Chapitre 25
Il se tenait devant moi. Le teint très pâle voire même blanc, un nez imposant mais droit parcourait son visage, le rendant plutôt unique. Un sourire excessif se tenait sur ses lèvres après qu'il eût prononcé mon prénom. Je n'étais pas vraiment rassurée auprès de sa posture très droite et svelte. Il était moins grand que Mingyu, certes, mais il fut tout aussi impressionnant pour moi. Il s'avança d'un pas lent vers mon pauvre mètre 70 et me regarda de haut en bas. Il reprit la parole :
"- Magnifique créature Mingyu. Tu veux pas me la donner ?
- Tsss c'est beau de rêver Minghao... Jamais tu ne l'auras.
- Dommage, elle aurait été parfaite."
Il avança vers moi son horrible main, ayant pour but de rentrer en contact avec ma peau. Mais je reculai instantanément en fronçant les sourcils :
"- Ne me touchez pas."
Mon ton était ferme, ce fameux Minghao paraissait surpris de l'attitude que j'adoptais et rangea sa main. Un sourire au coin de ses lèvres s'était formé, ce qui ne me plaisait pas forcément. Mingyu répliqua une dernière fois :
"- Sache qu'elle est entièrement à moi alors tu lui fais quelque chose t'auras affaire à moi, rien à foutre si t'es mon cousin ou non.
- Moh comme c'est touchant, tu t'inquiètes pour elle maintenant ?
- Pfff, je rêve... T'es débile ou tu le fais exprès ?
- Tu sais très bien à quoi je veux faire allusion."
Minghao leva un sourcil et observa la réaction de Mingyu. Celui-ci semblait écœuré des paroles de son cousin, j'avais cru comprendre en observant son expression faciale. Mais dans toute cette discussion, l'autre homme au fond de la salle n'avait toujours pas pris part au débat. J'avais failli oublier qu'il était présent, il ressemblait plus à une ombre qu'à autre chose. Mais la chose qui m'avait fait tourner la tête vers lui était le fait qu'il s'avança face à Minghao et que je pus entendre le son de sa voix pour la première fois. Mais, étrangement, je ne compris pas un traître mot de ce qu'il racontait. Je fronçais les sourcils dans le but de comprendre, en fixant l'inconnu. Minghao semblait parler la même langue que lui, mais il lui répondit tout de même en coréen :
"- Ouais, de toute façon il sait très bien que j'ai raison. Et arrête de parler chinois, on a l'avantage de pouvoir parler toutes les langues qu'on veut alors profites-en.
- Oui, pas faux."
Il se tourna vers moi et m'observa d'un air neutre en continuant sa phrase :
"- Bonjour So-Yeon.
- Bonjour."
Mingyu vint déposer son bras autour des épaules de l'inconnu, paraissant totalement détendu :
"- Chaton, je te présente Junhui.
- C'est mon colocataire, et aussi mon ami."
Minghao avait ajouté ceci en souriant. Cela devait lui faire plaisir de vivre avec un ami, c'était mieux que quelqu'un qu'il n'aimait pas. Mais bon, il ne m'inspirait pas tellement confiance. Je me rendais compte finalement que les amis de Mingyu n'étaient pas forcément des personnes en qui je pouvais avoir confiance, et qui paraissaient agréables. Autant me méfier des prochaines personnes que je rencontrerais, au moins je ne serais plus trop surprise. Mais une question me trottait dans la tête depuis un certain moment déjà, je la posai alors aux trois hommes :
"- Mais... On est où ?"
Le rire grave de Mingyu se fit entendre :
"- Chaton, nous sommes chez Minghao.
- Il faut que je lui trouve un petit surnom à cette demoiselle d'ailleurs. Vu qu'elle risque de rester longtemps ici.
- Comment ça, je vais rester ici ? Mais je veux rentrer chez moi ! Je veux revoir Joshua !
- Tu m'emmerdes avec ton Joshua !"
Mingyu râla une fois de plus, toujours avec cette aura glaciale qui l'entourait lorsqu'il parlait de mon copain. Je ne comprenais d'ailleurs pas ce qu'il avait contre lui, il ne lui avait jamais rien fait. À part cette fois au café où l'ambiance avait tourné un peu au cauchemar. Et je n'étais pas certaine, même quasiment sûre, que mon patron avait apprécié. Dans tous les cas, Mingyu n'avait encore rien tenté contre lui et cela me rassurait quelque peu même si le futur pouvait nous réserver des choses... Mais je préférais ne pas y penser, on ne savait jamais comment pourrait réagir Mingyu, et probablement Joshua aussi. Je ne voulais pas créer de Troisième Guerre mondiale si c'était possible. De toute façon, le sujet de cette dernière serait lié automatiquement à moi, et je ne pouvais pas le nier. Je soupirais avant de reprendre :
"- Je ne compte pas rester ici. On est loin du manoir ?"
Mingyu eut un rire vraiment rauque qui ne m'annonçait rien de bon. Mais je gardais espoir au cas où il blaguerait, même si pour l'instant savoir Kim Mingyu détenir un brin d'humour n'était pas dans ma philosophie. Jun commença à parler :
"- T'habites où déjà 'Gyu ?
- Vers Goyang, dans la banlieue."
Ils lâchèrent tous leurs rires malveillants et moqueurs qui ne me firent pas plaisir à entendre. Je me demandais même pourquoi ils réagissaient ainsi. Mais j'eus la réponse de la part de Minghao :
"- Effectivement, c'est un peu loin. Elle n'est pas prête de retourner chez elle !"
Je déglutis, pourquoi racontaient-ils ceci ? Et puis, où est-ce que Mingyu m'avait emmenée ? Ils m'avaient agacée... Je faisais le tour de cette grande demeure et je trouvai la porte d'entrée. Il ne me restait plus que cette solution de toute façon. Je ne perdis pas plus de temps et je l'ouvris avant de commencer une course effrénée vers le total inconnu. Je courais du plus vite que je pouvais, donnant toutes mes forces. J'essayais de repérer le paysage, mais je ne reconnaissais rien. J'étais perdue. J'arrivai bien assez rapidement dans les rues du centre-ville dans lequel je me trouvais. Je me stoppais sur un trottoir, reprenant ma respiration par la même occasion. Je regardais partout autour de moi, dans toutes les directions possibles. Les gens marchaient tranquillement, ne semblant pas pressés pour la plupart. J'étais une tâche parmi ce petit monde bien beau. Je levai alors la tête vers les gratte-ciels pour trouver des indices concernant le lieu dans lequel je me trouvais. Et je vis un panneau, un grand panneau même. Mes yeux tracèrent les symboles écrits dessus. Mais je n'arrivais pas à en déchiffrer le contenu. Ce n'était pas coréen du tout, je ne pouvais rien comprendre. Je restais plantée devant le panneau sans savoir me déplacer. J'étais paralysée par l'incompréhension. Mon cerveau fit un peu de gymnastique et mes idées se raccordèrent entre elles. Ce Junhui que j'avais rencontré, il avait parlé une autre langue avant de tourner en coréen ; je n'étais pas prête de retourner chez moi d'après Minghao ; je n'avais aucun souvenir de pourquoi je m'étais retrouvée avec Mingyu dans une chambre complètement inconnue ; et le seul lien qui reliait tous ces éléments entre eux étaient ces symboles si particuliers que j'avais déjà vu auparavant. Du chinois. Il s'agissait du chinois ! Ce qui voulait dire que... J'étais en Chine ??!!
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