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21. Petit reuf (*)

私が盲目になるまで
« 𝐔𝐍𝐓𝐈𝐋 𝐈 𝐆𝐎 𝐁𝐋𝐈𝐍𝐃 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭 𝐞𝐭 𝐮𝐧

七転八倒のブルース THE PINBALLS
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— Heho, tu m'écoutes ?

Je me réveillai en sursaut, un filet de bave avait coulé le long de mon menton.

— Totalement, reçu cinq sur cinq.

— Tu ferais bien parce qu'il y a un quizz à la fin.

Comment est-ce que je m'étais retrouvée à écouter cet excentrique me raconter sa vie ?

Je m'étirai de tout mon long. Dans quelle merde est-ce que je m'étais encore foutue ? Et puis d'abord, qui étaient ces gens dehors ?

— Non c'est une blague, je sais que tu t'en fous, déclara-t-il avec son sourire d'idiot.

Non jure. Tout ce que j'avais retenu, c'est qu'il s'agissait du neveu de Best Jeanist.

Je détaillai mon interlocuteur. Il avait les cheveux blonds coupés ras comme un certain rappeur américain que j'avais déjà cité, des petites pupilles noires et un point au milieu de chaque joue.

— C'est quoi ton alter ? demandai-je pour faire passer le temps.

— J'en ai pas, répondit-il de but en blanc.

— Et ces points-

— Ça, me coupa-t-il, si tu avais suivi mon histoire, c'est un héritage de l'alter de ma mère. Lorsqu'elle sourit, ses points et sa bouche s'alignent, et chaque personne qu'elle regarde sourit aussitôt.

— C'est mignon.

— Moi, je n'ai pas d'alter. C'est pour cela que je suis le vilain petit canard de la famille —j'ai trois frères, rappelle toi, et que je me retrouve à vivre une vie de délinquant. La classe, non ?

— Attends, t'es entrain de me dire que tu fais mumuse avec les délinquants juste parce que ta famille t'aime pas et que tu trouves ça cool ?

— C'est à peu près ça.

Je soupirai. Décidément, j'avais à faire à un phénomène.

— Et tu ne me demandes pas ce qu'il se passe dehors ? relança Hakamata.

— Je pensais que tu refuserais de m'expliquer.

— Et bien, ton ami Katsunaga Hiwasa était autrefois appelé le Tigre Rouge...

— Wow est-ce qu'on peut faire encore plus cliché ? répondis-je cynique.

***

Kanji réussit enfin à projeter un puissant coup de poing dans la face de Katsunaga. La tête de celui-ci partit en arrière et son corps suivit. Il réussit difficilement à reprendre son équilibre. Avant qu'il ne puisse réagir, son adversaire l'attrapa par le col et le rapprocha violemment de lui. Ce qui était assez cocasse puisqu'il était moins grand que Katsunaga.

— Pourquoi est-ce que t'as quitté le gang ?! cria le petit. T'étais mon héros putain ! Maintenant que t'es plus là, on a que des tapettes !

— Grandis un peu Kanji, je suis au lycée, j'ai plus le temps pour ces conneries, répondit l'intéressé l'air plus sérieux que d'habitude. Bientôt toi aussi tu devras arrêter si tu tiens à ton futur.

— Sale menteur, c'est à cause de cette pute c'est ça ?

— Parle mieux de Yoko enfoiré, siffla Katsunaga entre ses dents serrées.

Le lycéen balança sa tête contre le nez du plus jeune. Ce dernier recula de surprise, les mains sur le visage et les yeux brillants. Lorsqu'il retira ses doigts, ceux-ci étaient tachés d'une fine couche de sang. Il décida de faire fi de la douleur et repartit à l'assaut. Échange de coups, sueur, hémoglobine, Katsu' arrêtait la moitié de ses mouvements. C'était rageant. Un poing dans le plexus solaire lui coupa la respiration pendant un temps. Katsunaga ne lui laissa aucun répit et enchaîna les coups à travers ses gants noirs  sans une once de compassion.

Kanji le voyait, dans son regard vide, qu'il était passé en mode combat. Un mode où l'ancien chef de gang n'était plus qu'une bête féroce et étrangement calme, qui ravageait tout sur son passage, ennemi ou ami.

— Passe aux choses sérieuses, utilise ton putain d'alter ! hurla Kanji, qui savait très bien que son adversaire n'avait en aucun cas besoin d'user de son alter pour le vaincre.

Personne ne sut pourquoi, mais Katsunaga accepta le défi de Kanji et retira ses gants. Il les envoya s'échouer au sol, et se craqua les mains. Il se baissa, frotta d'un coup sec le flanc de sa main gauche couverte d'une matière noire et charbonneuse contre le sol de terre sèche et d'herbes mortes. Celle-ci s'enflamma. Les festivités allaient pouvoir commencer.

***

Deux enfants. Deux collégiens. Ils étaient deux jeunes gens que le destin avait réunis sur le bord de cette fontaine, à quelques mètres l'un de l'autre, en plein été. L'une était sagement assise à réviser quelconque leçon, l'autre respirait en sifflant, un oeil enflé et le corps couvert de bleus dans son uniforme noir. Yoko n'accordait d'abord pas beaucoup d'importance à cet énergumène. La raison ? Elle ne l'avait tout simplement pas remarqué, plongée dans ses cours de biologie.

L'autre, regardait la première avec attention, pensif. Il réfléchissait. Il divaguait sur son avenir, sur les cours, sur les devoirs qu'il n'avait pas fait et qu'il ne fera pas, sur les profs à qui il avait envie de casser la gueule. Bizarrement, Katsunaga voulait attirer l'attention de cette studieuse jeune fille. Il toussa. Elle ne bougea point. Alors, envenimé de fatigue à cause de son précédent affrontement, sa vision devint noire et il tomba à la renverse dans une éclaboussure d'eau claire et fraîche.

Yoko sursauta. Elle vit la scène avec quelques secondes de retard, et ne sut d'abord pas quoi faire. Puis, elle décida de venir en aide au garnement.

— Euh... ça va ? dit-elle en attrapant le bras du pauvre garçon.

Il cligna des yeux plusieurs fois, essayant de comprendre ce qu'il se passait.

— Ouais, je suppose, lâcha-t-il, désinvolte.

Honteux, il se releva subitement et se défit de l'emprise de la jeune fille. Puis, il partit sans demander son reste. Il l'entendit tout de même lui adresser quelques mots :

— Attends ! cria-t-elle presque. Tu devrais te soigner ! Comment t'as fait ça ? T'es tombé ?

Elle regretta presque aussitôt de s'être ainsi immiscée dans la vie d'un inconnu.

Il s'arrêta et se retourna.

— C'est pas tes affaires. J'me suis battu.

Alors, elle ne trouva rien de mieux à répondre que :

— Ah. C'est pas bien de se battre.

Ce à quoi il répondit par un petit rire avant de s'éloigner définitivement.

***

— Quand Hiwasa a quitté le Tokyo Hebi Gang en troisième, continua Hakamata, ce gang était à l'époque facilement l'un des plus réputés, et a connu un déclin sans pareil. Il faut dire que c'était lui qui portait tout sur ses épaules. Alors quand il a mystérieusement disparu, le gang s'est mis à littéralement s'entretuer pour le pouvoir. Dire qu'il s'était simplement retiré sur un coup de tête et c'est toute une air qui est partie en fumée. Tout le monde s'est mis à la recherche du Tigre Rouge, et il se trouvait qu'il avait simplement repris une simple vie de lycéen. C'était rageant pour eux. Tous les délinquants de l'époque, même les ennemis lui en voulaient d'avoir tout lâché ainsi.

— C'est ma faute... murmurai-je, médusée par cette histoire.

— Enfin, j'dis ça, mais j'étais pas là moi. Je fais partie de la génération de Hiwasa mais j'étais pas encore dans le milieu. C'est ce que les anciens comme Kanji m'ont raconté.

— Et c'est qui, lui ?

— Kanji ? Le boss actuel du Red Rev', pour Revolution. La révolution du sang.

Je ris intérieurement à ces noms kitsch. La révolution communiste tu veux dire !

— A l'époque, c'était le tipeu de Hiwasa, son apprenti quoi. Maintenant, c'est lui l'plus fort. On peut dire qu'il a appris du plus grand. Je sais pas comment se passe le combat dehors, mais ça m'étonnerait pas qu'il se fasse battre à plate couture. Personne n'égalait le Tigre Rouge dans le monde des délinquants. Et je crois que Kanji est celui qui a été le plus affecté par sa disparition.

— Ouais il était amoureux de lui quoi, lançai-je.

Il rit.

— Qui sait ?

***

Ils revinrent environ tous les jours. Peut-être qu'ils avaient envie de ce voir, envie de cette amitié nouvelle. Ce qui interpellait le plus Yoko dans ce garçon, c'était ses mains gantées. A l'inverse, le jeune homme se demandait comment cette fille pouvait travailler avec autant d'ardeur. Les cours, c'était chiant. On lui disait de s'inquiéter pour son avenir, mais il trouvera bien un moyen de se faire des thunes une fois grand. Ca, c'est ce qu'il disait aux adultes. En vérité, il flippait complètement, il était terrifié à l'idée de ce qui allait se passer après le collège. Allait-il continuer au lycée ? Ferait-il des petits boulots mécaniques comme les copains ? Aurait-il autant de temps pour traîner avec le Tokyo Hebi en moto ?

— T'as l'air angoissé, dit-il soudainement.

— Quoi, comment tu sais ça ?

-- Je suis assez forte pour le remarquer chez les gens. Qu'est-ce qui te tracasse ?

Yoko n'avait aucune idée de pourquoi elle s'amusait à lui parler, mais c'était divertissant.

— Pas tes affaires. Je parle pas aux femmes.

Elle rit.

— T'es gay ?

— Q-quoi ?! Non, t'es malade, ça va pas la tête !

Elle s'esclaffa encore plus fort et se tint le ventre d'hilarité.

— J'vois pas ce qui te fait rire.

— T'es drôle comme mec c'est tout.

Elle avait envie de le mener en bateau. Elle d'habitude si timide, profitait de pouvoir parler à un garçon autre que son père et Nahoshi. Après tout, elle étudiait dans un collège pour fille.
Il jeta un oeil à son cahier.

— Woah c'est quoi cette langue ? s'exclama-t-il.

— Du chinois.

— T'apprends le chinois à l'école ?

— Non, j'habite en Chine. Je suis là pour les vacances.

—Ah ouais, et t'as pas d'amis ici ?

— Si, mais ils ont cours, comme on a pas les mêmes vacances, alors j'attends le soir pour les voir. D'ailleurs, tu devrais y aller aussi, plutôt que de te battre tous les jours.

— On croirait entendre un adulte, j'fais c'que je veux déjà. 

Sur ces mots, il partit son sac sur l'épaule. Quel étrange énergumène.

Pourtant, il revint encore le lendemain, et le surlendemain. Parfois, ils ne disaient pas un mot. Parfois, ils se racontaient leur vie qui commençait. Et un jour, elle lui dit ceci :

— Pourquoi t'aimes pas les cours ?

— Parce que je préfère m'amuser, quelle question !

Il y eut un blanc.

— En fait, j'hésite à tout arrêter. Tu sais, quand je vais me battre et tout. J'ai des mauvaises fréquentations, ils me tirent vers le bas, je le sais. Je fais semblant de pas m'en inquiéter mais au fond j'aimerais aller à l'école comme les autres et faire des études pour ouvrir moi-même un grand resto'. Mais ça gâcherait mon image de délinquant si je faisais ça. Et j'ai que ça dans la vie, je sais pas à quoi me raccrocher d'autre, je sais pas qui je suis. Wow c'est beau c'que je dis.

— Sois mon garde du corps.

— Quoi ?

— Sois mon garde du corps, comme ça tu sauras qui tu es. Un garde du corps. Et j'exige que mon garde aille à l'école et travaille régulièrement. Comme ça, tu n'auras plus d'image de voyou à maintenir, et tu seras plus jamais seul.

— Y'a pas moyen !

— Roh, t'es vraiment pas drôle !

Cette fois-ci, c'est elle qui s'en alla en boudant. Pourtant, le jour suivant, il vint la voir en disant qu'il acceptait sa proposition. Depuis ce jour, Katsunaga est devenu l'ami et le garde de Yoko.

***

Le corps à demi mort de Kanji reposait contre le sol, fumant. Il respirait à peine et la moitié de ses vêtements avait brûlé. Il s'en sortirait s'il est chanceux seulement avec quelques brûlures temporaires sur la peau. Des traces noires sur le tissu son haut démoignaient du passage de l'homme à l'alter de feu. Son opposant lui haletait avec peine, il lui était difficile de se calmer. Il avait retiré son t-shirt à force de baigner dans sa propre sueur. Il devait réguler sa température corporelle qui avait bien trop augmenté à cause de son alter.

— C'est à cause de cette salope, hein ? T'es amoureux d'elle c'est ça ? La petite Yoko Anzai ? continua Kanji malgré son état lamentable.

Katsunaga s'approcha.

— Ne t'avise plus jamais de parler d'elle comme ça, le menaça-t-il. Tu peux m'insulter moi, tu peux insulter toute ma famille, tu peux traiter ma connasse de mère de tous les noms, mais je te laisserai pas dire un seul mot sur Yoko.

Sur ces mots, il décocha une droite dans la joue du plus jeune. Heureusement pour lui, le feu s'était éteint et il ne restait plus qu'une traînée de poudre noire sur sa peau. Katsunaga se releva, attrapa ses gants au sol et les remit en place.

— J'ai pris cette décision moi-même, elle n'a fait que me conforter dans ce choix. Kanji, je suis plus un gosse. J'ai plus le temps pour ces jeux d'enfants. J'ai décidé de rentrer dans les clous et suivre le chemin injuste de la vie. Fais ce que tu veux, mais c'est mon choix, et j'pense que j'ai même pas à me justifier.

Kanji se rassit en tailleur, les mains sur les genoux, la tête baissée. Quelques larmes honteuses glissèrent sur les joues de l'intéressé, plus par émotion que par douleur. Dans ce milieu, on apprenait à encaisser les coups sans chialer. On apprenait pas à encaisser les blessures du coeur.

—Tu manques à tout le monde putain, dit-il en tapant du poing, la voix chevrotante.

— Désolé, petit reuf, le consola Katsu' en posant une main sur sa tête.

Maintenant, il était temps d'aller récupérer Yoko, en tant que bon garde du corps.

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