Chapitre 23 : What's next ?
Sun
— Je ne te comprends pas. Si tu sais que tu as merdé, pourquoi tu ne t'es pas excusé ?
— Parce que je ne suis qu'un gros con.
Après mon départ de la caserne, j'avais rencontré Jin pour récupérer le composé qui simulerait l'arrêt cardiaque de Jimin. Il m'avait proposé de planquer notre patient et de lui prodiguer les soins nécessaires. C'était trop risqué. Avec tous les concurrents de son réseau sur le dos, si pour x ou y raison, il subissait une attaque, Jimin serait en danger. Je devais dénicher une autre solution.
Depuis, je me réfugiais sur le rooftop du plus grand immeuble de l'Underground. Je le savais inoccupé et dépourvu de tout système de surveillance. La menace de son effondrement imminent suffisait à le rendre inintéressant aux yeux de tous. J'en avais profité pour appeler mon ami et faire le point avec lui. Luna se portait bien. Elle préparait les examens finaux et passait beaucoup de temps au sport avec le gamin ; ce qui, visiblement, aidait a calmer son tempérament familial. La conversation avait ensuite dérivé sur la culpabilité qui me rongeait vis-à-vis de Kim.
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— En même temps, si tu lui as fait l'amour comme on te traitait plus jeune, sa réaction n'est pas étonnante.
— Mais qu'est-ce que vous avez tous avec ça ? Je ne lui ai pas fait l'amour. C'est juste de la baise entre lui et moi, c'était très clair dès le début.
— Appelle ça comme tu veux, mais si tu as un minimum de respect pour ton partenaire, parles-en avec lui.
— Il a dit qu'il avait besoin de temps.
— Compréhensible. À quel point tu y es allé comme un bourrin ?
— Aucune idée, j'étais complètement déconnecté, je n'ai même pas kiffé. Quand j'ai réalisé, c'était fini. Mais il a l'air d'avoir pris cher.
— Écoute, tu dois juste apprendre le plaisir durant le sexe. Ce n'est pas qu'un moyen de se défouler.
— Je n'ai pas besoin d'aimer ça pour...
— Mais de quoi t'as peur ? De redevenir celui d'avant ? De cette violence ?
— ...
— My Sunshine, je te connais par cœur. Dis-moi ce qui cogite dans ta tête depuis tout à l'heure.
— Et si je n'étais pas bon pour lui ? Si on se blessait mutuellement ?
— Vous n'êtes pas parfaits, c'est normal. Faites-vous confiance. Vous referez des erreurs, mais c'est ça être humain. C'est de transformer une bourde en réussite. Donnez-vous le temps d'apprendre à vous connaître. Sexuellement aussi.
— Mhhh.
— Je possède un master en grognements. Je sais interpréter chacun de vos ronchonnages à Lu et toi.
— Mhm.
— C'est bien ce que je pensais. Tu vas y retourner ?
— Ouais. Mon appart est surveillé. Pour l'instant, je prétexte un déplacement pour décès familial, mais je dois trouver une solution.
— OK, ça marche. Tu m'appelles si besoin ?
— Mhhh
— Moi aussi, je t'aime mon petit rayon d...
Je coupai la communication tandis que le soleil déclinait. Les prochains jours seraient décisifs et les grandes inspirations que je prenais m'aidaient à faire circuler toutes les infos dans mon cerveau. En réalité, je cherchais à me donner du courage et repoussais le moment de quitter ce perchoir.
🌙
Point de vue extérieur
— Oh, Tae, les voilà !
— Papa !
La petite se mit à courir dès qu'elle aperçut son père derrière le comptoir. En chemin, elle faillit trébucher sur la queue du chien qui attendait sagement à côté du zinc.
— Attention, Peanut.
Yerim n'écoutait déjà plus, trop occupée à papouiller à l'animal, Kim complètement oublié. La mère, habituée à être éclipsée par les deux mâles de cette famille recomposée, les regardait d'un œil bienveillant.
— Merci, Luna, d'avoir aidé Kook à garder Yerim.
— Avec plaisir madame Choi. Elle est tellement adorable.
— Je t'en prie, appelle-moi Rosé.
— Papa, tu peux faire un chocolat chaud avec un dessin dedans ?
— Ah, tu t'es souvenue de mon existence ?
— Je comprends rien quand tu parles, gloussa-t-elle.
— Tu n'es pas la seule, souffla Jungkook, en s'installant sur un tabouret.
— Je vous entends tous les deux, ronchonna Taehyung. Que désires-tu comme motif, princesse ?
— Un dragon !
— Rien que ça... Luna, un chocolat ?
— Oui, merci.
— Tu veux quoi comme dessin ? Mon papa, il peut tout faire !
— Ah bon ? Je ne sais pas, tu n'as qu'à choisir pour moi.
— OK !
La fillette rejoignit son père derrière le comptoir et lui fit signe de se baisser pour lui délivrer son secret.
— Un lapin !
— Un lapin ? Tu es sûre ? murmura Taehyung.
— Oui, je crois qu'elle adore les lapins ! chuchota-t-elle de façon absolument pas discrète, sous les rires tout le monde.
— D'accord, c'est parti !
Le barman se mit à l'œuvre, pendant que les nouveaux venus entamaient la discussion avec Rosé. Ils eurent juste le temps de lui raconter leur journée quand le héros du goûter arriva.
— Venez les filles, installez-vous dans les sofas, vous serez plus à l'aise.
Luna suivit la petite qui galopait déjà vers un coin de la salle pour grimper sur un gros fauteuil face à une table basse. Taehyung déposa les tasses, devant chacune, accompagnées d'une gaufre au chocolat.
— Trop beau mon dragon ! Il a des paillettes !
Luna, curieuse, se pencha et vit en effet un dragon en cacao dessiné par-dessus la mousse. Celui-ci crachait de minuscules vermicelles colorés. Dans sa propre tasse, elle distinguait un lapin, réalisé en latte art. Son style était beaucoup plus raffiné avec des détails plus foncés.
— Je crois me souvenir que tu aimes les gaufres, lui sourit Taehyung. Bon appétit.
— Merci ! s'exclamèrent-elles en même temps, des étoiles plein les yeux.
Taehyung regagna le bar pour se joindre à ses deux amis d'enfance.
— Alors comme ça, Luna a un faible pour les lapins ?
— Vous sortez ensemble ? demanda Rosé.
Jungkook, tourné vers la jeune femme, acquiesça les joues rouges.
— Je suis contente pour toi, mon Kookie, elle semble une belle personne.
— Elle l'est.
— J'imagine. Tae n'aurait jamais permis qu'elle côtoie Yerim, si ça n'avait pas été le cas. Il possède un bon feeling pour apprécier les gens.
Taehyung, attelé à préparer deux cafés et une bière, opina du chef.
— Et toi ? Vous en êtes où ? sonda le plus jeune alors que sa boisson lui était servie.
— Moi ? C'est-à-dire ?
— C'est toujours compliqué physiquement ?
Taehyung se crispa légèrement à l'évocation de cette partie de sa relation avec le hacker. Il n'avait pas eu de ses nouvelles depuis leur altercation, le matin même.
— C'est délicat.
Il n'y avait aucun client à cette heure de l'après-midi, et Sun s'était assuré que le bar ne soit pas sur écoute. Il baissa tout de même la voix pour que Luna et sa fille n'entendent pas.
— Il a un sérieux blocage avec son corps. Il a besoin d'apprendre à s'aimer avant de se laisser approcher.
— Il ne pouvait pas rêver mieux que toi pour le guider, confia Rosé. Tae, tu es la personne la plus empathique que je connaisse. Je sais que tu l'aideras à surmonter cela.
— Ce n'est pas de ma responsabilité. Et puis nous ne sommes pas ensemble. Ce point est très clair entre nous.
— Vous êtes pas en couple, mais vous vous sautez dessus dès que vous vous voyez, riposta le plus jeune.
— Et alors ? Peut-être qu'ils ne s'aiment pas, mais adorent s'embrasser. Où est le mal à ça ? Parfois, il faut un moment pour tomber amoureux, cela ne veut pas dire qu'on n'apprécie pas ce genre de chose. Au contraire, ils prennent leur temps. C'est charmant.
— Non, mais ils passent leur journée à baiser puis à s'envoyer chier.
— Language !
— Sérieux ! En quoi c'est mignon le cliché du mec méchant qui te jette parce qu'il t'aime, mais sait pas comment te le dire ? On n'est pas dans un mauvais Drama là. Faut qu'il apprenne à communiquer !
— Tu es trop dur avec lui. Ce n'est pas grave si ça ne change pas du jour au lendemain. Ils doivent se construire ensemble. Ils n'ont pas à culpabiliser d'avoir une liaison différente des autres. C'est la pire chose à faire. Se mettre la pression, se dire qu'on est nul ou qu'on s'y prend mal. Le plus important est de maintenir la tendresse.
— Mais n'importe quoi !
— Euh... je suis toujours là ! intervint Taehyung, laissé de côté depuis un moment. Et puis qui vous parle de relation sérieuse, ni même d'amour ?
— Ça crève les yeux qu'il t'aime, déclarèrent les deux amis en même temps, en accord sur ce point.
— Ce qu'il ne faut pas entendre. Je vous remercie de vous inquiéter, mais ce n'est pas nécessaire. Je n'attends absolument rien de cette relation. Je la vis comme elle vient.
— Mhh, on verra, ronchonna Jungkook. D'ailleurs, vous en êtes où de votre travail commun ?
— Il est l'heure pour moi de vous laisser, annonça Rosé, préférant ne pas être mêlée à leurs histoires. Tae, je te dépose Yerim après l'école, cela te convient ?
— Oui parfait, merci.
— Super, à demain les garçons.
Elle offrit à chacun un baiser sur la joue puis les quitta afin de rejoindre sa fille et Luna, qui dessinaient sur un coin de table.
— Je te raconterai les détails plus tard, loin des oreilles indiscrètes. Mais nous suivons peut-être une piste. Je dois vérifier quelque chose chez ma mère.
— OK. Pourquoi t'as pas l'air de t'en réjouir ?
— Je lui ai proposé de m'accompagner. Il a refusé.
— Pourquoi t'as fait ça ?
— Aucune idée. Les mots sont sortis tout seuls.
— Il sait pas ce qu'il rate. Ta mère est vraiment trop géniale. C'est la personne la plus gentille au monde, déclara Jungkook alors que Luna les rejoignait.
— J'ai beaucoup de chance.
— Tu pourras lui demander de me refaire de son ragoût ? Il est tellement bon ! Luna, tu dois absolument tester le ragoût de la mère de Tae. Un délice.
La jeune femme lui sourit, s'installa à ses côtés sur un tabouret.
— Je lui requerrai une deuxième part pour toi aussi.
— Merci, j'ai hâte de le goûter.
— Tu verras, tu ne seras pas déçu !
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Sun
https://youtu.be/lUeBtQube4k
J'avais fini par rentrer à la caserne en fin d'après-midi, conscient que Kim serait au bar. J'en avais profité pour me débarrasser du sale boulot exigé par mon géniteur, puis bosser sur la suite du plan. Mais, je me trouvais face à une impasse : où planquer Jimin ? Aucune solution ne me semblait assez solide en termes de sécurité. Le moins de monde possible devait être impliqué et faire confiance à un inconnu était à proscrire. Les retombées pourraient s'avérer catastrophiques. Rien ne devait être laissé au hasard. Alors que je cogitais sur différentes options, Kim passa la porte, accompagné de son chien.
— Tu es rentré ? m'apostropha-t-il, pendant qu'il se déchaussait. Tout s'est bien déroulé ?
— Mhh. Les soins de Jimin sont sur la table, signifiai-je sans lâcher mon écran des yeux.
— Déjà ? Cela fait moins d'une semaine pourtant.
Kim s'approcha du sac et en consulta le contenu.
— Ce n'est pas le traitement usuel ?
— Non, on doit attaquer la suite du plan. Assieds-toi, il faut qu'on parle.
— Me laisses-tu le temps de me doucher et de revêtir quelque chose de plus confortable ?
— Oui, vas-y. T'as mangé ? Je te réchauffe un truc ? demandai-je, toujours sans le regarder.
— Non, merci, je n'ai pas faim. Je ne serai pas long.
Il monta deux à deux les marches de la mezzanine et à peine deux minutes plus tard, l'eau se mit à couler. J'entrepris de lui préparer un sandwich avec les restes du frigo. Quelque chose de léger, histoire qu'il ait de l'énergie, sans lui plomber l'estomac. Il avait tendance à sauter les repas lorsque un truc le préoccupait. Il avait perdu du poids ces derniers jours et on rentrait dans une phase importante de la mission. Ce n'était pas le moment qu'il me lâche.
Je finissais tout juste, quand il redescendit en survêtement, son éternel pull à capuche sur le dos, une serviette dans ses cheveux humides. Je plaçai l'assiette au-dessus de la table basse à côté de mon ordinateur, ainsi qu'un verre d'eau et lui fit signe de s'installer.
— Merci, murmura-t-il une fois la surprise passée.
Je le laissai manger tranquillement en silence, pendant que je poursuivais mon travail.
— Que fais-tu ?
Il venait de reposer son verre, signifiant la fin de son repas.
— Je me fabrique une nouvelle identité.
— Abandonnes-tu Levi ?
— Pas complètement. Il est surveillé donc je dois l'entretenir, au moins un minimum. Ça serait trop louche qu'il disparaisse du jour au lendemain. Mais j'ai besoin d'en créer une nouvelle pour me déplacer à ma guise et continuer la mission.
— Je vois. Devras-tu changer d'apparence ? De nom ? D'appartement ?
— Oui, soupirai-je lassé de recommencer une énième fois ce processus.
— Puis-je t'aider ?
Sa question me déconcerta.
— Ce n'est pas un jeu, tu sais.
— Je prends cela très au sérieux, sois-en certain. D'autant que tu dois t'y atteler par ma faute, en quelque sorte.
— Mhm. Je gère, ce n'est pas vraiment un problème pour moi de fabriquer de faux papiers.
— Je me doute. Je pensais surtout au fait de te trouver un nom ou un nouveau look.
Il se repositionna sur le canapé, maintenant qu'il avait fini de manger. Il me porta un regard sérieux, tandis que le chien vint s'installer sur lui.
— On verra. Pour l'instant, ce n'est pas le plus important, rétorquai-je. On doit planifier la suite de la mission.
— Je t'écoute.
Calme, la main perdue dans les poils de l'animal somnolant, une jambe repliée, l'autre reposée sur le sol, il avait retrouvé son aura charismatique et son assurance. À aucun moment, il n'évoqua notre dispute matinale ou la nuit passée. Je décidai d'agir de la même façon et d'adopter une attitude professionnelle.
— Comme je te l'ai dit, c'est une question de jours avant qu'ils ne se rendent compte de l'amélioration de l'état de Jimin. L'extraire devient urgent. Je ne te cache pas que l'opération sera risquée, mais on n'a pas le choix.
Il acquiesça, sans interrompre mes explications.
— Le flacon sur la table est le produit que l'infirmier lui injectera pour simuler sa mort. Un médecin viendra confirmer le décès. Après quoi, il sera envoyé à la morgue et préparé pour ses funérailles.
— Ne sont-ils pas contraints de procéder à une autopsie ? Ou au moins, vérifier l'activité cérébrale ?
— Officiellement, ils le feront. Officieusement, ils se contenteront de trafiquer le compte-rendu pour gagner du temps.
— Comment peux-tu en être aussi sûr ?
— Ils ont déjà écrit le rapport. Tout est prêt, signé par le médecin légal et le directeur de la clinique. Ne manque que la date. Dans le pire des cas, je fournirai à l'infirmier un faux examen attestant de l'arrêt de ses fonctions cérébrales.
Kim accusa le coup. Sa mâchoire se contracta et ses doigts se resserrèrent autour du pelage de la bestiole.
— Et ensuite ? me consulta-t-il d'une voix grave.
— C'est là que je bloque. Sa prise en charge doit se poursuivre. Il faut donc le planquer dans un endroit sécure avec quelqu'un de confiance et qualifié.
— Son infirmier ?
— S'il démissionne du jour au lendemain, pile à la mort de son patient, ça paraîtrait trop louche.
— S'il me montre comment prodiguer les soins, je peux le cacher ici et m'en occuper.
— Non, ni toi ni Jungkook ne devez participer. Tu es surveillé, si jamais ils te surprennent, vos deux vies sont compromises. En plus, tu oublies ta fille. Un enfant, ça parle, surtout à cet âge.
— Pourquoi pas Kook ?
— Il est trop proche de toi et passe beaucoup de temps avec ma sœur, visiblement. Je ne permettrais pas qu'elle soit impliquée.
— Je vois.
— Je vais être honnête avec toi. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette mission soit un succès. Mais la sécurité de Luna est ma priorité.
— Je te remercie pour ta franchise. J'en prends note.
— Jin a le clan Choi sur le dos. Il peut subir une attaque à tout moment. Ses planques ne sont pas des endroits sûrs pour Jimin. J'ai d'autres connaissances, mais aucune en qui j'ai suffisamment confiance.
— Ma mère ?
Je considérai sa proposition un temps, mais y trouvai trop de failles. Au moment où j'allais m'y opposer, il prit les devants :
— Elle a élevé Jimin comme son propre fils. Jamais elle ne le trahirait. Encore moins, sachant que la demande vient de moi. De plus, elle a clairement un grief contre monsieur Park.
— Ta mère est probablement épiée elle aussi. Park ne l'aurait jamais laissé partir en toute impunité.
— Il ne peut pas surveiller toute la planète, s'agaça-t-il.
Il n'acceptait toujours pas que ce salopard puisse être derrière tout ça.
— Admettons que tu aies raison. Ne pouvons-nous pas lui en parler ? Elle connaît du monde. Peut-être aura-t-elle une solution ? Je dois aller la voir. Il est temps qu'on ait une petite discussion, elle et moi. Je peux lui expliquer la situation.
— Je ne suis pas sûr de pouvoir lui faire confiance.
Conscient que mes doutes concernant sa mère raviveraient sa colère, je m'empressai d'ajouter :
— Je ne dis pas qu'elle te trahira. Mais on ne sait pas quel chantage elle a pu subir ou sous quelles conditions elle a quitté son ancien emploi. Elle détient quand même un secret capable de détruire la carrière de Park. Bien qu'il n'aurait aucun mal à démentir quoi que ce soit si elle venait à le rendre public, ça m'étonnerait qu'il ne fasse pas pression sur elle.
— Je comprends ton inquiétude, mais je peux t'assurer que jamais elle ne ferait quoi que ce soit menaçant ma sécurité. Comme Luna pour toi, je serais toujours sa priorité.
— On ne peut pas prendre le risque.
— Écoute. Voilà ma proposition : Tu m'accompagnes la voir. Je te présente en tant qu'ami. Nous en profitons pour chercher l'indice qu'aurait pu nous léguer Jimin. Moi, j'effectue le point avec elle au sujet de mon père. Je te laisserai apprécier la situation et m'en remettrai à ton jugement.
— Tu as l'air serein quant au fait qu'en la rencontrant, je ne pourrais que me joindre à ton avis.
— Ma mère est un être exceptionnel. J'offrirais ma vie pour elle, comme elle sacrifierait la sienne pour moi.
Je nourrissais les mêmes sentiments à l'égard de Luna à présent. Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que foutait une femme, vraisemblablement aussi extraordinaire, avec un enfoiré tel que Park. J'étais plus que réticent à l'affronter. J'avais conscience qu'une part de mon appréhension était due à mon aversion pour le lien qu'elle avait avec lui. Comme le disait le dicton, sois proche de tes ennemis.
— J'ai prévu de lui rendre visite après-demain. Je te propose de m'occuper de ton apparence demain, ainsi tu pourras la rencontrer à travers ton nouvel avatar, si cela te tranquillise, continua-t-il d'argumenter.
— Bon, OK, acceptai-je après quelques secondes de réflexion.
Me forger ma propre opinion me rassurerait. Et puis je devais avouer qu'un petit coup de pouce pour ma transformation n'était pas de refus. Après tout, je n'y connaissais rien à la mode et risquais de me retrouver avec une dégaine trop similaire aux précédentes.
— Good. Par où commençons-nous ? Quel style veux-tu ?
— Quoi, là, maintenant ?
— Si nous nous chargeons du relooking demain, nous ne devons pas perdre de temps, déclara-t-il de façon beaucoup trop enthousiaste à mon goût. Nous allons revoir ta coupe de cheveux aussi. J'ai quelques propositions qui pourraient sublimer ton visage et...
Je ne l'écoutais déjà plus, paumé sous le flot de paroles et de termes inconnus. Tout à coup, je me mis à douter de la pertinence de l'idée.
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Holà ! J'aurais dû nommer ce chapitre : le déni ^^Bref, le plan se met en place. Il reste moins de quinze chapitres... La suite va peu à peu s'accélérer. C'est le calme avant la tempête. Profitez ^^À la semaine prochaine, prenez soin de vous.
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