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Chapitre 23

Bon, Lysandre avait tellement insisté pour participer à ma petite bataille finale que je n'avais pas eu d'autres choix que d'accepter. Et à présent, je me retrouvais dans le salon de ma propre maison à lui expliquer mon plan.

Dépliant le plan du Vatican, je le présentais à Lysandre. Certes, il s'agissait d'un grossier dessin, mais ça ferait l'affaire.

— Je rentrerai par ici et m'infiltrerai discrètement jusqu'à la salle du Conseil des Anciens.

Un rire résonna dans le salon et je me retournais précipitamment. Je n'avais pas vu l'intrus entrer chez moi.

— Michele ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Gaddiel m'a appelé il y a quelques minutes.

Je fusillais Lysandre du regard. Déjà que je voulais le faire toute seule au départ, voilà que je me retrouvais avec deux anges sur le dos !

— Dans ce plan que tu élabores avec confiance, tu oublies un petit détail Vi, continuait de rire Michele.

— Et lequel ? l'incitais-je à parler tout en lui jetant un regard furieux.

— Tu te perds toujours dans le Vatican.

Il marquait un point. J'avais un sens de l'orientation plutôt mauvais.

— Laisse-moi vous accompagner. J'ai quelques comptes à régler avec ce Conseil de toute manière.

— Ah non ! Je vais déjà suffisamment jouer le baby-sitter avec un ange. Je ne veux pas m'occuper d'un deuxième.

— Il vaut mieux qu'il vienne, insista Lysandre sans relever ma remarque. Maintenant que nous savons que tu es un ange semblable à un nourrisson, un ange de plus pour te protéger ne sera pas du luxe.

Mais oui, bien sûr, préviens un Archange que je suis un ange !

Très intelligent. Vraiment très intelligent.

Michele fronça les sourcils, comme perdu.

— Attends Gaddiel. Elle est quoi ?

— Vi est un ange.

Il fit les gros yeux en me regardant puis il éclata de nouveau de rire.

— Vous avez bien failli m'avoir.

— Elle possède des ailes, Michel. Tatouées dans le dos.

— Sérieusement ? Vi, montre-moi ça.

Retirant la veste que Lysandre m'avait passée pour que je me couvre, je révélais mon dos, bien docile. Mon ange siffla son mécontentement de façon discrète, ce qui eut le don de m'amuser.

Les doigts de Michele sur mon dos, son toucher traçait des lignes, comme un dessin abstrait. Un frisson me remonta l'échine. Ce n'avait rien à voir avec le contact de ces doigts. Il ne s'agissait pas d'une réaction animée par de la surprise ou de l'excitation. Mon corps souhaitait me prévenir de quelque chose que je n'arrivais pas à saisir. Était-ce parce que ma partie ange détectait l'archange en mon ami ?

Michele répondit à mon interrogation muette :

— Je n'en suis pas totalement sûr, mais il se pourrait qu'elle n'appartienne à aucun chœur existant dans notre hiérarchie, expliqua-t-il.

Il avait fouillé en moi et apparemment, je l'avais ressenti.

Les anges possédaient une hiérarchie se basant sur les écrits de la Kabbale. Ils se divisaient ainsi en plusieurs chœurs différents. Que je n'appartienne à aucun d'entre eux corroborait avec les explications données par ma mère.

Je remis la veste en me tournant vers mon ami qui semblait réfléchir.

— Michel, qu'est-ce que tu as vu dans ces marques que je ne peux pas voir ? demanda Lysandre.

L'air sérieux qui venait d'apparaitre sur le visage de Michele m'indiqua que toutes les questions n'avaient pas encore leurs réponses.

— Je n'en suis pas certain. Je retourne au Paradis. Métatron en saura plus, j'en suis persuadé.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Michele disparu dans un halo de lumière. Haussant les sourcils, mon regard se posa sur Lysandre.

— Est-ce que je peux savoir ce qu'il se passe ?

— Je ne saurai pas te répondre. Michel est un Archange, il voit bien plus de chose qu'un simple ange comme moi.

Je le regardais, incrédule face à ses paroles.

— Tu ne me crois pas.

— Tu es trop fort pour être un simple ange. Même Lucifer l'a dit lorsque nous étions à l'hôpital.

Lysandre m'offrit un bien triste sourire. Un souvenir sembla voiler son esprit.

— Lucifer pense que je suis un « porteur de lumière ». Comme lui le fut autrefois.

— Et c'est le cas ?

— Non. Il lui arrive de tenter d'autres anges pour les entrainer dans leur chute. Nous avons eu un passif lorsqu'il s'est déguisé pour devenir mon ami. Il a échoué.

— Pour moi, tu es le plus lumineux des anges. Alors, il doit avoir raison, tu dois être un genre de porteur de lumière. Quoique ça veuille dire.

Ma réflexion le fit rire. Lysandre s'approcha pour me prendre dans ses bras. Son soupir glissa à mon cou délicatement.

— Vi, dis-moi que tu m'aimes.


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Je n'avais pas réussi à le dire. Une phrase aussi simple n'arrivait pas à sortir de ma bouche. Pourtant, Lysandre m'avait seulement demandé de m'exprimer sur ce que je ressentais en mon cœur. Un simple « je t'aime ».

Ce n'était pas si difficile à dire ! Mais à chaque fois que j'essayais, mon cœur s'emballait et une chaleur presque brûlante m'envahissait de la tête aux pieds. Puis je me mettais à paniquer, ce qui m'empêchait de prononcer le moindre mot.

Alors que je commençais à désespérer de moi-même, je regardais vers le ciel. J'avais fini par fuir pour ne pas avoir à faire une telle déclaration. Une fuite très courte, puisque je m'étais contentée de me rendre dehors.

Assise contre une colonne, sur la partie avant de la maison, j'observais distraitement les nuages peu nombreux dans le ciel. Il me semblait que quelques moutons jouaient avec un dragon. C'était amusant, enfin jusqu'à ce qu'une soucoupe volante ne vienne les réduire à néant.

De toute façon, je ne suis plus une gamine, je ne joue plus à imaginer des trucs dans les nuages.

Mes yeux descendirent vers le sol alors que je commençais à m'ennuyer.

Le jardin n'avait pas été entretenu. Ce qui fut autrefois de jolis rosiers fleurissant n'étaient plus que des arbustes desséchés dont les épines ne piqueraient personne.

— Virginia, m'appela discrètement une voix masculine.

Me penchant sur la droite pour faire face au nouveau venu, j'aperçus une silhouette cachée derrière un arbre.

— Lucifer ?

L'homme me souriait tout en me faisant signe de venir à lui. Une chose que je refusai catégoriquement.

— Tu te méfis de moi, mais je te fais la promesse de ne pas t'emmener en Enfer. Je veux juste te parler.

Regardant aux alentours, pour vérifier que Lysandre n'était pas là, je me levais. Mon ange se trouvait certainement encore dans la maison. Autrement dit, il se trouvait suffisamment loin pour ne pas hurler à l'encontre de ma décision stupide.

Arrivant jusqu'à Lucifer, je croisais mes bras autour de ma poitrine pour lui montrer clairement que je ne me laisserais pas faire s'il tentait quoi que ce soit.

— Tu te méfis vraiment de moi.

— Évidemment.

Alors qu'il soupirait, sa main s'approcha de mon visage, prenant une mèche de mes cheveux en otage.

— Ils sont absolument magnifiques.

— Je sais, Lysandre me le dit souvent.

— Gaddiel... Alors, vous êtes finalement ensemble. Mais ça m'a l'air plus compliqué que cela d'après la tête que tu fais.

— Cela ne te regarde pas.

— Si j'ai la moindre chance, la moindre ouverture, je prendrais ton âme, Vi. Alors si, cela me regarde. Dès que Gaddiel aura fait un pas de travers avec toi, je n'hésiterai pas une seule seconde pour t'emmener.

Je repoussais brusquement sa main, le menaçant du regard.

— Espèce de psychopathe.

— D'après les définitions humaines, je ne suis pas un psychopathe. Je me rapprocherai à la rigueur du sociopathe. Mais je suppose que tu te fiches bien de la nuance.

— Tu supposes bien. Qu'est-ce que tu me veux ?

— Juste te demander de venir avec moi. Choisis-moi, Vi. Je suis bien plus fort que Gaddiel. J'ai même l'Enfer à mes pieds.

Il pensait vraiment que j'allais le suivre avec ce genre d'argument ? Peut-être bien que oui, ce qui était stupide.

— Vi, les choses vont dégénérer avec ton apparition. Tu es la première à être apparue.

— Attend, de quoi tu parles ?

— Je sais parfaitement ce qui est en train de t'arriver. Gaddiel ne voit rien, ce n'est pas mon cas. Michel est reparti au Paradis après avoir observé tes ailes parce qu'il n'est pas certain de savoir ce qu'il y a vu. Il est possible qu'il te prenne pour un ange d'une toute nouvelle génération. Parce que ta mère l'a aussi vu.

— Comment sais-tu pour ma mère ?

— J'ai pu avoir une petite conversation avec elle à son retour. Et tu seras ravie d'apprendre qu'elle m'apprécie beaucoup. Je suis un gendre idéal.

— Va te faire voir chez les grecs. Dis-moi ce que tu sais.

Ses doigts pointèrent mon corps.

— Je sais que cette jolie larme est maligne et qu'elle a trompé son monde. Que tu as trompé ton monde. Les Karniella ont vu ce qu'elle voulait qu'ils voient tout ce temps. Tout comme je sais que tu ne tromperas pas aussi longtemps les anges.

Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Et le déplumé gardait précieusement d'autres informations pour lui !

— Tu es la première. Mais tu ne seras pas la dernière. Et des forces mal intentionnées risquent de se réveiller pour s'emparer de vos pouvoirs à de mauvaises fins.

— À part des démons, je ne vois pas ce qui pourrait...

— Détrompe-toi, il y a bien pire que des démons dans le monde. Même en Enfer, nous avons des règles que nous respectons.

Imaginant des créatures encore plus dangereuses que des démons, d'autres monstres puissants me vinrent à l'esprit. Mais rien de comparable à ce que me décrivait Lucifer.

Et tout en réfléchissant, créant par l'esprit autant de créatures que mon imagination pouvait inventer, Lucifer me tendit la main.

— Viens avec moi. Je pourrais te protéger. Tu deviendrais ma Reine, régnant à mes côtés en Enfer.

— Je ne suis pas à toi, Lucifer. Mon corps, mon cœur et mon âme n'appartiennent qu'à moi.

Et une petite partie à Lysandre, ne pus-je m'empêcher de penser.

Défiant Lucifer du regard, celui-ci sembla s'attrister de mon choix.

— Je comprends, je ne te forcerai pas.

Il me tendit alors une pierre qu'il sortait de sa poche. Elle était brune et froide.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Un cadeau.

Je le regardais, ne comprenant pas. Il s'empara de ma main, posant la pierre sur ma paume avant de refermer mes doigts dessus.

— Si un jour, tu as le moindre problème, aussi infime soit-il, sers-toi de ça et je viendrai immédiatement. Même si c'est simplement parce que tu te sens seule, Vi. Appelle-moi.

Relâchant ma main, Lucifer claqua des doigts pour faire apparaitre un « portail » aussi terrifiant que dans mon souvenir. L'ange déchu traversa la porte de l'Enfer, retournant dans son royaume de désespoir éternel.


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De retour à l'intérieur de ma maison, je découvris que Lysandre n'était plus tout seul dans le salon. Michele, ainsi qu'un autre invité surprise, étaient présents.

Le nouvel arrivant, habillé d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, se tourna vers moi. Ses longs cheveux blancs volèrent légèrement et élégamment dans son mouvement avant de retomber doucement dans le bas de son dos. Son visage était éclatant comme le soleil et ses yeux étaient... aveugles ? Il me fixait de ses iris blancs. Mais me regardait-il vraiment ? Oui, c'était apparemment le cas puisqu'il arbora une expression de surprise avant de me sourire.

— Chani, c'est cela ? me demanda-t-il d'une voix douce et cristalline.

— Non, je m'appelle Virginia.

Ma réponse l'amusa visiblement. Si je restais calme face à cet homme, ce n'était pas le cas de Michele et Lysandre. Ils semblaient nerveux, les yeux baissés.

— Je suis désolé si je ne donne pas l'impression de te regarder, je suis en vérité aveugle, me déclara l'homme.

Alors, il était véritablement aveugle.

— J'étais en train de douter puisque vous me regardiez fixement.

Il affirma de la tête avant de tendre sa main vers moi.

— Métatron, qu'est-ce que tu comptes faire ? s'inquiéta alors Lysandre.

— Gaddiel, cesse de t'inquiéter. Je ne lui ferai pas de mal.

Étrangement, j'avais confiance en cet homme qui se nommait Métatron. Je glissais ma main dans la sienne. Mais aussitôt que ma peau entra en contact avec la sienne, des images se percutèrent dans mon esprit. Je n'arrivais pas à les distinguer les unes des autres. Cela défila rapidement dans ma tête, comme des visions.

Une image s'arrêta alors. Une femme, un ange aux ailes de feu. Elle était de dos et immolée dans le feu sans que cela semble la déranger. Lorsque son visage se tourna vers moi, je la reconnus. Il s'agissait de moi.

Elle se tourna pour me faire face, me révélant ses yeux dont des flammes paraissaient en sortir.

— Vi ! m'appela une voix alors que je m'effondrais au sol, tremblante.

Lysandre voulut se précipiter sur moi, mais Métatron tendit le bras pour l'en dissuader. Il ordonna de sortir, de partir loin de moi... Accompagné par Michele, les deux me laissèrent seule avec l'être aveugle qui, à présent, déployait sa lumière pour nous y enfermer.

— Ne te cache pas, Chani. Révèle-toi à moi.

Puis une voix s'éleva. Elle chantait comme une sorte de refrain enflammé. À qui appartenait cette voix presque céleste ?

La langue employée était étrange, différente, comme étrangère, transcendant les possibles de la locution humaine.

— Embrasons le ciel

Pour qu'à notre prière s'éveille

Celui qui depuis longtemps sommeille.


Les braises détruiront les guerres,

De la cendre disparaitra la misère,

Chani renaîtra en Phoenix loin de l'Ether.


Le soleil ne saurait consumer mon âme

L'eau ne saurait apaiser mes flammes

Je serais la douleur la plus infâme.

Veni vidi vici, tel un refrain

Désirable Désir cache son chagrin.


Brûlante, brillante Chani, tu es Indésirable,

Être dont le feu sera le plus redoutable.


Lorsque la chanson s'arrêta, je compris qu'il s'agissait de moi.

J'avais chanté.

Métatron abaissa sa lumière. Il avait sur le visage cette expression indiquant que je venais de lui donner les réponses qu'il attendait.

— N'aie crainte, je suis le seul à t'avoir entendu, chercha-t-il à me rassurer.

Et effectivement, c'était rassurant de savoir que tout le monde ne m'avait pas entendu chanter. C'était bien trop embarrassant à assumer alors que je n'avais absolument rien contrôlé de tout ceci.

Lysandre n'attendit pas plus longtemps, ouvrant la porte pour me retrouver.

— Elle deviendra un ange du Chœur des Séraphins, annonça alors Métatron.

Bouche bée, Michele et Lysandre m'observèrent avec des yeux ronds. Était-ce grave ?

— Refermez la bouche, vous allez gober des mouches, les prévenais-je.

— Chani, merci de m'avoir aidé, me remercia Métatron.

— Je vous ai aidée ?

Il confirma de la tête et Lysandre s'approcha de moi, m'aidant à me relever. Je m'appuyais à ses bras, me redressant non sans effort. Mon corps semblait comme affaibli, ce qui me parut étrange.

— C'est impossible, refusa Michele en secouant de la tête

— Insolite, pas impossible, intervenait Métatron.

Mon regard s'alterna entre Lysandre et Métatron. Je ne comprenais pas.

— Tu ne t'es pas encore éveillée entièrement, commença à expliquer Lysandre. Mais lorsque tu seras devenue un ange à part entière, tu rejoindras le chœur céleste accueillant les Séraphins. Mais je ne comprends pas.

Il porta son attention sur Métatron, incertain concernant ces révélations.

— Vi ne supporte déjà pas ma lumière. Comment pourrait-elle devenir un Séraphin dont la lumière est si puissante qu'elle en réduirait en cendres quiconque pourrait l'observer ?

— Et Vi est trop jeune, renchérit Michele.

Trop jeune pour être un Séraphin. Pas assez lumineuse...

— Métatron, est-ce qu'elle ferait partie d'une nouvelle génération d'anges ?

Le silence suivi la question, accompagné d'une réflexion muette de Métatron qui semblait réfléchir à ses prochains mots.

— Elle est la première à apparaitre, elle ne sera pas la dernière.

— Je veux l'entendre, refusa d'y croire Michele.

Alors Métatron s'approche de nouveau de moi.

— Il n'en est pas question ! Je ne veux pas chanter de nouveau.

Il ne me laissa pas le choix. Mais cette fois-ci fut bien différente. Je ne me sentais pas perdre le contrôle lorsqu'il se saisit de ma main pour obliger ma présentation à se faire. Il n'y eut aucun flash, aucune douleur ou sensation étrange.

Le chant qui s'échappa malgré mes envies fut prononcé dans ma propre langue. Pas de communication étrange, compréhensible seulement de moi ou de Métatron. Chacun pouvait comprendre, incluant des humains s'ils s'étaient trouvés dans les parages :

Embrasons le ciel

Pour qu'à notre prière s'éveille

Celui qui depuis longtemps sommeille.


Les braises détruiront les guerres,

De la cendre disparaitra la misère,

Chani renaîtra en Phoenix loin de l'Enfer.


Le soleil ne saurait consumer mon âme

L'eau ne saurait apaiser mes flammes

Je serais la douleur la plus infâme.


Veni vidi vici, tel un refrain

Nous serons les anges divins

Appartenant au chœur Incertain.


L'ange Chani sera l'indésirable

Être dont le feu sera le plus redoutable.


Le sens était différent, certaines paroles ayant changé. Métatron ne le releva pas, ce qui m'incita à mon tour à garder le silence là-dessus.

— Un nouveau Chœur ? s'étonna Michele. Vi est le premier ange d'un nouveau chœur ! Elle n'est pas destinée à devenir un Séraphin, Métatron.

— Tant que tous les autres ne seront pas nés, nous ne pouvons laisser seul un nouvel être céleste destiné à devenir lumineux.

Un sourire nerveux se dessina sur mes lèvres, suivit d'un rire incontrôlé. Je n'arrivais pas à m'en empêcher. C'était trop. J'étais en train de craquer. Si Métatron m'annonçait encore autre chose sur moi, je sentais que j'allais perdre la boule.

— Un autre Chœur ? Rien que ça ?

— Les Incertains. Et apparemment les anges de ce Chœur ne portent pas de numéro, ce qui est normal puisqu'ils ne font pas partie de la Kabbale. Ils sont bien trop jeunes pour ça.

— Bien trop jeunes ? Il existe d'autres anges de ce... chœur ?

— Tous les anges de la nouvelle génération.

Me tournant vers Lysandre, je fronçais les sourcils.

— Tu n'étais pas de la dernière génération ? m'étonnais-je.

— Non, il y a des anges encore plus jeunes. Certains œufs sont tombés sur Terre après l'Apocalypse et personne ne les a retrouvés. Sous leur forme d'œuf, c'est plus difficile de mettre la main dessus puisqu'ils n'éclosent pas, m'expliquait avec un sérieux impressionnant Lysandre.

— Jusqu'à maintenant, coupa Michele.

Mes yeux trahissaient mon incompréhension. Plus ces anges me parlaient et moins je comprenais.

— Tu es le premier ange d'une nouvelle génération au Chœur nouveau, Chani. Ce n'était pas arrivé depuis longtemps. La création d'un nouveau Chœur céleste... Tu es l'ange au feu plus brûlant que le Soleil, plus puissant que le mien. Tu es Chani, ange du Chœur des Incertains.

— Ça y est, j'abandonne.

Comme un signal donné à mon corps, mes jambes se dérobèrent sous moi, abandonnant elles aussi. C'était plus que je ne pouvais supporter en peu de temps.

Je n'étais pas humaine, j'appartenais à un nouveau Chœur, j'étais un ange de la nouvelle génération. Et quoi encore ? Ah oui, j'étais un ange dont le feu était le plus puissant de tous.

Non, vraiment, c'était la goutte de trop. Après tout ce qui m'était arrivé ces derniers temps...

Lysandre, qui me tenait toujours dans ses bras, me souleva du sol.

— Je l'emmène dormir à l'étage.

Dormir ? Je n'étais pourtant pas fatiguée. Ou peut-être bien que si, mon corps ne se synchronisant plus avec mon esprit. Il avait été utilisé et épuisé par ces expériences dirigées de Métatron. Sans oublier ma sortie de l'Enfer, les nouvelles concernant ma nature angélique, ainsi que l'apparition d'ailes que je ne pouvais même pas voir... Effectivement, Lysandre devait avoir raison en un sens : j'avais besoin de repos.

Il commença à monter les escaliers.

— L'étage ?

— Les chambres se trouvent là-haut.

— Lysandre, pas l'étage...

Des images commencèrent à apparaitre, Lysandre ne semblant pas prendre en compte mon refus. Je n'avais pas rejoint l'étage depuis mon retour, ce n'était pas sans raison !

Mais bien au lieu de me débattre comme il m'aurait été naturel d'agir, mes doigts se contentèrent de s'agripper et mon visage de s'enfouir dans la solide poitrine de mon ange.

— Vi ? Que t'arrive-t-il ?

Un bruit retentit dans mon esprit, imaginé, venu d'un temps n'existant plus. Lysandre venait de pénétrer dans ce qui fut autrefois ma chambre. Elle n'avait pas changé, ressemblant toujours à la chambre d'une fillette.

Mais ces cris...

— C'est ici... C'est ici que j'ai perdu mes deux sœurs.

Des cris résonnaient dans ma tête.

— Elena et Irina sont mortes dans cette chambre. Je me suis lâchement cachée dans le placard, pointais-je tremblante les endroits coupables. Je n'ai pas été secourir Irina alors que le démon qui possédait Elena allait la tuer sous mes yeux.

Un silence pesant s'en suivi. Lysandre ne disait mot, rebroussant simplement chemin pour aller dans la chambre de mes parents. Excepté la poussière, tout était resté dans le même état. Les taches de sang sur le lit, les meubles et les affaires en désordre... La police avait emporté les armes, pensant au premier abord que mes parents les avaient utilisés contre eux-mêmes dans une tentative de suicide collectif.

Répugnant, honteux et terriblement insultant. Une tentative du Conseil pour étouffer l'affaire. Le Père Jean avait été davantage humain, comprenant l'importance de ne pas détruire le souvenir de ma famille sous de tels mensonges.

— Vi, raconte-moi ce qu'il s'est passé dans cette maison, me demanda Lysandre.

Par le passé, j'aurais uniquement envoyé balader toutes les personnes qui m'auraient demandé une telle chose. Et pourtant, lorsqu'il s'agissait Lysandre...

Anticipant déjà les révélations que j'allais oser prononcer à haute voix, les larmes commencèrent à brouiller ma vision. Mon ange me serra plus fortement dans ses bras.

— Le démon cherchait quelque chose. Il est entré dans le corps d'Elena, s'attaquant d'abord à mes parents. Je n'ai entendu que leurs cris.

Des cris... D'après le Père Jean, ils s'étaient battus. Mon père était mort en premier.

— Irina est venue pour m'emmener me cacher avec elle. Mais le démon n'a pas tardé à nous trouver. Et lorsqu'il eut fini de s'occuper de ma sœur, des hommes sont entrés dans ma chambre.

Les chasseurs envoyés par le Vatican. Apparemment, le démon dont notre famille avait été la victime fut l'une de leurs proies. Ils étaient arrivés en retard.

— Le père Jean venait d'arriver, exorcisant ma sœur. Malheureusement, Elena n'a pas survécu.

Le père Jean m'avait sauvée ce jour-là. Il m'avait offert la chance de pouvoir me venger et de combattre pour une cause juste. Même si aujourd'hui, j'avais conscience que surement bon nombre des créatures mortes par mes soins furent sans doute innocentes, je savais que beaucoup d'entre elles avaient été mauvaises. Si j'avais pu sauver la vie à de nombreuses futures victimes, c'était grâce au père Jean.

Avec ce que je savais aujourd'hui, on pouvait douter du Conseil et de la réalité derrière la mort de ma famille. Pour autant, je ne douterai jamais de l'amour que nous avions partagé avec le père Jean. Il avait été un mentor et un deuxième père. Il avait veillé sur moi, répondant toujours présent à chaque instant. Cette histoire d'ange pouvait être la raison de sa mort, et peut-être celle de ma famille, mais ce sentiment ne changerait pas.

— Lysandre, c'est bon, tu peux me laisser. Je n'ai pas besoin de me reposer, je vais bien.

Cette fatigue en mon corps n'était pas totalement d'accord, mais je ne voulais pas tomber. Si je n'étais pas capable de supporter tout ceci, il était inutile de croire que j'aurai les compétences pour mettre fin à la corruption du Conseil par la force.

Hochant de la tête, Lysandre me laissa poser pied à terre, gardant tout de même un bras autour de ma taille pour me permettre de ne pas m'écrouler. Il s'inquiétait vraiment pour rien.

Nous redescendions les escaliers, où Michele et Métatron nous attendaient.

— Nous partons. Vi, tu viens avec nous, m'ordonna Michele.

Je haussais un sourcil, me demandant s'il était sérieux. Et le pire était que oui, il pensait sérieusement que me donner un ordre allait me faire obtempérer. Ses bras étaient croisés autour de sa poitrine alors qu'il avait le menton légèrement relevé, ce qui m'exaspérait. Cette confiance en lui était ridicule.

— Va te faire voir chez les grecs, lui exprimais-je du plus profond de mon cœur. J'ai d'autres choses à régler.

— Le Vatican ? Oublie. Maintenant que nous savons que tu es un nouveau-né, tu viens au Paradis avec nous, là où nous pourrons veiller sur toi et te protéger.

Contournant Métatron, je me plaçais devant Michele. Ma main se leva doucement alors que je lui montrais mon majeur.

— Au risque de me répéter. Va. Te. Faire. Voir, articulais-je en séparant exagérément chaque mot.

Et alors que j'allais passer outre Michele, celui-ci se saisit de mon poignet, me retournant face à lui brusquement.

— Je ne te demande pas ton avis. Tu es trop jeune et trop importante pour rester en liberté.

— Lâche-moi ! hurlais-je, ayant une sainte horreur qu'on cherche à me contraindre ainsi par la force.

Il me broyait le poignet, sa prise étant douloureuse. Bon sang ! Depuis quand Michele était-il devenu aussi fort physiquement ?

Et alors que je ne sentais presque plus ma main, une chaleur étouffante s'emparait de mon corps. C'était si soudain et si brûlant, et pourtant, cela fut presque rassurant. Comme une protection, une arme, une autre part de moi.

— Michel, lâche-la, ordonna froidement Métatron.

Mon ami me relâcha enfin, mais la chaleur ne disparaissait pas. Elle continuait de m'envahir et de m'assurer qu'elle était présente pour moi. J'avais l'impression qu'avec un peu de volonté, je pourrais la modeler, la contrôler, la maîtriser à mon bon vouloir.

Métatron me saisit délicatement par les bras, me regardant droit dans les yeux.

— Chani, détends-toi.

Ses yeux se mirent alors à brûler. Et plus ils s'illuminaient, plus mon corps bouillonnait. Pourtant, cela n'avait rien de désagréable. Entre Métatron et moi, il y avait quelque chose de quasiment semblable. Seulement, j'avais quelque chose de plus. La chaleur montait d'un cran tandis que Métatron s'illuminait de tout son corps. Ce fut également mon cas.

Ma peau s'illuminait, prenant des teintes entre le brunâtre et le doré tandis qu'un mirage de chaleur apparaissait autour de nous deux dans son halo infernal.

Il y eut une explosion. Un feu céleste tombait droit sur la maison, la secouant et l'enflammant d'un gouffre surnaturel.

Poussant un cri, je me couvris la tête de mes mains alors que la maison se mettait à trembler. Elle allait s'effondrer.

— Vi !

Tout en hurlant mon prénom, Lysandre couru vers moi pour me soulever dans ses bras. Il me sortit de la demeure, suivit de près par Métatron et Michele. Et comme si la maison avait attendu que nous sortions, elle s'effondra dès lors qu'il n'y eut plus personne à l'intérieur.

Dans les bras de Lysandre, je levais le visage pour voir ma maison qui brûlait. Était-ce moi qui avais provoqué tout ceci ?

— Vi, tes capacités angéliques dépassent de loin tout ce que nous avons pu voir jusqu'à présent. Tu dois venir avec nous au Paradis, persistait Michele.

— Lysandre, on y va, ordonnais-je doucement à Lysandre.

Alors qu'il me souriait tendrement en réponse à ma requête, je sentis mes joues rosirent. Il était magnifique. Sans que je m'en aperçoive moi-même, mon visage s'était rapproché du sien, comme attiré par une force invisible et puissante.

— Je t'aime, lui intimais-je avant de sceller nos lèvres en un baiser merveilleux.

— Tu l'as enfin dit.

Avançant jusqu'à la voiture, Lysandre me posa sur le siège passager.

— Lysandre, que fais-tu ? demanda Métatron jusqu'à présent resté silencieux.

— Je l'emmène gagner sa guerre. Lorsque nous aurons fini, nous irons au Paradis, Métatron. Alors, laisse-nous partir.

Métatron jeta un coup d'œil dans ma direction, comme s'il me voyait. Il acquiesça.

— Très bien. Si dans trois jours vous n'êtes pas revenus, je viendrais vous chercher en personne. Et je ne serais pas sous ma forme humaine, je te préviens.

Dernière mise à jour 1 : 17/09/2024

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