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Anastasia avait perdu la notion du temps.

Avant d'ouvrir les yeux et de se réveiller dans une pièce vide, sur une chaise les mains et les pieds ligotés, elle était partie loin, très loin, dans une tout autre réalité. Sans savoir pourquoi, le regard de gaz Brekker avait réveillé en elle la petite fille de 14 ans qu'elle avait été. Cette petite fille trop jeune pour vivre les atrocités que réservé Ketterdam. Kaz Brekker avait cette même lueur dans les yeux, la même qu'elle avait eu pendant un certain temps et celle qu'elle finirait par retrouver en réussissant à trouver un accord avec le garçon.

Ça serait se mentir si elle disait que sa tête ne lui faisait pas mal. Le coup que le spectre lui avait mit derrière la tête ne l'aurait pas tué, mais elle avait fait en sorte qu'elle s'en souvienne et garde les traces quelques temps. Ana tournait sa tête de gauche à droite, en avant en arrière pour faire travailler ses cervicales tendues. Elle finit par s'attarder sur la pièce dans laquelle elle se trouvait. Malgré sa situation peu réjouissante, bizarrement elle ne ressentait aucun stresse —ironique vu la réputation de Kaz Brekker et de ses corbeaux. La pièce était relativement petite, il y avait une minuscule fenêtre qui laissé entrer quelques rayons de la lune. Ketterdam n'était pas réputé pour être la ville la plus ensoleillait qui existait, mais au vu de la position de la lune et de ses rayons sur les murs, il devait être entre vingt-et-une heure et vingt-deux heures.

Le reste de la pièce était vide, pas de meuble, ni rien . Juste une porte devant elle, qui finit par s'ouvrir après 20 bonnes minutes.

La première chose qu'elle vit en entrant, vu cette petite brune au cheveux de princesse et au regard d'assassin ; le Spectre en concluait rapidement Ana. Derrière elle, le tireur d'élite et son style décalé. Et pour finir le bruit régulier de la cane en bois annonça l'arrivée de Dirtyhands.

Si la mort avait un son, ça serait celui-là.

Ana les regardait un par un entrer, sans un mot. Ils se regardaient tous dans le blanc des yeux attendant patiemment que leur patron se lance. Le spectre et jeune garçon à la peau métisse étaient positionné de chaque côté d'elle, sur un mur. Seul Kaz Brekker se trouvait debout, devant elle, les mains ramenée sur le pommeau de sa cane posé devant lui. Lorsqu'elle releva les yeux jusqu'au sien,  l'air lui manqua. Elle se sentait à nouveau ridicule et vulnérable, comme si il était capable de lire en elle comme dans un livre ouvert : elle n'aimait pas. Elle détourna les yeux, son regard étant un supplice pour elle.

— Qui êtes-vous ? Finit-il par briser le silence.

Ce qui l'étonna le plus, ne fut pas la simplicité de cette question à laquelle, elle se demandait ce qu'elle allait répondre réellement, mais ce fut la douceur de sa voix. Bien-sûr qu'il avait la voix ferme et stricte, mais ce qu'elle imaginait de Kaz Brekker, c'était plus une voix grave, brute et bourru. Il avait la voix d'un jeune garçon. Le jeune garçon qu'il aurait dû être s'il n'avait pas grandit à Ketterdam.

— Je ne savais pas que répondre à cette question était si compliqué, ironisa Jasper, le tireur d'élite.

— Vous me posez réellement la question ? Finit-elle par demander à l'attention de Kaz, soutenant son regard. Votre Spectre n'a pas cette information ?

Kaz serra le pommeau de sa cane sous ses mains gantés.

— Mon Spectre sait beaucoup de chose.

Anastasia se doutait qu'il bluffait. Si il savait réellement qui elle était, il y a longtemps qu'elle ne serait plus de ce monde. Elle connaissait la haine de Kaz Brekker concernant Pekka Rollins, sans en connaitre la raison. Mais la rivalité entre les deux hommes causait bien des turbulences à Ketterdam. Kaz Brekker était un joueur, il aimait prendre les paries qu'à partir du moment où il mettrait le jeu ou qu'il était sur à quatre-vingt-dix-neuf pour-cent d'avoir raison.

— Je n'en doute pas, dit-elle en se réinstallant au fond de sa chaise.

— Mon Spectre, sait aussi faire beaucoup de chose.

La brune sur sa gauche, sortit un petit couteau de ses rangements sur son abdomen et le fit tourner dans ses doigts. Ana se concentra à nouveau sur Kaz devant elle qui avait laissé ses lèvres s'étirer en un léger sourire sadique. Il prenait du plaisir à montrer la puissance de son Spectre et faire régner la peur. Sauf qu'il ne savait pas à quel genre de tête bruler il se confrontait.

Le corbeau finirait par se bruler les ailes.

— Qui êtes-vous ? Pourquoi faire exploser le cinquième port, pourquoi-

— Exploser le Cinquième port ? Le coupa-t-elle. Je vous trouves un poile dramatique. C'était qu'une barque.

— Qui a enflammé le bateau à côté et mit le feu à certaines marchandises sur les quais.

Anastasia fit une moue pour affirmer ses propos avec légèreté, ce qui agaçait Le Brun devant elle.

— Très bien, puisque répondre à une simple question n'est pas dans vos coordonnées, on va entrer dans le vif du sujet, s'impatienta Brekker. Pourquoi vous attaquer au Cinquième port ? Pour qui travailler vous ?

Anastasia esquissa un léger sourire.

— Moi-même.

— Impossible, pouffa Jesper. On aurait surement entendu parlé de vous. Inej sais toujours tout.

Inej, c'était le nom de la petite brune. Kaz fusilla le tireur du regard qui ne se tue pas pour autant.

— C'est vrai qu'on a pas son nom...

— Donc vous avouez ne rien savoir sur moi, sourit-elle. Une première pour vous, Brekker ?

Il se crispa, mais Anas n'était pas là pour le frustrer sinon elle n'en tirerait rien.

— Je ne suis personne, reprit-elle. Mon nom, ne changera rien.

— Pourquoi le Cinquième port ?

— Vous posez toujours autant de question ?

— Habituellement, il est pas très bavard, répliqua Jesper. Il a pas besoin disons, les gens ont peur de lui.

— Devrais-je avoir peur ?

Kaz Brekker se pencha légèrement en avant, vers elle, appuyé sur sa cane, quelques mèches de cheveux retombant sur son visage fin et marqué.

— Si vous n'êtes pas assez intelligente pour avoir peur pour votre vie, peut-être que vous aurez peur pour la sienne.

Ana ne comprenait pas de qui il parlait. Il se redressa, la porte derrière lui s'ouvrît. Un homme des drags entra avec un jeune garçon entre les mains qu'il tenait par la veste comme un vulgaire objet. Anastasia devint pale instantanément lorsqu'elle vit le visage familier de son homme de démolition.

— Wylan ? S'étonna-t-elle avant de froncer les sourcils et regarder Kaz. Qu'est-ce-que vous lui voulez ? Il à rien à faire là-dedans.

— Vous êtes sûr ?

— Vous êtes incapable de trouver mon identité mais par contre remonter jusqu'à Wylan il n'y a eu aucun soucis ? Allez Brekker, relâchez-le.

— C'est prévu, dit-il calmement. Une fois que vous aurez parlé.

L'homme qui avait amené Wylan dans la pièce, revint cette fois-ci avec une chaise qu'il installa à la place de Kaz, devant Anastasia. Il força Wylan à s'assoir devant elle, la regardant droit dans les yeux. Les choses prenaient une tournure qu'elle n'appréciait pas. Ana travaillait toujours seule pour différente raison, celle-là en était la raison principal. Elle refusait de mettre en danger d'autre personne que elle et qu'il lui soit impossible de reprendre la situation en main, sachant qu'ils avaient de quoi la faire chanter. C'était aussi la raison pour laquelle, elle n'avait pas d'amis, pas d'être cher, à part Wylan —malgré elle. Ce petit bout d'homme ne méritait pas de souffrir à cause d'elle et ses plans foireux. Si il lui arrivait quoi que cela soit, elle s'en voudrait toute sa vie.

Inej passa près de lui, échangeant sa place avec Kaz, prête à se donner en spectacle comme une artiste de scène. Avec ses petits couteaux, elle les passaient sur la veste de Wylan, soutenant son regard alors qu'il l'a fixait, le regard remplie de peur. Il pouvait la faire souffrir, mais pas lui.

— Anastasia Lindt, dit-elle en fermant les yeux. Je m'appelle Anastasia. Lindt.

Jesper et Inej échangèrent un regard. Ce nom ne leur disait rien effectivement, elle n'avait pas mentit la dessus. Inej avait arrêté son geste et tenait simplement un couteau près de la gorge de Wylan, attendant la suite des instruction de Kaz. Il était derrière elle et ne comptait pas bouger.

— Vous voyez quand vous voulez, soupira-t-il dans son dos. Très bien Mademoiselle Lindt, maintenant vous allez me dire pourquoi vous vouliez attirer mon attention ?

Ana fronça les sourcils, ses yeux papillonnèrent.

— Je ne vous ai jamais dit que...

Kaz ne disait jamais rien sans réelles pensées derrières. Chaque mots, chaque phrase étaient mûrement réfléchit. Wylan ne regardait plus Anastasia mais Kaz, au-dessus d'elle.

— Merci Wylan, finit Kaz.

Jesper explosa de rire puis tendit une main à Wylan pour l'aider à se relever. Il le serra contre lui, tout sourire sous le regard d'incompréhension d'Ana.

— Quoi ? Tu croyais vraiment qu'on allait le tuer ? Regarde sa petite bouille ! Dit Jesper.

Ana, toujours sur sa chaise regardait Wylan, dans les bras de Jesper. Tout faisait sens à présent. Elle se sentait bête. Elle laissa sa tête tomber en arrière.

— Je suis désolé, Ana, s'excusa Wylan. Je voulais pas qu'il t'arrives quoi que ce soit.

— Tu m'as vendu, Wylan ! T'as pas perdu de temps !

— Quand tu m'as dit que tu avais besoin de Kaz, je... je m'en suis dit que j'allais t'aider.

— Oh ok, et vous m'avez quand même laissé mettre le bordel au Cinquième port juste pour le plaisir ?

— Nous voulions voir jusqu'où vous seriez prête à aller.

Ana soupira. Une chose retint son attention : elle était toujours en vie. Cela voulez donc dire que Wylan avait peut-être vendu la mèche aux Crows sur ses intentions de le contacter, mais qu'il avait gardé le secret sur ses origines. Anastasia le regarda avec les lèvres pincées, Wylan lui fit un petit signe de tête. Ils s'étaient comprit.

Pendant qu'elle était dans ses pensées, Inej qui n'avait toujours pas dit un mot détacha les liens autours de ses mains et de ses pieds. Ana se frotta les poignets instantanément pour faire passer la douleur. Le bruit de la cane reprit, Kaz passa devant elle une nouvelle fois. Son visage était détendu, il était moins dur. Elle pourrait presque lire en lui de la fierté, celle de l'avoir mené en bateau juste pour la tester. C'était ça, tout ce qu'elle avait prévu c'était retourné contre elle pour la tester, voir jusqu'où elle irait. Io n'avait pas été déçu, même si il aurait aimé que le combat dans le hangar dur un poile plus longtemps, Inej l'avait écourté.

— Très bien, maintenant qu'on a fait connaissance. Dites-moi ce que vous me voulez, Mademoiselle Lindt ?

Elle prit une grande inspiration. C'était maintenant ou jamais. Ana avait mûrement réfléchit à cette décision. Après avoir passée des années et des années à essayer de s'endurcir et devenir la tueuse qu'elle était aujourd'hui, elle avait l'impression que Pekka Rollins augmenté sa garde rapproché de jour en jour, lui devenant de plus en plus inaccessible de l'approcher seule, sans surveillance. Elle le soupçonnait de ne plus vouloir tenir sa promesse et la laisser le tuer lorsqu'elle serait assez forte. Ou la considérerait-il réellement assez forte un jour au final ?

Elle se sentait prise au piège et pour elle, la seule solution qu'elle avait envisagé jusqu'ici, c'était demander de l'aide à Kaz Brekker. Elle savait que lui aussi avait des comptes à régler avec lui, le risque était à prendre.

Et elle allait le prendre.

Elle entendait son cœur raisonner dans sa parole crânienne, le stresse revenait. Elle devait parler avant qu'elle ne puisse plus. Elle ferma les yeux et se lança.

— Aidez-moi à tuer Pekka Rollins.

Peu de personnes étaient capable de surprendre Kaz Brekker, et pourtant c'était bien de la stupeur qu'elle lisait sur son visage actuellement. Il replaça ses cheveux en arrière machinalement.

— Alors ça, s'exprima Jesper.

— Pourquoi je devrais vous aider ? Demanda Kaz.

— Parce que je sais que vous le détestez autant que moi.

— Que vous a-t-il prit pour que vous le détestiez à ce point ?

— Ma vie, dit-elle en serrant la mâchoire. Pekka Rollins m'a volé ma vie.

Kaz la regardait de sa hauteur, mais Anastasia finit par se relever de la chaise. Elle ne le lâchait pas du regard, et elle pouvait lire dans ses yeux le dilemme interne qu'il était en train de mener. Bien-sûr que Kaz Brekker rêvait de tuer Le roi du Barrel, ce jour-là viendrait. Mais le fait qu'Anastasia, une parfaite inconnu se pointe devant lui et ait l'audace de lui proposer ça.

Était-elle l'ange de la mort ?

Kaz restait silencieux, incapable de lui donner une réponse pour le moment. Il était partager par plein de sentiments et Inej seule, voyait la détresse dans son regard. Devrait-il aller contre ses bonnes habitudes et suivre son instinct ? Pour une jeune femme dont il ne connaissait que le nom.

Inej allait devoir surveiller Anastasia de près si il ne voulait pas que son plan coule.

Dans une respiration hésitante, il ferma les yeux un instant avant des rouvrir et s'approcher un peu plus d'elle pour lui montrer qui ici dominait la situation.

— Nombreux dans le Barrel, souhaites tuer Pekka Rollins.

— Combien sont-ils venue vous voir pour vous faire une telle proposition ?

Kaz restait silencieux. Anastasia lâcha un petit sourire.

— Aucun. Parce qu'aucun de ces incapables du Barrel n'a assez de courage pour ne serait-ce que croiser le regard de Pekka Rollins. Aucun. Sauf vous et moi.

— Je vais y réfléchir, dit-il en tournant les talons pour se diriger vers la porte. En attendant, profitez du Crow Club, Mademoiselle Lindt.

Kaz Brekker s'en alla tel un prince.

Anastasia lâcha un soupire et reprit enfin une respiration normale. Elle se frotta le visage, mais Jesper s'approcha d'elle pour passer un bras au -dessus des épaules, comme il faisait avec Wylan. Un sous chaque bras, il sourirait à pleine dents.

— Bienvenu au Crow Club ! Moi c'est...

— Jesper, sourit-elle. Fahey.

— Oh, je vois que ma réputation me précède, jubila-t-il.

— Tout le monde vous connaît Jesper, sourit Ana.

— J'aime quand on me dit ce genre de chose, jubila Jesper. Et pas de vouvoiement, j'ai l'impression d'avoir 50 ans.

Ana esquissa un sourire, toujours en train de se frotter les poignets pour faire passer la douleur des cordes. Elle regarda Wylan qui baissait la tête, les lèvres pincées. Elle se doutait bien qu'il s'en voulait de l'avoir trahit, bien qu'il soit persuadé que c'était la meilleure chose à faire. S'il n'avait pas prévenu Kaz, peut-être qu'elle ne serait plus là aujourd'hui. Kaz n'aurait eu aucun scrupule à l'exterminer comme une vulgaire fourmis.

— Merci, soupira-t-elle. Simplement, tu as eu la main lourde sur l'explosif.

— J'ai dû faire rapide.

— Il ne fallait pas me balancer Brekker.

— Tu viens de me dire merci !

Anastasia lâcha un petit rictus. Elle aimait faire tourner Wylan en bourrique et comme à chaque fois ill sautait dedans, à pied joints. Inej et Jesper toujours dans la pièce rigolait à les voir se chamailler. Elle les regardait silencieusement.

Si Kaz Brekker n'avait rien d'agréable et sympathique, le reste de son équipe compensait bien son air peu aimable.

Anastasia pourrait apprendre à les apprécier avec le temps. Si Kaz ne l'exécutait pas dans son sommeil avant ça.

hi ! ça va vous ?
ça fait un bail oui, je suis en plein rush final
pour mes exams, à la recherche d'un taff,
la vie d'adulte quoi...(help) donc j'avoue
j'ai la tête ailleurs.je compte bien reprendre
tout ça début juillet. en attendant je vous
laisse avec un nouveau chapitre!
bye 👋🏻