27. Toi aimer le vin ?
[Résumé : Alec va aider sa mère à annoncer sa grossesse à son mari.]
Lui.
Cela fait une heure, ou peut-être deux, que je suis assis devant mon verre à réfléchir. À penser à ce qu'il vient de de passer. Ma mère dort tranquillement dans mon lit. Il était hors de question que je laisse ma mère avec un fou qui est malheureusement mon père.
J'hésite toujours à boire ce verre. Ce petit verre qui se tient en face de moi depuis tout à l'heure. Les bras croisés, je suis adossé sur le bar. C'est fou que je n'arrive pas à prendre ce verre. Ce foutu verre qui me ferait sentir mieux.
Le bar est sombre, seulement illuminé par des vieilles ampoules. Une atmosphère tendu y règne. Peu de gens parlent. La plupart sont concentré sur leur partie de carte. D'autres, comme moi, sont venus se réconforter de leurs malheurs.
Je suis trop préoccupé par ma mère. Je ferais n'importe quoi pour elle. Je ferais n'importe quoi pour avoir une belle famille. Une famille aimée avec un vrai père. Je ne veux pas d'un père qui ne pense pas à son fils, qui pense qu'à son putain de fric. Je veux que le futur enfant de ma mère ait un vrai père avec lequel il pourras aimer, jouer et vivre heureux.
Soudain, une personne s'assoit lourdement à côté de moi puis elle soupire. Le barman vient la voir et lui demande si elle veut boire quelque chose. Je n'entends pas la réponse, peut-être a-t-elle hoché la tête. Mais je m'en fiche, je repense à ma famille.
Je n'ai pas la force de boire ce putain de verre. Probablement à cause de la dernière fois qu'Hayden m'a trouvé dans un sale état au bar. "Tu me déçois Alec", avait-elle gueuler. Et elle avait raison. Je l'ai déçu.
Quand je repose mon attention sur mon verre, celui-ci a disparu. Je me sens angoissé et je fronce mes sourcils. Est-il possible que je l'ai bu sans m'en rendre compte ?
- M'en veux pas, j'avais soif et tu ne te décidais pas à le boire, rigole la personne à ma droite.
Je me tourne automatiquement vers elle pour y découvrir... Hayden avec mon verre vide à la main. Elle a abandonné son uniforme d'hôpital pour une tenue classique.
- J'ai vu ta mère au loft. Je suis heureuse qu'elle aille mieux. Alors, tu veux en parler de ce qui c'est passé ? Ton vieux à mal réagit ? Ça ne m'étonne pas.
J'écoute le petit monologue d'Hayden. J'ai envie de lui dire, de me confier et qu'elle m'aide. Mais je suis trop perdu dans mes pensées que je ne trouve pas les mots. Mon temps de réaction est plus long. Je me sens mou.
- Tiens, ta mère voulait que je te rende ton téléphone. Elle veut pouvoir te joindre à tout moment. Je n'ai pas regardé dedans, me promet-elle.
Je prends mon portable qu'elle me tends puis je regarde les nouveaux messages. J'ai des messages de ma mère et d'Hayden, mais aucun de Léana. Elle est pas censé être ma "petite-amie" ?
- Léana n'a rien dit ? Pourquoi ne vient-elle jamais au bar ... ? Questionne-je.
- Elle m'a dit que "tu avais besoin d'être seul un moment". Tu lui en as toujours pas parler de... ta famille et de tes problèmes ? Hésite-elle.
- Non.
Ce qui est bien avec Hayden, c'est qu'elle pense à moi, elle ne me laisse pas tomber. Après un moment, je me redresse sur mon tabouret.
- Ma mère est trop faible. J'aurais dû parler à mon père seul, commence-je en me remémorant la soirée d'il y a deux heures.
Hayden ne dit rien. Elle attend que je me sens prêt à dire la suite.
- Il a commencé à traiter ma mère de tous les noms avant de balancer un vase. Je n'ai pas supporté et j'ai agis sans réfléchir. Je me suis...un peu battu...
- Un peu ? Alec, tu t'es défendu. Tu n'as rien à te reprocher ! Intervient Hayden en posant sa main sur mon bras.
- Après, j'ai entendu un cri aiguë. C'était ma mère. J'ai eu peur. Elle était tombée de fatigue. Mon père... Enfin "monsieur Reese" nous regardait intrigué mais surtout inquiet. Mais il a trop de fierté pour aider ma mère.
- Je suis désolée que tu es un connard pour père.
- Moi aussi, chuchote-je.
- Ta mère n'est pas un peu...trop vieille pour avoir... Bafouille Hayden.
- Un enfant ? J'y ai pensé aussi. Apparemment non.
Je sais ce qu'Hayden pense. Elle doit certainement penser que ma mère fera une fausse couche. J'espère que non. Je veux que ma mère soit heureuse avec un nouvel enfant avec lequel elle pourra recommencer une vie...bien ou normal.
- Tu sais qui est le père du future enfant ? Interroge ma coloc'.
- Ma mère veut organiser un repas pour que je le rencontre. Elle dit que c'est un homme bien. Mais j'ai peur. Et s'il lui fait du mal par ma suite ?
- Tu seras toujours là pour protéger ta mère et lui foutre une bonne raclé au gars, suggère-t-elle en souriant.
Elle a toujours réponse à tout.
- Est-ce que... Tu accepterait d'accompagner un malheureux PDG à un dîner familial ? Demande-je incertain et en me grattant la nuque.
Elle fait mine de réfléchir en caressant sa fausse moustache imaginaire avant de prendre ma parole :
- Seulement s'il y a du bon vin français. Je parle du vraie hein, me réponds ma coloc'.
- Toi aimer le vin ? J'en suis étonné !
- Un bon vin dans un repas familial est l'idéal ! Dit-elle en se mordant la lèvre.
Je souris. Au final, je suis bien content d'avoir une coloc' folle comme elle. Hayden m'aide à me sentir mieux. Elle dégage tellement de bonne humeur, de réconfort et de joie que j'en suis atteint.
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