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Chapitre 19

Au moins une bonne heure était passée à confectionner nos pancakes et nous avions tous les deux le sourire aux lèvres, heureux de partager un moment à deux depuis tout ce temps de séparation qui n'était la cause que de ce travail, si je pouvais appeler cela comme ça. J'apportais à côté de Josh le saladier en verre où était la pâte à pancake et le déposais juste à gauche de la plaque de cuisson. Joshua attrapa une louche posée là et la remplit du liquide jaunâtre pour ensuite laisser tomber celui-ci sur la poêle brûlante à souhait. La préparation ne perdit pas de temps pour cuire et il fallut déjà la retourner pour ne pas qu'elle noircisse. J'observais attentivement Joshua qui était très concentré par ce qu'il faisait, si bien que je me doutais qu'il ne savait pas que je le regardais en souriant tendrement. Mais après la première fournée de pancakes, il se tourna soudainement vers moi, sa louche en main comme l'un de ces tueurs dans les séries qu'on retrouve bien souvent, ce qui me fit bien rire. Il me regarda d'un air d'incompréhension mais je m'approchai de lui pour poser mes lèvres sur sa joue chaude. Il me sourit puis se mit derrière moi, se collant contre mon corps, et me mit la louche dans la main.  Il me dit doucement à mon oreille :

"- Vas-y essaye."

Je plongeai la louche dans le saladier et imitais Joshua en déposant la pâte liquide dans la poêle. Je mis l'ustensile de côté et j'entrepris de pencher la poêle en la faisant tourner pour que la préparation s'étale dans chaque recoin. Joshua attrapa ma main pour m'aider dans le geste qui était plus technique que ce que je ne pensais. Au final nous reposâmes la poêle sur la plaque de cuisson et il lâcha mes mains pour que je puisse être en pleine concentration sur la concoction de notre petit-déjeuner. Je retournai le pancake sous les ordres de Joshua qui avait en tête le temps de cuisson parfait. Puis, sans qu'il ne fut brûlé, je le déposai sur le précédent pancake de Joshua qui attendait sagement dans l'assiette. Je répétais l'opération plusieurs fois, je commençais à m'habituer au maniement de la poêle. Le saladier fut vide une vingtaine de minutes plus tard et nous pouvions à présent passer à table. Je déposai les assiettes à nos places, mais lorsque je m'assis, mon ventre trembla de l'intérieur en un son bruyant retentissant assez loin pour que Joshua l'entende. Il se mit à rire tout en attrapant sa fourchette et son couteau :

"- Tu devrais te dépêcher de manger pour que ton ventre ne gargouille plus comme ça.

- C'est ce que je vais faire !"

Je pris mes couverts en main et coupai un bout de pancake pour l'enfourner dans ma bouche. Je mâchais plutôt rapidement comparé à d'habitude, et j'avalais le contenu de ma bouche de la même manière sans pour autant prendre le risque de m'étouffer. Je souriais en m'exclamant :

"- Hmm ! C'est trop bon !

- Je sui d'accord ! Tu peux être fière de toi, c'est délicieux !"

Il étirait ses lèvres de sorte à montrer ses dents blanches, les yeux plissés joyeusement et me regardant avec amour. Nous terminions de manger rapidement puis nous nous installions dans le canapé, moi blottie contre lui, ma tête calée dans le creux de son cou. Il m'entourait de son long bras pour poser doucement sa main sur ma cuisse et me rapprocher de lui. Il tourna sa tête dans ma direction et posa une question :

"- Tu veux regarder quelque chose en particulier à la télé ?

- Ce que tu veux me va."

Il prit alors la télécommande, ayant un léger sourire sur son beau visage. Je posai alors mon regard sur l'écran en face de nous et je le voyais mettre la suite du drama que nous avions commencé il y a plus d'une semaine ; nous prenions longtemps à le regarder, le travail étant un frein dans son visionnage. Mais nous avancions lentement et tranquillement, rien ne pressait réellement. Je me calai encore mieux contre mon copain, attrapant sa main et enlaçant nos doigts. Je l'interpellais un instant et, tournant la tête vers lui, je mis mes lèvres en évidence pour recevoir un bisou de sa part. Il ne se fit pas prier et déposa doucement ses croissants de chair contre les miens en mettant sa main sur ma joue. Lorsqu'on se détacha, je lui souriais, les joues légèrement rouges, puis je reportai mon attention sur l'épisode de notre série. Le temps passa très vite, la journée défila à une allure folle. Il était déjà le soir et c'était la fameuse soirée horreur de Jeno. Nous nous levions du canapé où nous avions passé toute la journée blottis l'un contre l'autre, et nous partîmes nous habiller, pour ma part d'un simple jogging accompagné d'un t-shirt unicolore et d'un sweat pour être à l'aise. Nous n'allions pas à un défilé de mode, puis Jeno était notre ami alors nous n'avions pas besoin de nous habiller "correctement". Le confort était primordial, et Jeno le recommandait fortement alors pourquoi s'en priver ? Je sortis rapidement de la salle de bain, me rendant ensuite dans notre chambre pour préparer quelques affaires au cas où nous devions rester dormir chez lui. Je fermais le petit sac qui y était disposé, puis je me rendais dans le salon, où je vis Joshua chercher quelque chose dans les placards. Je m'empressais de lui demander des informations complémentaires :

"- Shua, qu'est-ce que tu fais ?"

Il se retourna vers moi, visiblement une mine inquiète recouvrant son visage. Il me répondit, assez affolé :

"- Je ne sais pas quoi ramener à Jeno ! Parce que tu sais bien que la moindre des politesses est de ramener quelque chose à l'hôte, et je ne trouve rien !"

Il se remit dans ses recherches et je m'approchais de lui, abandonnant mon sac sur une chaise présente sur le chemin. Je posai ma main sur son épaule et la lui caressais doucement en parlant d'une voix posée :

"- Joshua, ne te tracasse pas autant pour ça. Tu vas trouver ne t'en fais pas, je peux même t'aider si tu le souhaites. Mais sache que Jeno est simplement notre ami, il nous connait et n'attend pas forcément quelque chose d'extraordinaire.

- Mais même, je ne veux pas paraître impoli...

- Et tu ne le seras pas crois-moi, tout ce qu'attend Jeno c'est que nous soyons présents pour passer un moment entre amis. Je sais que c'est stressant et que ça peut éventuellement ajouter une once de peur, mais tu n'as pas à vouloir faire en sorte que tout soit parfait. Profite juste du moment qu'on passera sans te soucier des petits tracas du quotidien."

Je pris un temps pour reprendre mon souffle et réfléchir, regardant son visage s'éclaircir au gré de mes paroles. Je repris donc, d'un ton légèrement plus confiant :

"- C'est exactement pareil pour moi, j'appréhende un peu cette soirée parce que ça fait belles lurettes que nous avions fait une soirée avec nos amis. Mais crois-moi il ne faut pas stresser pour ça, au moins on est à deux ensemble envers et contre tout."

Joshua retrouva rapidement son petit sourire craquant et pivota de sorte à être droit devant moi. Je levai d'un cran ma tête pour observer son visage qui n'était plus très loin du mien. Il me regardait, ses doux yeux dans les miens. Il rapprocha lentement son visage, une expression calme ornant ses traits. Il ferma les yeux, n'étant plus qu'à quelques millimètres de ma peau, et, dans un court souffle, scella délicatement nos lèvres dans un long et agréable baiser. Je me laissais aller à cette action amoureusement passionnée, fermant à mon tour mes paupières et posant ma main sur sa joue rebondie. Je sentis ses mains entourer ma fine taille et me coller contre lui, celles-ci posées tranquillement sur mes hanches. Je me sentais bien. Sa chaleur corporelle me réchauffant de notre proximité, nos lèvres respectives plaquées l'une contre l'autre ; l'un de ces moments que je trouvais parfait en tout point. Mais il fallut se décoller, une soirée nous attendait et il ne fallait pas trainer.

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