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Chapitre 8 : Confusion

Taehyung

— Bon ! Tu vas enfin me dire pourquoi tu tires la gueule ? s'agaça Jungkook après avoir reposé sa tasse brusquement sur la table de ma cuisine.

Langage ! Et je ne tire absolument pas la gueule.

— À d'autres ! J'te connais par cœur. C'est au moins la vingtième fois que tu soupires. Je suis là que depuis dix minutes. C'est quoi cette tête de zombie ?

— Je te l'ai expliqué ! Je n'ai pas dormi, j'ai dû aller aider Dami en urgence.

Je ne fabulais pas. J'avais effectivement épaulé mon employée toute la nuit. Celle-ci m'avait appelé complètement sous le choc après s'être fait agresser par un client. Ce genre d'incident n'arrivait jamais. Dans une société comme la nôtre, impensable de se comporter de la sorte. Même alcoolisé, personne ne créait de problèmes. 

Cette fois, c'était différent. Dami fermait l'établissement quand un homme s'est introduit dans le bar. Il ne l'avait pas touché, mais avait été plus que déconvenant. Je n'avais pas hésité une seconde à la rejoindre. Sur place, j'avais pu constater qu'elle avait appliqué mes conseils et s'était enfermée. J'avais mis énormément de temps à la calmer avant de la raccompagner chez elle avec Téra, afin de m'assurer que l'individu ne l'ait pas suivi. Dami avait refusé d'effectuer un signalement aux médiateurs, puisque, selon elle, l'agresseur était alcoolisé et, par conséquent, il s'agissait d'un cas exceptionnel. Sur le pas de sa porte, je lui avais proposé une semaine de congés, ajustable, si elle en ressentait le besoin et m'étais fait la promesse de ne plus laisser un employé fermer le bar seul.

— Tu crois pas à l'hypothèse du mec bourré, n'est-ce pas ? suggéra mon ami.

— Pas vraiment.

— C'est quoi ta théorie ?

— Je pense que c'est un avertissement.

— Des hommes de Choi ?

— J'imagine. Je subodore que ma fuite avec Sun n'est pas passée inaperçue. Était-ce un moyen de me prévenir de ne pas chercher à en savoir davantage ?

— Ça se tient, concéda-t-il avant de m'asséner : Mais y'a pas que ça. Alors tu arrêtes de tourner autour du pot et tu nous fais gagner du temps.

Je soupirais pour la énième fois, sans répondre. Il patienta quelques secondes, joua avec la cuillère dans sa tasse, but une gorgée et impétueux, exposa ses spéculations :

— C'est l'autre schtroumpf qui te met dans cet état ? Il s'est passé quelque chose ?

— L'autre schtroumpf ?

— Rho, tu vois très bien de qui j'parle. Des nabots à capuche, tu en connais beaucoup ?

— Tu ne tiens pas à la vie, à le nommer ainsi ?

Il avait réussi à m'arracher un sourire. En réalité, j'étais mort d'inquiétude.

— Qu'est-ce tu veux qu'il m'fasse sérieux ? Et puis ne change pas de sujet. Donc j'ai raison. C'est bien à cause de lui.

— Je ne vois pas ce qui te fait dire ça.

— Mais tu me prends vraiment pour un con !

Lang...

— Oh, ça suffit ! J'ai bien vu qu'il n'était pas là, alors que son cul est habituellement scotché derrière son PC depuis deux semaines. Je n'arrive plus à te voir ici sans lui. Et puis tu ne l'as pas démenti. Si ça n'avait pas été lui, tu n'aurais pas fait l'autruche. Et avant que tu répliques, parce que tu vas le faire, je te connais, tu m'expliques pourquoi tu portes son pull ?

Je restais sans voix. J'allais en effet protester, pour son langage de charretier et avoir osé me couper la parole alors que j'étais son aîné. Mais aussi parce que je reculais pour mieux sauter. J'ignorais comment lui avouer l'événement de la veille. Par contre, je n'avais pas prévu qu'il pointe le pull. J'ouvris la bouche avant de la refermer pour l'ouvrir à nouveau et finalement la refermer encore une fois en soupirant. Autant être honnête avec lui. Comme je l'avais toujours été. Je savais que je pouvais tout lui dire, qu'il ne me jugerait pas. Alors pourquoi me sentais-je honteux ?

— Avant toute chose, je n'avais pas réalisé que j'avais pris son pull. J'ai saisi la première chose à portée de main quand Dami m'a appelé.

— OK, admettons. Et donc ?

Il me regardait droit dans les yeux, les bras croisés, plus énervé de devoir me tirer les vers du nez que par mon omission.

— J'ai merdé, lâchais-je penaud.

— Ah ouais... « merdé ». Tae, je m'inquiète là. Qu'est-ce qui se passe ?

Il avait compris, à mon langage, que je me sentais vraiment mal et que c'était compliqué pour moi, alors il s'était radouci. Je me rassis correctement sur ma chaise, attrapais ma tasse, vide depuis longtemps, pour me raccrocher à quelque chose et pris une grande inspiration.

— Hier soir, Sun est venu me voir pendant que je peignais dans mon atelier. Il m'a posé des questions sur les raisons qui m'ont amené à me cacher ici, l'absence de caméra au bar, et caetera...

Jungkook me fit un signe de tête pour m'encourager à continuer.

— Je lui ai donc montré mes tableaux et conté mon besoin d'exprimer mes émotions, mes ressentis, bien qu'inadaptés dans notre société. Kook... Sa façon de réagir... Il m'a bouleversé. Ses mots m'ont touché, profondément. Jamais il ne s'était extériorisé ainsi en ma présence. Il m'a compris, il m'a vraiment compris, comme si pour lui, c'était une évidence, normal. Jamais quelqu'un, à part vous, ne m'avait déchiffré de la sorte.

— Je dois dire qu'il m'impressionne pour réussir à te mettre dans cet état-là. Mais dans ce cas où est le problème ?

— Je... Il... Il m'a tellement troublé que j'ai eu envie de l'embrasser.

— Quoi ?

— Juste l'embrasser. Enfin au début.

— Comment ça au début ? Tae qu'est ce que vous avez fait ? Me dis pas que...

— Non ! Non, nous n'avons rien fait.

— Bah alors quoi ?

— Eh bien, si Dami ne nous avait pas interrompus, non seulement je l'aurais embrassé, mais je pense que nous n'en serions pas restés là, admis-je honnêtement.

— Mais...

— Quand je me suis approché, il s'est montré plus que réceptif. Il n'a témoigné aucun signe de rejet, au contraire, il m'a chauffé. Il a déjà eu des expériences avec les deux sexes. Je ne sais pas si c'est l'émotion, l'ambiance ou autre chose, mais mon cerveau a vrillé et je n'avais qu'une idée en tête...

Jungkook patienta silencieusement pendant une éternité suite à ma confession. Mon angoisse en profita pour monter d'un cran jusqu'à ce que sa sentence tombe.

— Eh bah... Si je m'attendais à ça. Mais Tae, je ne comprends pas. Il ne te tapait pas sur les nerfs ? Aux dernières nouvelles, il était grincheux et insupportable.

Je relâchais d'un coup l'air contenu dans mes poumons.

— Si, mais maintenant que j'ai passé beaucoup de temps avec lui, j'ai l'impression qu'il éprouve seulement des difficultés à s'exprimer. Quand il m'a parlé de sa vision de l'art, on aurait dit une autre personne. Il était ouvert, détendu, sûr de lui, à l'écoute. Il m'a rassuré.

— Bah alors ? Où est le souci ? Si c'est encore le fait d'être attiré par un homme comme pour le gars de la supér...

— Le souci, c'est que depuis, he disappeared ! Je panique d'avoir tout gâché ! Mince, mais qu'est ce qu'il m'a pris ! Vouloir coucher avec le mec censé m'aider pour Jimin. Tu imagines ? Et s'il rompt le contrat ? S'il révèle nos plans, s'il parle de mes tableaux à tout le monde, ou pire ! À monsieur Park ? Non, mais tu te r...

— Oh la, oh la, stop ! Calme-toi ! Tu paniques là, et tu n'es plus du tout rationnel. Déjà, pourquoi il ferait ça ? Il aurait plus à y perdre que toi. Ensuite, il ne va pas nous lâcher, parce que d'une, il a besoin de fric, ça se sent à des kilomètres, et de deux, il a laissé son ordi et tout son matos. Il reviendra. Et puis t'as bien dit qu'il avait l'air plus que partant. Pourquoi il t'en voudrait ?

— Je l'ignore, mais pourquoi s'est-il volatilisé ?

— Il a peut-être eu une autre mission, un rendez-vous, un contretemps, je sais pas moi. Tu as vérifié ses affaires ?

— Je n'ai rien trouvé, tu penses. Tous ses appareils sont sécurisés et cryptés.

— Tu as essayé de le contacter ?

— Je lui ai envoyé un message pour lui demander si je devais l'attendre pour manger à midi. Il ne m'a pas répondu.

— Tu l'as joué mec détaché ? rigola-t-il.

— Oh, ça va hein ! Que voulais-tu que je fasse ? Que je lui dise, « hey salut, j'espère que tu vas bien et que tu ne me tiens pas rigueur de mon désir de te sauter dessus hier soir, mais bon, tu avais l'air vachement partant. Reviens, on fera comme s'il ne s'était rien passé ? »

— Pff, pouffa mon ami. Et pourquoi pas ?

— Non, mais tu plaisantes ?

— Franchement, qu'est-ce qui t'inquiète autant ?

— J'ai peur d'avoir tout gâché pour Jimin. C'était notre dernière chance.

— Mouais...

— Quoi ?

— Ça serait pas plutôt parce que le mâle dominant que tu es se rend compte qu'il peut être attiré par un homme, et ce, deux fois de suite dans le même mois ?

— Mais pas du tout !

— Oh come on !

— Reprendre mes expressions ne te servira à rien !

— Voile-toi la face si tu veux. Tu sais que j'ai raison. Et je rajouterais que tu es perdu entre Sun, qui te touche avec ses mots, et ce Levi, qui t'a tapé dans l'œil. C'est OK Tae, ça ne fait pas de toi un monstre.

— Tu fais chier ! éructais-je, debout d'un bon.

Il me connaissait beaucoup trop bien. Of course, il avait tout compris. Bien sûr qu'il avait réussi à lire entre les lignes. Quelque part, si je le lui avais confié, c'était bien pour sa bienveillance.

— Oh oh ! Qui c'est qui parle comme moi maintenant ? Ça veut dire que j'ai raison ! brailla-t-il à ma suite alors que je quittais la cuisine.

— C'est bon, tu m'énerves ! criai-je dans les escaliers de ma mezzanine.

— Mais Tae, reviens, je t'aime moi ! Tel que tu es !

Il rigolait comme une baleine depuis le bas des marches, conscient que j'aspirais à un moment seul pour process mes émotions. Arrivé dans ma chambre, je me passais une main sur le visage, dans l'espoir d'ordonner mes idées. J'étais perturbé. Je n'avais jamais ressenti ça. J'étais habitué aux coups d'un soir, sans attaches, juste un besoin purement mécanique. Alors pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Je voulais me concentrer sur Jimin, pas sur moi. Pourquoi deux fois de suite ?

— Kook ? Est-il possible d'éprouver de l'attraction pour deux personnes en même temps ? l'interpellais-je depuis la rambarde où seule ma tête dépassait.

— Mmmh... Oui, bien sûr. Comme il est possible de tomber amoureux de deux personnes en même temps, affirma-t-il.

— Shit !

🌙

Sun

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La trappe claqua derrière moi. En même temps, je n'avais rien fait pour la retenir. Je balançais mes chaussures dans le petit espace servant d'entrée et me dirigeais droit vers le canapé où Kim était installé, un verre de whisky entre ses longs doigts fins. Dire que j'étais énervé était un euphémisme. Il m'avait fallu deux jours pour redescendre et des résidus de colère demeuraient. Je n'avais toujours pas fait mon choix. Je n'y parviendrais pas tant que je n'aurais pas mis les choses à plat avec mon client. Surpris par mon arrivée, il s'était levé d'un bond, l'air inquiet. Je me fichais de ces états d'âme. Je voulais des réponses. La mission devait avoir lieu le lendemain. Si je n'en obtenais pas, celle-ci serait en péril.

— Je me suis fait du souci, tout va bien ?

Je ne lui prêtais aucune attention, lâchais mon sac à côté de mon poste de travail et allumais ma bécane. Une fois la caméra de la rue affichée en grand sur mon écran, je consentis à me retourner vers lui.

— Assieds-toi, il faut qu'on parle.

Déconcerté, Kim ne bougea pas, debout, son verre à la main. Le clébard avait bien sûr senti la tension et s'était approché de son maître. Ce dernier lui jeta un regard, puis à moi. Je vis dans ses yeux son changement d'émotions, passer de la stupéfaction, à la méfiance, à la tristesse. Il finit par retourner s'asseoir dans son fauteuil préféré, celui dans lequel il se vautrait tout le temps, et abandonna sa boisson sur la table basse dans un soupir.

— Écoute, pour l'aut...

— Non ! le coupais-je d'un ton froid. Je pose les questions, tu y réponds.

Cette fois, l'incompréhension traversa ses traits. Il fit un petit mouvement de tête, la pencha légèrement en biais sur la gauche, signe que j'avais assimilé à de la réflexion. Lorsqu'il sembla avoir terminé de peser le pour et le contre, il cala son dos contre le fauteuil, écarta les jambes et accueillit l'akita qui s'allongea contre lui, la truffe appuyée sur sa cuisse. Bien.

— Comment t'as appris l'existence de l'Underground ?

— Comme je te l'ai déjà expliqué, via Jungkook, mon ami d'enfance.

Il était déstabilisé par ma première question.

— Comment t'as connu Jungkook ?

— Je faisais du bénévolat avec Jimin. Un jour, il n'a pas pu m'accompagner. Je devais livrer des fournitures scolaires pour un orphelinat, avec notre école. J'étais un peu perdu sans mon frère et je ne fréquentais personne, révéla-t-il. J'ai aperçu un enfant d'à peu près mon âge, isolé. Les autres ne semblaient pas lui parler. Alors pour ne pas me retrouver tout seul moi aussi, je suis allé à sa rencontre.

— Et ?

— Nous sommes devenus amis, ajouta-t-il en levant les épaules comme si c'était un fait parfaitement anodin et évident. J'y suis retourné à plusieurs reprises, avec ou sans mon frère, et chaque fois, il restait dans son coin donc je jouais avec lui. Plus tard, il nous a raconté qu'il venait d'un endroit secret, que personne ne l'aimait à l'orphelinat à cause de cela. Le personnel ne s'occupait pas de lui, ne lui donnait presque pas à manger, et il passait la plupart du temps à se battre pour se défendre des autres enfants. Moi, je ne comprenais pas pourquoi il devait être rejeté. Nous en avons parlé au père de Jimin. Il nous a interdit de le revoir.

Il fit une pause dans ses souvenirs pour attraper son verre et boire une gorgée.

— Il était devenu mon ami, je ne voulais pas l'abandonner. Nous l'aidions à faire le mur et nous lui apportions à manger. Il s'exprimait souvent en dialecte ancien, visiblement coutumier dans sa ville d'origine, alors on lui apprenait à communiquer plus comme nous. À ses quatorze ans, il a définitivement quitté l'orphelinat et nous lui avons trouvé un endroit où travailler. En échange de l'entretien d'une salle de sport et de la manutention du matériel, il logeait dans la réserve et gagnait de quoi acheter le minimum vital. Nous nous chargions de lui apporter le reste. Depuis, nous sommes inséparables.

— Park n'a jamais rien dit ?

— Non, toujours absent, il ne l'a jamais su. Nous nous débrouillions pour nous voir en cachette dans une vieille remise abandonnée, tout au fond de l'immense propriété. Il nous évoquait son ancien chez lui. Moi, je pensais qu'il inventait et nous nous forgions des aventures là-dessus, Jimin, Rosé, lui et moi. En grandissant, j'ai compris que c'était réel, mais que s'il n'en avait pas parlé davantage, c'est qu'il avait dû être traumatisé.

— Qui est Rosé ? demandais-je, même si j'avais la réponse.

— Une amie d'enfance. Choi Chaeyoung de son vrai prénom, mais elle préfère être appelée Rosé, car cela fait plus expatrié. Elle rêvait de vivre à l'étranger, plaisanta-t-il. Nous sommes très proches, je suis parti étudier avec elle.

— Comment tu l'as connu ?

— Nous étions dans la même école. Ses parents sont des collègues de monsieur Park.

— Pourquoi tu te retrouves gérant d'un bar alors que tu as fait de grandes études ?

— Mais c'est quoi cet interrogatoire ? s'énerva-t-il.

— Je ne te fais pas confiance. Je vérifie certaines informations. Si je ne suis pas satisfait, j'annule la mission. Je ne prendrais pas le risque de griller mon coéquipier, ou de me mettre en danger, si je me rends compte que tu me mens. Continue ! ordonnais-je.

— Je n'ai jamais demandé à recevoir une telle éducation, reprit-il après une autre gorgée. J'en suis très reconnaissant à monsieur Park, mais je l'ai plutôt subie. Il disait vouloir compenser la perte de mon père décédé sous son toit. Quand je suis rentré de l'étranger, je désirais créer quelque chose par moi-même, ne dépendre de personne. Je requérais aussi un endroit pour m'exprimer. J'ai donc investi toutes mes économies dans un vieux bâtiment. La ville était ravie de s'en débarrasser, en mauvais état il jurait dans le décor. C'est devenu le bar. Cette ancienne caserne est un héritage oublié de mes grands-parents paternels. Tu ne l'as pas trouvé dans tes recherches, mon nom n'apparaît nulle part sur les papiers. Seul le notaire en possédait une copie. Je l'ai retapé moi-même pour m'assurer que personne ne se doute qu'elle est habitée.

— Tes parents ?

— Ma mère vit en périphérie de la ville, dans une maison qu'elle a achetée avec ses économies et sa prime de licenciement. Je n'ai pas connu mon père. Il est mort d'un accident avant ma naissance.

— Pourquoi ta mère a-t-elle été licenciée ?

— Elle était la nourrice de Jimin. Une fois grand, elle est restée pour le servir comme domestique. Depuis le mariage, ils n'avaient plus besoin d'elle. Ils l'ont congédié avec des indemnités de départ pour témoigner de leurs regrets.

Il ne mentait pas, je pouvais le voir dans ses yeux. Il ne disait pas tout, mais il avait répondu honnêtement à toutes mes questions. Ce qui voulait dire qu'il n'était pas au courant. Quand il m'avait abandonné seul comme un con l'autre soir, pour secourir sa serveuse, j'avais continué mes recherches. J'étais persuadé qu'un élément m'avait échappé. Depuis le début, l'histoire du père mort par accident était louche à mon sens. Je ne me souvenais plus pourquoi j'avais ce pressentiment, jusqu'à ce que je retrouve les infos du personnel. J'avais épluché les archives, et là, un détail m'avait fait tilter. Le jardinier de la famille était tombé d'un arbre alors qu'il en taillait les branches. Ce n'était pas le plus important. Donneur d'organe, un historique succinct de son dossier médical était présent et j'avais pu y lire que l'homme, censé être le père de Kim, avait été hospitalisé à cause d'une méningite, complication pour avoir contracté les oreillons à l'âge adulte. Parmi les symptômes les plus graves inscrits, on pouvait trouver « perte de l'audition » et « inflammation des testicules ». Ce détail ne m'avait pas interpellé plus que ça la première fois. Le gars avait été malade, puis était mort d'un bête accident. Ça arrivait. Surtout s'il avait une défaillance auditive, responsable de pertes d'équilibre. Avec le recul, et après des recherches complémentaires sur l'affection, une intuition sordide me prit aux tripes, et le fait que Kim passait son temps à désigner Jimin comme son frère la renforçait. Sa mère les avait élevés ainsi selon ses dires, mais qui accepterait qu'un fils, de bonne famille, soit éduqué au même titre que celui de l'employée de la maison ? Pire, lui payerait des études à l'étranger ! Sauf si...

Je m'étais donc précipité dans la salle de bain récupérer sa brosse à dents pour demander une analyse ADN auprès d'un gars de l'Underground avec qui je bossais souvent. Je devais m'en assurer. Dans l'attente, par sécurité, j'avais créché chez mon partenaire, sous prétexte que ma sœur me manquait pour éviter de l'inquiéter. Deux jours plus tard, je reçus les résultats du test et les comparais avec ceux réalisés sur Park Jimin pour le diagnostic de leucodystrophie. Le verdict tomba : l'ADN correspondait à vingt-cinq pour cent. Kim était le demi-frère de Jimin. Soit, le fils de Park.

Je n'en avais pas parlé à mon coéquipier, de peur qu'il pète un câble et lâche la mission au vu de son passif avec ce connard. Je devais savoir si Kim me menait en bateau depuis le début et travaillait pour Park dans le but de nous coincer, ou s'il était aussi une victime de ce salopard. Visiblement, il l'ignorait. Ce mec ne pouvait pas cacher ses émotions. Dans le doute, je me gardais bien de l'évoquer. Cette info pourrait toujours me servir de moyen de pression plus tard.

— Tu as terminé avec tes questions ?

Il avait fini son whisky et paraissait épuisé.

— Ouais, c'est bon, grognais-je.

— Tu... Tu vas abandonner la mission ?

— Non, tu devrais aller te coucher, demain va être éprouvant.

Il acquiesça d'un signe de tête, se leva et se dirigea vers la mezzanine, son chien sur les talons. Il hésita à grimper la première marche puis se retourna.

— Tu sais... Pour l'autre soir...

— Ne t'en fais pas, j'ai compris que c'était un moment d'égarement, répondis-je évasivement tout en dépliant le canapé pour me coucher.

Il sembla surpris et refit son truc de réflexion avec sa tête. Finalement, il inspira un grand coup et se plaça face à moi.

— Ce n'était pas un moment d'égarement. J'en avais envie. Et c'est toujours le cas.

— Pourquoi tu me dis ça ?

— Tu m'as demandé d'être honnête avec toi, non ? Sur ce, bonne nuit.

Il fit demi-tour et monta d'une traite cette fois-ci. Comment pouvait-il avouer et assumer ses émotions de façon aussi simple ? Surtout dans une société comme la nôtre ? Il avait une case en moins.

Plus tard, dans la soirée, quand je passais devant son lit pour aller à la salle de bain, je constatais qu'il lisait tranquillement, adossé à son oreiller. Il portait des lunettes qui lui donnaient un air incroyablement sexy et mes yeux s'écarquillèrent lorsque je remarquais qu'il avait enfilé mon pull, avec lequel il s'était barré deux jours plus tôt. Bordel. Il le faisait exprès ? Très bien Kim Taehyung, tu voulais jouer ? On allait jouer.

Je m'enfermais dans la salle d'eau dans une indifférence feinte. J'effectuais mon rituel adoptais la même stratégie sur le chemin du retour quand sa voix m'interrompit :

— Au fait, tu n'aurais pas vu ma brosse à dents ? Je l'ai cherché partout, j'ai dû en racheter une.

— Mmh, je l'ai jeté. Je l'ai fait tomber dans les chiottes.

Sous son air choqué, je regagnais mon couchage sans rien ajouter.

J'avais hâte que cette mission se termine. Mais j'y repérais un nouveau but à présent : Qui craquerait le premier ?

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Bon dimanche ! J'espère que vous allez bien et que la lecture vous a plu.

Bon... qui avoue à Tae que Sun et Levi sont la même personne ? 😱🤣L'intrigue avance, beaucoup d'infos capitales dans ce chapitre et ça tire à balles réelles ^^ Pauvre Kim, entre son pote et Sun, il est malmené ^^.

Dimanche prochain, l'infiltration à l'hôpital !D'ici là, prenez soin de vous !

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