Chapitre 27 : Hands
Sun
— Sun ?
— Mmmh ?
Silence.
— Qu'est-ce qu'il y a ? insistai-je, face à sa gêne inhabituelle.
On avait enchaîné un deuxième épisode, puis un troisième et un quatrième. Je ne me souvenais plus du titre, j'aimais bien. Au cours du visionnage, le clebs avait gratté à la porte et Kim lui avait ouvert. Il était maintenant couché au pied du lit et ronflait. Le chien, pas Kim. Le maître, revenu se caler sous les draps, en avait profité pour se coller contre moi et me prendre dans ses bras comme s'il tenait un gros coussin. Son excuse ? La même que pour dormir : il avait besoin de serrer un truc contre lui. Son menton reposait sur ma tête, ses doigts jouaient avec ceux de ma main et, à travers son étreinte, je sentais son cœur pulser contre mon dos.
— Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure.
— À quel propos ? questionnai-je distraitement, concentré sur la série en même temps.
— Tu me fais confiance ?
Était-ce le cas ? Au vu des récents événements, de plus en plus, c'était certain. De là à le faire entièrement...
— Pourquoi tu me demandes ça ?
Il soupira, n'ajouta rien. La suite de l'épisode défila sans qu'il y prête le moindre intérêt. Il se focalisait sur mes phalanges, caressait parfois ma paume de son pouce. Je finis par mettre la lecture en pause et attendis sa réponse.
— Tu tenterais à nouveau l'exercice du mur avec moi ?
— Celui d'hier ?
— Mmh.
— Je ne sais pas. T'as envie de le refaire ?
— Oui, j'aimerais bien, confia-t-il dans un murmure.
— Pourquoi ça ? Tu t'en es super bien sorti.
— Quand je me suis élancé, les yeux fermés, je ne pensais qu'à la peur de me faire mal. J'ai ensuite réalisé que certaines peines s'avéraient plus douloureuses que se prendre un mur, livra-t-il nos doigts entrelacés. J'ai vu ma vie défiler, mais je n'ai pas pu accéder au bout à cause de la distance trop courte. J'ai le sentiment de devoir encore traverser certaines choses non extériorisées.
— On le refera. Pourquoi tu me demandes si j'ai confiance en toi ?
— Au cas où tu voudrais aller au bout du processus toi aussi. Je ne te laisserai pas tomber.
— Je sais.
Je me remémorai le moment où il m'avait attrapé alors que mes démons me malmenaient. Le mur était pourtant très loin. Il n'avait pas hésité à parcourir autant de distance que moi. Il avait fait fuir mes peurs. Qu'elles étaient les siennes ? Quelles étaient les choses qu'il voulait encore affronter ? Son père ? Jimin ?
Notre nuit ?
https://youtu.be/Pow58y80BRo
Je n'avais plus jamais abordé le sujet avec lui. Il n'avait pas mentionné ses larmes ce soir-là et je n'avais pas avoué l'avoir entendu.
— Tu peux me le dire.
— Quoi donc ?
— Ce qui te trotte dans la tête. Je perçois ton cerveau mouliner à plein régime.
— Ce n'est pas si simple, confessai-je.
Il me libéra pour se coucher sur le côté. Je posai mon ordinateur sur le sol et adoptai la même position, face à lui. La vue de mes cheveux longs étalés sur l'oreiller lui fit esquisser un sourire. Il reprit ses caresses d'un geste tendre sur ma main. Pour une fois, nous demeurions calmes.
— On peut en parler si tu le souhaites.
Il avait deviné ? Je levai mes yeux dans les siens qui se promenaient partout sur mon visage, jonglaient du vert au marron, en passant par mes lèvres, mon nez, ma cicatrice...
— Je suis désolé, avouai-je enfin.
— Ça va, c'est moi qui ai insisté.
— Non, je n'aurais pas dû accepter.
— Tu regrettes ?
De façon imperceptible, ses doigts serrèrent les miens. Avait-il peur de ma réponse ?
— C'est mon comportement que je regrette. J'ai agi comme un gros con.
Il secoua la tête pour démentir mes propos.
— Tu n'étais pas en mesure de me gérer et j'en avais conscience, bien avant que l'on ne couche ensemble. Je savais dans quoi je m'engageais, tu n'as pas à t'en vouloir.
— Je peux être honnête avec toi ?
— Toujours.
En signe de soutien, il posa sa main sur ma hanche. La chaleur de sa peau brûlante traversait le tissu.
— J'ai le sentiment que tu te punissais.
Il se crispa, mais ne commenta pas alors je continuai :
— Un peu comme si tu avais accepté cette position pour défier l'autorité de celui qui t'a appris qu'un homme ne devrait pas être soumis, ne pleure pas, a l'obligation d'être fort, puissant. Ta réaction et ton mutisme après ça m'ont donné l'impression que tu te sanctionnais d'avoir été « faible ». Que tu le méritais pour avoir couché avec un mec ?
Il ne sembla ni fâché ni en colère, il considérait juste mes mots.
— Tu as sûrement raison. Peut-être qu'inconsciemment, j'ai perçu cela comme une vengeance personnelle qui s'est retournée contre moi. Une partie de moi s'en voulait de t'avoir utilisé pour déconstruire ses injonctions. D'un autre côté, tu n'as pas été tendre et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même.
— Tu ne méritais pas ça, je n'aurais pas dû être si... agressif. Je suis sincèrement désolé.
Il hocha la tête, signe qu'il acceptait mes excuses. Son pouce dénicha un espace de peau entre mon tee-shirt et l'élastique de mon caleçon qu'il caressa en des formes aléatoires. Son toucher me détendait, nous discutions tranquillement et je trouvais ça agréable.
— Est-ce que tu veux me confier ton ressenti ? demandai-je avec appréhension.
— Je peux me montrer honnête, moi aussi ?
J'acquiesçai sans hésiter.
— Je sais que pour toi ce n'était que de la baise, que tu ne fais pas l'amour, mais là, sérieusement... Cela ressemblait plus à un acte de torture. Je ne suis pas certain de souhaiter retenter l'expérience.
Son ton m'indiquait qu'il avait réellement souffert, mais qu'il avait pris du recul sur la chose. Cependant, la culpabilité me rongeait toujours et pour le coup, je n'étais pas sûr non plus de vouloir recommencer.
— Pardon.
— Seulement si tu me réponds franchement.
Son air prudent de retour, il ancra ses yeux dans les miens.
— As-tu déjà eu une relation sexuelle saine ?
Mon souffle se coupa à l'entente de cette question, mon cœur se comprima et je détournai la tête incapable de soutenir son regard. Il soupira fortement suite à mon silence éloquent. Sa main perchée sur ma joue m'encouragea à ne plus le fuir. Il approcha son visage, caressa mon nez avec le sien, jusqu'à ce qu'il dépose ses lèvres sur les miennes en un baiser doux et chaste. Il se recula pour m'observer et l'on resta un moment à se détailler. Je n'avais aucune idée de ce à quoi il pensait. Personnellement, j'étais confus. J'avais peur de me perdre, de ne plus être focalisé sur ma vengeance.
https://youtu.be/pMIb9HRKJJQ
Un rictus traduisit ses pensées, avant qu'il n'ajoute :
— Tu sais que mon innocence ne t'a pas oublié ?
— Je vais la bouffer, ton innocence.
Dans un sourire, je me jetai sur sa bouche pour l'empêcher de répliquer. Il me tira à lui quand il roula sur le dos pour que je le surplombe. On se dévorait l'un l'autre, tentant de prendre le dessus chacun notre tour, dans un combat de domination. Son excitation gonflait aussi vite que la mienne. On s'écarta le souffle court. Il en profita pour me détailler, passa ses doigts dans mes cheveux longs, puis sur ma tempe et enfin sur ma joue, retraçant ce sillon qui le fascinait pour une raison qui m'échappait.
— Tu es tellement magnifique.
Il m'adressait ces mots uniquement quand je ne portais ni maquillage ni artifices. Que voyait-il de si beau en moi ? Il s'assit contre la tête de lit, m'installa sur ses cuisses et vint remplacer sa main par ses lèvres sur ma pommette. Un frisson me parcourait chaque fois qu'il l'embrassait. Son nez caressa ma mâchoire tandis que ses paumes attrapaient mes hanches de façon envieuse.
— Est-ce que je peux t'apprendre ? murmura-t-il contre mon oreille.
— De quoi ?
— Comment avoir une relation saine ? Est-ce que je peux te guider ?
Ma respiration se coupa d'un coup, pas préparé à cette suggestion. Mille questions me traversaient l'esprit et son souffle chaud ne m'aidait absolument pas à me recentrer. Me proposait-il réellement de me baiser ?
— J'ai tellement envie de toi, confirma-t-il de sa voix rauque.
Il continuait d'embrasser mon cou alors que je tentais de réfléchir, mais sa langue me faisait perdre la tête.
— D... d'accord.
Un frisson parcourut mon dos, mélange d'excitation et de peur. Avais-je véritablement dit ça ? Kim descendit ses mains de ma taille à mes cuisses dans un geste rassurant. Ses grognements ponctuaient nos baisers. Il me rapprocha encore plus de lui, pressa mon bassin contre son érection. Il n'avait pas menti sur son envie. Cette stimulation alourdissait sa respiration. Il mordit ma lèvre, comme par vengeance et profita de l'effet de surprise pour mêler sa langue à notre échange. Je m'éloignai, à bout de souffle. Ses yeux me transpercèrent. Il se dégagea et se leva pour farfouiller dans son sac. Quelques secondes plus tard, Kim en sortit un préservatif ainsi qu'un tube de lubrifiant. L'idée qu'il puisse avoir élaboré tout un plan pour me faire tomber ne me plaisait pas du tout.
— Tu avais prévu ton coup ?
— Absolument pas.
Il avait l'air sérieux, mais je n'en démordais pas, assis sur son lit, les bras croisés. Il comprit ma méfiance et me rejoignit prudemment sur le matelas, son butin entre nous.
— Je garde ça dans mon sac depuis la première fois que l'on s'est touché sur mon canapé. Au cas où. Je n'ai même pas imaginé lequel de nous deux s'en servirait en premier. Je voulais juste avoir cette possibilité.
Je hochai la tête. Ses yeux ne mentaient pas.
— Arrête-moi, si je m'y prends mal.
Nouveau hochement de tête.
Son doigt jouait avec l'élastique de mon boxer. Il me laissait le choix de le retirer, moi-même ou non. Je glissai mon sous-vêtement sur le sol, gardai mon haut. Comme d'habitude, il ne commenta pas. Je déglutis difficilement et me positionnai à quatre pattes. Ma respiration se saccada au moment où sa main effleura ma taille. Il s'en rendit probablement compte, car il m'enlaça et parsema mon dos de baisers, retraçant ma colonne vertébrale à travers le tissu. Je m'apaisai à la douceur de ses gestes. Enfin, jusqu'à ce que le bruit du tube me crispe. J'attendais, anxieux.
— Je commence, prévint-il, sa paume chaude sur ma cuisse.
Je donnais mon accord d'un mouvement de tête et par réflexe, j'agrippai les draps de toutes mes forces. Le contact de son doigt froid sur mon entrée m'arracha un hoquet de surprise. Il traça de petits cercles, maintint la course de ses lèvres à travers mon tee-shirt. Après quelques instants, son index me pénétra et je contractais tout mon corps en réponse.
— Merde... soufflai-je.
Mon rythme cardiaque augmentait, ma respiration se saccadait, ma vision se troublait légèrement.
— Sun ? Veux-tu que j'arrête ?
Il n'y avait aucun ton de reproche ou de jugement. Il s'assurait juste de ma volonté à persévérer.
— N... non. Cont... Continue.
— D'accord.
Il embrassa mon dos encore une fois. Sa main vint caresser mon entrejambe puis je sentis son index bouger en moi. La tachycardie augmenta d'un cran, tapa jusque dans mes tempes, assourdissante. Je plissais les yeux tellement fort que des points blancs apparaissaient derrière mes paupières. En apnée, mon excitation retombait et une larme dévalait ma joue. Kim se retira immédiatement, me retourna et me prit dans ses bras.
— Hey, c'est bon, c'est fini, chuchota-t-il au creux de mon oreille.
— Je... Je pe... Je peux pas.
– Chuuuut. C'est terminé. Je suis là.
Kim se rassit contre la tête de lit, m'attira entre ses jambes, la tempe contre son torse. Il caressait mes cheveux délicatement. Son cœur battait la chamade. On resta ainsi de longues minutes jusqu'à ce que je me calme.
— Comment te sens-tu ? me consulta-t-il alors que je m'écartais de ses bras.
— Ça va, signifiai-je en me raclant la gorge, un peu gêné.
J'enfilai mon caleçon et m'installai sur le bord du matelas, les coudes sur mes cuisses et le visage caché dans mes mains.
— De quoi as-tu besoin ?
Sa question me surprit. C'était bien la première fois qu'on me demandait une chose pareille. De quoi avais-je besoin ? D'oublier mon humiliation précédente, je supposais.
— Rien, ça va, ne t'en fait pas. Je vais dormir.
— D'accord.
Je haussai timidement la tête dans sa direction. Il s'était redressé et m'observait. Aucune animosité ne déformait ses traits. Il me sourit légèrement avant de se lever.
— Je...
Il hésitait. Je sentais qu'il cherchait les bons mots pour me demander quelque chose.
— Est-ce que ça te dérange si... enfin, j'ai vraiment mal. Es-tu OK avec cela si je m'en occupe, dans la salle de bain ?
J'écarquillais les yeux, au fur et à mesure que je compris de quoi il parlait. La bosse proéminente de son boxer témoignait du désir présent chez lui qui n'était toujours pas redescendu depuis tout ce temps.
— Oh ! Oui, bien sûr. Excuse-moi.
— Hey ! Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça. Je fais vite. Appelle-moi si besoin.
Il attrapa mon visage en coupe, m'embrassa furtivement et disparut dans le couloir en quelques secondes. Je soupirai fortement, encore chamboulé. Ronchon, je posai le préservatif inutilisé et le lubrifiant sur la table de nuit, me faufilai dans les draps et éteignis la lampe de chevet. Dehors, la tempête grondait toujours, illuminant par à-coups la pièce au rythme des éclairs qui transperçaient les volets. Conscient que je n'arriverais pas à m'endormir, je chopai mon portable au sol et relançai la série. Vingt minutes plus tard, Kim réapparut, les cheveux humides, habillé d'un nouveau boxer, un air scandalisé sur le visage.
— Tu as regardé la suite sans moi ?
— Tu n'écoutais plus depuis déjà deux épisodes.
— Mais pas du tout !
Je soufflai, encore, bien trop fatigué pour me battre et éteignis l'ordinateur tandis qu'il me rejoignait sous les couvertures. De toute façon, je n'avais rien suivi non plus. Beaucoup trop naturellement, il s'allongea et me prit dans ses bras. Un soupir d'aise franchit ses lèvres lorsqu'il posa sa joue contre le dessus de mon crâne.
— Ça va ? Je ne te dérange pas ? T'es bien installé ?
— Oui, c'est bon.
Je tendis la main pour atteindre l'interrupteur et nous plongeai dans une obscurité partielle. La foudre frappa non loin. Ses doigts reprirent leur danse sur mes hanches. Mon cerveau turbinait, ressassait les événements de la journée, essayait de décrypter le moindre instant. Je devais me ressaisir. Ce n'était pas le moment de flancher.
— T'ai-je blessé ?
Sa question m'arracha un rictus qu'il ne pouvait voir. Sérieux ? Il s'inquiétait de m'avoir fait mal ? Après tout ce que je lui avais fait subir ?
— Non.
— D'accord.
— Tu ne me sauveras pas Kim.
— Je n'en avais pas la prétention.
🌙
— Good morning sleeping beauty !
J'émergeais tranquillement, une douce chaleur entre les bras. Cette intonation grave rappela à ma mémoire le contexte dans lequel je me trouvais. Je grimaçai au souvenir de nos ébats inachevés et de mon angoisse apaisée par l'attitude de Kim. Ce que je ne comprenais pas en revanche, c'était pourquoi sa voix provenait de derrière moi puisque cette masse réconfortante reposait contre mon cœur ? J'ouvris un œil et constatai que la peluche sur laquelle j'avais jeté mon dévolu n'était autre que le clebs.
— Putain !
Je me reculai en sursaut et percutai un corps. Kim était assis à sa place, un bouquin entre les mains, les cheveux en bataille, ses lunettes sur le nez, ce qui lui donnait un air incroyablement sexy au réveil.
— Bien dormi ?
— Mmmmh.
— J'en suis presque jaloux !
Pour toute réponse, je levai les yeux au ciel, affalé sur le dos.
— C'est rare qu'il accepte de passer la nuit avec quelqu'un d'autre que moi.
Ma bouche s'ouvrit dans une grimace scandalisée ; il n'enviait pas le chien, mais moi.
— Garde-le, ton sac à puces, je n'en veux pas.
Kim ricana, ferma son livre d'un coup sec et se recoucha face à moi, la paume sous sa tête.
— Tu as trouvé quelque chose ? enquêtai-je après avoir reconnu la couverture du bouquin qu'on était venu chercher.
— Non... Je passerais à la clinique aujourd'hui. Peut-être connaitrais-je plus de succès lors de ma lecture à Jimin.
— Prends le temps avec lui. C'est peut-être la dernière fois que tu le vois avant un moment.
— Quand doit-on le transférer ?
— Dans l'idéal lundi ? Mardi au plus tard.
— Nous sommes vendredi !
— Le laisser là-bas devient vraiment risqué, répliquai-je, adoptant une position en miroir par rapport à lui.
Il attrapa ma main pour jouer avec mes doigts encore une fois. Il se montrait de plus en plus tactile.
— As-tu considéré ma mère comme option ?
Il ne me regardait pas, ses yeux rivés sur mes phalanges, sans réellement les voir.
— Ouais. J'imagine qu'avec le peu de temps qu'il reste, on n'a pas vraiment le choix.
— D'accord.
Son ton ne sonna ni enthousiaste, ni jovial. Juste neutre. Il conscientisait l'implication et la sécurité de chacun.
— Je lui parlerais, si ça peut te soulager, proposai-je.
— C'est ma responsabilité. Précise-moi seulement les points à ne pas aborder.
J'opinai. On devait être stratégique.
Les doigts de Kim se resserrèrent sur les miens, interrompant mon flot de pensées. Son visage renvoyait de l'inquiétude, caractéristique de la moue qu'il avait quand il voulait délibérer d'un truc important.
— Sun...
— Quoi ?
— Je suis vraiment désolé pour l'autre jour.
— Tu peux être un peu plus spécifique ?
— Quand... Quand je t'ai insulté ?
— À quel moment ? ricanai-je pour détendre l'atmosphère. Non parce que y'en....
Je me tus instantanément quand son regard sévère se braqua dans mes yeux. OK, trop tôt.
— Lorsque j'ai dit que tu étais ma p...
— C'est bon !
Je ne désirais pas entendre ses mots sortir de sa bouche à nouveau.
— Je ne le pensais absolument pas.
— Je sais.
— Je ne fais pas ça pour...
— Je sais.
— Sache que...
— Je sa...
— Mais laisse-moi parler !
Je pouffai face à son indignation. Je souhaitais éviter de revenir sur le sujet et le faire enrager m'aidait à encaisser la discussion.
— Écoute Kim. Lâche l'affaire. Ce sont mes démons. Comme je te l'ai dit, tu ne me sauveras pas. Alors, respire et ne te prends pas la tête.
— Je ne voulais pas en rajouter.
— C'est bon. Et puis à la base, je t'ai traité de façon bien pire. Je n'ai eu que ce que je méritais. N'y pense plus, OK ?
— Mmmh.
— On fout une sacrée pagaille tous les deux, hein ?
Je roulai sur le dos et observai le plafond, un bras sous la nuque. Kim, toujours sur le flan, scrutait toutes mes expressions.
— Il est vrai.
— Peut-être qu'on devrait arrêter, tu ne crois pas ?
— Je ne sais pas trop. Je ne suis pas sûr d'y arriver.
— Mon physique extraordinaire t'excite tant que ça ?
— Je n'ai jamais caché l'effet que tu me fais !
Je ne comprenais pas ce qu'il me trouvait. Je ressemblais à une crevette à côté de lui. Je tournai la tête pour l'observer. Son torse bougeait au rythme de sa respiration, son ventre sculpté dépassait du drap, son sourire dévoilait toutes ses dents. Je venais d'être pris en plein matage.
— Toi, en revanche, tu n'es pas terrible.
— Oui, bien sûr.
— C'est toi qui as avoué me trouver bandant.
— Par contre, ton caractère de merde rompt tout le charme.
— Monsieur Kim ! Quel vocabulaire !
On partit dans un fou rire, la pression de ces derniers jours se relâchant afin d'affronter la suite.
— Je peux te poser une question ? tenta-t-il notre calme retrouvé.
— Depuis quand tu me demandes la permission ?
— C'est vrai !
Il était souriant et de bonne humeur ce matin.
— Pourquoi n'avez-vous jamais quitté le pays avec ta sœur ? J'imagine que vous inventer une nouvelle vie à l'autre bout du monde n'est pas un souci pour toi.
Son interrogation me figea. Je me retrouvais comme un con. Je n'avais jamais envisagé de me barrer d'ici. Pourquoi ? Certainement pas par nostalgie. Encore moins par attachement. Parce que Luna tenait à ses racines ? Pour Hoseok ? Par vengeance ?
— Je ne sais pas.
— Tu comptes partir, après la mission ?
— Je ne sais pas...
Pourquoi pas ?
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Hello !Comment allez-vous ? J'espère que vous avez aimé ce chapitre.Avec eux, c'est un pas en avant, trois en arrière -_-'
J'aime comme Kim arrive à apprendre à Sun à se connaitre et à prendre du recul. Je trouve ce chapitre important pour leur construction. Et surtout, Kim n'a pas peur de communiquer et de reconnaitre ses erreurs. Il est conscient de ne pas pouvoir sauver Sun, mais cela ne l'empêche pas de vouloir l'accompagner dans le processus. Je le trouve incroyable avec lui. Qu'en pensez-vous ?
La semaine prochaine, la suite de la mission.D'ici là, prenez soin de vous ^^
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