La sidération me cloua sur place.

Jimin, mon coéquipier, mon ami, qui avait réussi à gagner toute ma confiance, se tenait derrière moi, en train de me tenir en joue.

Mon cerveau refusait d'accepter la réalité. C'était un putain de cauchemar. Est-ce que j'étais totalement stupide ? Aveugle ?

- Jimin, qu'est-ce que tu fais ? murmurai-je enfin en tentant de me retourner.

- Ne bouge pas, me coupa-t-il sèchement.

Il récupéra mon arme, mon téléphone, et l'appareil fut immédiatement réduit en miettes sur le sol à coups de talons.

- Lève tes mains et avance tout droit maintenant, aboya-t-il en appuyant un peu plus son flingue entre mes omoplates.

À mesure que nous approchions de la pièce dans laquelle se trouvaient les braqueurs, je tentai tant bien que mal d'analyser la situation. Jimin était de mèche avec eux. Il jouait ce double jeu depuis des semaines.

C'est alors qu'un éclair de lucidité vint soudain me frapper.

Non. Pas depuis des semaines.

Depuis des années. Bien avant notre mutation ici. Depuis New York.

Quand nous franchîmes enfin la porte, le grand maigre se tourna vers nous, interloqué.

- Putain Ghost ! Pourquoi ce flic est là, lui aussi ? lança-t-il en pointant un doigt accusateur dans ma direction.

Les autres membres de la bande tournèrent instantanément la tête vers nous, et Yoongi les imita. À la seconde, où il me vit, son masque d'impassibilité se fissura et je sentis soudain la bile remonter le long de ma gorge.

Parce qu'en cet instant, je savais ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait. Une vague de peur. Pas pour lui-même, mais pour moi. Il balaya tout d'un coup la pièce de ses prunelles noires, évaluant les risques, avisant les issues possibles, avant de se poser à nouveau sur moi : Pourquoi es-tu là ? Comment m'as-tu retrouvé ?

Puis très vite, cette peur se mua en quelque chose de plus sombre. De plus violent. Une rage sourde et implacable.

- Park, espèce de sale traître, murmura-t-il finalement, son regard fixant dorénavant l'homme debout derrière moi.

Jimin demeura stoïque et, tout en l'ignorant royalement, il me balança un coup de pied dans le tibia et m'ordonna de me mettre à genoux, les mains sur la tête.

- Quelqu'un les a aidés à remonter jusqu'à nous, on doit dégager d'ici, lança-t-il par contre en direction de l'homme au costard.

- Tu m'avais pourtant bien assuré que ton coéquipier ne serait pas un problème, répondit ce dernier. Tu me déçois beaucoup, Ghost.

Ce type était sans aucun doute le leader de la bande. Il se dégageait de lui une aura ténébreuse digne d'un chef de meute. Ma main à couper qu'il était celui qui se faisait appeler Alpha.

- OK je vois... Allez hop, retourne à la niche, Park, ricana alors Yoongi.

Jouer la provoc'. C'était tout à fait lui, ça. Même si je trouvais qu'en cet instant précis ce n'était pas forcément l'idée du siècle.

- Ta gueule toi ! aboya le grand maigre en fonçant jusqu'à lui pour lui asséner un coup de crosse sur la pommette.

Tout mon corps se paralysa de terreur. Mon Dieu, faites qu'il ne l'abatte pas là, juste sous mes yeux. Surtout que Yoongi continuait son manège. Essayait-il de gagner du temps ? Quel était son plan ?

- Désolé de vous le dire, mais vraiment, quelle idée stupide le coup des pseudos. Surtout quand l'un de vous décide de réutiliser celui qu'il portait déjà à New York cinq ans plus tôt. Parce que c'était toi, n'est-ce pas Park ? Le dernier flic ripou que l'on n'est pas parvenu à démasquer. Tu étais non seulement le collègue de Jung Hoseok, mais tu trempais aussi dans sa combine de trafic de drogue. Et vous deviez être sacrément potes pour qu'il refuse de te balancer, même après s'être vu proposer une remise de peine. C'est pour ça que tu m'en veux encore aujourd'hui ? Parce que j'ai mis ton grand ami et complice Jung Hoseok alias Marshall en taule ? Et vous ? s'adressa-t-il ensuite aux autres, vous faisiez aussi partie du business de l'époque ? Et aujourd'hui on se reconvertit en braqueurs de casino ?

- Yoongi, suppliai-je dans un souffle.

Il fallait qu'il arrête, qu'il se taise. Ils allaient finir par le tuer.

Le type en costume se décolla alors du mur et traversa lentement la salle pour arriver jusqu'à lui. Son visage était paré d'un petit sourire mauvais. Il toisait à présent Yoongi, comme s'il s'apprêtait à écraser un vulgaire insecte.

- En fait, c'est moi qui suis très rancunier. Vois-tu, l'autre soir, j'aurais pu simplement braquer ton fichu casino, monter jusqu'à ta suite et t'en coller une à toi et à ton gigolo. Au lieu de ça, je me suis dit que j'allais plutôt essayer de bousiller ta vie comme tu as bousillé celle du mec, effectivement, le plus loyal que je connaisse : mon frère Hoseok.

Tout s'éclairait peu à peu. Le coup monté, la vengeance.

- Chéri, on doit partir.

La fille au perfecto était venue s'accrocher à son bras.

- Ne vous inquiétez pas, vider mes bécanes va me prendre deux minutes, déclara le petit brun à lunettes derrière ses écrans. Ils ne nous retrouveront pas cette fois, mais Sunshine, Titan et Majestic ont raison, on doit charger l'argent dans le van et disparaître tout de suite.

Alpha opina du chef et la fille et le molosse s'empressèrent de quitter la pièce.

La panique s'empara alors de moi et je tentai moi aussi le tout pour le tout. Il était hors de question que je les laisse faire du mal à Yoongi comme je supposai qu'ils allaient le faire à présent.

- Écoutez, c'est bon, vous avez gagné. Vous avez huit millions de dollars et le mec que vous détestez tous se trouve là, ligoté, et impuissant face à votre superbe coup d'éclat. Donc inutile de faire quoi que ce soit de stupide qui...

Mais le grand maigre fondit cette fois sur moi et me saisit par les cheveux. Je hoquetai de douleur et du coin de l'œil, je vis Yoongi tenter de s'extirper de sa chaise.

- Pas question ! Alpha, ce flic sait maintenant qui tu es et il a vu nos visages, il faut l'éliminer, rétorqua le dénommé Majestic en pointant son arme sur moi. Et quant à lui, ajouta-t-il en désignant Yoongi du menton, le plus simple est que tu fasses enfin ce que tu avais prévu dès le départ au lieu de nous compliquer la vie : venger ton frère en lui tirant une balle dans la tête.

Le frère d'Hoseok se pencha à nouveau vers Yoongi, les yeux brûlant de satisfaction malveillante.

- Je suis d'accord.

C'était fini. Je le savais. Il n'y avait aucune échappatoire. Yoongi s'était mis à agiter les bras pour tenter de se libérer et son regard désespéré croisait à présent le mien. Il secouait faiblement la tête, comme pour me dire de ne pas perdre espoir, me demander pardon.

Et alors que la tension dans la pièce atteignait son paroxysme, alors que Yoongi prononçait une dernière fois mon prénom avec une tendresse qui me toucha en plein cœur, un fracas assourdissant déchira l'air.

Les vitres éclatèrent sous l'impact d'explosifs et une fumée blanche envahit la salle.

- SWAT ! Personne ne bouge ! hurla une voix amplifiée par un mégaphone.

.

La première balle atteignit le binoclard en pleine tête, il s'écroua sur son bureau improvisé avec un bruit mat, projetant des giclées de sang sur les écrans qui l'entouraient.

Je profitai de la confusion pour m'extraire de la poigne de Majestic qui regardait le cadavre de son ami, les yeux écarquillés.

La fumée devenait de plus en plus épaisse, rendant la visibilité restreinte, mais j'avais pu mémoriser la configuration de la pièce. Je me relevais difficilement quand mon geste fut arrêté par Jimin qui déboula devant moi en pointant son arme sur mon front.

- Toi, tu viens avec moi, dit-il en empoignant brutalement mon poignet alors que les balles fusaient par les fenêtres dont il ne restait rien.

Je jetai un coup d'œil derrière moi et vis avec horreur le dénommé Alpha diriger son arme vers Yoongi. Le coup de feu partit et je vis son corps basculer en arrière, entraînant la chaise avec lui qui s'écrasa au sol avec un fracas assourdissant. Je ressentis l'impact dans mon propre corps.

Je hurlai son nom, mais déjà, Jimin me précipitait vers une ouverture latérale que je n'avais pas remarquée jusque-là au moment où la porte principale de la pièce volait en éclats. Je vis les silhouettes sombres de l'unité d'élite se faufiler à l'intérieur, l'arme au poing, le corps protégé par des boucliers anti-émeutes.

J'essayai d'échapper à mon ravisseur pour revenir en arrière, mais il me poussait devant lui, le canon de son arme braqué sur ma nuque.

- T'inquiète pas, tu le rejoindras bientôt dans la tombe, me dit-il en me poussant dans les escaliers pour descendre. Je me débarrasserai de toi dès que nous serons sortis d'ici.Les autres doivent de toute façon être déjà morts. Quelle ironie quand on y pense, tu vas être accusé d'avoir couvert les méfaits de ton ex et tu auras malheureusement reçu une balle dans la tête en essayant de m'empêcher de l'arrêter. Je vais devoir jouer le coéquipier éploré, mais je me débrouille plutôt pas mal en théâtre, non ?

- Je vais te tuer, sale connard, dis-je en me retournant et en me jetant sur lui.

Je n'eus malheureusement aucune chance. La crosse de son revolver frappa ma tempe avant même que je l'atteigne. Jimin était un as du corps à corps. Il était aussi agile qu'une anguille quand, moi, je n'allais au sport que forcé et contraint.

Le coup me sonna assez pour me laisser sans force. Il me redressa avec un sourire mauvais pour continuer de me traîner dans ce dédale de couloirs qu'il connaissait visiblement comme sa poche. Au-dessus de nous, tout n'était que cris et chaos.

Je murmurai une prière pour Yoongi alors que les larmes brouillaient ma vue. Peut-être le coup ne l'avait qu'effleuré, peut-être que j'avais mal vu. J'essayais par tous les moyens de me rassurer, mais l'angoisse était là, sombre, pesante.

Nous finîmes par débouler dans une ruelle dans laquelle étaient stationnés un van et une voiture banalisée. Certainement le lieu de chargement de l'argent qui avait été sciemment choisi à l'écart des entrées principales du bâtiment.

Jimin émit un grognement de mécontentement. Les autres n'avaient visiblement pas pu arriver jusqu'ici, corroborant ce qu'il pensait déjà. Il me colla contre la carrosserie avant de me passer les menottes qu'il portait à la ceinture. Les bracelets me lacérèrent la chair, cependant, la douleur n'était rien par rapport à la peur panique que je ressentais.

Yoongi était sûrement mort, tué par le frère d'Hoseok. Je mordis mes lèvres au sang pour m'empêcher d'éclater en sanglots.

La police m'avait appris à maîtriser mes émotions, à avancer quoi qu'il arrive, j'excellai dans ce domaine, mais là, tout était différent. Il s'agissait de Yoongi, le seul homme que je n'avais jamais aimé, celui que j'avais rejeté sans même lui laisser une chance de s'expliquer.

- Tu as toujours été une pleureuse, me dit Jimin avec un sourire narquois en remarquant mes yeux brillants.

Il déchargeait calmement des sacs du van pour les mettre dans le coffre de la voiture. Il savait pertinemment qu'il avait du temps devant lui. Il connaissait la façon de procéder du SWAT. Ils étaient venus pour libérer un otage, pas pour rechercher de l'argent qui avait été volé. Il avait tout prévu depuis le début. La localisation des véhicules l'indiquait clairement.

- Pourquoi as-tu fait ça ? crachai-je

Il leva un sourcil et eut un rictus. Il posa le dernier sac dans le coffre avant de venir s'accroupir à côté de moi. Son regard était fou. Il jouait avec son arme qu'il faisait tourner de la pointe du doigt.

- Tu n'as toujours vu que Min Yoongi dès la première seconde. Tu étais tellement pris dans ton histoire que tu n'as même jamais remarqué que, moi aussi, j'avais quelqu'un dans ma vie. Même après cela, quand tu venais te réfugier auprès de moi, tu ne t'es jamais posé de questions sur mes absences, sur mes silences.

- Hoseok ? demandai-je alors que les pièces du puzzle se mettaient en place dans mon esprit.

Les absences de Jimin pour se rendre à New York où il disait aller rendre visite à des amis alors que Hoseok était emprisonné dans une prison fédérale proche de Brooklyn, son absence de petit ami, ses mouvements d'impatience et de colère, ce regard glacial qu'il portait parfois sur moi et que je mettais sur sa personnalité atypique. Il se releva en plissant des yeux, la colère déformait ses traits.

- Il me l'a pris, hurla-t-il. Ton connard de petit ami m'a tout pris.

J'essayai de me redresser, mais il me poussa de la pointe du pied. Je retombai lourdement sur le sol, entravé par mes menottes.

- Yoongi ne t'a rien pris, il n'a fait que son travail. Ton petit copain était un ripoux et tu en es un aussi. C'était quoi le but ? m'énervai-je. À quel moment, tu t'es dit que tu allais verser dans l'illégalité seulement parce que tu aimais lui donner ton cul.

Son poing atteignit ma mâchoire qui émit un craquement, ma tête bascula sur le côté et je heurtai violemment le bitume.

- Tu ne sais rien, hurlait-il en pointant son revolver d'un bras tremblant vers moi.

Je me redressai difficilement, le sang coulait dans mes yeux, obstruant ma vue. Il allait me tuer, je le voyais dans son regard qui n'avait plus rien d'humain. L'ami, que je pensais avoir, avait disparu derrière le voile de la folie.

Je ne pouvais rien faire, sinon attendre qu'il presse la détente. J'étais seul, il leur faudrait des heures pour trouver le chemin jusqu'à cette ruelle reculée. Jimin aurait le temps de m'abattre, de s'enfuir avec la voiture et d'ensuite revenir pour raconter sa version pipeautée de l'histoire.

- Au revoir, Kim, murmura-t-il.

Je fermai les yeux, attendant la fin qui ne manquerait pas d'arriver. Ma dernière pensée fut pour Yoongi et pour ce gâchis que nous avions provoqué. Les larmes se mirent à couler sur mes joues. La détonation creva mon silence intérieur, je ne sursautai même pas, prêt à l'accueillir. Quelque chose chuta près de moi et j'ouvris les yeux en comprenant que le tir ne m'avait pas atteint.

Jimin était étendu à mes côtés, sa main posée sur sa poitrine ensanglantée, une expression de surprise sur le visage.

Je levai la tête, Yoongi se tenait contre la voiture, l'épaule en sang, le souffle court.

Nous nous perdîmes dans le regard l'un de l'autre, il eut un sourire que je n'oublierai jamais alors que ses jambes cédaient. Il se laissa glisser lentement au sol contre la carrosserie.

Je me traînai jusqu'à lui tandis que des hommes déboulaient derrière nous. Il y avait des membres du SWAT, mais aussi certains collèges de la brigade.

Ils se précipitèrent vers Jimin qu'ils retournèrent au sol avant de lui passer les menottes dans le dos, mais je n'en avais que faire. Je ne regardai que l'homme qui me souriait.

Je m'avançai difficilement vers lui et posai mon front sur son épaule indemne, ses bras s'enroulèrent autour de ma taille et nous restâmes ainsi alors que le bruit des sirènes retentissait de toutes parts.

- Je te croyais mort, sanglotai-je contre lui.

- Je ne t'aurais jamais laissé, murmura-t-il contre mes cheveux.

Sa main vint relever mon menton, elle était pleine de sang. Je paniquai.

- Une ambulance, appelez une ambulance de suite et enlevez-moi ces foutues menottes.

Un agent en tenue vint aussitôt me libérer. Je posai mes mains sur Yoongi en palpant son corps à la recherche d'une autre blessure. Ses mains finirent par attraper les miennes pour m'en empêcher.

- Si tu continues comme ça, tu vas m'achever bébé.

Je rougis violemment en entendant le surnom qu'il m'avait attribué des années auparavant.

- Je vais bien, je t'assure. Cet abruti m'a juste défoncé l'épaule, il visait comme un pied.

Je ne pus m'empêcher de rire à travers mes larmes. Il passa sa main derrière ma nuque pour m'attirer à lui. Au moment où ses lèvres allaient se poser sur les miennes, une voix retentit au-dessus de nous.

- Vous n'allez quand même pas vous monter dessus au milieu de ce foutoir.

Je relevai la tête et vis un drone qui était en vol stationnaire au-dessus de nous.

- Jeon ? demandai-je en observant l'engin.

- Le seul et l'unique, répondit Jungkook dont la voix était déformée par le microphone, mais que j'aurais reconnue entre toutes. Tu m'en dois une Kim, je t'ai sauvé les miches.

- Mais que ? demandai-je en regardant Yoongi qui se mit à rire.

- C'est une longue histoire, bébé, répondit-il avant de m'attirer à lui et me donner ce baiser que j'avais appelé de toute mon âme.

♠◊♣♡

Un an plus tard.

.

- JEON PUTAIN DE JUNGKOOK !

Le susnommé leva la tête de sa partie de jeu vidéo en entendant la voix de Taehyung et posa sa manette sur la table comme si elle était devenue brûlante.

Yoongi, qui était assis, à côté de lui, sur le canapé de l'agence, lâcha son ordinateur du regard et eut un sourire en le voyant détaler comme un lapin.

- Je te laisse t'occuper de ça, murmura le hacker avant de s'enfuir par la porte-fenêtre qui donnait sur la terrasse.

Yoongi le regarda traverser la pelouse à vitesse grand V, manquant au passage de perdre une de ses tongs dans un massif de fleurs tropicales. Il ne put s'empêcher de sourire en le voyant faire. The Haze n'avait peur de personne, sauf de Taehyung quand il passait en mode ménagère en furie, et Dieu sait qu'il fallait supporter le bordel que laissait le plus jeune derrière lui dans chaque endroit où il passait.

Yoongi regarda l'homme de sa vie pénétrer dans le grand salon et scanner chaque recoin de la pièce à la recherche du coupable.

La vie avait bien changé pour eux depuis un an. Il y avait eu l'arrestation de Jimin, le procès, le démantèlement du réseau de ripoux que Hoseok continuait de diriger depuis la prison, et son transfert en établissement de Haute sécurité.

On lui avait proposé de réintégrer la police, il avait refusé au moment même où Taehyung donnait sa démission, écœuré d'un système qu'il ne reconnaissait plus et qui ne reflétait plus ses valeurs.

Laissant de côté tout ce qui leur avait fait du mal, ils s'étaient retrouvés et avaient décidé de suivre le rêve ébauché il y a six ans, ouvrir une agence de détectives privés à Hawaï.

Jungkook s'était rajouté naturellement au projet. Il était celui qui avait sauvé la vie de Taehyung grâce au drone qui avait pu le localiser, permettant ainsi à Yoongi de le retrouver.

Ils avaient emménagé dans une immense bâtisse au centre d'Honolulu, qui accueillait l'agence au rez-de-chaussée et se divisait en deux appartements aux étages, ce qui leur permettait de conserver leur intimité.

La cohabitation se déroulait parfaitement sauf quand Jungkook foutait le bordel dans le bureau de Taehyung.

Yoongi eut un soupir et se leva pour se diriger vers son homme.

- Je peux t'aider, bébé ?

Taehyung lui jeta un regard torve.

- Où est ce putain de gamin ? Je vais l'empaler, il a laissé des cartons de pizza vides partout sur mon bureau.

Yoongi passa ses bras autour de la taille de Taehyung et l'attira à lui. Il n'y avait qu'un moyen de désamorcer la bombe Kim Taehyung pour la transformer en quelque chose de bien plus explosif. Il pencha la tête et commença à butiner son cou alors que son petit ami continuait de s'agiter. Il finit par le faire taire en posant ses lèvres sur les siennes. Le paquet de nerfs entre ses bras fondit immédiatement et lui rendit son baiser avec enthousiasme.

À bout de souffle, ils se séparèrent.

- Ce n'est pas du jeu, Min Yoongi. C'est vil et bas ce que tu fais.

- Ose me dire que tu n'en as pas envie, répondit Yoongi en se collant un peu plus contre lui.

Il vit Taehyung perdre pied et ses yeux s'allumer de cette lueur si particulière que lui seul pouvait déclencher. Yoongi s'avança doucement pour l'acculer contre le mur. Il passa ses mains sous ses cuisses pour l'inviter à enrouler ses jambes autour de sa taille.

Taehyung en perdit le souffle et capitula en passant ses bras autour de son cou.

Yoongi avait ce pouvoir sur lui, celui de lui faire perdre la tête. Leur désir n'avait cessé de grandir au fil des jours, rattrapant toutes ces années pendant lesquelles ils avaient été privés l'un de l'autre. Taehyung ferma les yeux et se laissa emporter.

- Tu es le diable, murmura-t-il entre deux soupirs de plaisir.

- Oui, mais je ne suis que le tien. À jamais...

FIN

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Un grand merci à MinLinaya , mon acolyte et co-autrice, avec qui j'ai pris un énorme plaisir à écrire mon premier Taegi ! 😘
Et merci à vous qui avez pris le temps de nous lire. 💜