Chapitre 30
Au lendemain matin, je me réveillai de ma propre initiative, les volets de la chambre encore à semi-fermés. Si cela ne me choqua pas dans un premier temps, ce fut après cinq bonnes minutes où je pris le temps de bien me réveiller que je trouvai étrange de ne pas entendre un bruit. Je me redressai dans mon lit et remarquai que la chambre, hormis moi, était vide, aucune trace de mes amies. Déboussolée, je jetai un coup d'œil à mon téléphone pour me rendre compte qu'il était déjà dix heure trente passée. Je me levai et même en traversant le couloir, je n'entendis personne, pas même des conversations venant du salon. J'y descendis donc et n'y trouvai personne
Enfin, presque. Elyss était étalé sur le canapé, tasse de café fumante à la main, près du feu où de nouvelles buches avaient été mises il y a très peu de temps. En me voyant arriver, il m'adressa un léger sourire.
— Salut. Bien dormi ?
Je hochai la tête en scrutant des yeux la grande salle, à la recherche des autres, même si je me doutais bien que je ne les trouverais pas.
— Où est passé tout le monde ?
— Ils sont repartis skier, mais ils m'ont dit qu'ils ne rentreraient pas aussi tard qu'hier. Tu avais l'air si fatiguée hier qu'Anna a trouvé plus judicieux de te laisser dormir, ça aurait été bête que tu t'assoupisses en pleine descente.
J'avais envie de me sentir en colère parce qu'ils étaient partis sans moi, mais je dus m'avouer que trois jours de suite à faire autant d'exercice m'aurait véritablement achevée. Aussi, je remerciai mon mentor intérieurement. Mais si je comprenais qu'ils m'aient laissée ici, je me demandai ce qu'il en était de lui.
— Et toi ? Tu n'y es pas allé ?
— J'imagine que non, si je suis ici.
Sa réponse avait été plus sèche qu'il ne l'aurait voulu, apparemment, puisqu'il poursuivit :
— Excuse-moi je suis un petit peu sur les nerfs, j'ai du mal à dormir en présence de l'autre.
Je vins m'asseoir sur le deuxième canapé, me recouvrant de la grosse couverture en laine qui y était posée et commentai :
— On ne peut pas dire que Téah ait eu une bonne idée sur ce coup-là. De mon côté, je dois bien avouer que mon lit me manque un peu.
— Ah ? Pourtant tu ne t'es pas réveillée une seule fois, ni hier soir quand on t'a couchée, ni cette nuit, ni ce matin quand Téah a refait son cirque. Enfin, tu devais vraiment être fatiguée, tu ne dois pas avoir l'habitude de ce genre d'effort en continu.
Je haussai les épaules, faute de vraie réponse, et remontai la couverture jusqu'au cou. Elyss se leva et me demanda si je voulais manger quelque chose et cela m'étonna de le voir d'humeur si serviable après ces deux jours où il avait été plus renfrogné et fermé qu'autre chose. Mon ventre gronda pour approuver, me rappelant au passage que je n'avais pas mangé depuis la veille au midi. J'acceptai qu'il me ramène de quoi grignoter, principalement par paresse de me lever, la cuisine me paraissant trop loin du feu, et quand il revint, en me ramenant une tasse de chocolat chaud brulant, je lui fis remarquer :
— Tu n'as pas répondu à ma question.
— Ah, oui, pardon. Je n'avais pas très envie d'y aller, aujourd'hui, et puis sans moi, ils pourront faire plus dur qu'hier. Et il fallait bien quelqu'un pour te dire pourquoi personne ne t'avait réveillée.
— Oh ...
Je pris mon temps pour boire ma boisson, gardant les mains collées à la tasse pour mieux sentir la chaleur qui s'en dégageait. Elyss, qui ne disait rien et qui était juste resté couché sur le canapé avec un visage songeur se tourna vers moi une fois que j'eus fini :
— Dis-moi, ça te dirait que l'on aille se balader un peu dans la forêt ? Histoire de se dégourdir les pattes et ne pas rester ici à rien faire.
Je pesai le pour et le contre dans ma tête et constatai que le contre était en forte minorité, ne comptant que le fait que ce soit avec Elyss. En outre, il serait idiot de ne pas profiter du fait d'être à la montagne et d'avoir tout un espace dénué de bâtiments. Je lui dis donc que j'étais d'accord mais qu'il fallait me laisser le temps de m'habiller et me préparer, puis retournai dans ma chambre pour en ressortir peu de temps après, pour retrouver Elyss dans le salon, qui me fixait de ses yeux bleus, assis devant l'entrée.
— Évidemment.
Je le rejoignis, enfilai ma veste et ouvris la porte, le laissant sortir en premier, et je le suivis dehors non sans avoir fermé la porte. Le soleil était déjà haut et éclairait les montagnes et la neige qui les couvrait, mais aussi la fourrure d'Elyss, plus épaisse encore que la dernière fois que je l'avais vu sous sa forme de loup. Il trottinait de-ci de-là, la queue dressée, reniflant l'air et fourrant parfois le museau dans la neige. Remarquant que j'étais derrière lui, il tourna une fois autour de moi et se dirigea vers la forêt derrière le chalet, d'où partait un sentier, à peine visible où la neige était légèrement moins haute. Langue pendante il marchait à bonne allure, s'aventurant dans le champ où nous étions pour le moment et qui menait au bois. Il revenait parfois vers moi pour repartir.
"Ça fait du bien de pouvoir courir sur quatre pattes, je craignais de ne pas pouvoir découvrir les montagnes comme je l'aurais voulu."
— Je vois ça.
Son pelage crème, qui avait un peu éclairci avec la venue de l'hiver, contrastait à peine avec la neige, qui n'avait pas l'air de le gêner le moins du monde pour courir. Le voir ainsi aussi jovial ne put que me faire sourire, il se plaisait décidément bien dans cet environnement. En à peine cinq minutes nous atteignîmes le couvert des sapins, qui dégageaient une odeur forestière très agréable. Elyss louvoyait entre les arbres, en en humant certains, certainement à l'affut d'odeurs nouvelles, et en pourchassant lapin et autres bestioles qu'il croisait, sans toutefois leur faire de mal. Quant à moi, je suivais à mon rythme, prenant le temps d'admirer le paysage autour de moi et d'en garder le plus de souvenir possible.
Nous marchâmes ainsi une bonne demi-heure, Elyss me faisant parfois un bout de conversation, racontant ce qu'il percevait et combien la montagne était un environnement intéressant pour un loup qui ne connaissait pas plus que la forêt de sa meute et la ville. Mais alors que nous traversions une nouvelle clairière, et qu'Elyss se précipitait pour profiter une nouvelle fois d'un coin bien ensoleillé, il pila et s'arrêta net, se mettant à grogner, le poil tout à coup tout hérissé. Je le rejoignis d'un pas plus rapide et découvrit ce qui lui avais valu de se mettre en position si défensive. Devant lui un autre loup lui faisait face, noir et gris assez clair avec le contour des yeux plus bruns, il grognait avec férocité sur Elyss qui m'ordonna assez brusquement:
"Reste derrière !"
J'obéis, sur mes gardes, et détaillai du regard l'animal qui lui faisait face. Si son poil était bien plus épais que celui d'Elyss, lui donnant une allure imposante, il était tout de même plus petit que lui de dix bons centimètres. Il montrait les crocs, oreilles baissées, en grognant et claquant parfois des dents vers le loup crème, qui, lui, avait légèrement baissé la tête et la queue, muscles tendus, manifestement prêt à se défendre si l'autre attaquait. Les yeux vert émeraude de l'inconnu ne le lâchaient pas du regard.
Les secondes défilèrent ainsi, seulement ponctuées par les grognements des deux loups, certainement en train de dialoguer dans un langage qui m'échappait. Ils bougeaient à peine, relevant de temps en temps une patte comme pour esquisser un mouvement, sans toutefois avancer ou recule, et à part ça, tout ce qu'on pouvait entendre était le bruit des branches des arbres craquer, et le vent souffler. Doucement, Elyss avait encore baissé la tête et la queue, et j'avais beau ne pas connaître grand-chose des loups c'était un signe qui évoquait clairement une certaine soumission. Je m'approchai d'Elyss qui gronda à nouveau en agitant la queue vers moi.
"Ne bouge plus, reste où tu es."
L'animal bicolore d'en face jeta un regard vers moi avant de fixer de nouveau le loup crème. A la fois inquiète et frustrée de ne rien pouvoir faire je lâchai :
— Qu'est-ce que tu attends ? Vu votre différence de taille tu pourrais le battre sans problème.
Un rire sarcastique raisonna dans ma tête, suivi de sa réponse :
"Si seulement, mais je n'ai aucun droit de l'attaquer, nous sommes sur son territoire."
J'entendis un drôle de grondement retentir de la gorge du l'autre loup, comme un rire moqueur et froid, alors qu'il me jetait à nouveau un coup d'œil.
"Ton toutou à raison, s'il m'attaque, il sera entièrement en tort, et il le sait. Il est moins idiot qu'il n'y paraît."
Cette voix qui avait retenti n'était pas celle d'Elyss, elle faisait plus jeune mais on pouvait y ressentir sa moquerie. Tentant de ne pas paraître déstabilisée face à cette nouvelle voix dans ma tête, j'essayai de garder mon sang-froid face à cette découverte.
Ils reprirent leur affrontement silencieux, tandis que je bouillais intérieurement de ne pouvoir rien faire. Après deux ou trois minutes qui me parurent durer une éternité et de nouveaux claquements de dents, Elyss releva enfin la tête, doucement et prudemment, rangeant ses crocs mais agitant la queue avec mécontentement. Il fixa l'autre de ses prunelles bleues foncées et encore une fois je fus frustrée de ne rien savoir de ce qu'ils se disaient et comment avait tourné la conversation, bien que, manifestement, Elyss ne se sentait plus obligé de se soumettre à quoi que ce soit. Mais il restait prudent, pattes toujours tendues, prêt à se défendre en cas de signe offensif de son adversaire.
"Il n'est pas seul, depuis le début on nous épiait. Nous pouvons rentrer à présent..."
"J'ai dit que vous pourriez mais pas quand ! Je vais vous amener jusqu'à notre Alpha, il n'aimera sûrement pas savoir que d'autres loups empiètent sur notre territoire sans en être informé."
Elyss plissa les yeux et lui montra les dents, le toisant de haut, cette fois-ci, le poil hérissé.
"Hors de question que tu la ramènes au milieu de toute ta meute ! Viens, on s'en va !"
Il se tourna vers moi et fit demi-tour en me frôlant. Je ne pus m'empêcher de lancer un regard glacial envers l'autre loup. Celui-ci, furieux, se précipita pour se poser devant Elyss, sa truffe quasiment posée sur la sienne, avant de la retirer aussitôt, juste à temps, les mâchoires d'Elyss se refermant une seconde après juste là où le museau de l'autre se trouvait. Celui-ci gronda et se jeta sur Elyss pour le mettre à terre et le dominer de toute sa hauteur. Evidemment, celui-ci était furieux et gigota pour déloger l'autre, qui avait posé une patte avant sur son poitrail en appuyant légèrement. J'esquissai un mouvement vers ma ceinture où aurait dû se trouver mon pistolet, mais il n'y était évidemment pas, et je me maudis de ne pas l'avoir pris avec.
"Ne t'en mêle surtout pas !"
Cet ordre venant d'Elyss me fit rager intérieurement, alors que je n'avais qu'une envie, me jeter sur le loup noir et gris et l'écarter de mon ami. Mais avant que je n'aie pu céder à mes envies, le loup crème jeta une patte avant sur celle de l'autre canidé, au niveau du tendon, et celui-ci, surprit, perdit l'équilibre, ce qui laissa le temps à Elyss de l'immobiliser au sol et de le menacer :
"Je ne suis peut-être pas chez moi mais je ne me laisserai pas me faire agresser par un louveteau qui se croit déjà vétéran de sa meute !"
Il lui montra les dents pour mieux faire passer le message et se retourna, ses poils ayant doublés de volume, il me passa devant en annonçant :
"Allez, Lana, on y va, dépêche toi."
Le ton dur d'Elyss m'incita à le suivre, courant presque tellement lui marchait vite. Je sentais le regard vert du loup bicolore sur nous, mais aucun bruit de pas n'indiquait qu'il nous suivait. Une fois assez loin, Elyss s'arrêta et fulmina en envoyant voler d'un coup de patte la neige devant lui :
"J'aurais dû remarquer plus tôt la trace d'une meute dans ces montagnes ! Ça m'aurait évité à la fois de m'humilier ainsi mais aussi de te mettre en si grand danger ! Te ramener avec moi jusqu'à son Alpha, et puis quoi, encore ?"
Encore frustrée d'avoir été là sans rien faire, ni rien dire je hurlai à moitié :
— Tu aurais pu le mettre à terre dès le début et on aurait pu partir tout de suite sans problème !
Il tourna ses yeux vers moi, et à cet instant, ils brûlaient d'une rage et d'une frustration identiques à la mienne, sa queue battant l'air rageusement. Sa réponse fut aussi forte que ma question :
"Je te l'ai dit. Nous étions sur son territoire et il n'était pas seul, même si on ne voyait pas les autres. L'attaquer dès le début aurait rendu la situation beaucoup trop complexe pour tous les deux, encore heureux que le reste de ses camarades ne soient pas intervenus et qu'ils ne se soient pas aperçu que tu n'étais pas humaine."
— Si seulement j'avais eu mon pistolet avec moi !
Sa réponse résonna dans ma tête avec un ton narquois qui me fit frissonner malgré moi.
"Dans ce cas non seulement tu l'aurais énervé sans qu'il n'ait rien senti et en plus nous ne serions plus là pour en parler. On ne sait pas de quoi ils sont capables, même moi je ne connais pas ces loups."
Hors de moi, je repris le chemin du chalet en marchant aussi vite que je le pouvais malgré la neige. Elle crissait derrière moi, ponctué de temps en temps par un grognement venu d'Elyss, et nous mîmes deux fois moins de temps à rentrer que celui que nous avions mis dans le sens inverse. Retirant ma veste et mes chaussures à la hâte une fois rentrés dans le chalet toujours vide, je me précipitai ensuite dans ma chambre pour m'écrouler sur mon lit et m'y rouler en boule. Je restai là à ruminer ma frustration durant un moment qui me parut durer longtemps mais tout ce que je pouvais faire d'autre me paraissait inutile et sans aucun intérêt.
Après une petite heure, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir, au rez-de-chaussée, et mes amis qui rentraient en faisant un boucan pas possible, cependant je ne bougeai toujours pas, je n'étais pas d'humeur à aller voir combien ils s'étaient amusés. Mais apparemment ils ne tardèrent pas à remarquer mon absence puisque dix minutes après on toqua à la porte et même sans réponse de ma part on entra dans la chambre.
— Lana ?
C'était Téah, dont la voix trahissait son inquiétude. Au mouvement du matelas, je devinai qu'elle s'était assise au bout de mon lit.
— Est-ce que ça va ? Il s'est passé quelque chose avec Elyss ? Il n'avait pas l'air de bon poil.
Je secouai la tête mais je n'étais déjà pas convaincue moi-même, alors convaincre mon amie avec ça, je pouvais toujours rêver.
— Dit moi, il y a forcément quelque chose, je ne t'ai pas souvent vue dans ce genre d'état.
— Je ne veux pas en parler ...
Téah resta silencieuse puis se leva et me prévint :
— Si tu as le besoin quelconque d'en parler, je suis là, et tu sais que j'ai envie de t'aider.
Elle sortit de la pièce et je me retrouvai à nouveau seule, contente qu'elle n'ait pas insisté, dans la chambre où la luminosité baissait peu à peu, au fur et à mesure que le soleil disparaissait. Je pensais être tranquille jusqu'au soir mais encore une fois, la porte de la chambre s'ouvrit.
— Je ne veux pas te voir.
— Comment tu as su que c'était moi ?
D'abord sans répondre, je me redressai malgré moi dans mon lit, les genoux serrés contre moi et le fixai froidement.
— Tu sens encore le loup.
— Oh, c'est pour ça que l'autre n'arrêtait pas de me fixer ...
Effectivement, il sentait si fort que Ethan et Anna n'avaient dû avoir aucun mal à deviner que nous avions été dehors pour qu'il se dégourdisse les pattes.
— Téah et les autres s'inquiètent pour toi. Je vois bien que c'est une question un peu bête, mais est-ce que ça va ?
Il n'y avait plus dans sa voix aucune colère comme il avait pu le montrer dehors, mais il n'était pas sûr dans ce qu'il disait, comme s'il avait peur que je lui saute dessus pour l'attaquer. Je haussai les épaules, ne pouvant pas exprimer mieux que ça ce que je ressentais réellement.
— Je ne sais pas, je me sens en colère, et frustrée. Et aussi autre chose, mais je ne sais pas quoi.
Il me fixait et je ne pus m'empêcher de croiser son regard et ses yeux bleus, si différents de sa forme humaine à lupin, mais aussi si semblables, de la même couleur malgré la différence de forme, et illuminés de celle même étincelle de vie. Je détournai mon visage de lui et fixai le sol, les yeux dans le vague. Il commença :
— Écoute, je suis désolé de t'avoir parlé comme je l'ai fait, j'étais en colère contre moi-même.
— Pourquoi ?
— J'aurais dû être prudent et je ne l'ai pas été, et à cause de ça, tu aurais pu être mise en danger, c'est pour ça que je m'en veux.
— Je sais me protéger moi-même, je n'ai pas besoin de toi.
Il réprima un rire moqueur.
— Mais bien sûr. Face à un loup, aussi jeune soit-il, et même si tu avais eu ton arme en main, tu n'aurais rien pu faire seule contre lui.
Même si je ne l'avouerais jamais devant lui, je me doutais bien qu'il avait raison, alors je me tus et me tournai un peu sur le côté, quand même vexée malgré qu'il ait raison. Elyss ne dit rien non plus pendant quelques secondes puis il lâcha :
— On va y retourner.
Je me retournai vivement vers lui en m'exclamant :
— De quoi ? Il nous a agressés une fois et tu veux qu'on y retourne ?
Il secoua la tête et posa sa main sur mes cheveux, souriant, amusé.
— Non, bien sûr que non. Enfin, pas avec toi, c'est avec Iléa qu'on va revenir là-bas. D'accord, il était peut-être hostile, mais malgré ça, j'ai envie de voir de plus près cette meute des montagnes, parce qu'elle m'a tout l'air d'avoir des coutumes bien différentes de la nôtre, et Iléa veut voir ça aussi.
— Différente ? Comment tu as pu en déduire ça rien qu'en ayant échangé deux mots avec l'un d'eux ?
— Justement, il était jeune, je te l'ai déjà dit, et par chez nous, jamais on ne verra un jeune loup diriger ne serait-ce qu'une patrouille dans les bois. Je t'ai déjà dit, on va parfois dans les forêts histoire de se dégourdir les pattes, ou si on remarque la présence d'autres loups, sauvage ou pas. Moi-même je n'en ai dirigé une qu'une fois, et c'est seulement parce qu'on n'aurait pas dû y être.
À ce souvenir il lâcha un rire. Pour ma part, je ne savais pas trop si je voulais qu'ils y aillent ce n'était pas vraiment une idée qui me réjouissait de les voir repartir chez ces bêtes hostiles sans savoir s'ils reviendraient vite ou pas. Retirant sa main de ma tête, je le toisai du regard en soupirant :
— Quelle influence ai-je sur vous ? Je ne peux pas vous en empêcher, alors que toi-même tu dis que c'est dangereux. Mais tu pourrais au moins me raconter ce que vous verrez et apprendrez ?
— Ça je n'en sais rien, on verra bien. On ira après-demain, parce que demain, on va s'amuser à autre chose apparemment.
— Quoi donc ?
Il me fit un clin d'œil complice qui m'exaspéra mais je n'insistai pas, après tout, je n'avais jamais expérimenté réellement les surprises. Les bonnes j'entendais. Elyss se leva ensuite et me proposa de venir manger. Discuter un peu avec lui m'avait étrangement apaisée, sans doute parce qu'il était aussi en partie la raison de mon énervement de départ. Je descendis donc au rez-de-chaussée avec lui et salua mes amis que je n'avais pas encore vu ce jour-là. Quand elle me vit arriver, Téah parut soulagée que je sois sortie de la chambre et je la rassurai d'un hochement de tête accompagné d'un léger sourire. Si je restai silencieuse, la plupart du temps, je fus quand même contente de ne pas être restée seule dans la chambre pour le dîner.
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Pour me pardonner cet énorme retard de chapitre et pour vous souhaiter un joyeux noël (en retard aussi, on diras rien :') ), voila un second chapitre :D.
Celui-ci introduit un perso que j'aime beaucoup, bien qu'on ne le voit pas tant que ça dans ce tome 1 hehe.
Merci aux lecteurs, et surtout n'hésitez pas a montrer si mes écrits vous plaisent (étoile, commentaires, tout ca tout ca :3). A Dimanche pour le dernier chapitre de l'année :P.
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