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le Silence de Vénus (Chap esquisse)

Bien le bonjour par ici ! Un petit mot d'explication pour ceux qui n'auraient pas vu la publication sur mon mur.

Ce qui suit est un chapitre esquisse, un brouillon en d'autres termes, mais un teaser aussi.. Il vous donnera le ton et les couleurs de cette fiction qui me hante depuis des mois sans que je ne parvienne à l'écrire.

J'ai besoin d'encouragement pour me lancer, je crois bien.

Je ne peux vous garantir que le pairing ci-dessous sera le principal dans la version finale, ni même que tous les noms resteront semblables. Tout ça n'est qu'une esquisse. Mais si je vous la poste, c'est parce qu'elle est particulièrement aboutie et qu'il y a quand même bien des choses qui ne changeront pas. Héhé. J'ai bien travaillé cette fiction, déjà. Son univers et son scénario en tout cas. Il ne me reste qu'à trouver le courage de me lancer... Pour ça, je sollicite votre avis. Est-ce que ça vaut le coup selon vous ?

J'attends vos retours (avec fébrilité, je l'avoue.) et je vous laisse partir en voyage du côté des Odesses, petit coin lointain et merveilleux de mon imaginaire. Embrassez les persos pour moi.

Des bisous.

Charlie.


............

Le gong sonna par deux fois. Sa vibration se répercuta dans la montagne, d'arbres en cascades, de ravins en vallées. Je frissonnai. J'aimais ce son depuis toujours. C'est lui qui m'avait accueilli six ans auparavant, lui qui me réveillait chaque matin depuis. Plus qu'une note dans l'air, il était une voix sourde et ancienne, le timbre grave d'un esprit. Oui, il était la voix du dieu qui veillait sur mes montagnes. Et chaque jour, il chantait. Mais cette fois-ci, mon dieu n'annonçait pas l'aube, il annonçait la nuit, il accueillait Vénus.


Je m'étirai, le corps douloureux après ma journée de travail. Pourtant, malgré la crispation de mes muscles, je me sentais bouillonnant, effervescent. Je m'étais perché sur mon promontoire rocheux préféré, celui qui dominait le temple de l'Harmonie et toute la Vallée des Douzes. Tout en bas, je distinguais le toit doré du Forum Ondinien, dont les fondations étaient léchées par la mer. À cette heure, tandis que le soleil descendait vers les flots, baignant le paysage d'une lumière changeante, la maison du l'Ondine déversait dans les rues de la ville ses artistes prodigues : ses danseurs, ses poètes ... Ils se répartissaient dans les rues et offraient aux passants leurs plus belles représentations. Ils chantaient la nuit qui tombaient, devenant les vaisseaux des rêves et des fantasmes qui la définissait.


Dieux que j'aimais les natifs de l'Ondine ! ils chassaient les rêves, les capturaient et les distribuaient comme les marchands de sables des contes populaires. Ils étaient des artistes.


J'eus une pensée pour Hoseok. Il était toujours très excité lorsque venait la nuit. Toute la journée, il répétait les mouvements de danse afin d'être prêt lorsque le soir viendrait. Il répétait sans cesse,même lorsque son corps effectuait la chorégraphie comme un réflexe. Ses membres avaient la fluidité de l'eau et la puissance des vagues. Il était l'un des meilleurs danseurs que le Forum n'ait jamais révélé. Toute la Vallée connaissait déjà son nom. Je l'entendais


Puis mon esprit dériva vers Yoongi, et les mots de son dernier poème me revinrent en mémoire :


« Aux portes de la nuit, je te rencontre enfin »


A cette pensée, un frisson courut le long de ma colonne vertébrale. Mon esprit restituait sans peine la voix éraillée de mon ami. Je le revoyais, debout sur la proue du bateau amarré qui lui servait habituellement de scène, les deux pieds ancrés dans le plancher, la nuit se posant sur ses épaules à mesure que le soleil disparaissait.


Et ses émotions.


L'intensité d'un brasier flambait en lui et le rendait inaccessible, trop brûlant. Yoongi était ainsi, il attirait les gens par sa lumière, parfois même, sa chaleur, mais il les tenaient à distance par la force de ses émotions ; bien qu'il la laissât transparaître rarement, uniquement que lorsqu'il récitait ses poèmes. Le reste du temps, il se fermait comme un coquillage.


D'ordinaire, je me serai précipité en ville pour assister à ces festivités. C'était le moment de la journée que je préférais, le seul qui nous donnait l'occasion de nous réunir tous les sept. Au crépuscule, je rejoignais Namjoon, Taehyung, Jin et Jungkook devant la Grande Arche. La plupart du temps, Taehyung était en retard, car il venait des vignes ou des champs qui bordaient la vallée. Nous nous moquions gentiment de lui, feignant l'étonnement quand il arrivait avant l'un d'entre nous. Lui, diplomate, nous envoyait tous balader sans cérémonie et ça ne manquait jamais de nous faire rire. C'était devenu un rituel.


Puis, nous nous rendions ensuite au Forum pour soutenir nos amis et profiter des spectacles.


Mais ce soir, ils iraient sans moi. Ce soir, le gong avait sonné pour annoncer les nuits Vénusiennes. La planète resterait fortement visible pendant quelques jours, décuplant ainsi son influence. Elles revenaient trois fois par an et pour tous les natifs du Funambule, ces quelques jours n'étaient pas ordinaires. Vénus dominait notre thème astral, chaque parcelle de notre peau, chaque goutte de notre sang, véhiculait les charmes et la grâce qu'elle nous avait offert à la naissance. Lorsqu'elle siégeait dans le ciel, ces dons s'épanouissaient comme les fleurs au soleil. Nous devenions alors presque irrésistibles, avides de l'Autre autant que lui l'était de nous. C'est pourquoi je la guettais avec impatience et excitation. Je sentais l'ivresse de son influence poindre dans mon corps, me donnant des ailes, me faisant sentir aérien.


Quelqu'un toussota doucement dans mon dos pour attirer mon attention. Un soupir passa mes lèvres, car je savais pertinemment de qui il s'agissait et pourquoi il était là. J'avais entendu ses pas maladroit gratter la poussière du chemin et n'étais donc pas surpris. A dire vrai, vu les circonstances, je m'étais même un peu attendu à le voir apparaître d'un moment à l'autre.


Je tournai donc légèrement la tête vers la haute silhouette qui se tenait derrière moi, dans les rayons dorés du soleil. Debout sur de longues jambes peu assurées, un buste large et un corps élancé, Namjoon venait de pénétrer sur mon territoire et son malaise apparent suggérait qu'il n'aimait pas beaucoup ça. Ses membres semblaient trembler de là où je me trouvais. Tel que je le connaissais, l'altitude devait lui retourner l'estomac.


Je me retournai avec agilité pour lui faire face, retirant mes jambes du vide pour les croiser en tailleur devant moi. Je vis mon ami se figer tandis que mon corps frôlait le ravin au bord duquel je me trouvais.


- Je t'ai déjà dit de faire attention, rappela-t-il de sa voix basse.


Je haussai les épaules avec désinvolture.


- Et moi, je t'ai déjà dit que je ne voulais personne ici.


Cet endroit était un peu mon lieu à moi. J'y menais chacune de mes méditations depuis six ans et j'aimais m'y retrouver seul. Si Namjoon et les autres étaient au courant de son existence, c'était uniquement parce que je n'avais pas eu le coeur à garder pour moi la vue incroyable que le lieu offrait sur la vallée. J'avais donc accepté de le partager avec eux à condition qu'ils respectent mes envies de solitude lorsque je m'y trouvais. Et, je ne m'y trouvais que lorsque je n'étais ni avec eux, ni au temple, ce qui n'arrivait finalement pas si souvent.


En vérité, c'était très rare qu'ils viennent me chercher ici. D'abord parce qu'ils respectaient mes consignes, ensuite parce qu'il fallait beaucoup de courage pour monter jusque là. Venir me chercher au temple leur semblait déjà une épreuve, alors se hisser jusqu'à mon lieu secret tenait presque de l'exploit. Pour certains, en tous cas.


Namjoon hésita un peu. Je le vis à la façon dont il fronçait les sourcils. Puis finalement, il dit :


- Je sais, excuse moi. C'est juste qu'on ne va pas te voir pendant plusieurs jours et...


Je ne pu empêcher un petit sourire de fleurir au coin de mes lèvres. Namjoon était de plus en plus touchant ces derniers temps. Il se préoccupait beaucoup de moi et me montrait plus d'affection qu'il ne l'aurait dû. Je savais ce qui provoquait cela, bien entendu, mais je ne pouvais m'empêcher de le trouver adorable. Et même si je connaissais la véritable raison de sa présence, il n'en restait pas moins qu'il avait fait de gros efforts pour monter jusqu'à moi, lui dont la maladresse était presque légendaire.


- Je ne vais pas disparaître, Nam.


Ce dernier soupira, trop conscient qu'il ne me trompait pas.


- En fait, j'aimerais te raccompagner au temple, si tu n'y vois pas d'inconvénient, finit-il par dire.


Je soufflai à mon tours. Nous y étions.


- Pour quoi faire ? demandai-je, tout en sachant pertinemment la réponse.


Il sembla une fois encore mal à l'aise et gratta le sol du bout de sa chaussure tandis qu'il prenait le temps de trouver les bons mots.


- Nam, tu sais que je n'aime pas quand vous... commençai-je avant avant qu'il ne m'interrompe vivement.


- Je sais, Jimin. On le sait tous, mais... Les circonstances sont un peu particulières. Vénus approche et tu... Et bien tu deviens...


Je devinai où il voulait en venir, mais je ne dis rien, savourant le pouvoir que j'avais sur lui. Au temple, j'apprenais à ne pas abuser des dons offert par le Funambule, à les utiliser avec bienveillance, mais je ne pouvais m'empêcher d'apprécier l'effet que j'avais sur mes proches. Certains plus que d'autres y étaient vraiment sensibles, comme Namjoon. Sauf que contrairement à Jungkook ou Seokjin, lui n'avait jamais lutté contre.


- Tu es de plus en plus attirant, acheva le maladroit dans un souffle.


S'ils se laissaient volontiers aller à mes charmes, mes amis avaient toujours beaucoup de mal à parler de cette attraction à voix haute, il était le seul à le faire sans sourciller. Et, chaque fois qu'il le faisait, comme cette fois, des papillons battaient de leurs ailes dans mon ventre.


- Et ? demandai-je en ravalant un petit rire, c'est comme ça tous les quatre mois, non ?


- Non. Tu approches de ta maturité, c'est chaque fois de pire en pire.


L'âge de maturité pour un natif du Funambule variait selon les personnes. Nous pouvions l'atteindre entre dix-sept et vingt-cinq ans sans pouvoir le prévoir exactement. Seuls les mois qui le précédaient et les changements que nous sentions dans nos corps nous annonçaient son approche. Depuis le printemps dernier, je ressentais de plus en plus précisément mon pouvoir d'attraction. J'étais à présent presque capable de le diriger, ce que seuls les Funambules épanouis et mûres savaient faire. J'attendais cette faculté avec la plus grande impatience. Je voulais me maîtriser complètement, me sentir entier et prêt à me consacrer aux autres.


En outre, les émotions des gens me parvenaient bien plus clairement que par le passé. Je prenais pleine mesure de leurs intensités et de leurs couleurs. Le Funambule en moi trouvait cela très stimulant. Notre pouvoir résidait dans la capacité à rétablir l'équilibre émotionnel. Le notre, mais aussi celui des autres. Nous pouvions apaiser les colères, rééquilibrer confiance et possessivité, et même calmer les peurs panique.


Nous faisions du bien aux autres, c'est en partie pour cela que l'on nous désiraient autant.


Et puis, nous étions plus efficaces lors des rapports intimes, c'est pourquoi la sensualité et la séduction était au coeur de nos apprentissages. Nos partenaires s'ouvraient sans pudeurs durant les ébats amoureux, ils nous offraient pleine vision sur leurs énergies émotives, nous permettant ainsi un rééquilibrage plus fin.


Mais, sans préparation, un natif du Funambule pouvait souffrir de l'harmonie qu'il distillait. Nous devions nous approprier pendants quelques instants les émotions de l'autre, les laisser nous traverser de part en part pour rétablir l'équilibre. Si nous ne maîtrisions pas notre énergie, les émotions qui ne nous appartenaient pas risquaient de rester prisonnières en nous, menaçant de faire vaciller notre Funambule intérieur et ainsi : détruire notre équilibre. Il nous était donc déconseillé tout rapport avant d'être certains d'être assez fort pour cela.


Ma maturité arrivait, je la sentais pousser partout dans mon corps. Cette sensation me donnait des ailes, me rendait euphorique. Bien entendu, mes amis pouvait le sentir également, tout le monde le pouvait.


- Et nous sommes en plein milieu de l'été, les natifs de La Torche sont au sommet de leur excitation. On n'entend qu'eux en ce moment. Ils sont bruyants et agités, ils se croient partout en terrain conquis. Tu sais ce que ça veut dire ?


- Qu'ils ont désespérément besoin d'un Funambule pour les apaiser ? Suggérai-je, amusé


- Oui, soupira Namjoon, mais vu les circonstances, ils ne se contrôlent pas bien. Toi non plus, d'ailleurs. Nous avons discuté avec les autres et nous pensons qu'il vaut mieux te mettre en sécurité. N'attendons pas la nuit s'il te plaît, tu ne devrais plus être dehors depuis longtemps.


Je n'en avais pas envie, pas le moins du monde. Mon corps et mes sens exigeaient autre chose qu'une mise en quarantaine. Je désirais ouvrir mon corps à l'air de la nuit, au pouvoir de Vénus. Sentir son attraction couler dans mes veines, vibrer à mesure qu'elle s'élèverait dans le ciel d'encre. Mais Namjoon me regarda d'un air implorant et je sentis une inquiétude sincère émaner de lui. Une partie de moi ne pouvait se résoudre à inquiéter mes amis, je détestais être la raison d'une émotion négative chez eux. De part ma nature, je n'aspirais qu'à l'harmonie pour eux et pour moi. Puis, je savais Namjoon raisonnable, il ne se faisait pas de souci sans raison.


Je me levai donc en soupirant et sautai de pierre en pierre pour le rejoindre, prêt à le suivre. Lui ne se serait jamais avancé vers moi, trop maladroit pour s'approcher du vide sans prendre de risque.


J'atterris presque à ses pieds après un bond plus long que les autres, m'étonnant moi-même de ma légèreté. Fier de mon saut, je plantai sans réfléchir mon regard dans le sien. Nos prunelles s'accrochairent un court instant avant qu'il ne les détourne. Il recula alors de quelques pas en déglutissant, comme s'il me prenait pour un animal imprévisible. Cette réaction m'amusa franchement et me donna envie de le taquiner. Après tout, c'est lui qui me donnait des idées, et puis nous avions l'habitude de jouer ensemble, lui et moi, depuis longtemps. C'était devenu comme un réflexe entre nous, il devait bien s'y attendre.


Sans le quitter des yeux, je m'avançai vers lui. Lentement, donnant à mes gestes toute la félinité et la souplesse dont je me savais capable. Namjoon fit d'abord mine de ne pas entrer dans mon jeu, plantant ses deux pieds dans le sol et relevant son buste, comme pour affirmer qu'il ne fléchirait pas. Mais je pouvais presque sentir les battements de son cœur accélérer dans sa poitrine, faisant vaciller son aura, le rendant vulnérable.


Alors, mes yeux toujours rivés aux siens, je penchais la tête sur le côté et passais ma langue sur mes lèvres. Je savais que ça me donnait l'air prédateur et j'étais conscient de l'effet que ça avait sur lui. Je m'y étais essayé de nombreuse foi depuis que je le connaissais et ça avait toujours fonctionné. Comme je m'y attendais, son aura vacilla plus fort encore, dévoilant malgré lui le trouble qui se jouait dans son cœur. Je continuai d'avancer, me demandant quand il allait craquer. La tension entre nous devenait plus aiguë à chacun de mes pas, mais il m'étonna.


Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de lui et il ne bougeait pas. A dire vrai, Namjoon me surprenait souvent. J'oubliais que sa maladresse apparente dissimulait une volonté de fer et sa douceur, l'âme d'un leader. Il était plus grand que moi, il était aussi plus carré et plus épais. J'aimais son corps, ainsi que le flot tranquille de ses émotions. Il me donnait envie de m'y laisser flotter et, parfois, d'être à l'origine de son agitation. Il n'avait jamais cherché à cacher l'effet que je lui faisais. Dès notre rencontre, Il avait accepté cette part de lui qui ne me serait jamais indifférente et, par la suite, nous avions souvent laissé nos accolades amicales se changer en étreintes amoureuses. Je me laissais couvrir par sa force tranquille et sa sagesse me rassurait. Lui s'apaisait à mon contact. J'agissais sur lui comme la méditation le faisait sur moi.


J'avais souvent imaginé qu'une fois prêt, Namjoon serait le premier. Parce que nous en avions tous deux envie et que cela me semblait naturel.


Aujourd'hui encore, nos visages si prêts l'un de l'autre, je pouvais sentir ses émotions battre l'espace et se répercuter dans mes tempes. Il me désirait, et mon sang soumis à Vénus, répondait à son désir en bouillonnant dans mes veines.


Je murmurai :


- Je te suis si tu m'embrasses.


Namjoon frissonna et se tendit. Son aura, elle, se figea. Je savais mon ami au sommet de son désir. Quant à moi, j'usais de tout ce que j'avais appris depuis des mois pour focaliser mon pouvoir d'attraction sur lui. À cet instant, je voulais qu'il me cède.


Je le voulais éperdu dans mes bras, brûlant et soupirant mon nom comme un aveu de faiblesse.


Doucement, sans bruit, j'approchais mes lèvres des siennes.


Immobile, il s'érigeait en véritable sculpture humaine dans le lumière du couchant. Mais il était attentif, absolument attentif. Les yeux clos, ils attendaient que nos bouches se rencontrent, faisant palpiter l'air autour de nous par l'électricité que son corps dégageait. Le désir était si puissant dans son aura qu'il m'avalait tout entier.


Il souffla mon nom, doucement, à peine audible. Dans son intonation je perçu l'alerte qu'il me lançait autant que la supplication qui m'appelait. Il me voulait aussi.


Son souffle chaud glissa sur mon visage et sa respiration, encore paisible jusqu'à présent, s'accéléra. Son excitation me parvenait si clairement qu'elle semblait être la mienne : un mélange d'envie, d'anticipation et de douleur. Il essayait de lutter contre son attirance mais ne parvenait qu'à amplifier plus encore son désir.


Tel était mon pouvoir.


Lentement, aussi doucement que je le pu, je tendis ma bouche vers la sienne. Nos lèvres s'effleurèrent d'abord . Je pris le temps de goûter sa chaleur sur ma peau et de respirer son parfum ; cèdre, agrumes et sel.


Boisé, fruité, salé.


Il emplissait mes narines et me montait à la tête, grisant mes sens. Son aura demeurait figée, amplifiée mais immobile. Il se contrôlait. Namjoon usait de toutes les capacités de la Sage, son signe, pour figer ses émotions et il était impressionnant de maîtrise.


Je voulais pourtant qu'il me cède. Alors je pris ses lèvres entre les miennes, délicatement, comme une caresse. Il ne réagit pas, toujours interdit, mais il frissonna, et je cru percevoir son aura trembloter. Je m'attardais dans cette danse dangereuse que je menais. J'aimais ce jeu, me plaisais à glisser mes lèvres sur sa bouche douce et humide.


Sous ce geste, mon propre désir fleurit au creux de mon dos et se diffusa dans tout mon corps par vague de chaleur. Je devins plus audacieux, jouant de la langue aux portes de sa bouche.


Cette fois ci son aura vrilla franchement. J'eus le temps de le ressentir très fort avant que Namjoon ne la rétablisse. Il fronça les sourcils. Son combat lui demandait plus d'énergie désormais.


Il fallait saisir cette opportunité.


De ma main droite je traçais une ligne invisible sur le torse de mon ami. Je glissai mon doigt de la naissance de sa clavicule en direction de son nombril. Sous son vêtement, son corps était ferme, plus musculeux qu'il ne le paraissait. Tandis que je dépassais le nombril, continuant mon exploration vers le bas ventre, je sentis les défenses de Namjoon céder tout à coup. Ses jambes le trahirent et il perdit son ancrage, avançant un pied vers moi pour rétablir son équilibre. Un gémissement lui échappa, comme un animal en difficulté. Enfin, ses lèvres s'entrouvrirent. Sans attendre, ma langue s'y engouffra désireuse de rencontrer la sienne dans une danse effrénée.


Je connaissais ce ballet par cœur pour m'y être déjà essayé de nombreuses fois. Namjoon embrassait divinement bien. Ses lèvres caressaient, frôlaient, aspiraient et rendaient fou quiconque y goûtait. Elles diffusaient tendresse et sensualité jusqu'au fin fond de l'être en vagues chaudes et réconfortantes. Chaque fois qu'il les posaient sur moi, je devenais gourmand, j'en voulais toujours plus.


Cette fois encore, je me pressais contre sa bouche avec l'impatience d'un oisillon affamé. Son aura explosa alors, s'étirant partout dans l'espace, mue par le désir qui débordait de son corps. Je la senti me traverser de part en part, roulant dans mon sang des frissons qui n'étaient pas les miens. Il n'était plus que faim, faim et envie. Des émotions dont la puissance me faisait vibrer et m'animait.


Le prédateur m'emprisonna entre ses babines. De doux qu'il avait été jusque là, Namjoon devint vorace. Il plaqua ses main dans le creux de mon dos et poussa sur mes reins pour ramener violemment mon corps contre le sien. L'animal plongea dans mon cou et commença à me dévorer, je ne contrôlais plus rien. Lui non plus. Il me pencha un peu en arrière et s'attaqua à ma jugulaire. Il la mordilla, l'embrassa et y laissa courir sa langue, provoquant de délicieuses décharges électriques de mon ventre à l'extrémité de mes doigts. Des ondes de plaisir parcouraient mon bassin et je me laissais peu à peu aller à la chaleur qui m'enveloppait.


J'entrouvris les yeux pour les fixer au ciel au dessus de nous. Il s'assombrissait, le sommet des montagnes disparaissait lentement dans l'ombre. La brise fraîche du soir se levait et soufflait sur nous les promesses de la lune.


La nuit venait, entraînant Vénus avec elle. Tout mon corps sentait qu'elle ne tarderait plus. J'étais bien. Je me savais ardemment désiré, libre et fort. Je voulais Namjoon et il me voulait aussi. C'est pourquoi, tandis qu'il possédait de sa bouche la ligne de ma mâchoire, je m'abandonnais complètement, relachant mon corps qui n'était plus que maintenu par ses bras forts. J'étais tout entier offert, offert au désir de mon ami, offert à la nuit.


Je laissai cet instant me gagner, celui qui s'épanouit en vous et vous marque à tout jamais, s'ajoutant à la masse de vos souvenirs les plus forts et les plus beaux. J'écoutais la vallée se vêtir de son manteau sombre, le vent murmurer à la Terre de se préparer à l'obscurité et j'attendais la lumière des étoiles. La force émotionnelle de Namjoon m'embrassait, me secouait, et dieux que j'aimais ça ! J'étais comme un oiseau de nuit planant sur des courant d'air chauds. Chaque partie de mon corps en contact avec le sien me brûlait agréablement. Je désirais ses lèvres et sa langue pour cautériser toutes ces blessures, puis je voulais qu'il m'en cause de nouvelles. Mon esprit emballé, répondait aux envies de mon corps en imaginant ce que Namjoon pourrait me faire aux endroits qu'il n'avait encore jamais touché, de quelle merveilleuse façon son corps épouserait le mien, ou comment, au contraire, il pourrait le malmener.


Lorsque ce dernier aspira le lobe de mon oreille et tira dessus en poussant un grognement impatient, je lui répondis par un gémissement de plaisir, incapable de me contenir plus longtemps.


Au même moment, quelque part en moi, une porte s'entrouvrit. Tous mes muscles se bandèrent et se détendirent sous l'effet de surprise et je senti l'aura émotionnelle de Namjoon se déverser en moi. Sans résistance, comme on remplirait d'eau claire une amphore, ses sentiments les plus intimes s'écoulèrent dans ma poitrine et mon corps les accueillis avec plaisir.


Je plaquais mes mains dans son dos avec agressivité, le serrant désespérément contre moi. Je ne voulais plus qu'on se sépare, jamais. J'étais même prêt à fusionner s'il le fallait.


De Namjoon, je percevais la grandeur, le champs vaste des possibilités : la solidité de la confiance qu'il avait en son savoir, sa perspicacité, son aptitude à comprendre le monde. Mais par dessus cette confiance planait la solitude de ceux qui savent la cruauté de l'Univers, le chagrin et la peur des porteurs de secrets.


Je le sentais aussi en proie à l'angoisse, une angoisse sourde et ancienne qui habitait son corps comme un esprit fantôme. Je la connaissais, je la sentais souvent. C'est aussi elle que je voyais dans la maladresse de ses gestes, dans ses pas gauches, dans l'imprécision de ses mouvements. Comme si toutes ses actions étaient empreintes d'hésitation.


Mais, malgré tout cela, l'amour était aux quatres coin de lui même. Il aimait la vie, le monde, sa famille, ses amis, et, à cet instant, il m'aimait sans limite. L'affection qu'il me portait couvrait tout le reste et se réfléchissait en moi. Mieux que ça, elle s'imprégnait dans ma chair, dans mon âme.


Instinctivement, je pris la moitié de cet amour pour trouver l'équilibre de mon Funambule intérieure. Parce que j'étais le fils de Vénus, mon énergie s'alimentait de l'amour que me portait les autres. Je l'avalai, nourrissant en profondeur chaque parcelle de mon être, pour ensuite rendre au décuple ce que l'on me donnait. Tout ce qui me définissait et provenait de moi était chargé d'amour, mon sang, ma sueur et mes larmes.


Désormais, la connexion entre Namjoon et moi n'était plus simplement physique. Tout le plaisir que nous ressentions provenait des émotions qui passaient de lui à moi et de moi à lui. C'était intense, comme un tourbillon sans fin qui nous emporterait tous les deux. Contre moi, Namjoon frissonnait à n'en plus pouvoir. Ses mains tremblaient contre mon visage. Il me tenait comme si j'étais un objet fragile et précieux, avec la même ferveur et la même inquiétude. Dans mon oreille, sa voix, enrouée de désir vint gémir mon nom :


-- Jimin, Jimin, Jimin...


C'était presque une plainte, un appel au secours.


Je réagis en le serrant plus fort encore, passant les mains sous sa chemise. Je voulais sentir les muscles de son dos. Au contact de mes doigts sur sa peau, il planta ses dents dans mon cou. Il n'y mit pas assez de force pour me causer de la douleur mais son geste portait toute la vigueur de son désespoir. Il se servait de ma peau pour contenir sa voix. J'entendais dans sa gorge les gémissement assourdit qui mourraient contre moi.


Et puis, comme tout avait commencé, tout s'arrêta. Une force inconnue m'écarta de Namjoon et je chutais en arrière, déroulant jusqu'à la rupture le lien qui s'était tissé entre nous. Juste avant que mon dos ne rencontre le sol dans un choc sec, mes yeux accrochèrent la lumière d'une étoile discrète, loin au dessus de nos têtes.


En silence, Vénus était venue. Et au rythme de son influence, nous avions commencé à danser.

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