Update
Attention ce texte peut ébranler certaines âmes sensibles ou perturber.
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Extrait d'essence mémoriel Nº 350_1
Extrait issu du sujet .......Nº350
Identité : ........Eva GROSS-ARMOND
ZONE D'ORIGINE : .........Trouvée errant dans les marais des EAUX-NOIRES ;
- district 50 _ GROSS-ARMOND -
Sexe : F
NOTES :
- Sujet dangereux.
- Extrait rare d'un témoignage mémoriel direct et quasi complet du JOUR DE L'AUBE : PRÉSERVER L'INTÉGRITÉ MÉMORIELLE DU SUJET.
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Mon frère dort sur mon épaule. Ma soeur, son casque sur les oreilles, perdue entre les notes qui se faufilent jusqu'à ses oreilles. La voiture glisse sur la route des vacances.
Mon portable entre les mains, j'écris ces mots, ma mère joue avec la tablette. Plus j'observe et plus je me rends compte qu'effectivement, les machines sont partout, que nous sommes entourés. Je pense à ces films catastrophe que les Hommes ont créés, ceux où le héros se retrouve seul sur Terre, trouve une princesse, la sauve et devient un sauveur. Cet manie de se faire peur en inventant des dangers et des épreuves, pour faire rêver et donner un semblant d'aventure au gens qui restent chez eux.
Pourquoi prendre des risques quand un acteur vous donne les frissons à travers l'écran ?
Après tout c| Mon portable chauffe. Chauffe. Me brûle. | BLAM GZITT PIUuu |Je le lâche. Il vient de griller.|
PLAM SHPROUF | La fumée. Mes yeux irrités.|Pchhhh GNIIII BLANG CRASH | Cris. La voiture part. La tête en bas. En haut. En bas...RIEN.
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Je suis là. J'ouvre les yeux. Les oreilles qui sifflent. Mon front poisseux, je passe ma main...DU SANG ! Panique. Je me redresse brusquement. Owh...ma tête. La douleur me vrille le crâne, un haut le coeur, je me plie en deux et rends mon déjeuner, mes tripes surgissent à l'air libre. Je dois sortir.
Alors seulement, je prends conscience. À travers la fumée et le silence, entrecoupé de légers grésillements ; à travers tout ce qui m'entoure et derrière ma vue encore trouble, il y a l'odeur. L'odeur... nauséabonde. Elle m'agresse, me brûle de l'intérieur.
Puis, vient l'horreur. Cette senteur, je la connais : chair grillé ! Comme pour un barbecue. Mais je suis dans une voiture, il n'y a pas de viande. Juste le sang, la fumée et ma famille.
Terreur.
Non ! Pas ça... pitié
J'ai peur de comprendre. Je tourne lentement la tête. Le coeur qui rate un battement. Le malaise et les vomissements. Mes entrailles qui se tordent, le sang qui danse à mes tempes et les larmes. La gorge bloquée, j'étouffe. Je suffoque.
De l'air!
Je me jette sur la portière. Je l'agite, panique, pèse de tout mon poids. Elle refuse de céder. Elle bloque. Et moi aussi, je bloque.
La panique.
La peur.
LE STRESS.
LA TERREUR.
Je navigue à l'aveugle, complètement paumée. Je farfouille. Je glisse et me rattrape à une surface dure, chaude, poisseuse. LE SANG ! Partout. Rouge. Brillant. Et l'odeur métallique. La chair carbonisée. L'AIR !
L'air enfin !
J'inspire. Expire. Respire.
Jamais cela ne m'a paru aussi vital. J'englouti l'air comme si ma vie ne tenait qu'à ça. Comme si c'était la dernière fois.
Je ne sais pas comment, mais je suis dehors. Le vent sur mon visage, dans mes cheveux, ma gorge et mes narines. Comme s'il nettoyait, purifiait, chassant le sang et la peur.
Ma tête vacille, tangue. Je crois que si elle ne tombe pas, elle va finir par exploser.
Je me lève. Avec l'aide du capot, je me hisse sur mes jambes qui tremblent. Elles refusent de bouger, mais je les forcent. Un pied devant l'autre. Droite. Gauche. Droite.
J'enjambe la barrière de sécurité et me traîne au sommet d'un talus. Mes jambes cessent de fonctionner. Elle lâchent honteusement, mes genoux ploient et je touche terre.
Je ferme les yeux. Relève la tête avec une grande inspiration.
Et je vois. La route et les colonnes de fumée. Les carcasses de véhicules éventrés qui parsèment le goudron. Comme autant de tâches sur la peau d'un serpent géant, étendu sur des milliers de kilomètres. À l'infini.
Les cris et les râles qui me transpercent les oreilles. Les larmes qui continuent leur travail. Qui rongent mes joues et retracent les sillons salés qui me creusent déjà.
Puis rien.
De nouveau rien.
Le silence...
Et alors je sais. Que tout a changé. Tout est fini. Rien ne sera plus comme avant.
Je repense à ces films et comprend.
Maintenant il va falloir survivre.
Parce que je suis seule...
Seule sur terre.
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Voilà un essai ! J'attends vos commentaires et avis avec impatience et merci d'avance.
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