⋅◈⋅ SAPHYR ⋅◈⋅

Je suis sortie du bar avec Zoé, la soirée a été géniale. Il arrive un moment où nos chemins se séparent et où je dois continuer mon chemin toute seule. Je prends les grands axes pour ne pas me faire aborder par des cons. 

Je marche depuis un bon moment puis je sens comme une présence derrière moi, je fais exprès de changer de chemin et de passer par le parc, l'ombre d'un homme me suit et je me mets à courir rapidement. Putain, j'aurais dû me prendre un taxi.

Je vais le plus vite possible et je pensais être tranquille mais au final je me cogne à un mec. Il me maintient debout. J'essaye de voir son visage quand il me parle et je ne vois rien à cause de la nuit noire.

- Are you lost, baby girl ?

Mais pour qui il se prend ce mec ! Sans réfléchir je lui lance mon pied dans les couilles mais il attrape trop vite ma jambe et surtout il l'arrête avant que celle-ci me touche sa cible.

- Take easy baby girl. It's not time to play yet.

-I am not a baby girl and I have no desire to play with you. So you let me go or I scream. (Je ne suis pas une Baby Girl. Je n'ai pas envie de jouer avec vous. Vous me lâchez ou je crie.) 

Le mec me regarde droit dans les yeux et je crois même voir un sourire sur ces lèvres mais je n'en suis pas sûre. Tout ce que je sais, c'est qu'il dégage une aura dangereuse. 

Il finit par se pencher vers mon oreille et me parle d'une voix grave.

-  Don't scream baby girl, at least not right away. You will do it later but in another way. (Ne crie pas baby girl, du moins pas tout de suite. Tu le feras plus tard mais d'une autre manière.)

Je suis choqué par ce le sous entendu qu'il vient de faire et je le repousse de toute mes forces mais il me retient contre lui, je peux sentir son odeur épicée. Je commence quand même à flipper un peu.

Il finit par se reculer un peu et avant de disparaître, il passe son pouce sur mes lèvres et il parle  en Italien.

-  Presto saranno miei e lo sarai anche tu. (Bientôt, elles seront à moi et toi aussi.)

Je reste figé pendant qu'il part du parc et quand mes jambes décident de fonctionner à nouveau, je pars en courant jusqu'à chez moi. Je m'enferme à double tour.

                                                                          ⋅◈⋅ MASSIMO ⋅◈⋅

Je suis sorti du parc avec le sourire aux lèvres, je suis ravi de l'effet que j'ai eu sur elle. Je reste quand même non loin du parc et la vois sortir en courant et elle ne s'arrête que devant un immeuble Parisien, elle rentre dedans. Je sais à quel étage elle vit, je vois ces rideaux se tirer bien avant qu'elle n'allume ses lumières. Elle flippe et c'est très bien mais elle n'est pas préparer à ce que je lui prépare.

Je rentre dans mon hôtel particulier et je retrouve Marco devant un verre. Visiblement il se faisait du souci pour moi.

- Alors, ça c'est passé comment ?

- Très bien, je l'ai vu de plus près. Pas de panique, elle n'a pas vu mon visage.

- Tu sais que tu joues gros, Massimo. Si elle t'avait reconnue ou bien même elle aurait pu appeler la police.

- Mais non ! Je savais bien ce que je faisais en allant la voir. Je me suis bien amusé à la prévenir.

- La prévenir de quoi ?

- Qu'elle sera à moi !

Marco fait son air de "Tu n'es vraiment pas bien." Cela me fait rire et je lui fais le signe de ne pas s'inquiéter puis je vais me mettre au lit.

                                                                                   ⋅◈⋅ SAPHYR ⋅◈⋅

J'ai vraiment passé une sale nuit, au moindre bruit je sursautais. Je me lève de mon lit avec une tête dans le cul pas possible.

Dire que dans deux heures, je dois être devant le grand jury et que tout mon avenir dépend de cela. Je me rends sous ma douche, je me douche rapidement puis prends ma tenue choisie depuis au moins dix jours. J'ai du mal à avaler mon petit déjeuner, je sens que mon estomac ainsi que mon cœur ont envie de se barrer. Je suis en stresse max et ce n'est pas ce qu'il s'est passé hier soir qui va me calmer les nerfs.

Je suis enfin prête, je quitte mon appartement après avoir envoyer un message à ma mère et à Zoé. Une fois dans la rue, je place mes Airpods sur mes oreilles et je me laisse une musique. Je me mets dans ma bulle pour ne pas avoir trop peur.

Au bout de vingt minutes, j'arrive devant le tribunal. Mes camarades de promo sont tous là et on a l'air d'être tous dans le même état. On ne sait pas encore dans quels ordres on va passer. En attendant que je passe, je tourne en rond et c'est bizarre, je sens comme une présence pas loin de moi. Comme si on me surveillait.

C'est dans un drôle de mood que je rentre dans la salle d'examen. Je ne suis pas bien, cela doit se voir. Je respire un coup avant de parler au jury. Je tombe sur un sujet que je connais par cœur et j'ai l'impression d'être déjà dans la peau d'une avocate. Je ressors en étant fier de moi et j'appelle directement ma mère. 

- Maman, je suis passé et je sens que j'ai cartonné.

- Je suis fier de toi, ma Saphyr.

- Merci maman, c'est tout ce que je veux dans la vie. Que tu sois fier de moi.  

- Je l'ai toujours été, ma fille. Tu vas être une brillante avocate.

Je continue de discuter avec ma mère tout en marchant. Je suis si contente que je ne fais pas attention au monde qu'il y a autour de moi.

                                                                            ⋅◈⋅ MASSIMO ⋅◈⋅

J'ai passé une bonne nuit, chose que je n'avais pas faite depuis un bon moment. Je sais qu'en fin de journée, mon plan sera mis en place et que j'aurais Saphyr auprès de moi. Nacho, ta petite sœur va prendre pour vous et je n'aurais aucune pitié.

                                                                                            ⋅◈⋅

Je passe ma journée avec mes hommes, on prévoit plusieurs stratégies au cas où. Tout se met en place alors que la nuit tombe sur Paris. On a fait le choix de l'attirer à nous. 

- Massimo. Notre invité t'attend dans le salon.

- J'arrive tout de suite. 

Je me rends dans le salon. Le petit ami de Saphyr est attaché et je m'assois en face de lui avec mon verre à la main.

- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

- Quello che voglio è la tua ragazza. (Ce que je veux, c'est ta petite amie.)

- Je ne vous comprends pas ! Je ne parle pas Italien !

- Lo so, stronzo. (Je le sais bien, connard.)

- Bon, soit vous me dites ce que vous me voulez, soit vous me laissez partir.

Je me tourne vers Marco.

- È stupido, questo ragazzo. Gli dirai cosa ci aspettiamo da lui e cosa gli succederà se non lo fa. Inteso ! (Il est stupide, ce garçon. Vous lui dites ce que nous attendons de lui et ce qui lui arrivera s'il ne le fait pas. Compris !)

- Si Don !

Je bois mon verre en ne lâchant pas le mec des yeux, je fais en sorte qu'il voit bien le flingue qu'il y a à ma ceinture.

- Alban, vous allez appeler votre petite amie tout de suite. Vous excusez pour votre attitude d'hier soir...

Le mec coupe la parole à Marco.

- Pourquoi je...

- Tu la fermes et tu ne me coupes plus la parole sinon je te fais couper la langue après ton coup de fil ! Bon, je reprends. Tu appelles Saphyr et tu la fais venir chez toi par tous les moyens. Si tu ne réussis pas, tu meurs. Tu la préviens du danger, tu meurs. Elle ne vient pas seule, tu meurs. J'espère que c'est clair ?

- C'est très clair. mais vous lui voulez quoi à cette garce.

Je me lève rapidement avec mon arme et je lui colle sous le nez.

- Non cerchi di capire cosa voglio in Baby Girl e fai quello che ti viene detto. (Tu n'essayes pas de comprendre ce que je veux à Baby Girl et fait ce qu'on te dit.)

- Toujours pas compris mais je vais l'appeler et vous pourrez en faire ce que vous voulez.

Je le vois prendre son portable et Marco écoute tout ce que ce mec dit à Saphyr. L'appel dure un long moment et il finit par raccrocher.

                                                                                  ⋅◈⋅ SAPHYR ⋅◈⋅

Ma journée a été cool. Après avoir quitté le tribunal, je suis allé faire les magasins. J'ai tout pris pour me faire un bon séjour au bord de la mer avec Zoé. Comme d'habitude, j'ai prévu ça sur un coup de tête et Zoé est toujours prête pour me suivre dans mes délires.

J'ai mangé au restaurant ce soir et quand je rentre dans mon appartement, j'ai mon portable qui sonne. Je vois le numéro d'Alban, je ne décroche pas tout de suite car je n'ai pas franchement envie de lui parler ce soir. 

Je décroche tout de même, Alban commence par s'excuser. Ces excuses n'ont pas l'air sincères et je lui trouve une drôle de voix. Il me dit qu'il a envie de me voir ce soir et chez lui pour une petite soirée en tête à tête. Il insiste tellement que j'accepte pour qu'il me fiche la paix. Il est temps que je parle avec lui et que je mette un terme à cette histoire. 

                                                                                             ⋅◈⋅ 

Une heure plus tard, j'arrive devant l'immeuble d'Alban. J'ai le code donc je rentre directement puis je monte jusqu'à son appartement. Quand j'arrive devant sa porte, je la vois entre ouverte et c'est bizarre. J'espère qu'il n'est rien arrivé à Alban. Je rentre, il n'y a pas de lumière d'allumer et il y a l'air d'y avoir personne.

J'avance vers le salon, une seule lampe est allumée au loin et quand j'arrive dans le salon, je vois Alban assis dans son canapé. Il ne bouge pas, je me rapproche, il a les yeux fermés, du sang coule de ses poignets. Je suis horrifié devant ce que je vois, je cherche mon portable tout en regardant si son cœur bat encore. Il est faible.

Je trouve enfin mon portable mais au moment où j'allais appeler les pompiers, j'entends du bruit derrière moi. Je n'ai pas le temps de bouger que je sens un canon froid dans ma nuque.

- Tu fais tomber ton portable sur le sol, c'est trop tard pour lui.

- Hors de question ! 

- Tu n'as pas le choix Saphyr.

Je ne bouge pas d'un pouce, je garde mon portable dans mes mains. Je vois deux autres hommes avancer vers moi, un homme âgé et un autre qui porte un costume noir et un masque pour que je ne vois pas son visage. Je m'adresse à lui.

-  I'm sure you're the boss. What do you want from me ? (Je suis sûr que tu es le patron. Que voulez-vous de moi ?) 

Il me regarde puis parle à l'oreille de l'autre mec.

- Mademoiselle Garnier. Vous ne le saurez pas pour le moment. ce que vous voyez devant vous est juste un avertissement.

- Un avertissement de quoi ? De me laisser faire et agresser par une bonne de chien. vous ne savez pas à qui vous avez à faire.

Le mec en noir s'approche de moi, il plante ces yeux marrons dans les miens. Il se penche vers mon oreille.

- You are from the Carreras family. the last born of this clan. (Tu es de la famille Carreras. La dernière née de ce clan.)

Il se recule et fais un signe au mec derrière moi, il me donne un coup violent dans la nuque et j'entends juste les derniers mots du mec en noir.

-I told you you'd be mine, baby girl. ( Je t'ai dit que tu serais à moi, Baby Girl.)

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