8 - Repli stratégique
/!\ Contient une scène citronnée 🍋/!\
Alexandre n'avait cessé de jeter des coups d'œils furtif à travers la vitre depuis qu'ils s'étaient assis dans le restaurant. Son bras ainsi que son œil étaient redevenus presque normaux ; les Callester lui avait donné une dose de leur solution. Léopard le sentait nerveux. Il sentait tout. Il sentait sa jambe remuer frénétiquement sous la table, il sentait le tissu de la nappe s'user car il le grattait avec son ongle. Il sentait son souffle court et il avait plus soif que d'habitude. Il posa délicatement sa main par dessus la sienne.
« Renard... souffla-t-il
Alexandre tourna ses yeux vers lui.
— Je suis là, continua Léopard, tout va bien se passer.
Alexandre baissa les yeux avec un petit sourire triste.
— Je ne sais pas comment réagir. Je suis stressé... Et le serveur met du temps à nous apporter notre repas, non ?
— Je sais que tu es stressé, je le vois. Et non, ça ne fait qu'un quart d'heure qu'il a prit notre commande...
— Oh.
— Renard, quoi qu'il arrive, je suis là. Je le serai toujours.
— Merci... Désolé, je suis un peu un boulet, des fois.
Léopard lui adressa un sourire ravageur.
— C'est tout ton charme, mon Renard. »
Ils se sourirent sans rien ajouter. Le serveur leur apporta leur plat, puis il repartit aussi vite qu'il était arrivé, laissant Alexandre et Léopard dîner tranquillement en tête-à-tête.
« Léopard... commença Alexandre, est-ce que par hasard, tu aurais aperçu mes... Mes...
— Oui.
Ils se regardèrent dans les yeux.
— Tu ressembles à ta mère comme deux gouttes d'eau, mais tu as les même yeux que ton père. Ça m'a troublé. Pendant un instant, j'ai cru que c'était toi.
Alexandre posa ses couverts et il se permit d'appuyer sa tête sur sa main. Puis il plongea ses yeux dans le regard de Léopard.
— Ils avaient l'air... En forme, je dirais. Un type un peu louche a fait allusion à toi. En disait « un cobaye du nom d'Alex ». Pourquoi « Alex » ? Je me souviens que tu avais dit la même chose à Omicron.
— Ne jamais donner son vrai nom à de parfaits inconnus. C'est le doyen d'un bidonville qui m'avait apprit ça, il y a très longtemps.
Léopard hocha la tête.
— Il est de bon conseil. Tu as déjà fini de manger ?
— Oui, je t'attendais, mais prend ton temps ! »
Léopard lui sourit avant de continuer son repas. Alexandre le regarda manger avec un regard tendre.
« Dieu qu'il est chou. »
Léopard termina à son tour, et tout les deux se levèrent. Ils payèrent leur repas, puis ils rentrèrent dans leur appartement. Tout en avançant vers la chambre, Alexandre décoiffa ses cheveux, retira son veston et il porta ses doigts aux boutons de chemise, espérant les défaire alors qu'il était au bord du lit. Il sentit alors Léopard s'affaisser sur lui. Sauf que Léopard avait un poids et une masse musculaire plus importante qu'Alexandre.
Ils tombèrent tout les deux sur le matelas, Léopard écrasant Alexandre. Ce dernier grogna sous son poids.
« Léopard, tu m'écrases...
— Je sais. C'est pour que tu ne bouges pas... »
Il déposa ensuite un baiser sur sa nuque, à la base de ses racines. Il sentit Alexandre frissonner. Léopard sourit, puis il glissa une main sous le corps d'Alexandre, cherchant les boutons de sa chemise. Il s'attarda longuement sur le tissu, appréciant la texture douce, le bruissement léger de cette matière couvert par la respiration haletante d'Alexandre, car il pouvait également sentir son cœur battre à tout rompre.
Sa main tira doucement sur la chemise pour la faire sortir de son pantalon. Son Renard ne disait rien. Il se laissait faire. Léopard remonta ses mains pour glisser ses bras sous ceux de son Renard, et ils basculèrent un peu, se mettant sur le côté, Léopard toujours dans le dos d'Alexandre.
« Léopard, je suis crevé... On ne peut pas juste dormir...
— Non... murmura-t-il. »
Léopard fit glisser ses mains sur le corps d'Alexandre, le caressa pendant de longues minutes avant de finalement diriger ses mains sur son pantalon. Il passa rapidement sur son membre un peu dur pour ensuite lui écarter les jambes. Il passa une de ses cuisse entre les jambes de son Renard pour appuyer sur sa virilité. Alexandre gémit de plaisir dans les oreilles de Léopard.
« Ah, Léopard... soupira Alexandre, s'il te plait...
— Oui ?
Alexandre attrapa l'une des mains de Léopard pour la replacer sur son entrejambe. Elle était dure. Léopard la massa longuement, pour lui soutirer des gémissements et d'autres cris qui le faisait durcir, lui aussi.
— Et si tu enlevais ta chemise, Renard ? proposa Léopard, et je te débarrasse de ton pantalon...
Alexandre rigola. Il sentait la virilité de Léopard presser contre ses reins, son souffle chaud dans son cou, ses mains sur ses cuisses, son genou sur son membre.
— Et toi, tu enlèves quoi ?
— Tout ce que tu veux... »
Alexandre se retourna pour faire face à Léopard. Il se redressa, s'assit sur le matelas, le genou de Léopard toujours sur son entrejambe et il entreprit de défaire sa chemise sous de regard plus qu'attentif de son compagnon. Il laissa tomber sa chemise par terre, puis il s'allongea sur Léopard. Il glissa un doigt sous son cache-œil pour le lui retirer.
La cicatrice de Léopard était toujours la même. Alexandre en connaissait la moindre irrégularité, la taille, la forme, la couleur, la laideur, le complexe que cela représentait pour Léopard, mais aussi sa beauté.
Il se pencha un peu plus pour embrasser sa cicatrice. Puis il embrassa son autre œil, pour ensuite l'embrasser sur les lèvres. Léopard répondit à son baiser en l'approfondissant. Il enlaça son Renard dans ses bras, caressa son dos de ses doigts, s'attarda plus sur ses reins. Il sentait Alexandre lui retirer le haut qu'il portait. Léopard se laissa faire. Alexandre se pencha au dessus de lui pour attraper le nécessaire dans le petit meuble de nuit. Léopard en profita pour lui enlever son pantalon, qui lui tomba sur les genoux.
Alexandre se mordit la lèvre quand il sentit celles de Léopard sur son membre, faisant des aller-retours lents et langoureux. Alexandre ne retint plus ses cris. Ils firent ensuite l'amour ; d'abord tendrement car l'un d'entre eux avait besoin d'être rassuré, puis brutalement et sans retenue. Il s'endormirent ensuite dans les bras de l'un et de l'autre, épuisés mais satisfaits et rassurés.
———————
Léopard s'était réveillé avant Alexandre, un fait plutôt rare. Il faisait encore nuit et le soleil était encore loin de se montrer. Il se leva doucement pour ne pas réveiller Alexandre, nu dans les draps, attrapa un caleçon propre et il sortit de la chambre. Il passa devant leur cadre photo, le redressa un peu avant de se servir un verre d'eau.
Puis il s'assit dans le canapé et il regarda la vue qu'il avait sur la nouvelle Capitale. Tout était calme. La nuit était clair, et la lune éclairait pleinement la ville. Les lampadaires éclairaient quelques coins sombres et il pouvait apercevoir quelques personnes courir dans la nuit. Probablement des adolescents faisant le mur pour la première fois. Il sourit en repensant à l'époque où il faisait le mur, lui aussi. Ça lui semblait tellement loin que ça avait l'air d'être une vie antérieure.
Il pencha sa tête et plissa son œil. Plus les personnes de la rue courraient, plus elles avaient l'air paniquées. Il se releva, posa le verre sur la table basse et il se pencha pour mieux voir.
C'était un homme et une femme de la nouvelle Capitale, courant en se tenant la main. Mais ils ne couraient pas comme un couple en retard pour une séance de cinéma, ils couraient comme un couple poursuivi par quelqu'un de dangereux. Ils couraient pour leur vie.
Léopard regarda plus loin derrière eux. Un véhicule les suivaient rapidement. Il regarda plus précisément ; un homme vêtu de blanc dépassait de la portière et tenait fermement un fusil à pompe dans ses mains. Léopard entendit le coup de feu et il vit une personne tomber à terre. L'autre continua sa route en courant.
Léopard se jeta sur sa montre pour regarder. Il avait quatre appels manqué du Président. Il jura dans sa barbe, puis il se rendit dans la chambre. Il secoua doucement l'épaule d'Alexandre pour le réveiller.
« Hum.
— Debout. Il faut partir. Et vite.
— Hum ?
— Je te sors tes affaires. Prend ton vieux sac et ta carabine, on doit fuir.
— Hein ?
— Debout Alexandre ! Crois-moi, j'adore voir ton petit cul comme ça, mais là c'est pas le moment !
— Ouais, ouais...
Léopard lui lança à la tête des vêtements tandis qu'il attrapait son couteau, son pistolet et des réserves de nourriture.
— Léopard, il se passe quoi ?
— C'est les personnes de la Navette. Ils ne doivent pas être super content de l'accueil qu'on leur a fait.
Alexandre s'apprêta à répliquer autre chose, mais la sonnerie de leur appartement retentit. Léopard se redressa, un vêtement à la main.
— Habille-toi et fait tes affaires, je vais voir qui c'est.
— Fait attention... répondit Alexandre tout en enfilant un pantalon »
Léopard acquiesça tout en se dirigeant vers la porte. Il regarda à travers l'œil de bœuf. C'était le Président. Il avait du sang sur le visage, l'air essoufflé, paniqué, les larmes aux yeux et les cheveux plus en pagaille que d'habitude. Il fixa la porte, puis il leva sa main droite, leva son pouce et il bougea sa main vers l'extérieur.
« Je suis seul. »
Léopard ouvrit la porte et le Président se précipita à l'intérieur. Léopard referma la porte derrière lui.
« Léopard, je, je... Je suis désolé de vous déranger à une heure pareil, mais je...
Ses mots se perdirent dans sa bouche, et il regarda Léopard d'un air paniqué.
— Vous êtes blessé ? demanda-t-il
— Non, ce n'est pas mon sang, c'est celui de... De...
Il essuya une larme qui roulait sur sa joue.
— Ils ont tués ma femme. Devant moi. Ils ont reprit le pouvoir. On doit fuir. Et vite.
— C'était vous, dans la rue ?
Le Président hocha la tête et baissa les yeux. Alexandre choisit cet instant pour débarquer dans le salon, muni de son sac. Quand il aperçu le Président, il se redressa brusquement.
— Renard, on doit partir de la Capitale avec lui, d'accord ?
— Bien sûr, pas de soucis Monsieur...
— Renard, je sais que tu as oublié depuis, mais ta carabine est derrière la commode. On va peut-être en avoir besoin. Passe-moi ton sac, je vais mettre quelques provisions dedans. »
Alexandre hocha la tête, lança son sac à Léopard qui l'attrapa au vol, et il se rendit dans sa chambre. Il déplaça la commode, et il retrouva sa carabine. Une vague nostalgie s'empara de lui quand il posa ses doigts dessus. Il remarqua un paquet cadeau grossièrement emballé à côté. Il y avait son nom dessus. Il l'attrapa. Quand il se retourna, il fit face à Léopard.
« Euh, c'est... Le paquet, c'était pour ton anniversaire, mais...
Alexandre l'embrassa pour le faire taire.
— Merci. Viens, on y va. »
Léopard hocha la tête. Alexandre déchira le papier cadeau tout en marchant. Il s'arrêta en plein milieu du salon pour tenir à bout de bras le perfecto en cuir noir que lui avait offert Léopard. Il se retourna vers lui.
« Je l'adore, dit-il en l'enfilant.
Léopard sourit.
Ils sortirent tout les trois de l'appartement. Une fois dans la rue, ils se dirigèrent le plus discrètement possible vers une sortie « non conventionnelle ». Ils empruntèrent des petites ruelles, éloignées de tout et suffisamment étroites pour qu'une voiture ne passe pas.
— Monsieur le Président, si ça ne vous dérange pas de passer par les égouts pour sortir d'ici...
— Charlie. Appelez-moi Charlie. »
Ils se regardèrent, avant d'hocher la tête. Et puis, il y eu une explosion. Le bâtiment situé à quelques rues de là où ils se trouvaient explosa, et une forte secousse les fit tomber par terre. Ils se redressèrent tous rapidement, avant de courir vers le bout de la ruelle. La bouche d'égout était en face d'eux, de l'autre côté de la route. Plusieurs voitures passèrent devant eux. Dès qu'il y eu une voie de libre, Léopard se précipita de l'autre côté de la rue. Il se retourna et fit signe à Charlie de venir.
Charlie attendit une voie libre lui aussi, puis il traversa à son tour la rue. Enfin, Alexandre sortit lui aussi. Mais il faillit se faire renverser par un véhicule qui venait d'arriver. Il recula un peu en mettant les mains sur le capot et il regarda à l'intérieur de la voiture, reprenant son souffle et essayant de calmer son rythme cardiaque.
La conductrice avait l'air aussi choquée que lui. Ils se regardèrent dans les yeux un instant de trop. La conductrice sortie du véhicule. Alexandre n'osait pas bouger. Léopard et Charlie non plus. Elle se rapprocha d'Alexandre, sans cesser de le fixer. Il regarda les cheveux roux devenus ternes avec le temps, les taches de rousseur et le regard émeraude de la femme. Il déglutit et soutint son regard. Le temps semblait s'être arrêté. La femme tendit sa main vers sa joue, doucement, comme on le ferait avec un animal apeuré.
« Alexan... commença-t-elle.
— Renard !!! hurla Léopard. »
Ils sursautèrent et Alexandre se rua vers Léopard et Charlie. Avant de s'engager dans la bouche d'égout, Alexandre croisa une dernière fois le regard de la femme.
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