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25. Piste de danse improvisée

私が盲目になるまで
« 𝐔𝐍𝐓𝐈𝐋 𝐈 𝐆𝐎 𝐁𝐋𝐈𝐍𝐃 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 vingt 𝐜𝐢𝐧𝐪 ༄

Une fois sortie, sur le chemin de ma maison, j'allumai mon téléphone pour envoyer un message à Hakamata avant d'oublier. Je lui demandai quand est-ce que je pouvais lui rendre, et...

Bref, je m'étais retrouvée à devoir organiser une soirée chez lui le soir même.

Voilà comment je me suis retrouvée avec l'aval de mon père dans le gigantesque manoir vide des Hakamata, en compagnie de Neru, Nahoshi, Katsunaga, Kyoka et bien sûr Eizo. Comme ses parents n'étaient pas là ce soir et qu'il se sentait seul, il m'avait supplié d'inviter des amis pour au passage lui rendre la casquette.

Nous étions donc réunis tous les six dans le grand salon avec de la musique sur les enceintes haute définition et des pizzas XXL disposées sur la table basse.

— Je devrais vraiment te présenter mes amis de la 1A ! me disait Kyoka une part de chèvre miel dans la bouche.

— Quoi tu veux montrer à tes potes sa tronche d'asociale ? se moqua Katsunaga.

— Redis encore une fois du mal de Yoko et je te vire de cette maison, le menaça Neru.

— Elle est pas à toi que je sache !

On avait beau être six, on faisait beaucoup, beaucoup de bruit. Particulièrement Neru et Katsu qui se battaient comme des chiffonniers à chaque occasion. Si Hakamata ne voulait pas être seul, il était servi.

Je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause de la chaleur, mais je me sentis soudainement bizarre. Je n'arrivais pas à profiter pleinement de la soirée, tous les événements récents tournaient en boucle dans ma tête sans jamais s'arrêter.

Je décidai de m'isoler le temps de récupérer et me levai pour aller soit disant aux toilettes. Je montai les escaliers en colimaçon du hall, et grimpai jusqu'au troisième étage. Il y avait trois putains d'étages dans cette maison. Je traversai le couloir, me demandant à quoi leurs servaient autant de pièces dans une seule habitation.

Je tirai de lourds rideaux bruns pour découvrir une baie vitrée rectangulaire au haut arrondi. Quand j'ouvris la porte, l'éclairage automatique s'activa. Je débouchai sur le balcon, qui devait bien faire la taille de ma salle de bain. Il formait la moitié d'un hexagone, fermé d'une rambarde sculptée et tapissé de carrelage blanc, grisé par les intempéries. Il y avait deux petits palmiers de part et d'autre de l'endroit dans des pots peinturlurés.

Je me penchai sur le rebord, les bras croisés. Le vent faisait voleter mes cheveux. Le ciel noir était couvert de points lumineux, certains mouvants et d'autres clignotants.

Je crois que je commençais à en avoir marre, d'être au centre de toutes ces histoires et ces non dits. Un enlèvement, c'était traumatisant. J'en avais encore des frissons rien que d'y penser. J'avais l'impression de ne plus jamais pouvoir faire confiance à personne. Je n'avais jamais rien demandé à personne, et me voilà au centre de toute une affaire de complots et d'organisations. Me voilà trahie par le mec dont j'étais amoureuse. Et puis, tout ceci s'ajoutait à mes problèmes de base. Bref, j'étais à bout, et je n'en pouvais plus de ma vie actuelle.

J'avais... peur de ce qui allait se passer à présent. Peur de voir la tournure des évènements, de ce qui allait encore m'arriver.

Je me laissai dangereusement glisser par dessus le balcon. Le vide était si attirant. Je me souvins de quand je suis tombée de l'immeuble où l'on m'avait kidnappée en essayant de m'enfuir. La sensation était trop agréable pour être vraie.

— Yoko !

Je me retournai brusquement, atterrissant sur le sol.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Rien, pourquoi ?

Depuis quand est-ce que je mentais comme ça ? Ces derniers temps, je passais chaque instant de ma vie à mentir. Il s'approcha et se posa près de moi, les mains dans les poches.

— Heureusement que je suis encore là pour veiller sur toi.

Je levai un œil intrigué.

— Tu sais, on a tous promis à ton père de te protéger. Je ne sais pas de quoi il parlait, tu es assez forte pour te passer de nous.

Il s'appuya lui aussi sur la rambarde avant de continuer son monologue.

— Peut-être... pour te protéger de toi-même.

Mon père leur avait demandé ça ?

Je détournai le regard. Il avait tort, j'avais encore besoin qu'on me sauve.

— T'es pas prête à parler, pas vrai ?

— Je ne sais pas si je suis encore capable de m'amuser, avouai-je. Mon monde est devenu tellement sombre.

— Je suis sûre que tu peux, idiote. Allez viens, descends avec moi. On va retrouver les autres et se marrer tous ensemble. Laisse tes problèmes de côté pour quelques instants, de toute façon que t'y penses ou pas ça ne changera pas la situation.

Je hochai la tête et le suivis. J'avais envie de le croire ne serait-ce que pour ce soir.

***

Venus Shocking Blue
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On entendait la musique depuis le dernier étage. Je me demandais bien qui avait pu mettre le son aussi fort —Neru, c'était Neru. Ça ne pouvait être que elle.

Quand je descendis, je trouvai Kyoka qui s'était improvisée DJ (pour mon plus grand plaisir, puisque Neru n'écoutait que de la pop douteuse), Katsunaga qui éclatait Hakamata au bras de fer (ce qui n'étonnait apparemment personne), Nahoshi qui s'amusait à hacker les appareils domotiques de la maison (pour preuve les lumières faisaient n'importe quoi), et Neru qui m'attendait avec la ferme intention de me faire danser (ce qui était un non catégorique).

— Je sais pas danser j'te dis... lui répétai-je pour la énième fois.

— Mais si ! criait-elle par-dessus le son beaucoup trop fort d'un air de rock. Le but c'est de sauter, de bouger la tête et de voir flou, tu me suis ?

Elle me tira le bras vers la piste de danse improvisée, Nahoshi s'était débrouillé pour allumer des leds de couleur stroboscopiques. Je résistais de toutes mes forces, peu encline à me ridiculiser devant quatre personnes, bien que lesdites personnes étaient chacune occupée à sa propre activité.

Les paroles de Katsunaga me revinrent en mémoire. Oui, il fallait que j'oublie mes problèmes l'instant d'une soirée et que je me laisse aller.

Je cessai finalement de résister et un grand sourire s'afficha sur les lèvres de mon amie. Elle portait une jolie robe marron en satin à bretelles spaghetti, et avait laissé ses longs cheveux mauves se balader dans son dos. Moi, j'avais enfilé une robe à carreaux kakis d'une coupe semblable par dessus un t-shirt blanc, que j'avais depuis le collège. À part Kyoka qui s'était habillée rock avec sa veste en cuir et Hakamata qui avait gardé son costard à rayures, les deux autres n'avaient fait aucun effort vestimentaire.

Bref, une fois que j'eus posé le pied sur le centre du salon, je commençai à bouger timidement. Neru attrapa mes mains, m'entraînant avec elle et nous nous mîmes à sauter dans tous les sens comme des lapins sur le rythme de la musique. Sa chevelure remuait à chaque coup de tête, la mienne rebondissait. Ils avaient bien poussé depuis le début de l'année et j'avais désormais presque un carré.

Nous enchaînâmes twist déjanté et pogo en duo, manquant de tomber à chaque pas. Elle me faisait virevolter et inversement. Je commençais à manquer d'air, à force de rire comme une baleine. J'étais tout simplement euphorique et je ne pensais plus qu'à une chose : bouger comme une folle.

Soudain, nous nous rentrâmes dedans involontairement et nous écrasâmes au sol. Nous tentions tant bien que mal de reprendre notre souffle, nous tortillant comme des crevettes sur le parquet du salon.

Neru attrapa ma main.

— Y... Yoko, articula-t-elle entre deux respirations folles. Tu es ma meilleure amie, sois ma meilleure amie, expira-t-elle en riant. Non, t'as pas le choix, tu l'es.

— C'est une demande en mariage ?

— Mais non tu sais bien que je suis fondamentalement homophobe !

Nous éclatâmes de rire, je me tenais le ventre tellement je n'en pouvais plus.

— J'accepte. Neru Ueno, je nous déclare meilleures amies.

J'allais exploser de bonheur, j'avais l'impression de contenir toute la joie du monde en un seul cœur.

Neru Ueno était ma meilleure amie. La mienne.

Sans crier gare, Katsunaga se jeta de tout son long sur nous.

— T'es lourd putain ! s'écria Neru.

— C'est toi qu'est lourde ! rétorqua Katsu'.

— J'peux venir ?? s'exclama Hakamata en se rajoutant par-dessus sans attendre de réponse.

Bientôt, tous les invités se retrouvèrent allongés sur nous dans un empilement instable de corps humains. Je me plaignis du poids et on accusa mon gabarit de crevette, mais c'était pas eux qui devaient supporter la masse de quatre personnes !

— Eh, vous savez ce que j'ai dans mon frigo ? demanda soudainement Hakamata.

— Un cadavre de bébé ? répondis-je avant d'être gratifiée de rires.

— Nan, quelque chose de plus fun !

Il se leva, faisant tomber Kyoka et Nahoshi au passage, et fonça dans la cuisine. Quand il revint, ce fut avec deux gros packs de bière dans les mains. J'hallucinai, comment avait-il pu se les procurer ?

— Attends attends t'as bien notre âge ? l'arrêtai-je.

— Ouais, pourquoi ?

— Où t'as eu de l'alcool comme ça ?!

— T'inquiète, répondit-il simplement avec un clin d'œil mystérieux.

Par la suite, il nous montre comment ouvrir une bouteille avec une boucle de ceinture, puis avec les dents, puis avec un briquet. Je me demandais comment il avait bien pu apprendre tout ça. Il nous tendit une bière à chacun. C'était la première fois que je buvais de l'alcool, si on ne comptait pas quelques gorgées ici et là dans le verre de mon père.

Nous discutâmes des cours, de l'actualité, du championnat de UA —j'appris que Hakamata était en filière gestion, tout en nous abreuvant du liquide gazeux. Lorsqu'il ne me resta plus que la moitié de ma boisson, Katsunaga me mit au défi de la finir cul sec. Bien sûr, j'acceptai par fierté, et avalai tout d'une traite.

Après quelques minutes je sentis déjà ma tête tourner, mais j'enchaînai sur une deuxième bouteille que je bus tout aussi vite. C'était plutôt bon, en fait.

Ok, je n'avais plus les idées très claires. Voir pas du tout. Tout le monde s'étonna que je sois bourrée en seulement deux bières, mais vu ma taille, c'était compréhensible. Résultat je rigolais pour un rien, je parlais fort et je tanguais en continu. C'était marrant, jusqu'à ce que je ne sais pourquoi, je finis par déballer absolument toute ma vie, et quand je dis toute ma vie, j'inclus l'épisode Hitoshi Shinso, le kidnapping, l'agression de mon père et mon alter. Heureusement, je ne parlai pas de ma maladie.

Kyoka me caressait le dos en me réconfortant alors que je hoquetais au bord des larmes.

— C'est vraiment un connard, disait-elle en boucle.

Je ne me doutais pas encore que j'allais tout regretter le lendemain. Hakamata avait l'air tout à fait intrigué par mon histoire.

— Et donc, le Shin Sekai en a après ton père ? C'est quoi, une société secrète ?

— J'sais paaas je veux pas savoir j'en ai marre, dis-je en reniflant.

Neru n'avait pas l'air dans son état normal non plus, bien que moins affectée que moi, et ne pouvait s'empêcher de rire.

— Dis, tu penses qu'il y a un lien entre ton alter qui fait n'importe quoi et le Shin Sekai ? Est-ce que Shinso fait partie de cette organisation ?

Comme j'étais trop éclatée pour répondre, ce fut Nahoshi qui le fit à ma place.

— Pour Shinso on n'en sait rien, il ne veut rien lui dire. Honnêtement, on n'a même aucune idée de ce qu'est le Shin Sekai. Et en ce qui concerne son alter, je dois avouer que je n'avais pas pensé à ça... Est-ce que sa soudaine mutation est une coïncidence ou est-ce que tout est lié ? Cette histoire est beaucoup trop floue.

J'allai m'asseoir sur le canapé en titubant et m'assoupis aussitôt.

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