À l'étage, Richie claqua la porte derrière lui d'énervement.

-C'est pas la peine de te mettre dans un état pareil Richie... Tu m'as dit toi-même que Charlotte avait essayé plusieurs fois de le contacter.

-Mais Charly est ma cousine ! Ça ne se fait pas de s'envoyer en l'air avec les cousins de ses potes ! Tu dirais que si je me tapais ton cousin ou ta cousine ?

Eddie croisa les bras en fronçant les sourcils.

-Je te dirais que t'es dans la merde, Tozier.

Richie réalisa la connerie qu'il venait de dire et s'excusa.

-Mais tu as compris l'idée...

-Non. Dit doucement Eddie en s'approchant de lui. Je pense que tu sur-réagis.

Richie leva les yeux au ciel et Eddie le prit dans ses bras. Il sentit son copain se détendre un peu mais pas entièrement.

-Tu vas finir par t'y faire... Et puis, pour une fois que Mike est heureux, tu ne peux pas lui enlever ça...

Richie grommelle.

-J'aimerais qu'il soit heureux sans ma cousine quand même.

Eddie soupira, à court d'arguments.

-J'ai besoin d'une clope. Finit par dire Richie en se dégageant de l'étreinte d'Eddie.

Eddie croisa les bras.

-Quoi ? Encore ? T'as vraiment aucun respect pour tes poumons !

Richie prit une cigarette dans son paquet et la mit derrière son oreille le temps de trouver son briquet.

-Tu sais pas où j'ai mis mon briquet ?

Eddie ne répondit pas et fit la moue.

-Eds, s'il te plait...

-Tu ne l'avais pas sur toi tout à l'heure ?

-Non j'ai pris celui de Bev. Mais oh !

Il sortit le briquet de son anorak.

-Il est là.

-Mets une veste au moins, gros crétin.

Eddie sorti en colère de la pièce et descendit les escaliers rejoindre les autres. Richie le suivit que peut après. Il avait tout de même enfilé son manteau avant de sortir.

-Il est sorti ? Demanda Mike.

-Il est parti fumer, je suppose. Proposa Stan.

Eddie hocha la tête, énervé.

-C'est sa réponse à tout. Dès qu'il est énervé : cigarette, il s'ennuie : cigarette, Beverly est là : cigarette !

Il rajouta en vitesse.

-Sans vouloir te vexer Bevy...

Beverly lui tendit un doigt d'honneur et dit.

-Laisse-le tranquille avec ça. Ça l'aide.

-C'est facile à dire pour toi, t'es aussi addict.

-Eddie ! S'écrièrent Ben et Bill en cœur, ce qui fit lever les yeux de Stan au ciel; son prince en t-shirt bicolor.

Eddie croisa les bras et râla dans son coin.

Quand Richie revint un quart d'heure plus tard plus détendu, il lui tourna le dos.

Le reste de la soirée se passa sans trop d'encombre. Ils vidèrent quelques bières et vers 23h Stan se leva.

-Je vais me coucher. Déclara-t-il.

-Quoi ? M-maintenant ? Demanda Bill qui était en train de gagner au Monopoly.

-Tu n'es pas obligé de venir. Répondit sèchement Stan.

Bill échangea un regard avec ses amis et dit finalement.

-J-je te rej-rejoint.

Stan haussa les épaules, salua de la main les ratés et monta à leur chambre. Il se mit en pyjama et s'installa au lit avec son manuel sur les oiseaux qu'il avait pris avec lui pour lire pendant le séjour. Il était surtout venu pour le côté nature et moins pour le côté sport du weekend. Il fut d'une part, soulagé de ne pas avoir dû changer de pièce pour mettre son pyjama, mais d'autre part en voulu quand même un peu à Bill de ne pas l'avoir suivi.

Il était sur le point d'éteindre la lampe de chevet quand il vit la porte s'ouvrir. Bill passa d'abord doucement la tête.

-Je m-me d-demandais si t-tu d-do-dormais d-déjà.

Stan referma son livre avec un léger sourire.

-J'allais y aller.

Bill s'approcha du lit et s'assit sur le bord du lit, près de Stan.

-Qu'est-ce qu'il y a Bill ? Demanda doucement Stan. J'ai l'impression que tu veux me parler de quelque chose mais que tu ne sais pas quoi.

Le grand garçon châtain roux pris la main de son copain.

-N-non, c'est p-pas ça... Je ne s-sais j-juste pas t-trop com-ment m'exp-p-primer à l'oral.

Stan lui sourit doucement en serrant sa main dans la sienne.

-Ton bégaiement va de mieux en mieux par moment.

Bill soupira. Ce n'était pas vraiment de ça qu'il voulait parler. Il se leva et alla chercher son pyjama. Stan le regarda sortir de la chambre pour aller mettre son pyjama à la salle de bain. Ils avaient peut-être passés plusieurs nuits tous les deux depuis qu'ils étaient ensemble mais en dehors de leurs aventures aux friches, ils ne s'étaient jamais vus en sous-vêtement et encore moins entièrement nu.

Stan s'imagina Bill nu. Ses muscles bien dessinés, sa silhouette élancée, ... Il se sentit rougir et essaya de s'éventer et de penser à autre chose. Bill revint qu'il venait à peine de retrouver une couleur normale.

-Ça v-va ? Lui demanda Bill inquiet.

Stan hocha la tête rapidement.

-Oui, oui. Tout va bien.

Bill vint se coucher auprès de Stan. Il y avait une ambiance bizarre. Les non-dits pesaient entre eux, plus lourd que dix baleines et Stanley se sentit oppressé. Il se dit que ce n'était pas possible... Ils ne pourraient pas passer une bonne semaine tous les deux si l'ambiance restait aussi lourde. Le silence devait être lourd pour Bill aussi car il le brisa.

-J-je t'aime Stan...

Stan tourna la tête vers lui avec un sourire. Ces mots avaient vraiment le don de faire battre son cœur. Il se souvenait de la première fois que Bill, lui avait dit ces trois petits mots aussi anodins qu'important.

C'était en mars de l'année dernière. Ça ne faisait pas longtemps qu'ils avaient officialisé leur relation et leurs familles n'étaient pas très ouverte à cette perspective. Stan s'était disputé très fort avec son père et avait couru jusque chez Bill lui raconter. Il l'avait pris dans ses bras et lui avait promis que tout se passerait bien et qu'il l'aimait. Sur le moment, la joie avait remplacé la tristesse et il avait embrassé Bill.

-Ça v-veut d-dire que t-t-tu m'aim-me-me aus-si alors ? Avait demandé Bill et Stan avait répondu avec un grand sourire idiot que lui aussi l'aimait.

-Je t'aime aussi Bill. Dit doucement Stan.

Il prit son courage à deux mains. Après tout, si Bill l'aimait, lui aussi avait dû penser à sauter le cap. Ça lui semblait plus que logique. Il demanda donc, cash.

-Dis Bill, est-ce que tu as déjà eu...envie de moi ?

Bill écarquilla les yeux et devint écarlate.

-P-p-pour-q-quoi cette qu-qu-qu-question ?

Stanely se tourna entièrement vers Bill.

-Je ne sais pas... Je me posais la question.

Il haussa les épaules.

-Tu n'est pas obligé de répondre, William.

Encore l'emploi de son nom entier. Bill devait absolument répondre. Bill se mit à sa hauteur face à lui.

-Oui j-j-j y ai d-déjà p-pensé... M-mais je n-n-ne veux pas t-t-t'emb-bêter avec ç-ça.

Stan sourit. Il avait sa réponse. Il se pencha doucement pour lui déposer un léger baiser sur les lèvres.

-Bonne nuit mon amour.

Et il se tourna pour éteindre sa lampe de chevet. Au moins il savait qu'il n'était pas le problème. Ils verraient plus tard pour plus. Sans pression.

A suivre...

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