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Chapitre 25

J'ouvrais mon casier afin de prendre mes armes pour m'entraîner, ainsi que quelques munitions avant d'aller me préparer sur un des bancs face au pas de tir. Pas très motivée, je chargeai l'un des deux pistolets et fis face à la cible, puis je lâchai trois balles d'affilée, sans réussir à la toucher. Grommelant, je pris un peu plus de temps et visai une nouvelle fois, tirant une demi-douzaine de fois. Seules deux balles atteignirent leur but.

— Concentre-toi, Lana, je t'ai déjà vue tirer mieux que ça.

Derrière moi, Anna m'observait, les bras croisés, arborant son visage de quand elle voulait m'épuiser à l'entrainement. D'habitude, je ne rechignais pas à venir ici pour m'exercer, même si c'était fatiguant la plupart du temps, mais cette fois-ci, je n'étais pas aussi motivée que ça. Anna était toujours plus ou moins joyeuse quand elle venait me chercher chez moi pour aller au stand de tir, mais ce jour-là, elle avait gardé son expression dure de mentor, ce qui m'avait peiné plus que je ne voulais l'avouer. Soupirant un coup pour me calmer et tentant de penser à autre chose, je m'asseyais, jambes croisées, et tendit une nouvelle fois les bras pour préparer mon tir. Cette fois-ci, je fis mouche pour les trois quarts de la salve. J'entendis mon mentor soupirer derrière moi.

— Viens par ici, il faut qu'on parle, j'ai l'impression.

Réticente, je vins tout de même m'asseoir à côté d'elle, évitant son regard. Si je savais de quoi elle voulait parler, je doutais de vraiment avoir envie d'en discuter, mais les paroles de Téah me revinrent en tête, et je lui avais promis de faire un effort, la veille.

— Écoute, je t'ai déjà fait part de mon point de vue à propos du loup et ...

— Oui, je sais, tu ne veux pas que je le voie, mais je ne peux juste plus l'ignorer, c'est trop tard.

Je sentis la colère monter doucement, mais je me contins, sentant le regard d'Anna chercher le mien.

— Si tu me laissais au moins parler. Je t'ai dit que je ne voulais plus que tu le voies, c'est vrai, je ne te dirais pas le contraire. Et c'est vraiment ce que je voudrais que tu fasses, parce qu'avec eux, il y a toujours un problème à l'arrivée. Le temps a montré que vampires et loups, ça ne s'accorde pas, ça n'est pas que dans les livres, tout ça.

— Alors pourquoi tu ne m'en avais pas parlé avant que je rencontre Elyss et Iléa ?

Cette question revenait souvent dans ma tête depuis que j'avais découvert la réelle existence des loups, et j'avais enfin pu la poser.

— Ça n'est pas souvent que nos deux mondes se croisent, moi-même je n'en avais vu que deux ou trois avant ton ami, et je les avais soigneusement évités. Peut-être que si je t'en avais parlé, tu aurais fait de même.

Je secouai légèrement la tête.

— Je ne crois pas. Il serait quand même venu me parler parce qu'il est du genre collant et obstiné.

Je jetai un coup d'œil à Anna, remarquant qu'elle avait de nouveau son visage bienveillant, celui que j'aimais bien lui voir porter. Et elle me posa à son tour une question, qui, j'imaginais, devait trotter dans sa tête depuis une semaine.

— Comment tu l'as rencontré ?

Baisant les yeux, je le lui racontai. Je lui expliquai comment j'avais failli le tuer à notre première rencontre, comment il m'avait à demi harcelé la première fois que je l'avais vu au lycée, comment il m'avait aidé lors de l'attaque de la vampiresse, je lui fis partager ce qu'il m'avait appris à propos de son espèce, après que j'eus découvert qu'il était vraiment. Elle écouta sans m'interrompre, tandis que ça faisait remonter chez moi le souvenir de tous ces moments.

— Tu l'apprécies, je me trompe ?

Je fronçai les sourcils, mais répondis le plus honnêtement du monde.

— Il est énervant, il a le don de me mettre hors de moi, et il est toujours là où je ne l'attends pas. Il m'agace et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de le considérer comme un ami. Après tout, il m'a sauvé la vie alors que j'avais attenté à la sienne plusieurs fois, ça n'est pas normal ?

Anna regarda au plafond, ayant l'air de réfléchir, puis elle se tourna vers moi et me sourit :

— Si, ça l'est. Bon, on va conclure un marché, d'accord ? Je ne te dis rien quand tu veux le voir, lui ou sa sœur, tu fais ce dont tu as envie. Mais en échange, je veux avoir la confirmation d'Ethan qu'il n'est pas dangereux. Ah, et aux moindres soucis, tu t'éloignes de lui. Tu sais, je ne veux pas qu'on se dispute pour ce genre de choses, je ne veux pas te contrarier.

Je hochai la tête, plutôt soulagée qu'elle ne se borne pas plus qu'elle ne l'avait fait le week-end précédent, et contente d'avoir enfin clarifié les choses.

— Si tu veux, j'inviterais Ethan la semaine prochaine. Aujourd'hui, il ne peut pas venir, Téah est chez lui.

Elle acquiesça, puis se remit sur ses jambes et s'étira plutôt longuement avant de proposer :

— Bon, on s'y remet ? Je te propose un petit défi à celle qui mettra le moins de balle à côté.

Ses yeux me lançaient un regard malicieux plein de défi. Je me remis debout aussi et lançai l'une de mes armes à mon mentor, qui la rattrapa avec facilité. Je rechargeai celle que j'avais utilisée précédemment tout en lâchant à Anna qu'elle n'avait aucune chance face à moi. Motivée cette fois-ci, et ne voulant pas perdre face à elle, je me concentrai plus que je ne le faisais d'habitude et, cette fois-ci, je ne loupai que très peu la cible, qui finit toute trouée une fois nos chargeurs vides. Anna me proposa ensuite de s'exercer au corps à corps. Si je n'avais d'abord pas envie, elle me rappela que ça pouvait être très utile si on était à cours de munitions ou qu'on était prises par surprise. J'acceptai donc finalement après avoir repensé à la dernière chasse et la rejoignit sur les tatamis, non loin du pas de tir.

Comme à son habitude, Anna me surpassait bien largement, principalement à cause d'une certaine souplesse qui n'existait pas vraiment chez moi. Malgré tout, coup de chance ou pas, j'avais réussi une fois à lui faire un croche pied qui l'envoya directement à terre et me permis de remporter une petite victoire.

— Bien ! Tu vois que tu peux y arriver. Il faudrait juste que tu t'exerces plus souvent pour bouger mieux. Fait quelques étirements le soir, par exemple.

Écoutant seulement d'une oreille, je m'affalai à terre, essoufflée par la rapidité des gestes d'Anna. Elle proposa de s'arrêter là et je ne la contredis pas, estimant m'être bien dépensée pour la journée.

— J'irais bien boire quelque chose quelque part, moi.

À ces mots, elle se mit à réfléchir. Quant à moi, je me rappelai tout à coup le café où nous avions été avec Ethan il y a de cela un bon bout de temps déjà.

— J'ai une petite idée, mais c'est plutôt loin, vers le lycée.

Je lui expliquai vaguement où c'était et après qu'elle eut compris mes explications, pourtant vagues, elle lança un "en route" suivi d'un geste de la main m'indiquant de la suivre. Nous grimpâmes dans sa voiture et elle suivi le chemin que je lui indiquai, pour se garer non loin du café en question.

— Oh, maintenant qu'on y est, ça me dit quelque chose ! Je n'y suis pas allée depuis bien longtemps, ça doit remonter à mon arrivée ici, et ça date déjà.

Intriguée, je la suivis à l'intérieur où on commanda toutes deux un grand chocolat chaud. Nous nous assîmes ensuite sur un fauteuil où l'on se réchauffa les mains sur nos tasses bouillantes, puis, curieuse après son observation devant le bâtiment, je demandai :

— Dis, est-ce que tu voudrais bien me parler de ton entrainement à toi ?

Elle fut surprise par la question mais cela eu l'air de lui faire plaisir, que je lui demande cela. Elle posa un doigt sur son menton et fit mine de réfléchir.

— Hm ... J'ai commencé mon apprentissage à seize ans, ce qui est assez tôt, comparé à certaines personnes. Mais contrairement à toi, on m'a vite trouvée, étant donné que mes deux parents étaient eux aussi vampires, mais pas chasseurs, alors je te laisse imaginer leur fierté.

Le visage d'Anna s'illumina un instant et son sourire s'élargissant.

— Il faut dire qu'il est assez peu fréquent que deux générations de chasseur se suivent, dans une famille. Bref, mon mentor s'appelait Jay, un homme qui avait presque vingt-cinq ans quand je l'ai connu, plutôt imposant mais patient au possible. Son truc à lui, c'était les armes types couteaux, mais il était aussi amateur de fusils à pompe, même s'il se faisait toujours traiter par les ramasseurs parce que ses proies finissaient de temps en temps avec des muscles et parfois même des membres en moins. Ce n'était pas très joli à voir, mais d'après lui, le boulot était fait et c'était le principal. Pour ça, il avait un cœur d'or quand il voulait, mais c'était tout de même une brute, sans aucun doute.

Elle pouffa de rire comme si cela lui rappelait de bons souvenirs, et cela me fis sourire aussi tandis que je buvais une gorgée du chocolat qui me brûla la langue. Elle continua :

— Il était du genre souple dans les entrainements mais pouvait parfois me faire refaire un mouvement cinquante fois de suite avant qu'il soit satisfait. Nous étions plutôt proches, et je crois bien que j'en suis tombée amoureuse vers la fin.

— Vers la fin ? Tu ne le vois plus ?

Elle secoua la tête et sembla se plonger dans ses pensées, continuant à raconter.

— Plus depuis un certain jour où ça a dérapé, trois ans après le début de ma formation. Des tonnes de problèmes se sont accumulées sur ma famille. Tu vas peut-être me prendre pour une martyre, mais c'est vrai. Mon père a perdu son emploi pour avoir trop exposé ses crocs à son patron un jour où ils se sont disputés. A cette époque, ma mère ne travaillait pas et c'est donc devenu dur pour nous. J'ai commencé à travailler aussi avec les humains, mais ça n'était pas facile, avec le boulot de chasseur à côté.

» C'est là qu'est advenu le pire : alors qu'il n'aurait auparavant jamais touché à un humain, mon père s'est mis à boire du sang. Il sortait en douce la nuit et rentrait avant qu'on ne se lève. Au début, je ne me suis aperçue de rien, mais après quatre ou cinq jours, l'odeur du sang devenait de plus en plus forte et mon père était de plus en plus souvent en colère. À partir de là, j'avais compris, mais je n'ai rien dit à Jay, ce que d'autres auraient trouvé plus sage de faire, mais du haut de mes dix-neuf ans, je n'avais pas encore toute cette sagesse. Je crois que ma mère avait compris aussi, mais elle n'a jamais rien dit, puis les jours passaient, lentement, il avait de plus en plus de mal à contrôler ses colères. J'essayais de l'empêcher de sortir le soir mais en vain, et parfois, la journée, il reprenait un brin de lucidité et s'excusait auprès de moi, il me demandait de le protéger, et protéger les autres de lui, mais j'en étais bien incapable.

» Et puis est venu le jour où il a définitivement perdu sa conscience. Son odeur, qui avait changé au fil des jours, était devenue tout à coup plus forte, ses yeux étaient rouge sang. J'ai tenté de le raisonner, j'ai ordonné à ma mère de partir, me laissant seul avec lui après qu'elle ait fermé toutes issues, pensant qu'il n'oserait pas faire de mal à sa fille. Je l'ai retenu deux bonnes heures, puis me suis résignée à appeler mon mentor, j'étais en larmes, je ne savais plus quoi faire. Il a compris l'urgence et est arrivé dix minutes plus tard, je ne tenais plus face à ce qui avait été mon père. À partir de là, tout est allé très vite, il a dégainé une arme à feu qui était à peine plus grosse que tes pistolets et a fait mouche dès le troisième tir. En pleine tête.

Je levai les yeux du liquide brun de ma tasse pour les poser sur Anna, les yeux brillants et humides de larmes, qui revoyaient une scène invisible à mes yeux. Elle serrait son chocolat dans ses mains, et si j'avais envie de changer de conversation, j'avais aussi envie d'entendre la fin, aussi égoïste étais-je. De plus, elle n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter.

— Je lui en ai voulu, pour moi, il aurait pu éviter de le tuer complètement. Mais d'après lui, il valait mieux qu'il meure, qu'une vie de dégénérescent complet n'avait rien d'une vraie vie, et que ça n'était pas possible de le faire redevenir comme avant. Je lui ai hurlé dessus que je ne voulais plus le revoir, qu'il n'était plus rien pour moi et il a été blessé de ces mots, je le savais, mais je ne pouvais supporter de le voir plus longtemps. Il a fini par acquiescer, m'a définitivement nommée chasseuse à titre officiel, et est parti.

» Je ne l'ai plus revu, et de mon côté, j'ai reçu les ramasseurs, qui se sont occuper de mon père en tant qu'homme normal, pas en dégénérescent. J'ai rangé la maison, ai laissé un mot sur la table à l'intention de ma mère et je suis partie et ne suis jamais revenue chez moi, puis j'ai déménagé et changé d'endroit. Depuis, je suis venue m'installer ici, j'ai rencontré les chasseurs du coin, je me suis fait une nouvelle vie. Mon passé est toujours là, mais je m'efforce de ne pas y penser. Je sais aujourd'hui que j'ai été injuste avec Jay. Malgré ça, je ne peux rien changer, je ne veux pas le revoir, j'ai définitivement tourné la page.

L'expression d'Anna avait changé pour un léger sourire, les yeux embués, une larme coulant sur sa joue. Dans un geste d'affection sincère, je m'approchai d'elle et posa la tête sur son épaule, lui murmurant :

— Je suis tellement désolée ... Je n'aurais pas dû te demander de m'expliquer tout cela.

— Ne t'excuse pas, ça n'est pas ta faute. Maintenant j'ai de quoi me remplir la tête de nouveaux souvenirs. Je suis devenue, comme vous ne cessez de le répéter, plutôt populaire chez les chasseurs locaux, et ça me fait toujours plaisir qu'on me le dise.

Elle rit doucement de façon communicative et je lâchai moi aussi un léger rire. Puis elle termina en me regardant :

— Et puis, je t'ai toi. Malgré tes drôles de fréquentations, je n'aurais pu imaginer meilleure élève.

Je la remerciai du fond du cœur, touchée par ces quelques mots, touchée par son histoire. Heureusement, le reste de la journée fut plus joyeuse, Anna insista pour que je lui raconte exactement tout ce qu'il se passait au lycée comme en dehors, avec mes amis comme chez moi. Je rentrai à la maison, des tonnes de pensées tourbillonnant dans ma tête, aussi tristes que joyeuses.

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Hello les gens \0/

Je suis en retard encore une fois ;o;.

Surtout pour un chapitre aussi court, c'est assez triste :P Mais il s'agit la de l'histoire d'Anna que j'approfondirais un jour en hors-série quand j'aurais pas la flemme :').

En espérant que ce chapitre vous plaise :3.

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