Chapitre 27
Quelques heures plus tard...
Allande observe Freyja, inquiet. Et si... Brusquement, le papillonnement de ses paupières attire son attention.
« Freyja... ? », demande-t-il, se penchant un peu en avant. Une inspiration bruyante et ses yeux bruns s'ouvrent d'un coup. Freyja cligne plusieurs fois des yeux, regardant autour d'elle d'un air perdu la respiration haletante. Allande soupir de soulagement.
« Freyja ? », demande-t-il doucement. Elle tourne la tête vers lui, l'observe un instant, ouvre la bouche puis la referme plusieurs fois.
« Je... », finis-t-elle par grommeler, lorsqu' Allande commençaient à croire qu'elle n'allait plus répondre du tout, « Je ne comprends pas... » Elle se passe une main dans les cheveux et déglutit, tente de se redresser. Le guérisseur la retient en arrière.
« Ne bouge pas. Tu dois encore te reposer un petit peu. »
Freyja referme les yeux.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? », demande-t-elle, la voix un peu rauque. Allande lui pose une main sur l'épaule.
« Tu as perdu conscience pendant un bon moment. »
Elle hoche la tête.
« Je vois. »
« Est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé avant ? »
Elle réfléchit un moment, ses joues se teintent un peu de rose.
« J'étais avec Faolàn... Et après je me suis endormie et... », la couleur vire de ses joues tandis qu'elle devient pâle comme un linge, « Tout est revenu. J'ai revu toutes ces images horribles, j'ai... », sa voix se brise, « J'ai perdu un enfant. Je ne le voulais pas, je détestais cet enfant, mais j'ai eu... Ça m'a fait tellement mal. Et plus tard, j'ai tué un homme. J'avais son sang sur mes mains. Sur mes mains. » La jeune femme tremble un peu. « Qu'est-ce que ça fait de moi. » Sa voix n'est plus qu'un murmure.
Allande soupire.
« Petite, ces actes ne te définissent pas. Tu n'es pas une meurtrière, ni une mauvaise personne. Des fois, la vie ne nous laisse seulement pas le choix. Il faut que tu te pardonnes et que tu avances. »
Elle sourit et hoche doucement la tête alors qu'à l'intérieur, son cœur est en lambeaux. Le guérisseur l'observe un instant puis se lève.
« Je vais aller prévenir les autres que tu es revenu parmi les vivants. »
Elle hoche la tête à nouveau, sans un mot. Allande se lève du lit, la porte grince lorsqu'il l'ouvre, il sort de la pièce et va retrouver Faolàn et Pranan. Les deux sont assis silencieusement à la cuisine, chacun perdu dans des pensées, les yeux dans le vide. Le guérisseur se racle la gorge.
« Elle est réveillée. », annonce-t-il. Faolàn lève la tête d'un coup brusque et se lève de sa chaise, près à courir au chevet de la jeune femme. Allande l'arrête d'un geste froid, lui lançant un regard sévère.
« Doucement, gamin. »
Faolàn grogne et enlève la main de l'homme de sa poitrine. Il secoue la tête et avance jusqu'à la chambre d'un pas plus lent. Il hésite un instant puis pénètre à l'intérieur. Freyja tourne la tête vers lui.
« Faolàn », dit-elle. Il sourit puis s'installe à côté d'elle. Il grimace un peu, ne sachant pas trop comment agir. Il se passe la main dans les cheveux.
« Je... Comment tu vas ? »
Freyja s'appuie sur ses coudes et s'assoit un confortablement. Elle hausse les épaules.
« Ça va. Je suppose. »
Le jeune homme fixe ses mains et soupire.
« Freyja, je suis désolé pour ne pas avoir été totalement honnête avec toi. J'aurais dû te dire tout ça, sans que tu le découvres toute seule par la suite. »
Il rougit un peu et Freyja lève un sourcil, ironique.
« Le grand et méchant Faolàn qui s'excuse ? Incroyable ! »
Il grogne et lui donne un léger coup de coude.
« Te fais pas d'illusion, gamine », maugrée-t-il, « Ce n'est pas quelque chose qui va arriver souvent. » Freyja rit doucement et secoue la tête. Pranan rentre au même moment et vient s'assoir de l'autre côté du lit.
« Alors comme ça on donne des coups de coude à une jeune femme malade et fragile ? », demande-t-il à Faolàn, l'air faussement choqué. Faolàn relève la tête et lui offre un regard meurtrier. Freyja s'avance un peu et donne une tape à son frère.
« Malade et fragile ? J'espère que ce n'est pas de moi que tu parles ! »
Pranan rit.
« Bien évidemment que non. Comment ça va, d'ailleurs ? Tu nous as fait une frayeur, avec Allande qui nous dis que t'aurais pu y passer ! »
La jeune femme pâlit un peu mais sourit doucement.
« Vous n'allez pas vous débarrasser de moi aussi facilement. », dit-elle. Pranan arrête de rire et pose une main sur les siennes, un peu mal à l'aise à son tour.
« Heureusement. », grommelle-t-il. Quelques minutes de silence inconfortable suivent. Freyja se passe une main dans les cheveux. Elle se racle la gorge.
« Si vous voulez bien m'excuser, j'aimerai bien sortir un petit peu. », annonce-t-elle et commence à se défaire des fourrures qui la couvrent. Alerter, les deux hommes la retiennent en place.
« Pas question ! Allande a dit que tu devais te reposer ! »
Elle lève les yeux au ciel et arrête de bouger un instant.
« Allande dit beaucoup de chose. », dit-elle, « Et si je reste allongée plus longtemps je vais devenir folle. »
« Freyja... », commence Faolàn et elle le fait taire d'un geste de la main autoritaire. Elle s'assoit, droite comme un i, sans leur faire voir que dans sa tête tout tourne et qu'un petit point noir danse devant ses yeux.
« Je ne suis pas une poupée. Je ne vais pas me briser au moindre coup de vent. Je veux seulement sortir, prendre l'air, me changer les idées. J'ai besoin de réfléchir. J'ai besoin d'être seule. J'en peux plus de regarder le même morceau de plafond et d'entendre des portes qui grincent dans le fond. »
Les deux hommes se regardent. Pranan soupire et tourne sa tête vers elle.
« Si Allande apprend ça, il va nous tuer, déjà qu'il nous déteste. »
Freyja fronce les sourcils.
« Déjà qu'il vous déteste ? », répète-t-elle, intriguée. L'idée qu' Allande puisse détester qui que ce soit lui semble impossible au plus haut point. Il était toujours si calme et gentil. Faolàn pousse un rire bref.
« Oui, gamine, ce type nous déteste au plus haut point. »
Elle n'ajoute rien à ce sujet. Elle ne les croit pas, ne peut pas les croire.
« Est-ce que je peux sortir, s'il-vous-plaît ? », demande-t-elle alors à nouveau, un peu énervée, un peu à bout. Pranan se lève et fait un geste vers la porte avec un petit signe moqueur.
« Après toi, princesse. », dit-il d'une voix suraiguë et la jeune femme ne peut s'empêcher de rire. Elle sort du lit et jette un regard derrière elle où Faolàn n'a pas l'air enthousiaste à l'idée de sa sortie. Il s'approche d'elle.
« Ne t'éloignes pas trop », grommelle-t-il puis il se retourne d'un coup brusque et sort de la pièce. Pranan rit un peu.
« Il s'inquiète pour toi. », dit-il et Freyja sent ses joues rougir un peu. Elle baisse les yeux, se souvenant des évènements du jour précédent.
« Il ne le montre pas trop. », grommelle-t-elle à son tour et sort de la pièce. Pranan grogne, les yeux levés. Bon sang, quelle bande d'incapables ! Il voit s'éloigner à grand pas à travers la petite fenêtre de sa chambre. La jeune femme avance jusqu'à la forêt derrière la maison, sans réfléchir où elle va, sans faire attention où elle met les pieds. Elle veut seulement s'éloigner de la maison, de cette chambre, de Faolàn.
Faolàn.
Bon sang, mais qu'est-ce qui l'avait prise de... Elle se sent rougir et se passe les deux mains sur le visage. Idiote ! Triple idiote ! Comment allait-elle lui regarder dans les yeux maintenant ? Tout ce discours sur ses sentiments en plus... Pourquoi, pourquoi, est-ce qu'elle avait été stupide pour croire ce genre de choses ? Avant qu'elle ne se jette d'une falaise, il en avait rien à faire d'elle, il tenait plus à cette blondasse et elle, naïve, petite Freyja sans mémoire avait cru à tout ça et...
Frustrée, elle s'assoit sur un tronc d'arbre. Idiote, tu n'as pas couché avec lui que pour ça, arrête de te mentir ! Elle se sent rougir à nouveau. Ses pensées valsent autour des sentiments qu'elle a pour Faolàn, des sentiments confus qu'elle n'arrive pas à définir. Freyja se mordille la lèvre. Elle se sent attirer physiquement. Il n'avait pas le physique caractéristique de l'homme beau typique, avec ses cicatrices et son air un peu brutal mais ... Elle observe le ciel à travers le feuillage. Il a quelque chose, quelque chose dans ses yeux bleus profond, quelque chose dans son visage. Lorsqu'il sourit comme un gamin. Lorsque ses cheveux en bordel entourent son visage comme un halo. Et puis son corps... Freyja rougit. Arrête. Idiote.
Elle soupire et se relève. Mais est-ce qu'elle ressent plus que ça ? Plus que du désir ? Elle ressent une sorte d'affection, de sympathie... Lorsqu'il ne la traite pas comme le dessous de sa chaussure. Elle grogne.
Il s'inquiète pour toi.
Freyja s'avance un peu plus dans la forêt, les mots de Pranan résonnant dans ses pensées. Faolàn, s'inquiéter pour elle ? Il s'était un peu plus... investi pour elle depuis la mort de Kild mais de là à dire qu'il s'inquièterait... Elle grogne à nouveau.
« Qu'est-ce que je suis censée faire, maintenant ? », souffle-t-elle dans le vide en marchant. Pourquoi est-ce que tout devait être si compliqué ? Et-
Brusquement Freyja s'arrête et regarde autour d'elle.
« Oh non. », grimace-t-elle, lorsqu'elle regarde autour d'elle. Elle n'a strictement aucune idée où elle est. Strictement aucune. Les arbres autour d'elle forment une sorte de cercle au centre duquel se trouve une petite prairie d'herbe verte. Les oiseaux chantent forts. Freyja est perdue. Elle s'assoit au sol et laisse tomber sa tête dans la nuque, d'un seul coup consciente de la douleur dans ses pieds, de son mal de crâne, de la sueur sur son front. Elle se passe une main dans les cheveux. Elle aurait dû écouter Faolàn et ne pas s'éloigner de trop. Mais non ! Évidemment, elle s'était avancée et avancée, sans réfléchir. Freyja soupire et décide de se reposer quelques minutes avant de tenter de retrouver ce foutu chemin. Elle ferme les yeux quelques instants.
Un craquement la fait revenir à la réalité d'un coup brusque.
Et s'il y a un criminel ? Un meurtrier ? S'il me fait quelque chose ? Je suis seule au milieu de nulle part !
Elle se tourne vers le lieu du craquement, un peu tremblante, les mains serrées en poings. S'il m'attaque, je lui en fiche une ! Elle tente de se rassurer, de se dire que ce n'est qu'un animal-rien de plus commun dans une forêt... Les craquements s'intensifient et la respiration de la jeune femme accélère. Elle s'approche un peu, espérant voir une biche ou un être inoffensif...Encore un peu plus près...
Tout d'un coup, elle aperçoit l'intrus. Freyja pâlit. Définitivement pas inoffensif.
Bonjour, bonsoir les cocos!
Alors voilà: j'avais décidé de dédier ce chapitre à vous, chers lecteurs, qui lisez chaque chapitre. Et je vous le dédie toujours parce que sans vous, je n'aurais jamais continué à écrire cette histoire. Mais: j'avais relevé une liste de personne qui ont commenté et qui ont été là depuis un bon bout de temps mais wattpad, cet imbécile, a alors supprimé et la liste et le chapitre (merci encore).
Du coup, j'ajouterais cette liste un peu plus tard, quand elle sera reconstituer. En attendant: un petit chapitre à suspense!
Qui ou quoi peut bien être en face de Freyja? Un personnage qu'on connaît? Un sanglier? Que de questions, que de questions!
Et je sais que la relation Freyja/Faolàn est un peu confuse alors je vais expliquer les points de vue rapidos pour vous:
1| Faolàn: il aime Freyja du coup la désire aussi mais ne l'assume pas. Ne vous attendez pas à ce qu'il devienne l'amoureux amoureux juste parce qu'ils ont couché ensemble (mais on y reviendra)
2| Freyja: elle désire Faolàn. Elle sait pas trop où elle en ai avec les sentiments et elle assume pas trop non plus.
En gros on a à faire à deux andouilles qui vont mettre du temps. Mais travailler cette relation m'amuse beaucoup parce que ce sont deux caractères plutôt complexe avec leur histoire et leur caractère et comme dit - on est sur le bon chemin!
Je vais arrêter de m'étaler: la bise les choupis,
Blondouille ♥
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