite, dans un craquement, elle apparaît finalement dans la clairière. Elle effectue une courbette légèrement maladroite, ses cheveux tombant dans son joli visage cruel.
« Mais tu devrais, mon ange. » Elle rit à nouveau, « Où est Pranan ? Je ne l'entends pas. »
Freyja hésite une seconde puis annonce :
« Il devrait bientôt arriver. »
Elle grimace intérieurement lorsque ses lèvres énoncent le mensonge. Mais quoique Vila ait prévu, il ne fallait pas qu'elle sache qu'elle est seule. Freyja se passe une main dans les cheveux, se racle la gorge et se bombe le torse dans l'espoir de se rendre plus imposante.
« Où est ma mère, Vila ? », demande Freyja, la voix pleine d'ironie, « Je ne suis pas venu pour apprécier ton visage cadavérique. »
Vila tord son visage une fraction de seconde dans une mimique rageuse puis offre un sourire mielleux à Freyja.
« Mais ne t'inquiète pas, elle aussi, ne devrait pas tarder. »
Freyja fronce les sourcils. Folle. Vila était seulement complètement folle. Elle avait organisée ce rendez-vous pour une raison inconnue et maintenant, elle se retrouvait dans l'impasse et tentait de faire rester Freyja le plus longtemps possible. Que lui voulait-elle ? Brusquement, la jeune femme entend un craquement et tourne la tête vers la source du bruit.
« Ah ! », s'exclame Vila, « Nous avons de la visite ! »
Freyja recule d'un pas, son cœur accélérant brusquement tandis qu'un mauvais pressentiment la prend. Qui est là ? Les craquements se rapprochent de plus en plus et une silhouette apparaît entre les branches, une silhouette extrêmement familière à Freyja. Elle écarquille les yeux, lorsqu'un homme pénètre dans la clairière, un sourire sur les lèvres.
« Bonjour. », murmure-t-il de sa voix douce, « J'espère que tu as bien dormi. »
Le cœur de Freyja se fige.
« Toi ? », dit-elle d'une voix entrecoupée, « Toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »
Il sourit un peu plus.
« Nous t'avons préparé une surprise. », annonce-t-il, « Et le maître sera si content lorsqu'il aura enfin obtenu ce qu'il désire depuis si longtemps ! »
Tout tourne dans la tête de Freyja tandis qu'elle fixe l'homme avec de grands yeux, la bouche entrouverte, incapable de former une pensée cohérente dans sa tête où tout se mélange et tout est submergé de questions paniquées.
« Jamais je n'aurais cru... Jamais je n'aurais pensé que tu travaillais pour le maître ! Je te faisais confiance ! Kild te faisait confiance ! Comment... Pourquoi... Allande ! - »
Freyja n'a pas le temps de dire un mot de plus. Aussitôt, elle sent une paire de bras l'encercler par derrière. Elle ouvre les lèvres pour crier mais on lui force un bout de tissu entre les dents. Désespérée, la jeune femme se débat, tentant de donner des coups de coude à son agresseur qui ne fait que rire dans son oreille, rire accompagné de celui de Vila. Allande tape dans les mains.
« C'est l'heure de retourner en cage, petite oiseau ! », s'exclame-t-il avant de s'approcher à grands pas. Il sort un flacon de sa poche et se penche en avant. Freyja tente de le repousser mais l'homme derrière elle l'en empêche.
« Tss, tss, c'est pourtant pour ton bien. », murmure Allande. Ses longs doigts ouvrent le flacon et une odeur nauséabonde en sort. Freyja n'a que le temps d'essayer de tourner la tête – en vain. Brusquement, elle est engloutie dans le noir, perdant connaissance sans même avoir le temps de comprendre ce qui lui arrive.
Bonjour, bonsoir les cocos!
Un court chapitre un peu à la va-vite pour vous - je n'ai vraiment que très peu de temps pour écrire, mais je fais ce que je peux.
Et zut! Pauvre Freyja. Et Allande... Oui, Allande. Je pense qu'on peut tous être d'accord pour le détester.
Je vous promets que le chapitre suivant sera plus long et mieux écrit que celui-ci.
Des bisous fatigués,
Blondouille♥
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