17. En danger (*)
私が盲目になるまで
« 𝐔𝐍𝐓𝐈𝐋 𝐈 𝐆𝐎 𝐁𝐋𝐈𝐍𝐃 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐱 𝐬𝐞𝐩𝐭 ༄
let's go stuck in the sound
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La maison de Nahoshi était toute petite. Il s'agissait d'une maison de ville au deuxième étage, longeant une ruelle en escalier. Elle n'en restait non moins charmante d'extérieur, ployant sous le poids de la végétation, des câbles électriques et des gros systèmes de ventilation. Je contournai le vélo aux pneus dégonflés qui pourrissait là et montai à l'étage.
Je savais ce qui m'attendait à l'intérieur. Des pièces étroites jonchées d'objets en tout genre qui ne trouvaient pas assez de place parmi les rangements, des livres, des factures, un ventilateur... Je n'y trouvais tout simplement pas ma place. Il n'y avait pas de séparation entre le salon et la cuisine au sol traditionnel. Nous mangions sur une table basse ronde comme dans la plupart des vieilles maisons japonaises, presque collée à une télévision cubique. Cuiseur de riz, paniers d'osier, sauces, épices, s'entassaient dans la pièce côté cuisine.
Par chance, les Kiba bénéficiaient de deux chambres. Celle de Nahoshi abritait son plus grand bien : son ordinateur. Il avait acquis celui-ci par des moyens pas très légaux grâce à ses compétences de hacker. Il voyait cet objet de plastique et de câbles comme la prunelle de ses yeux, et je n'étais pas autorisée à poser mes fesses sur son fauteuil sans autorisation.
Je sortis de mes pensées en me rendant compte que la porte d'entrée était déjà ouverte ; Nahoshi devait être rentré des cours.
- Yo, me salua Katsunaga au moment où j'apparus.
- Où est-ce que t'étais passée ??! Je t'ai appelée un million de fois ! s'égosilla Neru.
- Ouais même que tout le quartier l'a entendue gueuler, ajouta le rouquin.
- Ah ouais un million ça fait beaucoup, blaguai-je pour éviter le sujet.
- Anzai Yoko réponds moi au lieu de faire de l'humour comme mécanisme de défense dès que tu ne veux pas parler de quelque chose, insista-t-elle.
Mince, elle me connaissait beaucoup trop.
- D'accord, mais baisse cette caméra, je me sens un peu trop agressée.
En effet, Neru tenait son fidèle caméscope en main et devait filmer mon faciès sous son pire angle comme d'habitude. J'espérais qu'elle ne montre ses petites vidéos à personne.
- Peut-être, je dis bien peut-être, que je me suis rendue à UA pour trouver l'adresse de Shinso. Mais je m'ennuyais, c'est tout !
Mon amie s'arrêta une seconde. Je crus qu'elle allait m'engueuler mais elle ouvrit de grands yeux émerveillés.
- Yoko, tu es un génie ! Merci, merci ! me louait-elle en m'embrassant la joue.
- Pas de "tu devrais laisser tomber cette histoire" ?
- Tu rigoles ? Je ne vais certainement pas laisser des types bizarres s'en prendre à mon amie alors que la police ne fout rien !
- Et d'abord, qu'est-ce que vous faites là tous ? demandai-je à la bande au complet.
Nahoshi et Neru se regardèrent. Katsunaga leur chuchota quelque chose du genre "euh, pourquoi on est là déjà ?".
- On a quelque chose à te dire, se lança Naho. Enfin, à te montrer.
- Ahhh oui le carnet ! réalisa Katsu.
- Tu sais, quand je suis venue chez toi et que j'ai vu ton père se faire tirer dessus... débuta Neru.
C'est ainsi que mes amis me racontèrent comment ils ont découvert et décodé une sorte de carnet secret à mon propos tenu par Shinso.
Je n'en revenais pas. Bien sûr, je savais à présent qu'il n'était qu'un odieux connard. Mais j'avais à présent la preuve que toutes nos discussions n'avaient qu'un seul but : récupérer un maximum d'informations sur moi. Depuis le début, je pensais échanger avec un ami, mais je ne faisais que me faire manipuler. J'enrageais.
- Qu'est-ce que je suis censée faire de cette information, maintenant ? demandai-je sur les nerfs. Le détester encore plus ?
- Yoko, m'arrêta Naho. Cela veut dire que tout était planifié depuis un bon moment. Nous avons la possibilité de découvrir ce qu'il s'est vraiment passé et de te protéger d'une possible récidive, puisque la police est inutile.
- Pourquoi est-ce que j'aurais besoin de votre protection ?
- Tu te souviens pas, imbécile ? répondit Katsunaga. Je suis ton garde du corps personnel alors ferme la et laisse nous te protéger.
Je lui souris et tentai de le câliner mais il se défit de mon emprise en criant que les câlins c'était pour les chochottes.
C'est à ce moment là que je compris. J'étais en danger. Quelqu'un ou quelque chose me voulait du mal, et était prêt à tout pour m'enlever. Un frisson parcourut tout mon dos. J'étais en danger et la police n'allait pas lever le petit doigt. Pourquoi ? La preuve était pourtant sous leur yeux que quelque chose n'allait pas ! Comment avaient-ils pu classer mon dossier aussi rapidement ?
- Neru... je suis désolée, finis-je par dire. Je suis tellement désolée de ne pas t'avoir cru. Tu avais totalement raison et j'aurais dû t'écouter. Je suis encore une fois désolée.
- C'est pas grave, me rassura-t-elle. Tu ne pouvais pas prédire que les choses tourneraient ainsi.
Elle baissa sa caméra et m'enlaça un long moment. Je lui rendis son étreinte du plus fort que je pouvais. Ça faisait du bien d'être dans les bras de quelqu'un en qui je pouvais avoir totalement confiance.
- Bon, c'est pas tout ça, mais si on allait chercher ce Shinso par la peau des fesses ? proposa-t-elle.
- Je vais lui défoncer la gueule ! s'écria Katsunaga comme un cri de guerre.
Tout le monde acquiesça, et nous décidâmes de partir à l'adresse indiquée. Je sentais mon cœur battre dans toute ma cage thoracique. Et si je le revoyais ? Qu'allais-je faire ? Qu'allais-je bien pouvoir lui dire ? Allait-il enfin m'expliquer ce qu'il se passait ?
Je passai le pallier avec mon pseudo garde du corps sur les talons, et jetai un coup d'œil aux deux autres qui étaient restés à l'intérieur. Naho nous dit de partir sans eux et qu'il avait une pétition pour je ne sais quoi à montrer à Neru et que cela prendrait trente secondes. Je lui obéis, ça ne m'intéressait pas.
J'attrapai la main de mon ami tout en marchant avec un sourire diabolique.
- Berk, me touche pas sale femme !
- Tu sais Katsu', des fois je me demande si tu ne serais pas gay.
- Quoi ? Jamais de la vie !
J'éclatai de rire. Je savais qu'il faisait le clown, mais qu'il avait au fond un profond respect pour la communauté LGBT. Surtout depuis qu'il connaissait Neru, même si les débuts furent compliqués.
- Alors, montre moi cette pétition ?
Nahoshi regarda Neru de son air le plus sérieux.
- Moi aussi, je vous dois des excuses.
- Quoi, pourquoi ? Qu'est-ce que tu as fait ?
- Je savais très bien comment ça allait finir. Je savais en recoupant les informations qu'il y avait de très fortes chances que tu aies raison et que Yoko soit tombée sur une mauvaise personne, mais... je voulais lui donner une leçon. Qu'elle apprenne par elle-même de ses erreurs, même si cela la blesse profondément. Je dois avouer que... Ça me réjouissait presque de me voir avoir raison. Je me sentais tellement intelligent et supérieur. Maintenant, je réalise que c'était stupide et que j'ai mis une amie précieuse en danger.
- Ce n'est pas à moi que tu dois t'excuser, mais à Yoko, le rectifia la jeune fille.
Il passa une main dans ses cheveux blonds décolorés, comme à chaque fois qu'il était gêné.
- Je ne sais pas m'excuser, Neru. Je dois avouer que c'est au-delà de mes compétences.
- Tu veux dire que tu as trop d'ego pour le faire ?
Il ne répondit pas et baissa la tête.
- Si tu as réussi à me le dire à moi, c'est que ce ne doit pas être si compliqué que ça. Je suis sûre que tu y arriveras un de ces jours. Je suis là pour toi si tu as besoin d'aide, Naho, conclut-elle en souriant.
- Merci, dit-il en lui rendant son sourire.
- Allô ?
- Togeike ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Hitoshi ne prit même pas la peine de dire bonjour, affalé sur son lit. Répondre à un appel drainait déjà tout le peu d'énergie qu'il lui restait. Il activa à l'aide d'une petite télécommande blanche les LEDs de sa chambre, et sélectionna une ambiance violette.
- Euh en fait... Euh, tu vas mieux ?
- Oui, ça va mieux.
Ah, c'est vrai, il était censé être malade. Enfin, si sa camarade n'appelait que pour ça, il n'allait pas tarder à raccrocher.
- D'accord, cool.
- Oui, cool.
- En fait j'ai donné ton adresse à ta copine qui est venue te voir au lycée aujourd'hui, déballa-t-elle soudainement d'une traite.
Hitoshi tiqua sur un mot.
- Ma copine ?
- C'était une fille petite aux cheveux blancs qui avait l'air d'avoir douze ans, précisa-t-elle avec dédain.
Il laissa échapper un rire imperceptible. Alors comme ça, Anzai se faisait passer pour sa copine ? Cela l'arrangeait en quelque sorte, que la rumeur court qu'il soit en couple. Il pourrait ainsi écarter ses prétendantes agaçantes.
- Ah oui, Yoko, ma petite amie. Super, merci de m'avoir prévenu. À plus.
- Euh... au revoir !
Elle allait donc passer sous peu chez lui. Il sourit. Ce qui l'attendait risquait de la décevoir.
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