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Chapitre 36 : Geoul

https://youtu.be/yzjTpCgfIII

Des souvenirs se mêlaient aux regrets chaque fois que ma tête sombrait dans l'eau salée. Lu et Hobi m'aidaient à tenir ma respiration, à ne pas étouffer. Kim explosait ma rage. Malgré mes poumons pleins, malgré les plaies de mon visage brûlantes comme si l'on me plongeait dans de l'acide. Lu, résister pour Lu. Encore et toujours. Je m'accrochai à son image, à son sourire, à sa beauté quand elle dansait. Lu, je suis désolé.

La main qui empoignait mes cheveux me sortit la tête du bassin et je vomis aussitôt, l'estomac retourné par la quantité d'eau ingurgitée. Je peinai à retrouver une respiration régulière et anticipai la prochaine immersion. Elle n'arriva pas.

— Fait gaffe t'as failli le noyer.

— À ce rythme-là, c'est nous qui allons crever, s'il ne crache pas le morceau.

— Abruti, mort, il ne dira rien non plus.

Les deux débiles continuèrent à déblatérer sur comment sauver leur peau. J'en profitai pour me redresser et le regretta aussitôt lorsque les lacérations de mon dos se rappelèrent à moi. Aucune idée du nombre d'heures écoulées. La torture avait commencé au départ de Kim et montait crescendo depuis. Ce n'était rien comparé à la douleur de la trahison. Elle m'anéantissait, bien plus que tout ce que je supportais actuellement. Je ne pensais qu'à ça, je n'écoutais même plus l'échange de mes geôliers. Une seule chose tournait en boucle et accaparait mon attention : Kim.

Lorsque les hommes me lâchèrent, je m'effondrai au sol, exténué. La bile de mon estomac vide, mélangé à l'eau salée, remonta de nouveau le long de mon œsophage pour se répandre sur les pompes du mec le plus proche de moi.

— Putain ! Fais gaffe, connard ! cria-t-il, me décochant un coup de pied dans la mâchoire.

Projeté en arrière, mon corps bascula et ma tête tapa sur le bitume en un bruit sourd qui résonna dans mon crâne jusqu'à ce que je perde conscience à nouveau.

Les minutes, les heures, peut-être même les jours s'enchaînèrent de façon similaire. Brûlures, noyade, coups, attaques psychologiques, persécutions dont mon cerveau ne voulait pas se souvenir. On m'affamait, m'empêchait de dormir et les évanouissements dus à un choc trop violent étaient mes uniques périodes de répit. Park était revenu plusieurs fois me menacer, seul, sans jamais participer à mon supplice, comme si mon sang trop impur pouvait lui tacher la peau. Dans de rares moments de lucidité, j'imaginais ma sœur et mon ami, planqués quelque part. La poursuite de mon calvaire témoignait de leur sécurité, sinon il me les aurait foutu sous le nez pour me faire parler. Combien de temps devais-je encore tenir ? 24 heures...

🌙

— Bonjour, monsieur Park, il n'a toujours pas parlé, compris-je vaguement, à moitié conscient.

— Majorez l'intensité. Je ne vous paye pas pour rien !

— Mais monsieur, il tombe dans les pommes de plus en plus souvent. Si on augmente les décharges, il risque d'y rester.

— Injectez-lui de l'adrénaline pour le maintenir éveillé.

— Vous avez...

Je n'entendis pas la suite et basculais une nouvelle fois.

🌙

L'odeur du sang se distinguait en premier. Elle recouvrait celle de rouille et de moisissure des lieux. J'avais appris, au cours de mes entretiens avec mes deux nouveaux potes, être retenu dans l'ancien hôpital de l'Underground. Fermé depuis des années, Park l'avait réquisitionné pour son trafic. Nous occupions le pôle de médecine légale, les salles d'autopsies étaient parfaites pour tirer les vers du nez sans galérer avec le nettoyage.

Des coups à la porte focalisèrent mon attention, je tentais par tous les moyens de me concentrer sur quelque chose pour ne pas devenir fou.

— Sortez ! cracha la voix de Park.

Les deux gorilles face à moi s'exécutèrent alors que mes yeux rivés vers le sol carrelé observaient deux paires de souliers flous. Je m'efforçais avec difficulté de relever la tête pour apprendre l'identité de l'accompagnateur de mon pire ennemi. Les plaies parcourant mon corps m'en empêchèrent. Au bout de mes limites, je priais pour qu'Hobi et Lu soient en sécurité, je n'en pouvais plus. J'allais craquer.

— Je te le laisse. Tu as vécu avec lui, tu dois connaître ses points faibles. Fais-le parler. Et tâche de ne pas me décevoir.

Des pas s'éloignèrent jusqu'à quitter la pièce et, quand la porte claqua, plus aucun bruit ne résonna. Pourtant, il subsistait, debout devant moi. Mon cœur battait à tout rompre d'avoir à portée de main celui qui m'avait brisé. Je n'avais qu'une envie, me jeter sur lui et le démonter. Ma carcasse restait immobile cependant, bien trop faible pour le moindre mouvement. Le contact d'un tissu sur mon visage m'électrisa. Je relevai précipitamment la tête pour voir ce qu'il foutait. La douleur fut telle que je m'écroulai.

— Ne bouge pas, susurra-t-il.

Je voulus l'envoyer paître, lui interdire de me toucher, surtout avec autant de douceur, mais m'étouffais dans un gargouillis avant de recracher du sang. Mes cordes vocales, trop irritées d'avoir crié ma souffrance, ne répondaient plus.

— Tiens, bois un peu d'eau.

Sa main vint soutenir ma mâchoire et un liquide froid coula entre mes lèvres. J'avalai quelques gorgées, que je vomis aussitôt. Un courant d'air sur la peau de mon dos me rappela ma nudité, un frisson m'échappa. À bout de force, je sombrais une nouvelle fois.

🌙

— Sun ! Hey, Sunny, réveille-toi !

Je rêvais. Il ne pouvait en être autrement. La voix de mon meilleur ami m'appelait. Les inflammations de mon corps et l'odeur ne laissaient aucun doute sur l'état et le lieu dans lesquels j'étais. Ou bien, ça y était, j'étais devenu fou.

— Eh buddy, lève-toi !

On tâchait de me soulever, je ne faisais aucun effort. Une autre paire de bras rejoignit la première et m'arracha un cri de douleur.

— Fais attention, tu lui fais mal !

Cette voix que je pouvais reconnaître entre mille m'électrifia. Je repris d'un coup possession de mon esprit et tentai d'ouvrir les yeux, complètement tuméfiés, il m'était compliqué de discerner quoi que ce soit.

— Je fais comme je peux j'te signale. Aide-moi, il ne peut pas marcher dans cet état. Si tu nous avais prévenus, on n'en serait pas là !

Ses mains se posèrent sur la peau nue et meurtrie de mon échine et me poussèrent contre mon ami. Dans un réflexe, je tâchai d'échapper à son contact et manquai de me péter la gueule avant qu'il ne me rattrape. Il m'installa difficilement sur le dos d'Hoseok.

— Est-il stable ?

— Ouais, c'est bon, je le tiens. Vas-y, je te suis.

La douce chaleur de Hobi me fit un bien fou, son odeur, sa respiration que je sentais contre ma joue. Je n'hallucinais pas ? Un tissu recouvrit mes épaules et pour la première fois depuis un temps inconnu, je m'endormis, à bout de force. Peut-être était-ce bien un rêve. Je divaguais complètement. Peu m'importait. Tout pouvait bien s'arrêter là, je n'en avais plus rien à foutre.

🌙

— Arrête de reculer ! Je n'arrive pas à changer tes pansements. Putain, tes points de suture vont lâcher !

Je m'étais réveillé deux heures plus tôt dans un lieu inconnu, en présence de mon meilleur ami. D'après ses dires, j'étais resté inconscient trois jours, durant lesquels il m'avait prodigué les premiers soins comme il avait pu grâce à un contact de l'Underground. Bien trop abîmé par les coups reçus, je pouvais à peine parler, ma mâchoire me faisait souffrir. Mon arcade fendue et gonflée tirait ma paupière, floutait ma vue. C'était supportable, il avait dû me shooter à la morphine. En revanche, mon dos me brûlait atrocement et mes jambes soutenaient difficilement mon poids. J'en avais subi les frais lorsque j'avais voulu me lever, conscient de ma liberté, pour partir à la recherche de Kim et lui casser la gueule. Ma chute avait alerté Hobi qui ne me quittait plus depuis. Il s'évertuait à panser mes plaies, appliquer produits et crèmes plus astringentes les unes que les autres.

— Viens ici ! râla-t-il une nouvelle fois, me menaçant d'un cathéter. Il faut changer ta perf. Tu n'as rien bouffé depuis des jours.

Je parvins à me calmer légèrement, la panique passée de voir que mon meilleur ami pétait la forme et sans marques apparentes si ce n'était les cernes sous ses yeux.

— C'est Jin qui m'a fourni le matos, m'expliqua-t-il sous l'œil inquisiteur que je lançais à la perfusion. Tu dois la garder encore un moment, ta mâchoire a pris cher, tu ne peux pas manger comme il faut. Elle te permettra de t'alimenter en attendant.

Il m'était impossible de me rendre dans un hôpital, j'en avais parfaitement conscience. Ma convalescence s'allongerait d'autant plus. Je m'en foutais. J'étais vivant, mon meilleur ami aussi, et sa mine réjouie n'augurait rien de mauvais concernant ma sœur, c'était le principal.

Dans un désir de prendre de ses nouvelles, je portais la main à mon pendentif pour lui demander où elle était, mais ne sentit rien sous mes doigts. Putain mon pendentif !

— Je suis désolé, tu ne l'avais pas sur toi. Tu as dû le perdre.

Mon cœur se serra à cette nouvelle. Je ne pus retenir une larme, c'était le seul souvenir de ma mère. Mon dernier lien avec elle.

— Lu... ? formulai-je d'une voix rauque après un effort titanesque.

— Chut, ne parle pas. Tu vas ouvrir tes plaies.

— Lu ?

Pourquoi ne me répondait-il pas ? Mes inquiétudes revinrent d'un coup, mon corps se couvrit de frissons. Je puisais dans mes toutes ressources pour me redresser, sa main m'en empêcha.

— Non, ne bouge pas.

Je voulais que l'on m'explique. Où étais-je, où était ma sœur, combien de temps, comment ? Toutes ses questions s'entremêlaient et m'agitaient à tel point qu'il consentit à lâcher son coton imbibé de désinfectant pour me répliquer.

— Lu va bien. On est chez Jin. Il nous a recueillis quand on a réussi à te faire sortir.

— On ?

— Ne parle pas ! Oui, on. C'est Taehyung qui t'a sauvé. Enfin, on n'en aurait pas eu besoin si cet abruti nous avait expliqué ce qu'il comptait faire.

Kim ? Bah voyons ! C'était à cause de ce connard que j'avais été enfermé. Il avait même contribué à ma torture. Je me souvenais très bien que Park l'avait laissé seul avec moi pour finir le sale boulot.

— Je sais que tu ne comprends pas grand-chose et que tu dois te poser beaucoup de questions. Il t'expliquera tout ça en temps voulu. Park est furieux et te recherche. Il t'a gardé captif deux jours et tu n'as rien lâché. Putain mon pote t'es incroyable. T'as rien lâché.

Deux jours ? Seulement ? J'avais l'impression d'y avoir passé des semaines.

— Lu ?

— J'ignore où elle est, mais elle va bien. Taehyung s'en est occupé.

Quoi ? Il se foutait de moi ? Comment pouvait-il rester calme alors que c'était cet enfoiré qui m'avait vendu à son connard de père ? Qui avait tout calculé depuis le début ? Il avait réussi à le tromper lui aussi ? Je devais lui faire comprendre que c'était un piège, qu'on devait partir d'ici. Je tentais une nouvelle fois de me lever, affolé, mais une deuxième paire de bras arrivèrent en renfort pour aider Hoseok à me maintenir en place.

— Mini ! Si tu continues, tu vas te blesser davantage ! maugréa Jin.

— Tu as besoin de repos. On attend que Taehyung revienne, ensuite on discutera tous ensemble du plan. Je ne te lâcherais pas mon pote. Je suis désolé. Je t'ai laissé tout gérer, trop aveuglé par ma haine. Si tu savais comme je m'en veux.

Mon meilleur ami commença à sangloter, ce qui eut le don de me calmer, peu habitué à le découvrir dans cet état.

— J'ai vraiment cru te perdre. Quand je ne t'ai pas vu rentrer, j'ai paniqué. Ton alerte n'a pas sonné, Taehyung et Jungkook ne répondaient pas, continua-t-il en pleurs. J'ai réellement imaginé que c'était la fin.

Putain, comment pouvait-il encore croire Kim ? Je devais l'avertir ! Je... Merde. Les médocs... Je n'arrivais plus à lutter. Le sommeil me gagnait. Je devais le prévenir...

🌙

https://youtu.be/6enZdk9LTqs

— Vas-y, explique-lui ton idée brillante qui a failli me coûter mon meilleur ami !

— Yoongi, je...

— Ne prononce pas mon nom ! crachai-je à Kim. Et dire que j'ai été assez con pour te révéler mon identité !

Sept jours depuis mon réveil et je me planquais toujours chez Jin. Hobi avait ramené Kim pour qu'il argumente ses actions. Je n'avais aucune envie de l'écouter. Il m'avait trahi, fin de la discussion. Je désirais seulement savoir où se trouvait ma sœur. C'était l'unique raison pour laquelle j'avais accepté de le voir sans lui crever les yeux. Hoseok était parti à sa recherche et nous avions tenté de la joindre sans succès. Le gamin aux abonnés absents ne signifiait qu'une chose : Kim les planquait. Pourquoi ? Où ? J'avais bien l'intention de le découvrir. En attendant que monsieur daigne se montrer, je rongeai mon frein. J'avais repris des forces, pouvais de nouveau parler et m'alimenter tout seul si je n'avais pas à mâcher. Il m'était encore difficile de marcher longtemps et certaines plaies avaient du mal à cicatriser. Par chance, les nouvelles balafres sur mon visage disparaîtraient avec le temps, contrairement à celle qui me lardait l'œil droit.

— Laisse-lui au moins une chance de t'expliquer, rouspéta Jin.

— Je ne cautionne pas ses actes. Il aurait dû nous en parler, ça t'aurait évité de... oh mon dieu Sunny. Mais je peux te garantir qu'il a remué ciel et terre pour te sortir de là, quitte à risquer sa propre vie.

Renfrogné, je croisai les bras sur mon torse.

— Où est ma sœur ?

— En sécurité.

— Où ?

— Écoute, tu n'as rien à craindre à son sujet. Je te promets qu'il ne lui arrivera rien, soupira Kim.

— Ah parce que tu penses encore que je te fais confiance ? Pourquoi tu ne me dis pas où elle est ?

Le ton montait. Je me levai du canapé du dealer avec difficulté et jetai un regard noir sur Kim.

— Parce que j'ai peur que si je te donne sa localisation, tu m'abandonnes et ne termines pas la mission, tonna Kim d'une voix grave, après s'être dressé à son tour.

— Tu te fous de ma gueule ? Tu me fais du chantage en plus ?

Je m'approchais de lui pour le frapper, mais mon ami me maintint par le bras.

Sunny, écoute-le au moins.

— Hobi lâche-moi sinon c'est toi que je démonte, crachai-je, hors de moi. Depuis le temps que je me retiens de lui en coller une, il va manger mon...

— Yoongi ! Maintenant, ça suffit. Tu t'assois et tu l'écoutes.

Pétrifié à l'évocation de mon prénom, je m'étais stoppé dans mon élan. Jamais mon ami ne m'appelait ainsi. Choqué, je me rassis au côté de Jin, face à ce bâtard. Comment pouvaient-ils lui faire confiance ?

— Vas-y, fais-nous le topo, l'incita Jin.

Je n'avais pas suivi pourquoi il avait été intégré à la mission ni même pourquoi il s'investissait autant. Comme il me recueillait et avait participé à mes soins, je décidai de ne pas relever.

Kim se racla la gorge, attrapa son sac et commença ses explications :

— Je t'ai rapporté cela. Il n'y a pas de traceurs ni de mouchards, tu peux vérifier.

Je lui arrachai mon ordinateur portable des mains et analysai son contenu méticuleusement. En effet, personne n'avait réussi à forcer l'accès, rien n'avait été installé, ni piraté. Des amateurs.

— C'est pour ça que tu étais injoignable ? questionna Hoseok.

— En effet, je devais continuer de faire croire à Park que je suis de son côté.

« Park » ? Et non « monsieur Park », c'était une première.

— Actuellement, il présume que je recherche Sun.

— Il n'a donc pas capté que c'était toi qui l'avais aidé à s'échapper ? s'étonna Hobi. Comment as-tu fait ?

— Avec de l'argent, tout est possible. Pour le reste, on va dire que j'ai appris auprès du meilleur, ajouta-t-il son regard sombre focalisé sur moi. Il ne devrait pas tarder à s'apercevoir que quelqu'un a subtilisé le PC. Il me fallait juste gagner du temps pour que tout se mette en place.

— OK, et pour ta mère tout est bon ? intervint Jin.

— Oui, ils se tiennent prêts et n'attendent plus que la diffusion des preuves.

Visiblement, j'étais le seul à ne pas comprendre de quoi ils parlaient et ça m'agaçait. Mes amis faisaient confiance au commanditaire de mon enfermement et d'être gardé à l'écart comme ça accentuait la tension dans mes membres. Mes épisodes d'inconscience lors de mon rétablissement m'avaient complètement déconnecté de la mission.

— Quelqu'un m'explique ?

Kim se tourna vers moi les sourcils relevés, un air choqué sur le visage.

— Ils ne t'ont rien dit ?

— Dit quoi ? persiflai-je.

— La phase finale du plan est en marche. Ma mère a contacté toutes les personnes susceptibles de tenir tête à Park. Ils ont la main mise sur la presse. Une fois les vidéos révélées au grand public, ils tiendront une conférence pour confirmer leur contenu et pour dénoncer leurs agissements. Ils demanderont sa destitution.

— De quelles vidéos tu parles ?

— Hum, c'est à ce moment que tu interviens, avec toutes les preuves que l'on a contre lui. Notamment les images de l'hôpital, les fichiers que tu as récupérés sur son ordinateur, toutes les sauvegardes que tu as faites depuis le début de la mission. Chaque petit détail corroborant nos propos.

— Et si je refuse ?

— Je devrais me contenter des vidéos que j'ai moi-même prises, souffla-t-il la tête baissée.

J'avais le sentiment que cette information ne me plairait pas.

— C'est-à-dire ?

— Taehyung a réussi à filmer Park quand il travaillait pour lui. Il s'est servi du dispositif de ma paire de lunettes-espion. Il a implanté la caméra dans des lentilles.

— Certaines séquences peuvent le compromettre, en particulier celle où je l'accompagne dans l'Underground.

Toute mon attention était focalisée sur mon client. Qu'est-ce qu'il avait filmé dans l'Underground ? Ne me dites pas que...

— Je... hésita-t-il. Je possède des images de ta captivité, des ordres qu'il a donnés à ses sbires pour te faire parler et aussi de...

Sa voix se brisa sur ses derniers mots, ses prunelles étrangement luisantes fixées sur moi.

— Quoi ? Tu t'es servi de moi pour obtenir des preuves ?

— Non ! Bien sûr que non ! Jamais je n'aurais fait ça. Si tu savais comme j'ai eu peur pour toi. Sun je t'en prie crois-m...

— Arrête ! Arrête de mentir. Tu m'as trahi. Tu m'as vendu à ton père !

— Ce n'est pas mon père ! cria-t-il. Ce... Ce n'est pas, mon père.

— Pour quelqu'un qui lui dénichait toutes les excuses du monde, je te trouve bien catégorique. À croire que c'est ta spécialité de retourner ta veste.

Sunny !

— Quoi ? Toi aussi tu le défends ? Après ce qu'il m'a fait ? Je te rappelle pourquoi tu n'as plus voulu bosser sur la mission ? Eh bien voilà, tu avais raison. Tel père, tel fils.

— Alors c'est ainsi que tu me vois ? Avec tout ce qu'on a partagé, c'est cela l'opinion que tu as de moi ?

— Tu m'as livré à ce connard, tu lui as donné mon nom, tu refuses de me dire où se trouve ma sœur. Jamais je ne te pardonnerais. Jamais ! hurlai-je.

Ma poitrine se soulevait à cause de l'effort. Je n'avais même pas remarqué que je m'étais relevé. J'allais renchérir, mais Kim me devança, à son tour sur ses pieds.

— Je vois. Fais en ton âme et conscience. Je t'accorde jusqu'à demain pour nous fournir tes preuves. Si d'ici là je n'ai pas de tes nouvelles, on lancera l'offensive avec les miennes uniquement.

Sur ces mots, il tourna les talons et se dirigea vers la sortie. Il ne put cacher la larme juchée sur sa pommette, me laissant avec un sentiment amer.

🌙

Je consentis à fournir toutes les preuves à Kim. Mon désir de voir tomber Park était plus grand que la haine que j'éprouvais envers son fils. Toujours planqué chez Jin, je regardais les infos avec Kim dans le salon du dealer, pendant que celui-ci préparait le repas avec Hoseok.

— Monsieur le gouverneur Park, qu'avez-vous à répondre face à ces accusations ? Reconnaissez-vous les faits ? Les vidéos vous montrent clairement en train de commanditer la torture de ce jeune homme ! déclara une journaliste.

— Sachez que les images sont trafiquables, répliqua Park les mains le maintenant au pupitre, tremblantes, face à la foule.

Depuis ce matin, suite à la diffusion massive des vidéos et documents sur les réseaux, il ne pouvait plus sortir de chez lui sans se faire harceler par les citoyens. Dès lors, ces collaborateurs délayaient tour à tour leurs langues, dénonçaient ses magouilles dans l'espoir d'échapper aux mailles du filet.

— Le dossier médical de votre fils prouve que vous l'avez drogué avec l'aide de votre confrère, le directeur Choi !

— Ces accusations sont aberrantes, jamais je n'aurais orchestré pareille chose, voyons.

— Que pouvez-vous nous dire sur la prise de position de vos co-dirigeants ? Sur votre projet de loi ? Souhaitez-vous vraiment créer un test génétique pour déceler l'homosexualité dès la naissance ? Que comptez-vous faire de ces enfants ?

Les journalistes enchaînaient les questions face à un Park qui peinait de plus en plus à garder bonne figure. Fébrile, son front luisait sous les flashs incessants des reporters, les cernes sous ses yeux injectés de sang en disaient long sur l'état de ses nuits. Quant à son teint grisâtre, sa lèvre fendue et l'énorme bleu sur sa pommette mal camouflé avec du maquillage auraient presque pu me faire pitié si je ne jubilais pas autant.

— Il est foutu ! déclarai-je.

— Hmm, confirma Kim sans lâcher l'écran.

Sur les réseaux, la vague de haine à son encontre continuait de croître. En à peine quelques minutes, tous le condamnaient. Il était trop tard pour lui, que les faits soient avérés ou non. L'opinion publique avait tranché, il ne pourrait plus revenir en arrière. On avait réussi à tirer profit de cette société de merde, à exploiter son fonctionnement contre son créateur. Sa loi ignoble avait fait un tollé. L'association de l'harmonie des communautés était montée aux créneaux, des manifestations s'organisaient pour revendiquer l'acceptation de toutes les communautés et montrer leur soutien à la mémoire de Jimin. Il perdrait son poste, son pouvoir, et ne serait plus rien.
Mon ventre se retournait à l'idée d'avoir utilisé ses propres méthodes, mais on y était. Cette putain de mission était terminée, les parents de Hobi vengés, Jimin en sécurité entre les mains de vrais médecins et leur réseau de merde tomberait avec Park, Choi et mon père. Je n'aurai plus à subir son ignoble chantage. Les vidéos que Kim avait dévoilées ne montraient pas mon visage. Mon identité avait été sauvegardée. Je ne savais pas s'il l'avait caché exprès ou si le hasard avait bien fait les choses, je ne serais pas stigmatisé et pris en pitié par la population. À cette découverte, un profond soulagement m'envahit. Cela signifiait aussi que Luna ne serait pas mêlée à tout ça.

Je tournai la tête en direction de Kim qui fixait l'image de son paternel, une expression neutre sur le visage. Si je ne le connaissais pas si bien, j'aurais pu croire qu'il s'en foutait complètement. C'était sans compter sa mâchoire crispée, ses doigts qui jouaient avec ses bagues ainsi que sa langue qui humidifiait régulièrement sa lèvre inférieure. Ses yeux balayaient d'un mouvement rapide le cadran de sa montre. Est-ce qu'il attendait quelqu'un ? Il avait peut-être un rendez-vous pour le bar. J'imaginais que maintenant que tout était terminé, il reprendrait ses activités.

La sonnerie de mon portable capta mon attention. Posé devant Kim sur la table basse, il affichait un numéro inconnu. Mon client vérifia d'un bref coup d'œil l'émetteur de l'appel.

— Allo ? acceptai-je la communication, confus.

Les seules personnes possédant ce numéro se trouvaient dans cet appartement à part...

— Yoon ! C'est moi.

— Luna ! Luna c'est bien toi ? hélai-je, après avoir bondi sur mes jambes.

Kim, toujours assis non loin de moi, étira un faible sourire du coin de ses lèvres avant de se lever. Il contourna le canapé, attrapa ses chaussures dans le sas de l'entrée et sans un mot ni un regard en arrière, quitta le logement.

🌙

Taehyung

Je quittais l'Underground rassuré des retrouvailles de Yoongi et sa sœur après lui avoir notifié un peu plus tôt dans la journée que le danger était passé et qu'elle pouvait à présent contacter son frère. Avec le décalage horaire, je n'étais pas étonné qu'elle ne l'appelle que maintenant. Je n'avais pas réussi à avouer à Yoongi que si j'avais orchestré tout cela, c'était pour la protéger. Lorsque Park m'avait convoqué suite à l'enterrement de Jimin, c'était en réalité pour me faire chanter. Il souhaitait me modeler à son image pour que je prenne la succession de mon frère et m'avait menacé. Il avait trouvé Luna et savait qu'elle était la sœur du pirate informatique. Il comptait l'attirer grâce à elle et les tuer tous les deux. J'avais réussi à gagner du temps et à le convaincre que je suivais la piste de Sun, et que s'il me promettait d'épargner Luna, je lui servirais le hacker sur un plateau. Jamais Yoongi n'aurai laissé qui que ce soit toucher à sa sœur. Je ne savais pas comment le protéger, alors je pouvais au moins la sauver, elle, dans l'attente de trouver une solution. Je l'avais envoyé à l'étranger dans l'université de ses rêves sans un mot à Park. Jungkook m'avait assuré de l'accompagner et de prendre soin d'elle. À aucun moment sa vie n'avait été menacée et si je l'avais caché à son frère, c'était parce que j'étais terrifié à l'idée de le perdre. Égoïstement, sa localisation que j'étais le seul à connaitre maintenait le lien que j'avais avec lui. Même Jin et Hoseok, qui m'avaient épaulé pour lui faire quitter le pays et manipuler Park puis délivrer Yoongi, ne connaissaient pas la destination de Luna. J'aurais pu rester ce soir, lui dire que j'avais veillé sur elle tout ce temps, à ce qu'elle ne manque de rien, qu'elle ait un avenir et un futur radieux, loin de tout ça, si je n'avais pas l'impression que mes paroles sonneraient comme des excuses pour racheter ma trahison. Alors j'avais laissé Luna le lui dévoiler. Je l'avais perdu, mon ego avait fini de détruire le peu d'estime qu'il aurait pu avoir pour moi. Le bonheur de le savoir en vie et sorti d'affaire apaisait quelque peu mon cœur meurtri. J'avais eu tellement peur pour lui, chaque coup qu'on lui avait porté me lacérait les entrailles et faire semblant devant ce monstre que je rêvais d'anéantir avait été un calvaire. Il avait voulu tuer mon frère puis l'homme que j'aimais. Quand j'étais revenu le voir juste avant les révélations publiques de ses actes, j'avais bien failli moi aussi laisser ma haine contrôler mon corps. Je m'étais jeté sur lui, l'avais frappé de toutes mes forces si bien que ses gardes s'étaient mis à trois pour me maîtriser.

— Allo, Hooshik ? répondis-je au majordome de Park.

— Monsieur Kim, je suis navré, nous n'avons rien pu faire, nous sommes arrivés trop tard, lâcha l'homme de maison d'un souffle saccadé et incertain.

— Qu'y a-t-il ?

— Je... C'est... monsieur... Park, il...

— Respirez, j'ai du mal à vous comprendre.

À l'autre bout du fil, je l'entendis prendre une profonde inspiration, hésiter, avant que l'annonce ne tombe :

— Monsieur Park... Il a mis fin à ses jours.

🌙

Trois jours étaient passés depuis le suicide de Park. Jimin avait appris la nouvelle depuis son centre de rééducation et nous avions pleuré tous les deux au téléphone. Non de tristesse. Plutôt de soulagement que tout soit terminé ; d'incompréhension face à la folie qu'il avait choisi d'emprunter depuis le décès de sa femme ; afin d'évacuer cette tension et ce stress qui nous rongeait depuis plusieurs années maintenant. Tout était fini. Mon frère se portait beaucoup mieux, même s'il avait encore des problèmes d'élocution et fatiguait rapidement, ses progrès se montraient encourageants. Il m'avait informé de son refus de rentrer vivre à Geoul, pour lui cette cité ne symbolisait que de mauvais souvenirs. Il souhaitait rester auprès de Rosé, Yerim et Namjoon, garder sa fausse identité, laisser croire à tout le monde que le fils de Park Seungil était bien mort. Ce dernier m'ayant adopté peu de temps avant le dénouement de notre mission, je devenais officiellement l'héritier de la famille Park. Sa place au gouvernement me revenait de droit ainsi que sa fortune et, par conséquent, celle de Jimin.

Ma puce me manquait énormément. Rosé m'avait promis de nous laisser en contact mais je ressentais déjà son absence. Je gardais un de ses doudous qu'elle m'avait offert avant de partir précieusement avec moi. Ces pensées tournaient en boucle dans ma tête tandis que je donnais un coup de propre derrière le comptoir du bar. Les oreilles de Téra m'informèrent de la venue d'un client avant que la porte ne s'ouvre.

— Nous fermons, précisai-je sans même me retourner vers le nouvel arrivant.

— J'ai pourtant l'habitude de faire la fermeture avec le patron, railla une voix qui me procurait toujours les mêmes frissons. J'ai eu tes messages.

Je fis volte-face instantanément, mon balai tomba sur le sol. La casquette qu'il portait pour dissimuler son visage laissait entrevoir quelques hématomes et coupures, il avait regagné des couleurs. Il n'était jamais venu ici sans maquillage, c'était la première fois et la raison me paraissait évidente quant à la quantité de blessures à camoufler. Un masque antipollution reposait sous son menton, les manches longues de sa chemise ouverte sur son tee-shirt cachait ses avant-bras et son jean skinny me rassura sur sa prise de masse, légère, mais suffisante pour que je comprenne qu'il avait recommencé à s'alimenter.

— Lesquels ?

Je ne l'avais pas revu depuis le coup de fil de sa sœur, il refusait de me parler. Je l'avais toutefois tenu au courant des événements récents, pris de ses nouvelles, m'était excusé de nombreuses fois. Assis sur ma fierté ainsi que mon ego et je lui avais envoyé le dernier versement que je lui devais suite à l'accomplissement de la mission, avec une rallonge pour Hoseok et Jin en prime.

— Tous, répondit-il tout en caressant Téra qui réclamait des papouilles contre sa jambe.

Malgré sa posture droite et ancrée, je le connaissais suffisamment pour comprendre qu'il demeurait encore fragile sur ses appuis.

— Je te sers quelque chose ? L'​​​​​​​incitai-je à s'asseoir. Je n'en ai pas pour longtemps, si tu m'accordes quelques minutes je termine et l'on pourra monter à l'appart. J'ai quelque chose à te rendre.

Son sourcil se releva, il ne commenta pas et se contenta d'acquiescer et de prendre place sur un tabouret face à moi.

— Comment se sont passées les funérailles ? m'​​​​​​​interrogea-t-il alors que je nettoyais les tireuses à bière.

— Rapide et efficace. Personne n'est venu, la veillée n'a duré qu'une heure. J'​​​​​​​ai signé les papiers et je suis parti.

— Je crois que j'aurais aimé le voir brûler, avoua Sun.

— Je le pensais aussi, mais au final, je n'ai éprouvé aucune satisfaction. J'aurais préféré qu'il vive pour assumer et subir la haine de tous ceux à qui il a nui.

— Moi ça ne m'étonne pas, affirma-t-il en jouant avec son verre. C'était un lâche. La pendaison par contre ? Ça, c'était inattendu.

Je ne percevais aucune jouissance dans ses propos, juste l'énoncé de faits, purement et simplement. J'imaginais qu'il lui faudrait du temps pour retrouver une certaine paix intérieure, je ne pouvais que le comprendre. Nous continuâmes à échanger des banalités durant mon nettoyage puis nous montâmes au salon. Me savoir ici avec lui, là où tout avait commencé, m'imprégnait d'un sentiment étrange. Je ne décelais pas s'il était enclin à me pardonner ou non, ni la raison de sa visite, que prévoyait-il ensuite.

— Assieds-toi, proposai-je avant de m'éclipser vers ma chambre.

Lorsque je revins, je m'installai à ses côtés sur le canapé, un frisson parcourut mon échine aux souvenirs des moments que nous avions partagés sur celui-ci. Mon cœur se serra, je réalisais le désirer toujours autant si ce n'était plus qu'avant et mes choix avaient mis un terme à tout ça.

— Tiens.

Je déposai l'objet dans le creux de sa main, sous son regard ébahi.

— Mon pendentif ! Je le croyais perdu.

— Il s'est cassé lors de ta capture. Excuse-moi d'avoir tardé à te le rendre, j'ai eu du mal à trouver un artisan capable de le réparer sans dénaturer la maille de la chaîne.

— Merci.

Ses pupilles brillantes de reconnaissance me bouleversèrent. Heureusement, il me tourna le dos. Je compris qu'il me demandait de l'aide pour le lui attacher et m'empressai de répondre à sa requête silencieuse. Sa nuque frissonna lorsque mes doigts effleurèrent sa peau et je pus entendre sa respiration s'accentuer de façon subtile. Son corps réagissait toujours au mien et je mentirais si au fond de moi je n'en éprouvais pas une certaine satisfaction. Je voulais me battre pour lui. Non pas pour le récupérer, il ne m'appartenait pas, mais pour lui montrer l'amour sincère que je continuerai de lui porter peu importe sa décision.

Je ne pus m'empêcher de caresser la base de ses cheveux dans un réflexe incontrôlé. Je retirai bien vite ma main, conscient que je n'arriverai pas à m'arrêter si j'allais plus loin.

— Taehyung, murmura-t-il, la chair de poule dressée sur sa peau.

Mon prénom prononcé par sa voix rauque me remua les entrailles et je tentai de reculer avant que mon inconscient ne prenne la maîtrise de mon corps et ne me fasse faire une bêtise. Il se retourna à ce moment, plongea ses iris dans les miens, sa poitrine animée de mouvements saccadés et se jeta sur mes lèvres. Une larme de joie coula le long de ma pommette sans que je ne puisse la retenir, trop heureux de retrouver cette sensation la plus exquise à mon sens. Il m'avait tellement manqué, je n'osais y croire. Je répondis à son baiser avec passion, ses mains parcouraient mon corps, tandis que les miennes tentaient de me maintenir, posées de chaque côté de son visage. Notre échange prit fin quand l'air vint se raréfier, il ne me lâcha pas pour autant. Je continuais de m'agripper à lui comme je m'accrochais à l'infime promesse que je ne rêvais pas.

— J'y arrive pas, grogna-t-il.

https://youtu.be/ePI4jH8pDb4

Ma poitrine se contracta à mesure que mon cerveau interprétait ses paroles. En avait-il envie sans parvenir à passer outre ses ressentiments ?

Troublé, sur le point de m'effondrer d'avoir espéré, je me reculai légèrement. Sa poigne me stoppa.

— J'arrive pas à te résister, précisa-t-il.

Figé, je n'étais pas certain d'avoir bien compris. Face à ma confusion, il prit l'initiative de relever son tee-shirt. Je crus suffoquer, c'était la première fois qu'il l'ôtait de son plein gré devant moi. La culpabilité m'envahit aussitôt quand mes yeux se posèrent sur toutes les marques présentes sur sa peau, certaines probablement encore douloureuses.

— J'ai envie de toi.

— Je... Tu... Tu en es sûr ?

— Certain.

Il se leva avec une extrême lenteur, ses iris braqués dans les miens, une aura de prédateur, pour se placer devant à moi, entre mes cuisses, sans jamais rompre le contact. J'entrepris de parsemer chaque hématome, chaque entaille, chaque lésion, mes lèvres recouvraient son épiderme de baisers comme s'ils pouvaient les soigner. Ses mains dans mes cheveux m'encouragèrent. J'essayais de me montrer le plus doux possible, attentif au moindre gémissement qui s'échappait de sa bouche. Je sentais sa peau chauffer sous mes doigts et son excitation face à mon visage était aussi dressée que la mienne. Il mit fin à la redécouverte de son corps, réduisit l'espace entre nous pour s'asseoir à califourchon sur moi.

— Je... J'aimerai... hésita-t-il.

Je caressai du bout du pouce la seule cicatrice de son visage qui ne s'estomperait pas et l'encourageai d'un signe de tête.

— J'aimerais te faire l'amour, finit-il par avouer les joues légèrement rouges.

Un hoquet de stupeur traversa la barrière de mes lèvres. Les images de notre unique tentative, soldée par un échec et la douleur qu'il en était résulté, s'immiscèrent dans mon esprit. Il dut interpréter ma réaction pour un refus, car, gêné, il se dégagea de moi. Je le retins bien vite, mettant fin à mon mutisme afin de rétablir la vérité.

— Attends. Fais-moi l'amour, affirmai-je mes yeux plongés dans les siens.

— Tu... Tu es sûr ?

— Putain ouais.

Mon langage lui arracha un sourire et je l'attirai à moi pour l'embrasser. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais le droit à cette seconde chance, mais je m'en saisissais et même l'appréhension, la peur de souffrir et mes craintes les plus profondes ne parviendraient pas à m'en empêcher.

— Je ne veux pas te faire mal, dis-moi, si je... enfin, tu sais comme l'autre fois.

— Ne t'inquiète pas, mon ange. Putain Sun je t'aime tellement, murmurai-je à son oreille dans un soupir de bien-être et de soulagement.

— Yoongi.

— Hein ?

— Appelle-moi Yoongi.

Et c'est ainsi que je l'avais nommé toute la nuit. J'avais crié son prénom, perdu dans ses bras comme jamais avec personne. Une tendresse infinie que je ne connaissais pas chez lui, me retourna l'estomac, me toucha au plus profond de mon âme. Nous nous étions abandonné l'un à l'autre, sans réserve, sans barrières, avec nos maladresses, notre inexpérience, dans le respect, jusqu'à la délivrance.

— Taehyung, je crois que je t'aime.

Les larmes avaient coulé à ses mots. Autant les miennes que les siennes, alors je l'avais pris dans mes bras le caressais et lui répétais inlassablement à quel point il était magnifique et ô combien je l'aimais moi aussi jusqu'à ce que l'on s'endorme, l'un contre l'autre, sur ce canapé où tout avait commencé.

Le lendemain, au réveil, je réalisais qu'il était parti. Sans note ni de trace si ce n'est que son odeur. Il s'était volatilisé. Son numéro était injoignable, Jin et Jungkook ignoraient où il était et quand Hoseok refusa de me confier sa localisation, je compris qu'il l'avait fait exprès. Il ne souhaitait pas que je le retrouve et détruisait mon cœur, comme j'avais probablement démoli le sien. J'avais passé la plus belle nuit de ma vie juste avant d'entrer en enfer pour l'éternité. Il venait de me briser, comme je l'avais brisé.

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Hello ! Gros morceaux, pas vrai ?

J'espère que ce chapitre vous a plu et vous a apporté les éléments de réponse qu'il vous manquait.La mission est finie...

Au début, je pensais terminer l'histoire là-dessus, mais ça me brisait le cœur de les laisser comme ça. Et puis il reste quelques doutes et je déteste les fins ouvertes. Vraiment !

Du coup, j'espère que vous apprécierez le dernier chapitre et l'épilogue. Je n'en dévoile pas plus.D'ici la semaine prochaine, prenez soin de vous, je reste disponible pour toutes remarques ou questions.

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