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11.


La basse-cour était animée, mais d'une agitation chaotique et désordonnée, bien loin de la bienséance qui régnait entre les nobles en tout temps, à chaque bout de couloir, dans chaque salle commune, sur tous les visages placides et polis. Hoseok regretta quelque peu le calme serein de sa chambre. Il avançait néanmoins d'un pas décidé sous les cieux ternes. Bien que d'allure plus modeste qu'à l'accoutumée, le chevalier remarquait bien les regards des autres sur lui; certains devaient certainement se questionner sur le motif de sa venue, d'autres l'ignoraient faussement ou étaient trop occupés pour même remarquer la présence d'un noble. D'autant plus qu'il ne se trouvait ni dans ses attributs de chevalier, ni vers le baraquement des gardes. Au fond, ils étaient tous curieux.

Hoseok atteignit les écuries, mais n'y entra point. Il ne venait pas chercher son cheval, et de toute manière ce n'était pas pour ça qu'il était là. D'une certaine manière, il désirait passer le moins de temps ici. Le chevalier se racla la gorge, afin que le palefrenier au visage boutonneux qui balayait des crottins dans la poussière le remarque. Ce dernier leva la tête d'un air confus, puis quand il le reconnut en baissant les yeux sur son accoutrement, sa figure devint rouge d'embarras. Il bafouilla des politesses maladroites, puis s'excusa aussitôt. Hoseok lui offrit un sourire contrit et se retint de lever les yeux au ciel tant sa stupidité l'effarait. Il lui fit signe d'approcher, ce que le palefrenier fit sans tarder.

« Je viens prendre des nouvelles de mon cheval, affirma-t-il avec empressement. Où est mon écuyer ? »

Confus, le palefrenier se gratta la nuque de ses ongles sales.

« Il doit être par ici, messire. »

Il ne put pas lui en dire davantage, ce qu'Hoseok dédaigna. Il s'apprêtait à le sommer d'aller le quérir, mais au même instant la silhouette fragile du garçon se dressa sur le seuil de l'écurie. Il tenait un vieux balais de riz entre ses mains osseuses et rêches, et ses yeux sombres se posèrent directement sur le chevalier.

« Sire Jung, dit-il d'une voix monocorde. Vous me cherchiez ? »

Un peu prit de court, Hoseok redressa indiciblement son dos, un bras élégamment plié devant son buste, la bague ainsi bien en évidence. L'argent était aussi terne que les stratus qui s'amoncelaient au-dessus de leurs crânes. Ornant ainsi son doigt, elle ne semblait avoir aucune valeur. Yoongi n'y jeta pas un seul regard.

« En effet, dit-il alors, en dissimulant sa surprise. »

Il se tourna totalement vers lui. Le palefrenier s'éclipsa sans un mot, reprenant sa besogne alors que l'écuyer du chevalier s'avança de quelques pas. Son visage demeurait baissé et ses mains s'accrochaient au manche du balais. Ils avaient quelque chose à se dire, ça se sentait dans l'air, entre eux deux. L'un possédait une chose que l'autre désirait secrètement récupérer.

« Comment se porte mon cheval ? demanda Hoseok, en empruntant un ton léger.

– Très bien messire, répondit Yoongi. »

Les yeux du garçon trainèrent dans la poussière. Il les leva brièvement, sans pour autant parvenir à lire sur les traits de son interlocuteur. À la place, son regard se posa sur sa gorge, dont le col de la chemise en dévoilait une large partie. Il baissa à nouveau les yeux, l'air absent.

« Parfait, commenta Hoseok, qui n'avait strictement rien remarqué de son trouble. Il était davantage occupé par l'objet qu'il tenait au creux de sa main, quant à elle enfoncée dans sa poche. Et comment se porte ton... apprentissage ? »

Le mot était bien mal choisi. Yoongi le savait, mais il n'en fit pas la moindre remarque; l'autre n'attendait pas une réponse sincère. Y portait-il seulement la moindre once d'intérêt ? Bien messire fut tout ce que le garçon osa répondre. Son esprit était tout à coup obnubilé par l'étrange frémissement de la main du chevalier; celle que sire Jung maintenait dans sa poche, cachée à sa vue et à ses sens.

Yoongi savait sans s'en apercevoir qu'il en connaissait le contenu. Ça ne le rendit qu'un peu plus nerveux encore, que plus impatient.

Le chevalier fit mine de s'intéresser à d'autres sujets. Il exigea que sa monture soit prête à tout moment, étrillée chaque jour et que le harnachement soit en adéquation avec les types de sorties, mais aussi en fonction de ses envies, qu'il communiquerait si besoin était. Il exigea aussi de l'équipement qu'il soit soigneusement entretenu, que la bride soit toujours lavée, le cuir ciré et le tapis exempt de tous poils et de toutes saletés. Sire Jung déplora également que le garçon ne réside pas dans le château, tout comme lui, car ça rendait la communication plus compliquée. L'écuyer l'entendait parler sans que ses mots n'aient de sens pour lui. Il se contenta d'hocher la tête, puis de le suivre lorsque le noble entra dans l'écurie. À l'intérieur, l'odeur des bêtes et de la paille était plus intense. Hoseok amena ses doigts libres à son menton. Son nez se plissa.

Yoongi ne se pressa pas, bien qu'un début de nervosité pulsa dans ses veines. Il alla jusqu'au boxe de son destrier, mais le chevalier ne jeta même pas un œil à sa monture. L'écuyer, sans paraître remarquer son désagrément, l'emmena jusqu'à la sellerie, tout au fond de l'écurie. Là, alors que le garçon alla quérir la selle, le chevalier extirpa sa paume de sa poche. Il révéla la broche et la brandit à la hauteur de son buste, l'observant d'un oeil lointain. Ce fut à la fois soudain et très inattendu, mais ce fut aussi ce que Yoongi désirait secrètement. Il fixa le bijou, hypnotisé.

À nouveau, la broche semblable à un oeil exerça sur lui une pression telle qu'il ne put que se figer pour l'admirer. Il la redoutait autant qu'il la désirait.

Et sire Jung le vit.

« Dis-moi où tu l'as eu, exigea-t-il. Comment un tel objet est-il entré en ta possession ? »

Yoongi le dévisagea sans retenue, comme si l'espace de ces quelques secondes de latence, il était redevenu un inconnu. Pire encore, il ne semblait plus lui apporter la moindre valeur. Il n'était qu'un corps. De la chair maintenue par des os, joliment drapée de vêtements couteux. Il ne valait pas plus qu'un rat.

Pourquoi ne pas lui faire subir le même sort ?

Aussitôt que l'idée traversa son esprit, Yoongi l'eut oublié. Elle s'était envolée en le laissant troublé. Le jeune homme cligna des yeux, puis se rendit compte qu'il se trouvait dans la sellerie et que la broche ainsi dévoilée sous ses yeux pesait toujours sur son esprit. Le chevalier l'observait d'un oeil curieux, presque impatient.

« On me l'a donné, affirma l'écuyer, sans la quitter du regard.

– Qui cela ? Quelqu'un de ta famille, un ami ? Un marchand peut-être, échangé contre autre chose ? supposa le chevalier. Ou l'as-tu... volé ? »

Son bras s'abaissa après ses derniers mots. Peut-être craignait-il que son écuyer ne la lui prenne. La broche n'était plus directement à portée de vue. Yoongi sentit ses pensées redevenir plus libres au moment même où il comprit ce que signifiait son geste de retrait.

« Quelqu'un, commença-t-il en fronçant les sourcils. Quelqu'un me l'a donné. Quelqu'un d'important.

– Qui donc ? insista sire Jung. »

Yoongi aurait voulu balayer la question, mais il sentait que s'il voulait la broche, il lui fallait y répondre. Mais y répondre seulement. La vérité n'était pas de mise, et il éprouvait une telle amertume pour le chevalier qu'il ne songea même pas à être honnête.

« Elle appartenait à ma mère, mentit-il avec empressement. »

Le chevalier arqua l'un de ses sourcils. Il toisa son écuyer, dont le regard n'esquivait plus le sien.

« Il n'y avait pas de femme lorsque je t'ai trouvé devant cette maison.

– Elle est morte quand j'étais petit, répondit Yoongi, cette fois-ci les dents serrées. »

À cause des vampires, s'entendit-il rajouter dans sa tête. Ce fut à son père qu'il songea. Ce dernier le lui répétait sans cesse, sans jamais lui avoir raconté cette histoire-là. Oh, Yoongi lui avait bien entendu demandé auparavant, il avait même soupçonné que son père mentait. Et il n'avait jamais obtenu aucune autre réponse qu'un regard lointain et un douloureux silence. Aujourd'hui, ça ne servait plus à rien. Son père avait été emporté par les mêmes créatures. Et il l'avait déjà pleuré. Il ne connaitrait jamais ce récit, si tant est qu'il existait. Il s'était fait à l'idée depuis très longtemps.

Yoongi porta son bras à sa figure, essuyant ses yeux troubles. Il avait honte et il était en colère. Tout ça tourbillonnait sous son crâne, faisait battre son cœur mais figeait ses muscles.

« Tiens. »

Yoongi leva la tête pour voir que le chevalier lui tendait sa main, au creux de laquelle reposait la broche. Il tendit à son tour ses doigts, et même s'ils étaient déjà froids comme la pierre, le bijou l'était encore plus. Yoongi ignora la pitié qu'il lut sur le visage de sire Jung. Son soulagement était trop grand pour que cela daigne l'affecter. Il serra bien fort l'objet entre ses phalanges. En sentir le métal contre sa peau la rendait enfin réelle, elle et ce qu'elle signifiait.

« Tu peux reprendre ta breloque, dit le chevalier, d'un dédain qu'il n'avait pas même la décence de cacher. Elle ne vaut sûrement pas grand chose. »

Sur ces mots, il toisa une dernière fois Yoongi avant de tourner les talons et de quitter la sellerie. L'écuyer resta là jusqu'à ce qu'il n'entende plus ses pas, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que le renâclement des chevaux, l'agitation lointaine de la basse-cour. Il fut alors seul.

Yoongi desserra le poing et posa ses yeux sur la broche. Toute son attention fut absorbée par la pierre au centre du bijou. Son éclat était ensanglanté, à la fois brillant et diabolique. Comme un œil rouge, la pierre rugueuse le regardait. Plus il la tenait, et plus elle devenait tiède.

Il songea à l'étrange destrier, à ces mots flous que l'écuyer avait du mal à comprendre et dont il peinait à se remémorer avec exactitude. Il avait parlé de le retrouver. Mais pour quelles raisons ? Bien qu'il n'en vit aucune, Yoongi éprouvait une sensation d'évidence. C'était ce qu'il devait faire. 

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