IV
Les jours défilaient comme des secondes, à une vitesse inimaginable. S'ils avaient pu, ils auraient figé le temps afin de profiter bien plus de la présence de l'autre. Si seulement ce fut possible, ils seraient partis à l'autre bout du monde et ils auraient réalisé leurs moindres rêves. La vie est injuste, elle est remplie d'obstacles, plus ou moins grands et quand on a la chance de passer outre, un grand précipice nous attend quelques mètres plus loin. Un vide incommensurable qu'on appelle la mort qui arrive plus ou moins tôt selon notre route déjà tracée. Les Parques, divinités maîtresses du sort des hommes, filles du Destin et de la Nécessité, avaient tissé la toile de sa vie et Atropos, impitoyable face à son sort avait jugé le temps venu de couper ce fil devenu trop long à son goût. Ils avaient donc profité des nombreux moments de tendresse, des douces caresse de l'autre, des rares sourires qui étiraient leurs lèvres et du peu de rires qui émanaient de leur gorge. Jusqu'au bout de son dernier souffle, Sehun avait rendu le petit blond heureux, il l'avait aimé et chéri comme au premier jour, gardant toujours sa force même s'il était évident que son corps, rongé par ce malêtre, faiblissait à vue d'oeil. Et pour cause, les innombrables nuits blanches qu'il passait, incapable de trouver le sommeil à cause de la douleur qui l'assaillait ou entêté par le remord de bientôt abandonner celui qu'il aimait. De jour en jour, les poches sous ses yeux grandissaient et noircissaient, son corps autrefois bien bâti avait perdu de sa vigueur et ses beaux cheveux avaient perdu de leur vitalité. Son coeur aussi s'était épuisé, il était devenu impossible pour lui de faire de grands efforts et le simple fait de devoir monter l'escalier était devenu une épreuve insurmontable. Luhan, lui, était le spectateur passif de la chute libre du plus grand. Il ne pouvait agir, il était comme enchaîné à son siège, contraint d'observer la déchéance de son amant. Il était l'otage de ses tourments et on pointait une arme sur son coeur meurtri qui avait déjà laissait couler le sang.
Sehun vivait ses derniers instants au côté de Luhan, plus faible que jamais, souffrant intérieurement. Un combat déchaîné entre son pauvre corps affaibli et cet invincible vice, un débat éreintant opposant son coeur et son âme, une avalanche de souffrances recouvrant les moindres parcelles de sa vie. Elle partait en fumée et finira en cendre, en ne laissant derrière elle que l'ombre d'un souvenir dans les mémoires de ses proches. Respirer était devenu une ascension douloureuse et il se prit plusieurs fois à espérer trébucher et tomber, à abandonner tout simplement la lourde et fatigante tâche mais il continuait et se battait avec lui-même pour son petit ange providentiel. Il sentit cette nuit là que son coeur ne tiendrait pas, que son esprit ne suivrait plus et que ses membres le lâcherait. Il sentait l'odeur âpre et métallique de la mort qui le frôlait dangereusement. Alors comme dernière volonté à ce supplice infernal qui l'atterrait il laissa un murmure dépasser la barrière de ses lèvres.
« « Lu... Laisse moi ne faire qu'un avec toi une dernière fois » »
La surprise puis la réalisation de la situation, le désespoir, la colère, la haine envers le monde puis finalement l'acceptation douloureuse de la réalité. Luhan avait hoqueté, pleuré, crié, hurlé à vive voix puis s'était finalement calmé et s'était donné corps et âmes à celui qu'il aimait. Dans la chambre du jeune couple, seuls les bruits du froissement langoureux des draps, de peaux moites claquant l'une contre l'autre à chaque coup de bassin, de soupirs de plaisirs irréguliers et de quelques gémissements rauques résonnaient. Leurs lèvres se caressaient avec sensualité et leurs mains se touchaient avec avidité. Même si l'acte était dur, même s'il souffrait, le grand brun menait l'ultime bataille contre lui-même avec autant de volonté qu'aurait pu réunir une armée entière. Et même s'il savait qu'il ne vaincrait pas l'ennemi, qu'il ne gagnerait pas cette bataille et qu'il perdrait la guerre, il se battait avec toute la vigueur qu'il avait pu mobiliser. Pour lui, son petit bout de bonheur dans ce monde trop sombre, son ange, son Luhan. Et dans un dernier effort, cumulant son corps, son coeur et son âme, il donna un dernier coup de butoir en lui et il sentit son bas-ventre exploser en celui qu'il aimait. Ce dernier qui semblait à ce même moment voir les étoiles et les frôler du bout du doigts sans jamais les toucher, de peur de se brûler. On n'entendait plus que les halètements prononcés et les respirations hachées, tous deux essoufflés et épuisés par l'effort. Bientôt, seule la respiration difficile du plus jeune qui peinait à reprendre son souffle sous les yeux meurtris de l'autre résonnait. Malgré tout, le brun lui sourit avec amour et l'enlaça aussi fortement qu'il le put et l'embrassa une dernière fois chastement sur les lèvres avant de laisser s'échapper dans un dernier soupir:
« « Je t'aimerai... Jusqu'à l'éternité » »
Annyeong ! Excusez moi j'ai tardé à mettre la suite 😅😅 Alors pour me faire pardonner je mettrai la dernière partie et l'épilogue aujourd'hui c: La cinquième partie sera publiée à midi 😉❤️
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