Le lendemain, c'était motivée, première fois depuis un moment, par ailleurs, que je partis au lycée, plutôt de bonne humeur. Le chemin me parut passer plutôt vite, et le portail de l'entrée apparut bientôt, et, comme je l'avais espéré, Téah était là, avec Ethan. Elle agita la main pour me saluer et je me hâtai de les rejoindre, puis je m'aperçus, une fois près d'eux, qu'elle lui tenait la main, et quand je le regardai du coin de l'œil, Ethan m'adressa une légère grimace, qui me fit sourire. Quant à Téah, elle attendit à peine que je les salue pour demander :

— Dis, tu viens avec nous quelque part, ce week-end ?

Curieuse, je m'informai :

— Où donc ?

Ce fut Ethan qui répondit :

— Où bon vous semble, je n'ai pas de choix défini, pour ma part.

Téah, les yeux brillants d'une humeur de nouveau à son maximum, sinon plus, proposa :

— Et si on allait se faire du patin ?!

— Du patin ?

L'incrédulité dut se sentir dans ma voix, parce que mon amie s'excusa :

— Ah, oui, c'est vrai, tu n'as jamais dû en faire, j'imagine. Et bien on t'apprendra, s'il le faut. Tu verras, c'est plutôt sympa, comme activité.

J'acquiesçai, mais malgré l'appréhension, j'étais déjà impatiente d'y être.

— C'est d'accord.

Mes amis hochèrent la tête puis nous partions ensuite dans nos salles de classe respectives, et, une fois assise à ma place, à côté d'Ethan, je ne sus trop que dire, et laissai un silence un peu gênant s'installer. Finalement, ce fut lui qui prit la parole :

— Merci. Et désolé...

— Pourquoi tu t'excuses ?

— Pour un peu tout en fait. Tu savais tout, j'imagine, alors ça devait être difficile à vivre tout ça.

— J'avais promis de ne rien dire, mais j'ai failli craquer plus d'une fois, c'est sûr.

— Je n'ose pas imaginer sa réaction si tu avais tout déballé.

Il rit nerveusement, et je l'imitai en me représentant la scène. J'avais déjà expérimenté une Téah vexée et pas très commode, et ça ne me tentait pas du tout de réitérer l'expérience. Je levai ma tête vers lui :

— Tu sais, je préfère vous voir ainsi, complices.

— Je ne vais pas te contredire, ces dernières semaines étaient tristes, sans elle, sans rien te cacher.

Au même moment, notre professeur arriva et cela mit fin à notre conversation. A midi, Ethan me proposa de manger avec eux, et je déclinai, voulant les laisser tous deux à leur déjeuner. Il me fit la grimace :

— As-tu idée de ce que je vais subir, seul avec elle ?

Je lui fis signe de la main en lui souriant d'un air encourageant tandis qu'il partit la rejoindre dans la queue. Pour ma part, j'attendis à l'extérieur que le crétin de loup arrive. Cinq, dix minutes passèrent avant que je ne commence à m'impatienter, et dix minutes encore après, je sursautai alors qu'on me prit par les épaules par surprise.

— Coucou !

Je me retournai et hurlai à moitié sur Elyss :

— Tu es en retard et tu te permets encore de m'effrayer ?

— Oh, on range ses dents, mademoiselle, ce n'était pas méchant. Et j'ai eu un léger contretemps, en vérité.

— Si au moins tu pouvais prévenir...

— Et comment ? Avec un pigeon voyageur, peut-être ? Je n'ai pas ton numéro.

Je ne répliquai pas à cette remarque inutile, et entrai dans le self. A table, il ne dit d'abord rien, ce qui m'allai très bien, même si le silence prolongé commença à devenir un tant soit peu gênant. Je me souvins alors de sa plainte, et, arrachant un bout de feuille et prenant un stylo, j'entrepris de griffonner mon numéro. Une fois ceci fait, je lui tendis le papier.

— Tiens, avant que tu me harcèles pour l'avoir.

— Ah, euh... Merci ?

Il prit une expression sincèrement étonnée, mais reprit bientôt son visage souriant habituel.

— Dit, tu fais quelque chose, en fin de semaine ?

Je haussai un sourcil, perplexe, comme je l'étais à chaque fois qu'il me demandait quelque chose de ce genre.

— Oui, pourquoi ?

— Parce que Iléa.

Je réfléchis quelques instants, puis repensa à l'idée de sortie de Téah ce matin-là, et je finis par proposer :

— Dis-lui qu'elle n'a qu'à venir avec nous à la patinoire.

En croisant son regard, je rajoutai une précision :

— Nous, c'est moi, Téah, et Ethan, tu n'es pas compris dans le lot.

— Je n'ai rien dit du tout.

Il avait dit cela d'un ton neutre, mais il ne cessait de me regarder toutes les trente secondes et cela eu le don de m'énerver, tant et si bien que je finis par céder en soupirant :

— Bon, viens aussi, si ça te fait plaisir, mais je ne prends aucune responsabilité sur une quelconque bagarre entre toi et Ethan, je te préviens !

— Je serais sage, promis.

Sur ce, nous finissions nos plateaux et sortions de la salle. En arrivant dehors, je remarquai qu'Elyss remontait sa veste sur son cou et croisait les bras comme pour se réchauffer.

— Il fait si froid que ça ?

Il me regarda, l'expression mi-sérieuse, mi-ironique :

— Vous avez de la chance, vous, de ne pas avoir froid.

— Détrompe-toi, j'aimerais vraiment être comme tous les autres humains, en ce qui me concerne. Ça m'aiderait à les comprendre et à me rapprocher d'eux.

— Tu ne t'es pas fait d'amis, dans votre classe ?

Je secouai la tête pour unique réponse. Je n'avais jamais parlé à quiconque d'autre qu'Ethan dans ma classe, ou du moins pas pour autre chose que des banalités. Elyss m'accompagna ensuite jusque ma salle du prochain cours et s'en alla juste avant l'arrivée de mon ami.

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— Quoi ? Tu aurais pu m'en parler !

La réaction d'Ethan quand je lui annonçai que les deux loups prendraient part à la sortie était plutôt prévisible. Décidément, il ne les aimait vraiment pas, et ça n'était pas près de changer.

— Si je l'avais fait tu aurais accepté aussi ?

Réponse catégorique et immédiate de sa part :

— Non.

— De toute façon c'est trop tard, je ne lui ferais plus enlever l'idée de la tête. Tu pourrais tenter de faire un effort ? Juste un tout petit ?

Il grommela tout en notant ce que racontait le professeur, l'air bougon, et pour ma part, je fis une moue désolée.

— Bon, je veux bien, tant qu'ils ne trainent pas dans mon espace vital.

Je lui adressai un petit sourire de remerciement. Je me remis à noter moi aussi le cours.

— Tu sais, repris-je, toujours à voix basse. Il n'est pas méchant. Enervant, ça je ne le démens pas, mais pas méchant.

Ça me coûtait un peu de le dire, mais c'était la vérité.

— C'est un loup, c'est tout ce dont j'ai besoin de savoir.

Je lui demandai en quoi c'était si important et il refusa de donner une vraie réponse, me disant seulement qu'on ne peut renier sa vraie nature. J'eus alors envie de protester mais la situation ne le permettait pas, je ne voulais pas attirer l'attention en plein cours. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle je lui avais annoncé les intentions de s'immiscer d'Elyss en classe, pour éviter qu'Ethan hausse le ton.

Le reste de la journée, il retrouva sa bonne humeur, et ce fut avec la hâte de se retrouver un week-end qu'il s'en alla s'entrainer. Le lendemain passa à une vitesse plutôt modérée, mais ce fut sûrement dû au fait que nous étions pressés de voir arriver le jour d'après. Autant pour la sortie entre amis que pour revoir Iléa. C'était une première pour moi, ce genre de sortie.

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Hey, et désolée du retard. Mais surtout de la courtesse de ce chapitre, je pensais pas en avoir écrit de si court. En plus c'est presque que du dialogue. Mais je vous rassure, ça s'améliore ensuite x).

J'espère malgré tout que ceux qui lisent continueront a lire x). D'ailleurs, merci a vous.